La critique a chez Benjamin une double dimension : celle de la reconstruction méthodique de l’objet signifiant et celle de l’instauration d’un écart qui, préparé déjà par la distance historique, fait éclater son unité de sens. Ce geste, qui se fonde sur la philosophie du langage du jeune Benjamin, renvoie également à la théorie de l’histoire de sa maturité. Mais c’est dans la réflexion sur le concept de critique d’art qu’il élabore le paradigme intellectuel qui, au sein même de l’œuvre, prend appui sur la conception romantique d’une critique immanente à l’objet qu’elle achève. Réfléchir aux fondements théoriques du geste critique chez Benjamin, en revenant sur les sources littéraires et philosophiques de sa pensée, sera l’objectif de cet atelier de recherche.

4, 5 et 6 février 2009

Au Goethe-Institut de Paris (17, avenue d’Iéna)

Atelier de recherche réalisé dans le cadre du programme de formation Figures de l’herméneutique avec le soutien du CIERA, de l’EHESS et du Goethe-Institut de Paris

La critique a chez Benjamin une double dimension : celle de la reconstruction méthodique de l’objet signifiant et celle de l’instauration d’un écart qui, préparé déjà par la distance historique, fait éclater son unité de sens. Ce geste, qui se fonde sur la philosophie du langage du jeune Benjamin, renvoie également à la théorie de l’histoire de sa maturité. Mais c’est dans la réflexion sur le concept de critique d’art qu’il élabore le paradigme intellectuel qui, au sein même de l’œuvre, prend appui sur la conception romantique d’une critique immanente à l’objet qu’elle achève.

Réfléchir aux fondements théoriques du geste critique chez Benjamin, en revenant sur les sources littéraires et philosophiques de sa pensée, sera l’objectif de cet atelier de recherche. Loin des célébrations empathiques et des réactualisations superficielles qui ont souvent caractérisé la première réception française de l’auteur, on privilégiera la discipline des textes.  

Mercredi, le 4 février 2009

Conférence d’ouverture

20h00 : Jean Bollack

Benjamin devant Kafka

Jeudi, le 5 février

Benjamin et la tradition herméneutique allemande

9h00 : Avant-propos : Heinz Wismann (EHESS)

9h30 : Uwe Steiner (Rice University)

Walter Benjamins Kritik der deutschen Romantik

Pause

10h45 : Marino Pulliero (CRIA, EHESS)

Généalogies benjaminiennes

Pause déjeuner

 Les gestes critiques

14h00 : Gérard Raulet (Paris IV)

Monsieur Teste et le caractère destructeur

15h00 : Marc de Launay (CNRS – Archives Husserl)

Langage et messianisme

Pause

16h15 : Patricia Lavelle (CRIA, EHESS)

L’arbre et le jugement. Les racines criticistes de la philosophie du langage de Benjamin 

17h15 : Mathias Giuliani (Paris IV/FU-Berlin)

L’imagination comme principe d’un matérialisme transcendantal

Vendredi, le 6 février

La critique d’art

9h00 : Robert Kahn (Université de Rouen)

« En ce moment la contemplation d’œuvres d’art est peut-être le seul domaine où je progresse » : Walter Benjamin dans les musées

10h00 : Jean Lacoste (Paris)

Mélancolie de l’enfant – mélancolie de l’artiste. Une lecture de Loggias d’Enfance berlinoise

Pause

11h15 : Emmanuel Levaufre (CRIA, EHESS)

Benjamin et le cercle de George

Pause déjeuner

14h15 : Michael Schmidt (Paris VIII/FU-Berlin)

L’allégorie de Benjamin comme forme d’ambivalence

Le noyau critique dans l’œuvre d’art

15h15 : Esa Kirkkopelto (Université de Helsinski)

Variations sur Odradek

(Avec la projection vidéo d’extraits de la pièce « Odradek »)