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Calenda - O calendário de letras e de ciências sociais e humanas

Les interventions sociales et le rôle de l'État

Regards croisés : Algérie, Allemagne, France, Israël, Liban, Maroc, Palestine, Suisse

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Publicado jeudi, 26 de juin de 2008

Resumo

La question du rôle de l’État dans la mise en œuvre des politiques sociales est aujourd’hui au cœur d’un grand nombre de débats. Ce colloque international confronte les différentes modalités d’intervention de l’État dans la mise en œuvre des politiques sociales à travers de multiples configurations historiques, économiques et culturelles et les réponses que donnent aujourd’hui les pouvoirs publics de plusieurs pays à la question centrale des inégalités et du sentiment d’injustice qui lui est associé. Ce colloque vise également à promouvoir un dialogue entre des nations existantes ou en cours de construction qui se connaissent souvent mal et dont les rapports, malgré d’incontestables proximités historiques et culturelles, sont perturbés par des conflits de territoire, d’idéologie et des luttes de pouvoir.

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Les interventions sociales et le rôle de l’Etat

Regards croisés : Algérie, Allemagne, France, Israël, Liban, Maroc, Palestine, Suisse

Sous le haut parrainage de Bernard Kouchner, Ministre des affaires étrangères et européennes

Colloque international organisé par l’université Paris 13 et l’IRIS (université Paris 13-CNRS-INSERM-EHESS)
18 et 19 septembre 2008

La question du rôle de l’Etat dans la mise en œuvre des politiques sociales est aujourd’hui au cœur d’un grand nombre de débats. Qu’il s’agisse du référendum pour le traité constitutionnel européen, des mouvements pour la sauvegarde des protections sociales (sécurité sociale, retraites, régimes spéciaux etc.), de la défense des services publics, de la loi L.R.U. pour les universités ou de la lutte contre l’exclusion, cette question fait l’objet en France, en Europe et même outre-atlantique[1], d’une fracture réelle ou supposée entre ceux qui défendent les acquis de l’Etat-providence et ceux qui voudraient un Etat réduit à ses fonctions régaliennes, ceux qui en appellent aux interventions de l’Etat notamment dans la lutte contre les inégalités sociales et ceux qui voudraient le voir assurer une simple fonction d’animateur.

Ce qui caractérise en effet cet Etat-providence, symbole du modèle social français et plus largement européen, même s’il se décline différemment selon les pays, c’est son articulation forte voire fusionnelle avec le « social », cette notion quelque peu spongieuse qui désigne l’ensemble des dispositifs matériels et humains en vue de réduire, par la redistribution cumulative de ressources collectives, les disparités importantes produites par les inégalités de situation. Ce que constatent les chercheurs c’est une collusion, une confusion entre l’Etat et le secteur social comme si l’Etat en devenant « providentiel » c'est-à-dire pourvoyeur de sécurité, de soins, d’indemnités, d’assistance, de régulation se confondait avec le champ social dans son ensemble et au-delà avec la société elle-même. « Le social dans l’histoire de la France s’est donc construit comme un prolongement ou une extension de l’Etat, à partir de et autour de ces trois grandes institutions que sont la sécurité sociale, l’aide sociale et l’action sociale. » (Bresson, 2006).

L’objectif de ce colloque n’est pas d’explorer la dichotomie manichéenne et peu fondée scientifiquement entre Etat social et Etat libéral mais de confronter les différentes modalités d’intervention de l’Etat dans la mise en œuvre des politiques sociales à travers de multiples configurations historiques, économiques et culturelles et les réponses que donnent aujourd’hui les pouvoirs publics de plusieurs pays à la question centrale des inégalités et du sentiment d’injustice qui lui est associé. Nous faisons en effet l’hypothèse que malgré la distance réelle et symbolique qui séparent les Etats, leur histoire, leur place sur la scène mondiale, la question du devoir d’assistance, du sentiment d’injustice sociale et ses multiples réponses publiques ou/et privées est récurrente dans les sociétés humaines et cela même dans les pays considérés comme les plus « libéraux ». Chaque pays propose ainsi une version originale de politiques publiques qui, située sur un axe qui irait du plus libéral au plus social, déclinent toutes les configurations possibles de la réponse des Etats aux inégalités qui fracturent la condition humaine. 

Les pays qui participent à ce colloque et que l’actualité brûlante ne prédispose pas toujours à engager un dialogue, présentent tous un rapport singulier à l’Etat social : si la France reste le porte-drapeau du modèle providentiel, ses anciennes colonies ou protectorats (Algérie et Maroc) l’ont reproduit et fait évoluer à leur façon , l’Algérie vers l’économie de marché et le Maroc vers un Etat monarchique où c’est le roi qui détermine les grandes orientations sociales[2] tandis que les Etats Unis constituent une sorte de contre-exemple libéral, un modèle-repoussoir pour tous ceux qui dénoncent l’hégémonie planétaire du modèle libéral américain. Quant à  Israël, jeune Etat érigé sur les cendres de la Shoah, il est confronté à une autre configuration complexe, celle de la présence à ses frontières d’un peuple sans Etat auquel une Autorité fragile ne parvient pas à se substituer. Enfin la Suisse constitue un autre modèle original où la démocratie que l’on peut qualifier de semi-directe mobilise deux instruments qui lui permettent d’agir sur un acte décidé par l’État fédéral : le référendum et l'initiative populaire.

Les objectifs de ce colloque sont donc doubles : d’une part initier une réflexion sur les différents modèles d’intervention de l’Etat dans les politiques sociales en partant de la question du sentiment d’injustice tel qu’il s’exprime à travers les grands textes fondateurs (Ancien et nouveau testament, Coran, Constitutions…), et d’autre part promouvoir un dialogue entre des nations existantes ou en cours de construction qui se connaissent souvent mal et dont les rapports, malgré d’incontestables proximités historiques et culturelles, sont perturbés par des conflits de territoire, d’idéologie et des luttes de pouvoir. En ce sens nous nous reconnaissons plutôt dans une démarche cumulative visant à construire des passerelles entre les formes d’Etat et leurs diverses réponses à la question sociale, plutôt que dans une posture différenciatrice qui mettrait l’accent sur les particularismes avec le risque permanent de basculer dans l’exotisme touristique. Sans pour cela remettre en cause l’originalité de chaque figure, nous pensons bien au contraire qu’il est plus fructueux d’insister sur les convergences de toutes ces configurations politico-administratives en recherchant les points de récurrence et leur filiation historique ou culturelle plutôt que d’accentuer les divergences en les naturalisant.

Daniel Verba (IRIS Université Paris13-CNRS-INSERM-EHESS)


[1] La campagne électorale en cours pour l’élection du nouveau Président des Etats-Unis montre combien la question du rôle de l’Etat est centrale même dans un pays qui revendique haut et fort son libéralisme.

[2] Voir à ce propos l’ambitieux programme INDH lancé par Mohamed VI pour lutter contre la pauvreté et favoriser les conditions du développement social.

Programme

Jeudi 18 septembre 2008

9h – 9h30 Accueil des participants

9h30 – 10 h Ouverture du colloque : Jean Loup Salzmann, Président de l’université Paris 13, Catherine PEYGE, Maire de Bobigny

Introduction générale du colloque par les organisateurs : Daniel Verba, sociologue  et Henri Cohen Solal, Psychanalyste

10h 13 h Les rapports état société : quelques configurations

Maryse BRESSON, sociologue (GRACC, Université Lille 3) : Les métamorphoses du modèle social français : rupture, continuités et incertitudes

Marc-Henry SOULET, Professeur de sociologie, Université de Fribourg (Suisse) : Y a-t-il un Etat social suisse ? Ou les enseignements d’un régime atypique

Dr Najat Maalla M’JID, Pédiatre, coordonnatrice du programme INDH (Maroc) : L’INDH (Initiative Nationale pour le développement Humain) : un chantier novateur et ambitieux

Johanna HAWARI  BOURGELY, Avocate, Directrice du Centre professionnel de médiation de l’université Saint Joseph, Beyrouth (Liban) : Le Liban, un Etat en phase de restauration, une société en quête de social (Le rôle des ONG libanaises dans l’action sociale)

Echange avec la salle

13h14h30 Pause déjeuner libre

14h30 17h30 Les rapports Etat société : quelques configurations (suite)

Alean AL-KRENAWI, Professeur, Chaire du département de travail social, université du Neguev Ben–Gourion (israël) : L’impact de la mondialisation sur les populations autochtones, le cas des Arabes en Israël

Tsvia WALDEN, psycholinguiste, Université Ben Gourion (Israël) :Un regard interculturel sur la psychothérapie institutionnelle : « à la bédouine »

Driss KHROUZ, Professeur d’Economie, Université Hassan II, Casablanca (Maroc) : La gouvernance comme expression d’une politique de l’Etat (Le rôle de l’Etat est-il réductible à une bonne gouvernance ?)

Mostafa YAHYAOUI, chercheur en Sociologie Urbaine, Université Hassan II -  Casablanca (Maroc) : Analyse socio politique des Systèmes de légitimité dans le processus de mise en œuvre de l’INDH, cas du programme urbain

Echange avec la salle

Vendredi 19 septembre 2008

9h- 9h30 Accueil des participants

9h30 12h30 Les rapports complexes entre l’Etat et les ONG

Omar BRIXI, Médecin épidémiologiste, responsable du département de prévention de l’Institut National du Cancer :  L’Etat à l’épreuve des politiques de santé publique, l’exemple de l’Algérie  

Henri COHEN SOLAL, Psychanalyste (collège doctoral Franco-Israélo-Palestien) : Jérusalem, au carrefour entre les ONG, de l’action sociale et de l’Etat

Dr Eyad HALLAQ, professeur assistant, Chef du département de psychologie, université       Al QUDS, (Jérusalem Est) : Les nouveaux défis humanitaires de l’Autorité Palestinienne

Echange avec la salle

13h – 14h30 : Pause déjeuner libre

14h – 17h30  Le social à l’épreuve de l’économique

Farida NEMIRI-YAICI, Maître –assistante à l’université de Béjaïa (Algérie) : L’assurance chômage comme levier de l’intervention sociale de l’Etat, cas de l’expérience algérienne

Bernd KOLLECK, Alice-Salomon-hochschule (Ecole supérieure du travail social), Berlin (Allemagne) : Le travail social à l’épreuve de l’économique

Michel CHAUVIERE, Sociologue, Directeur de recherche au CNRS : La convergence des instruments de gestion suffit-elle à promouvoir la convergence des politiques sociales ?

Echange avec la salle

Jean Claude LESCURE, Professeur des Universités en histoire contemporaine, Université Paris 13 : Les fondations universitaires en France

Echange avec la salle

17h30-18h Conclusion du colloque par Daniel Verba

Inscription :

Entrée libre mais inscription obligatoire par courriel :
Sylvie.lamouri@iutb.univ-paris13.fr

Tél. : 01 48 38 73 47

Locais

  • Campus de l'Illustration, IUT de Bobigny, Amphi hannah Arendt, 1 rue de chablis
    Bobigny, França

Datas

  • jeudi, 18 de septembre de 2008
  • vendredi, 19 de septembre de 2008

Palavras-chave

  • interventions sociales, rôle de l'État, lutte contre les exclusions, État-Providence, développement social

Contactos

  • Daniel Verba
    courriel : Daniel [dot] Verba [at] iutb [dot] univ-paris13 [dot] fr
  • Sylvie Lamouri
    courriel : sylvie [dot] lamouri [at] iutb [dot] univ-paris13 [dot] fr

Fonte da informação

  • Sylvie Lamouri
    courriel : sylvie [dot] lamouri [at] iutb [dot] univ-paris13 [dot] fr

Para citar este anúncio

« Les interventions sociales et le rôle de l'État », Colóquio, Calenda, Publicado jeudi, 26 de juin de 2008, https://calenda-formation.labocleo.org/195231

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