De coloration initialement philosophique, le concept d’idéologie a effectué, avec des fortunes diverses, une longue traversée des disciplines en sciences humaines, rendant à chaque fois plus problématique la question de sa définition et de son usage. Ses points de rencontre avec les études littéraires sont, eux-mêmes, multiples. De Louis Althusser à Pierre Bourdieu, chez Marc Angenot ou Philippe Hamon, le terme n’a cessé d’éveiller les consciences théoriques les plus attentives aux forces sociales qui traversent le littéraire.

De coloration initialement philosophique, le concept d’idéologie a effectué, avec des fortunes diverses, une longue traversée des disciplines en sciences humaines, rendant à chaque fois plus problématique la question de sa définition et de son usage. Ses points de rencontre avec les études littéraires sont, eux-mêmes, multiples. De Louis Althusser à Pierre Bourdieu, chez Marc Angenot ou Philippe Hamon, le terme n’a cessé d’éveiller les consciences théoriques les plus attentives aux forces sociales qui traversent le littéraire. Aujourd’hui encore bien présente dans la critique des médias, la notion semble cependant un peu délaissée par les spécialistes de la littérature.

Or, force est de constater que, si le terme ne recueille plus le succès qu’il a pu connaître, les phénomènes qu’il prenait en charge, fût-ce dans une incontrôlable pluralité ou dans une feinte rigidité terminologique, restent quant à eux bien d’actualité.

Se posent, dès lors, les questions suivantes : le concept a-t-il encore aujourd’hui une validité ? Dans le cadre d’une approche socio-historique du phénomène littéraire, quel usage scientifique peut-on encore faire de l’idéologie ? Ou plutôt : est-il encore possible et utile de chercher une définition opératoire pour un tel concept ? Le mot peut-il, même, être encore considéré comme un concept, au vu de la confusion qu’il induit quant aux contours de son objet ? Est-il envisageable d’intégrer la polyvalence du terme, d’en dégager les différentes valeurs opérantes et d’en préciser la pertinence ?

Ces questions ne peuvent être éludées par une sociologie de la littérature conçue comme un regard à la fois distancié et attentif aux déterminations réciproques du littéraire et du social. On se propose, lors de cette journée d’étude, de tracer quelques lignes directrices de ce qui serait une « méthodologie de l’idéologie ».

Programme

09.00 Accueil

Jean-Pierre Bertrand (ULg), allocution d’ouverture

Séance 1, président :Jean-Pierre Bertrand (ULg)

09.30 Paul Aron (F.N.R.S. — ULB)

Idéologie, pas morte !

09.50 Gisèle Sapiro (E.H.E.S.S — C.N.R.S.)

Pour une approche sociologique des relations entre littérature et idéologie

10.10 Discussion

10.30 Pause

Séance 2, président : Jean-Pierre Bertrand (ULg)

11.00 Benoît Denis (ULg)

Ironie et idéologie. Réflexions sur la “responsabilité idéologique” du texte

11.20 Pascal Durand (ULg)

“L'occulte au fond de tous” : idéologie et sens littéraire commun

12.00 Discussion

12.20 Repas commun

Séance 3, président : Jean-Marie Klinkenberg (ULg)

14.00 Dominique Maingueneau (Paris XII)

Une notion bien embarrassante pour les analystes du discours

14.20 David Vrydaghs (F.N.R.S. — ULg)

Idéologie et adhésion : de faux amis ?

14.40 Discussion

15.00 Pause

Séance 4, président : Jean-Marie Klinkenberg (ULg)

15.30 Christine Poirier (U. Ottawa — Collège de Sociocritique)

Le yiddish au service de la révolution dans le Montréal de l'entre-deux-guerres

15.50 Kristine Vanden Berghe (ULg)

Critique et idéologie dans les récits du Sous-commandant Marcos.

16.10 Discussion

16.30 Laurent Demoulin (ULg) et François Provenzano (F.N.R.S. – ULg)

Conclusions

Informations pratiques

La première journée d’étude du groupe COnTEXTES se tiendra à l’Université de Liège, place du xx août, à 4000 Liège (Belgique), au séminaire "médias", deuxième étage. Un flèchage guidera les visiteurs depuis l’entrée principale, située place du xx août.