InicioMémoires de Silésie
Mémoires de Silésie
Du souvenir à la reconstruction
Publicado el mardi 03 de octobre de 2006
Resumen
Anuncio
Au cœur de l’Europe, la Silésie, entre monde germanique et monde slave, a toujours été une terre de passage et de mélange. Le XIXe siècle et l’éveil des nations, voire des Etats-nations, l’ont placée face à son destin de région frontalière. Au XXe siècle, Allemands et Polonais cohabitent, s’entre-déchirent. Après le plébiscite de 1921 et 1945, les frontières sont mouvantes, les populations sont déplacées. La Silésie perd aussi dans les années trente et quarante l’essentiel de sa communauté juive. Après 1945, la majorité des Allemands est déplacée et remplacée par des Polonais originaires, pour partie, des territoires de l’Est multiethniques annexés par l’URSS, d’où la présence parmi eux des Ukrainiens, et pour partie, des régions centrales surpeuplées.
Etouffée par le pouvoir communiste, en charge de l’intégration de la région à l’Etat polonais reconfiguré, la Silésie allemande prend à nouveau son envol après 1989.
Wroclaw, sa capitale, redécouvre son patrimoine culturel germanique. Oscillant entre les différentes cultures – juive, allemande, polonaise - qui l’ont imprégnée à travers les siècles, la Silésie devient un lieu de ces mémoires nationales ou interculturelles, parfois complémentaires parfois conflictuelles.
Témoin de la barbarie nazie, de la résistance allemande, de l’expulsion des Allemands en 1945, du communisme, des grandes grèves des années 80, la Silésie se souvient des souffrances endurées, quelle que soit la nationalité des victimes. On s’interrogera sur la mémoire que (re)construisent ou reconstituent par le biais du document ou de la fiction les différents acteurs de l’histoire régionale, individus ou groupes, Polonais, Allemands ou autres, et l’utilisation qu’ils en font. S’agit-il d’une mémoire officielle, privée ? Quels sont les éléments qui sont choisis pour la constituer ? Quel rôle jouent les traces – topographiques, écrites, orales … - dans la (re)construction de cette mémoire ? À quelles fins la mémoire de cette région est-elle conservée, voire réinterprétée ?
Conçue comme l’occasion d’aborder dans sa complexité un sujet réduit dans ses échos médiatiques à son seule expression politique, émanant des acteurs étatiques, la Journée réunit des chercheurs français et polonais, issus de plusieurs disciplines : germanistes, slavistes, sociologues, géographes. Ils se proposent d’interroger cette mémoire multiple, culturelle, voire multiculturelle, diverse et variée, collective ou individuelle, allemande ou polonaise, tchèque, slovaque, ukrainienne ou catholique, protestante ou juive, parfois uniate ainsi que la reconstruction mémorielle en prenant pour l’échelle d’observation celle des différents acteurs de la mémoire régionale - individus ou groupes, Polonais, Allemands ou autres, habitants des villes et villages de Silésie issues de milieux sociaux variés.
On pourra se demander ainsi si cette dynamique mémorielle n’est pas, en dépit des apparences - son essence poétique et subjective dans le cas de la littérature - porteuse d’un discours, d’une forme d’engagement dans la construction d’un nouveau territoire communautaire. La génération actuelle de bâtisseur de cette mémoire issue de l’espace silésien - qu’ils soient historiens, sociologues ou écrivains – ne serait-elle pas en train d’écrire un chapitre important d’une histoire commune des peuples d’Europe Centrale, dans le dépassement des martyrologies nationales concurrentes ou antagonistes, pour proposer une lecture commune des souffrances du XXe siècle ?
Les différentes interventions feront la preuve de cette diversité mémorielle, des conditions de la construction, voire reconstitution ou de la résurgence de la mémoire en question.. La mémoire ne trouve ainsi pas sa traduction uniquement dans des lieux ou documents, mais également dans des romans, cycles poétiques etc. La fiction intervient ainsi comme relais de la littérature de témoignage, réservée pendant un temps aux acteurs et témoins de ces « nettoyages ethniques ». On se demandera pourquoi, la deuxième et la troisième génération choisissent plutôt la fiction, moyen pour eux de se réapproprier un passé qu’ils n’ont pas connu et qui hante les lieux ? La (re)construction subjective devient-elle ainsi un discours complémentaire à celui de l’historien ou du sociologue pour entrer en résonance avec le document objectif ? Depuis 1989, au nom d’un héritage qui commence à peine à être articulé, ce passé-là est en train de sortir de l’ombre, faisant concurrence au discours des historiens. On tentera au cours de cette journée de mettre en rapport l’esprit objectif et factuel dont se réclament les historiens avec les manifestations d’une subjectivité intégrale que le récit littéraire se propose d’articuler.
PROGRAMME
Vendredi 24 novembre 2004
9 h Accueil des participants
9 h 30 Ouverture de la journée d’études (Delphine Bechtel et Xavier Galmiche, co- directeurs du Centre Interdisciplinaire de Recherches Centre-Européennes)
10 h – 11 h 30 : Expulsés, déplacés, migrants : mémoires des nouveaux et anciens habitants de la région (Président de séance, N.N.)
Izabela Kazejak (Université Viadrina, Francfort / Oder, Allemagne)
Une reconstruction par la transmission orale. Souvenirs de l’histoire de Wroclaw après 1945 – écrits sur la base d’interviews de témoins
Agnieszka Niewiedzal (EHESS / Paris)
L’espace comme cadre social de la mémoire – les villages repeuplés de la Silésie d’Opole
Florence Lelait (CIRCE, Université Paris IV-Sorbonne)
La Silésie allemande : du « bagage invisible » à une mémoire reconstruite
11 h 30 – 12 h 30 Discussion
12 h 30 – 14 h Pause déjeuner
14 h – 15 h : Recompositions autour de la Seconde Guerre mondiale (Président de séance, N.N.)
Hélène Camarade (Université Bordeaux)
Mémoires et résistances à Kreisau / Krzyzowa
Gerard Kosmala (Université de Wroclaw, Institut de Géographie et de développement régional, Pologne)
« La résistance face à la mémoire: une mémoire qui résiste" (les monuments des soldats allemands dans la Silésie de la région d'Opole)
15 h – 15 h 30 Discussion
15h 30 – 15 h 45 Pause
15 h 45 – 16 h 45 : Mémoires littéraires (Président de séance, N.N.)
Elzbieta Dzikowska (Université Wroclaw, Pologne)
Breslau à Wroclaw. Correspondances poétiques
Lucrèce Lafarge-Friess (Université Paris 7-Denis Diderot)
La tétralogie de Gleiwitz de Horst Bienek : De la nécessité du témoignage
Malgorzata Smorag-Goldberg (Université Paris IV-Sorbonn, CIRCE)
Breslau / Wroclaw – dans le miroir de la paralittérature ou le recours à l’archaïsme décoratif
16 h 45 – 17h 30 Discussion
17 h 30 – 17 h 45 Pause
17 h 45 – 18 h 30 Lecture de Tomasz Rozycki, poète polonais, à l’occasion de la publication en France d’un de ses recueils de poèmes.
18 h 30 – 19 h Clôture du colloque international
(Delphine Bechtel et Xavier Galmiche, co-directeurs du Centre Interdisciplinaire de Recherches Centre-Européennes
Université Paris IV-Sorbonne, 108, Bd. Malesherbes, Paris 17e
Categorías
- Europa (Categoría principal)
Lugares
- París, Francia
Fecha(s)
- vendredi 24 de novembre de 2006
Contactos
- Florence Lelait
courriel : florence_lelait [at] yahoo [dot] fr
Fuente de la información
- Niewiedzial Agnieszka
courriel : agajiao [at] yahoo [dot] fr
Para citar este anuncio
« Mémoires de Silésie », Jornada de estudio, Calenda, Publicado el mardi 03 de octobre de 2006, https://calenda-formation.labocleo.org/191989