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Historiographies soviétique et française en miroir, années 1920-1980
Autour de l'ancien régime français et de la Révolution
Publié le samedi 22 juillet 2006
Résumé
Annonce
Vendredi 22 et samedi 23 septembre 2006
Musée de la Révolution française, Vizille
A la fin du 19ème siècle, les historiens de l’école russe étudiaient la Grande révolution française pour envisager les modalités à venir de la modernisation russe. Entre 1905 et 1917, c’est l’évidence d’une véritable révolution russe qui s’impose. Les historiens français n’hésitent pas à émettre des pronostics ou des conseils, mais c’est surtout du côté russe que des concepts historiographiques élaborés pour la France sont recyclés dans les luttes politiques des années 20 et 30. La stabilisation stalinienne entraîne l’imposition d’un discours officiel sur ce qu’il faut penser de la Révolution française, mais les débats renaissent inlassablement : lorsqu’on traite de la Révolution française, on discute de la révolution russe, même si on risque d’en payer le prix. A partir de là, entre deux univers académiques dont les échanges sont étroitement contrôlés, les travaux circulent mal et les enjeux des débats menés de part et d’autre changent de sens lorsqu’ils sont exportés. Dans les années 40 et 50 les travaux de Boris Porchnev déplacent la discussion vers l’ancien régime français et la question des lointaines origines sociales de la révolution. Ces travaux représentent une contribution très féconde aux débats français à partir des années 60, mais sont pensés tout autrement dans les débats soviétiques. Dans les années 50-80, d’injonctions en répliques, d’autres questions sur les origines et le sens de la Révolution française sont traitées dans des constructions historiographiques qui s’avèrent novatrices, d’un côté comme de l’autre. Reste que la circulation est étroitement limitée et les interdits méthodologiques étouffants pour la recherche. Au final, dans les années 1990, la liquidation des contrôles tatillons et d’une discipline plus ou moins partisane laisse face à face deux communautés d’historiens de la Révolution française fortement dissymétriques…
Le temps semble désormais venu de reconsidérer cette polarisation franco-russe sur un objet devenu aussi mythique que scientifique, sur ces relations sous fortes contrainte, sur cette histoire douloureuse mais malgré tout féconde, d’en comprendre les dynamiques, les apories et les avancées. L’objectif de ce bilan est de créer les conditions d’une meilleure coopération et plus précisément d’aller vers un renouveau des problématiques.
Programme
Vendredi 22, matin : ouverture ; introduction par Tamara Kondratieva (Paris, Valencienne) : « Le discours politique soviétique et la Révolution française ».
Autour de Boris Porchnev, débats dans deux univers
Sergueï Kondratiev (Tioumen), « Boris Porschev's voice on the Absolutism in France in the controversies between the Soviet Historians ».
Françoise Hildesheimer (Paris) : « Les archives Séguier selon Porchnev, Lioublinskaïa et Mousnier… ».
Zinaïda Tchekantseva (Moscou), « La réception de Porchnev en France et en URSS ».
Christian Jouhaud (Paris), « Raconter la révolte : récits porchnéviens et récits mousniéristes »
Vendredi 22, après midi : Catégories et classes sociales en question
Pavel Ouvarov (Moscou), « Quasi-serfs vs quasi- propriétaires. La polémique Porchnev - Loutchitzki et les enjeux de la Révolution Française »..
Christophe Blanquie (Paris), « L'impossible histoire de l'Ormée bordelaise ».
Liudmila Pimenova (Moscou), « La noblesse française de l’Ancien Régime à la Révolution dans l’historiographie soviétique ».
Guy Lemarchand (Rouen), « Féodalité, féodalisme et classes sociales en France au XVIIème siècle ; le débat dans l’historiographie, 1960-2006 ».
Nicolaï Kopossov, (Saint-Petersbourg), La lutte des classes ou l’autonomie du social ? Parallèles historiographiques autour de l’ancien régime ».
Samedi 23, matin : Contrôles, transferts, médiations et traductions
Alexandre Tchoudinov (Moscou), « La discussion sur le pouvoir jacobin entre les historiens de Moscou et de Leningrad dans les années 1960 à 1980 ».
Alexandre Gordon (Moscou), « Soviet Historians and the Western ‘progressive scientists’ : the case of Richard Cobb ».
Andrzej Nieuwazny (Torun), « l’historiographie polonaise après 1945 sous double influence » (à confirmer).
Igor Filippov (Moscou), « Les idées de Porchnev sur l’économie politique du féodalisme" au travers de deux livres inédits en français (1950 et 1965) ».
Michel Vovelle (Aix-en-Provence), « Le ‘braudélisme’ de Victor Daline ».
Dmitri Bovikyne (Moscou), « Anatoli Ado, une évolution scientifique dans son contexte ».
Samedi 23, après midi : Un demi-siècle plus tard, témoignages et prolongements
Table ronde avec :
Roger Dupuy, Françoise Hildesheimer, Guy Lemarchand, Claude Mazauric, Alexandre Gordon, Michel Vovelle.
Débat général, perspectives et conclusions.
Renseignements auprès du Musée de la Révolution française
Château de Vizille, 38220 Vizille, Isère. Mail : musee.revolution@cg38.fr
Catégories
- Époque moderne (Catégorie principale)
Lieux
- Vizille, France
Dates
- vendredi 22 septembre 2006
Contacts
- Serge Aberdam
courriel : aberdam [at] ivry [dot] inra [dot] fr
Source de l'information
- Serge Aberdam
courriel : aberdam [at] ivry [dot] inra [dot] fr
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« Historiographies soviétique et française en miroir, années 1920-1980 », Colloque, Calenda, Publié le samedi 22 juillet 2006, https://calenda-formation.labocleo.org/191783