InicioNaturaliser la morale : perspectives philosophiques à la lumière de la science contemporaine
Publicado el mardi 21 de avril de 2009
Resumen
Anuncio
Valeurs et comportements moraux peuvent-ils être expliqués, voire fondés, grâce à la connaissance scientifique de la nature humaine ? Les investigations empiriques portant sur les bases naturelles de l’éthique peuvent-elles jouer un rôle dans le champ de la philosophie morale ? Force est de constater, lorsqu’on entreprend d’examiner ces questions, que le projet de naturalisation de la morale a bien souvent eu mauvaise presse, tout particulièrement en France : la réputation sulfureuse de l’évolutionnisme, du darwinisme social et de la sociobiologie ont ainsi longtemps soulevé un certain scepticisme quant à la possibilité et à la légitimité de l’application du discours scientifique à la morale humaine.
Pourtant, depuis plusieurs décennies, les progrès considérables accomplis dans des secteurs aussi divers que la biologie évolutionniste, les sciences cognitives, l’anthropologie culturelle, la psychologie morale, ou encore ce que l’on a récemment nommé l’ « éthique expérimentale », permettent de réexaminer la possibilité du projet de naturalisation de la morale. C’est ainsi que se sont multipliés ces dernières années les travaux concernant entre autres les bases émotionnelles du jugement moral, l’articulation entre évolution biologique et sens moral, les stades du développement moral, voire l’existence éventuelle de phénomènes moraux en dehors de l’espèce humaine. Ces nombreuses données empiriques mettent en lumière un point crucial : loin de refléter uniquement l’aptitude qu’a l’agent moral de s’arracher aux déterminismes naturels et aux inclinations sensibles, la moralité semble tout au contraire éminemment tributaire de paramètres biologiques et psychologiques ayant graduellement façonné l’architecture cognitive de notre espèce. C’est également le constat effectué par un nombre croissant de philosophes, prenant appui sur les données empiriques pour réexaminer une multitude de thématiques classiques : ontologie des valeurs morales, conflits entre universalisme et relativisme, usage des vertus morales, rapport entre déterminisme et liberté, question de l’inné et de l’acquis, lien entre faits et valeurs, etc.
La présente conférence a précisément pour ambition d’établir une synthèse des conséquences philosophiques induites par les multiples recherches portant sur la naturalisation de la morale, aussi bien dans le champ de la philosophie morale que dans celui de la philosophie des sciences. A ce titre, il ne s’agira pas seulement de s’intéresser à la description des phénomènes moraux à la lumière de la connaissance scientifique, mais également d’envisager les répercussions normatives qu’implique la connaissance de la nature humaine. Au-delà de la célèbre (et contestable) dichotomie entre l’être et le devoir-être, est-il possible d’avoir recours aux données empiriques pour éclairer nos choix moraux ? Quelles sont les implications de la connaissance scientifique de la nature humaine pour la bioéthique ou l’éthique appliquée ?
De telles questions nécessitent également de prendre en considération les perspectives critiques, et les limites du projet de naturalisation de la morale. A l’heure où les biotechnologies commencent à modifier la configuration génétique de l’espèce humaine, jusqu’à quel point la nature humaine constitue t’elle encore un paradigme moral permettant d’évaluer décisions individuelles et choix politiques ? Au sein de nos sociétés pluralistes, régies par la multiplicité et le conflit des valeurs, la connaissance scientifique de la nature humaine est-elle suffisante pour mettre un terme aux désaccords moraux ?
Telles sont les nombreuses questions auxquelles cette conférence se propose d’apporter des éléments de réponse, par le biais de contributions interdisciplinaires, émanant du champ de la philosophie morale, de la philosophie des sciences, mais également de différents secteurs de la science contemporaine.
Programme
Vendredi 15 mai (salle des actes - Sorbonne)
Chair : Alberto Masala
14h-15h15 Christine Clavien (Université de Lausanne)
« Trois sortes d’altruisme et leurs rapports à la morale »
15h15-16h30 Jérôme Ravat (Paris IV)
« Fondements méta-éthiques et conséquences normatives de la critique du réalisme moral naturaliste : de l’absolutisme moral au pluralisme moral naturaliste »
16h30-17h pause
17h-18h15 Hichem Naar (Institut Jean Nicod)
« Qu'y a-t-il de bien dans l'hypothèse de la Grammaire Morale Universelle? »
Samedi 16 mai (amphi Cauchy - Sorbonne)
Chair : Jérôme Ravat
9h-10h15 Philippe Descamps (CNRS)
« Naturaliser la morale, moraliser la nature : le tournant bioéthique de l'éthique de la discussion »
10h15-11h30 Alberto Masala (Paris IV)
« Les limites de la psychologie morale de la vertu classique »
11h30-12h00 pause
12h-13h15 Ruwen Ogien (CNRS)
« Extension du domaine de l'éthique »
13h15-15h déjeuner- buffet
Chair : Hichem Naar
15h-16h15 Florian Cova – Pierre Jacob (Institut Jean Nicod)
« Psychologie morale : état des lieux »
16h15-17h30 Alex Rosenberg (Duke)
« Must naturalism be nihilistic? »
17h30-17h45 pause
17h45-19h Nicolas Baumard (Nash/Institut Jean Nicod)
« Les implications normatives d'une théorie mutualiste »
Categorías
- Pensamiento (Categoría principal)
- Pensamiento y Lenguaje > Pensamiento > Filosofía
- Sociedad > Estudios de las ciencias > Filosofía de las ciencias
Lugares
- Sorbonne
París, Francia
Fecha(s)
- vendredi 15 de mai de 2009
- samedi 16 de mai de 2009
Palabras claves
- naturalisme, nature, morale, éthique, science, psychologie, neurosciences, biologie, évolution, normes, valeurs, philosophie, Darwin
Contactos
- Jérome RAVAT
courriel : jeromeravat [at] hotmail [dot] com
Fuente de la información
- Jérome RAVAT
courriel : jeromeravat [at] hotmail [dot] com
Para citar este anuncio
« Naturaliser la morale : perspectives philosophiques à la lumière de la science contemporaine », Coloquio, Calenda, Publicado el mardi 21 de avril de 2009, https://calenda-formation.labocleo.org/196946