Cette journée d'études, réunissant de jeunes doctorants issus de plusieurs disciplines (histoire, littérature française et stylistique), vise à interroger les relations entre l'individu et la norme à l'âge classique ; il s’agira de penser l'écart et ses problématiques, à une période où l'homme se définit avant tout par rapport à un milieu social et se pense comme partie d'un « monde », qui est le centre et le repère autour desquels gravitent ses intérêts. Cette approche pluridisciplinaire nous permettra d'explorer les modalités socio-historiques de la mise à l'écart, en même temps que leurs représentations esthétiques et littéraires. Nous nous proposerons d'analyser les problématiques et les enjeux du décentrement (social, géographique, symbolique, mais aussi esthétique) : comment l'éloignement du monde de référence peut-il aboutir à la reconstitution de valeurs nouvelles, à la reconfiguration des intérêts privés, à la reconstruction d'un « monde à part » ?

 

Vendredi 23 janvier 2009, ENS-LSH (Lyon)

Journée organisée par Géraldine Louis (université de Saint-Etienne), Rémi Mathis (université de Paris-IV) et Françoise Poulet (université de Poitiers) avec le concours de l’Institut d'étude de la pensée classique (UMR 5037).

Programme de la journée d'études

9h30

Accueil des participants.

Ouverture de la journée par Pierre-François Moreau, directeur de l’Institut d’histoire de la pensée classique (UMR 5037).

1/ Les dimensions politiques de la mise à l'écart : le pouvoir et l'exclu.

10h

Camille Le Fauconnier (EHESS-Ecole des chartes) : « La disgrâce d'un ministre au XVIIe siècle : une zone d'ombre, une zone grise de la société. Étude du cas de François Sublet de Noyers ».

10h30

Rémi Mathis (Paris IV-Sorbonne) : « Une trop bruyante solitude. Arnauld d'Andilly, solitaire de Port-Royal, et le pouvoir royal (1643-1674) ».

11h

Discussion et pause.

2/ Les dimensions sociales du décentrement : gravitations autour du monde de référence

11h15

Karine Abiven (Paris IV-Sorbonne) : « La circulation des discours, un facteur de cohésion de la société mondaine. L'exemple du salon de Mme de Rambouillet ».

11h45

Françoise Poulet (Poitiers) : « "Comptes-tu mon esprit entre les ordinaires ?" L’extravagante mise à l’écart du moi d’Alidor dans La Place Royale et d’Alceste dans Le Misanthrope ».

12h15

Marion Lemaignan (Institut Universitaire Européen de Florence) : « Des femmes dans les lieux du collectif, trajectoires déviantes et interstices sociaux au XVIIe siècle ».

12h45 Discussion.

Repas

3/ « Mondes à part » et stratégies d’écriture

14h30

Mathilde Bernard (Paris III-Sorbonne Nouvelle) : « Le Colloquium Heptaplomeres ou l'exil de la tolérance ».

15h

Elodie Argaud (Saint-Etienne) : « Bayle, premier historien du "libertinage" ? »

15h30

Mathilde Levesque (Paris IV-Sorbonne) : « Les mondes à part de l’énonciation : l’exemple de Cyrano ».

16h Discussion et pause.

4/ L'exil comme école du monde : relativisme et comparatisme.

16h15

Aurélien Ruellet (Tours) : « Savants et patrons en exil : le cas des royalistes anglais pendant le Commonwealth ».

16h45

Marion Brétéché (Paris IV-Sorbonne) : « De la mise à l'écart à l'écriture sur le monde : les mécanismes de l'exil aux Provinces Unies des "historiens-informateurs" (1680-1720) ».

17h15

Géraldine Louis (Saint-Etienne) : à propos des Mémoires du Cardinal de Retz (titre à préciser).

17h45 Discussion et conclusion de la journée.

Retrouvez une présentation complète sur http://www.mondesapart.wordpress.com