StartseiteLe socratisme de Montaigne
Veröffentlicht am jeudi, 16. octobre 2008
Zusammenfassung
Inserat
6-8 novembre 2008
Colloque international organisé par l’Institut de Recherches Philosophiques de Lyon (Université Jean Moulin-Lyon 3)
La vénération que Montaigne porte à Socrate ne fait qu’augmenter au fur et à mesure de la rédaction des Essais. Loin cependant de participer à la célébration de « Saint Socrate » (Érasme) à l’entendement « plus qu’humain » (Rabelais), il débarrasse le personnage de Socrate des scories métaphysiques dont l’avaient revêtu les penseurs renaissants, pour faire de lui un parangon d’humanité.
Outre le personnage de Socrate, Montaigne réinvente l’« idéal » socratique, un idéal qui se traduit par une nouvelle relation du savoir à la vie humaine. La nescience socratique est réinterprétée à travers un schème pyrrhonien : mais le Pyrrhon de Montaigne, qui ne connaît ni l’indifférence, ni la suspension du jugement, ni l’absence de trouble, n’est-il pas en retour profondément socratique ? Par un déplacement similaire, le gnosce te ipsum socratique devient chez Montaigne une expérience d’un « moi » singulier, éprouvé tant dans l’essai du jugement que dans expérience de la finité du corps. Enfin, le savoir socratique, au contraire du savoir « doctrinal », entretient l’inquisition au lieu de la clore, restant ainsi ouvert sur la vie de l’esprit.
Ce nouveau rapport au savoir engage enfin un nouveau rapport à la sagesse. Socrate opère la synthèse entre la sagesse stoïcienne, faite d’effort et de raideur, et la sagesse pour ainsi dire « spontanée » du cannibale ou du paysan, voire de l’animal. Cette synthèse entre préméditation et impréméditation, entre exercice de soi et insouciance, culmine dans la meditatio mortis qui constitue le sens le plus fondamental de l’essai montaigniste. Retrouver par l’effort de la vertu la spontanéité perdue de notre nature : c’est peut-être là le mot ultime de la philosophie morale des Essais.
Notre colloque visera à définir ce nouveau socratisme, en s’interrogeant à la fois sur son originalité par rapport aux traditions antérieures et sur son caractère fondateur pour la modernité : le socratisme de Montaigne n’est-il pas aussi, en quelque façon, le nôtre ? Et n’est-ce pas avec Montaigne que Socrate devient la figure tutélaire de la philosophie ?
Jeudi 6 novembre : 14h-18h30
Conférence d’ouverture :
– Pierre Magnard (Université Paris IV – Sorbonne) : Penser et vivre au risque de l’autre.
1 / Le Socrate des Essais : sources et contexte
– Louis-André Dorion (Université de Montréal) : La présence du Socrate de Xénophon dans les Essais.
– Bruno Pinchard (Université Lyon 3) : Rabelais, Montaigne et les grotesques.
– Nicola Panichi (Université d’Urbino) : Socrate et Montaigne: en passant par Guazzo.
– Emmanuel Faye (Université Paris X – Nanterre) : Deux socratismes: Montaigne et Descartes.
Vendredi 7 novembre : 9h-12h30
2 / Écriture et méthode : la maïeutique des Essais
– Alain Legros (Tours, CESR) : « Selon qu’on peut »: « mot favory » de Socrate et première devise de Montaigne
– Pierre Servet (Université Lyon 3) : Les allongeails des Essais au miroir de Socrate.
– Marc Foglia (Paris) : Origine et finalité socratiques de l’essai de soi-même
– Philippe Desan (Université de Chicago) : Le Socrate de Montaigne ou « la science de s’opposer ».
– Emiliano Ferrari (Università degli studi de Milan / co-tutelle Lyon 3) : « Sentir combien il me reste à apprendre ». Montaigne et la connaissance de soi par-delà le socratisme.
Vendredi 7 novembre : 14h30-18h
3 / L’imitation de Socrate
– Christian Nadeau (Université de Montréal) : Le portrait moral de Socrate chez Montaigne
– Frédéric Brahami (Université de Franche Comté) : Socrate et les plus excellents hommes
– Sophie Peytavin (CERPHI) : Socrate, un exemple pour Montaigne ?
– Denis Kambouchner (Université Paris I – Sorbonne) : Les passions de Socrate
– Edward Tilson (Université Laurentienne, Canada) : L’Apologie de Socrate dans l’essai II, 12 de Montaigne
– Sébastien Prat (Université de Montréal) : Réception et critique de la constance stoïcienne à travers le Socrate des Essais.
Samedi 8 novembre : 9h-12h30
4 / Nature et vertu
– Paul Mathias (Paris - CIPh) : « Socrate était homme »
– Suzel Mayer (Université Lyon 3) : Un Socrate cynique
– Thomas Berns (Université Libre de Bruxelles) : Cynisme et cosmopolitisme
– Bernard Sève (Université de Lille) : La physionomie de Socrate, ou le sens de la laideur
– Thierry Gontier (Université Lyon 3 – CIPh) : Le mauvais naturel de Socrate
Kategorien
- Geistesgeschichte (Hauptkategorie)
- Erkenntnis > Geistesgeschichte > Philosophie
Orte
- Université Jean Moulin Lyon 3, Faculté de philosophie, 7 rue Chevreul,
Lyon, Frankreich
Daten
- jeudi, 06. novembre 2008
- vendredi, 07. novembre 2008
- samedi, 08. novembre 2008
Anhänge
Schlüsselwörter
- Socrate, Montaigne, philosophie
Kontakt
- Suzel Mayer
courriel : suzelmayer [at] hotmail [dot] com
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- Suzel Mayer
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« Le socratisme de Montaigne », Kolloquium , Calenda, Veröffentlicht am jeudi, 16. octobre 2008, https://calenda-formation.labocleo.org/195723