Página inicialManuels d’arabe d’hier et d’aujourd’hui (France-Maghreb, XIXe-XXIe siècle)
Publicado lundi, 29 de juin de 2009
Resumo
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Mardi 29 septembre 2009
Bibliothèque nationale de France, site François Mitterrand,
quai François-Mauriac 75013
- métro RER Bibliothèque François Mitterrand (ligne 14; ligne C)
- métro Quai de la Gare (ligne 6)
petit amphithéâtre (accès Hall Est)
Journée d’étude organisée par la Bibliothèque nationale de France (BNF), le Centre d’histoire sociale de l’Islam méditerranéen (CHSIM), le Fonds de solidarité prioritaire (FSP) « Savoirs techniques et administrations dans le Maghreb moderne et contemporain : héritages et circulation » et l’Institut d’études sur l’islam et les sociétés du monde musulman (IISMM)
Contacts :
- BnF : Philippe Chevrant (philippe.chevrant@bnf.fr), Cheng Pei (cheng.pei@bnf.fr)
- CHSIM : Sylvette Larzul et Alain Messaoudi (chsim@ehess.fr)
La colonisation du Maghreb par la France à partir de 1830 a suscité un intérêt sans précédent pour la langue arabe et s’est accompagnée d’une floraison d’ouvrages destinés à son apprentissage. Ce corpus nombreux et varié est une source précieuse pour qui s’intéresse à l’histoire séculaire des contacts culturels entre l’Europe et le monde musulman méditerranéen. Il permet de réexaminer sous cet angle l’importance de la période coloniale et de replacer dans une perspective historique des enjeux culturels contemporains liés aux langues en France et au Maghreb.
Relativement limité avant 1830, le nombre de ces ouvrages s’est accru rapidement après la conquête d’Alger, et la production s’est diversifiée : outre des ouvrages généraux exposant les rudiments du parler algérien, on a ainsi publié des ouvrages spécifiquement destinés à l’usage des militaires et des administrateurs coloniaux. Leurs auteurs ne sont pas seulement des orientalistes de cabinet. À côté des titulaires des prestigieuses chaires établies à Paris et à Alger, on trouve des fonctionnaires plus modestes (interprètes, commis d’administration, instituteurs), des missionnaires et de simples amateurs. Des libraires-imprimeurs se spécialisent dans ces publications, dont certaines sont des commandes de l’État, émanant notamment du Ministère de la Guerre. Sauf exception, il s’agit de livres à bon marché, petits formats brochés, textes autographes lithographiés, voire polycopiés ronéotypés. Si certains manuels connaissent une diffusion très restreinte, d’autres jouissent d’une longévité parfois séculaire. Leur lectorat se partage entre les élèves des écoles et des catégories professionnelles spécifiques (cadres militaires, personnel de justice, médecins, agriculteurs…). Ces manuels permettent de saisir l’évolution des méthodes d’apprentissage de l’arabe, qui s’inscrit dans un mouvement plus général : le modèle de l’enseignement du latin cède peu à peu le pas à la méthode directe. À côté d’ouvrages techniques permettant d’acquérir une compétence dans la rédaction des lettres officielles, des actes et des rapports, des livres introduisent à une littérature de fiction en privilégiant l’anecdote (extraits des Mille et une nuits, Fables de Loqmân) et, à partir de la fin du XIXe siècle, s’ouvrent à des descriptions à caractère ethnographique.
L’étude de ces ouvrages permet aussi d’apporter un éclairage sur l’histoire de la langue arabe et de ses représentations. Dès le début de l’occupation de l’Algérie, les partisans d’une régénération de la langue à partir de l’arabe « vulgaire » (la langue usuelle, un arabe « médian » parlé et écrit) s’opposent aux défenseurs de l’arabe « régulier » (une langue fidèle à la tradition littéraire « classique ») pour qui la langue vernaculaire n’est qu’une forme dégradée de « la pure langue arabe ». Après l’échec politique des premiers et la mise en cause des représentations des seconds par les progrès de la linguistique, une distinction nette entre parlers locaux et langue littéraire s’impose au début du XXe siècle, confirmée par l’institution scolaire. L’étude des manuels d’arabe peut être ainsi une façon d’appréhender dans la longue durée les enjeux linguistiques du monde musulman méditerranéen contemporain.
Programme
9 h 15 : présentation générale de la journée
Allocutions du directeur des collections, BNF et de Daniel Nordman, directeur du programme FSP
9 h 30 – 12 h 15 : communications
Outils et modes d’apprentissage des langues orientales (vers 1750-vers 1870)
9 h 30 – 11h
- Aurélien Girard, EPHE : Les manuels de langue arabe en usage en France à la fin de l’Ancien Régime [discutante : Madiha Doss, Université du Caire]
- Claire Gallien, Le manuel de langue orientale, reflet d'une politique coloniale ? Le cas anglais en Inde (1757-1830) [discutant : Denis Matringe, CNRS/EHESS]
- Sylvette Larzul, CHSIM/EHESS : Les manuels de la conquête de l’Algérie et de la politique du « Royaume arabe » (1830-1870) [discutante : Emmanuelle Perrin, CHSIM-EHESS]
11h – 11h 15 : pause
Le Maghreb, laboratoire d’une expérience coloniale
11 h 15 – 12 h 15
- Alain Messaoudi, CHSIM-EHESS : Progrès de la science et développement de l’enseignement secondaire : la grande époque de la méthode directe (1870-1930) [discutant : Jérémie Dubois, EPHE/Université du Littoral]
- Khalid Benshrir, Université Hassan II, Mohammedia : Étude comparative des ouvrages en usage dans l’enseignement libre et dans les établissements publics français au Maroc (1900-1956) [discutant : Claude Lefébure, CHSIM-EHESS]
12 h 15 – 14 h : pause déjeuner
De part et d’autre des décolonisations : ruptures et continuités
14-15 h
- Yahya Cheikh : Des manuels encore en usage après la décolonisation : l’exemple de l’anthologie d’Henri Pérès [discutante : Kmar Bendana-Kchir, Université de Tunis-La Manouba]
- Philippe Chevrant-Breton, BNF : Méthodes d'auto-apprentissage et méthodes audiovisuelles [discutant : Luc-Willy Deheuvels, Inalco]
15 h -16 h : 1re table ronde : histoire, corpus et collections
16 h -16 h 15 : pause
16 h 15 -17 h 15 : 2e table ronde : manuels et enseignement de l’arabe aujourd’hui
17 h 15-18 h : débats
Thèmes abordés
1/ Le corpus des manuels de langue arabe : dans quelle mesure peut-on le définir précisément, quel est l’état de nos connaissances ? Qu’en est-il de la conservation de ces ouvrages en France et dans les États anciennement colonisés par la France ? Ont-ils sombré dans un oubli total ou sont-ils restés inscrits dans la mémoire collective ? Quelles coopérations sont-elles possibles pour assurer leur inventaire, veiller à leur conservation et mieux évaluer leur importance historique ?
2/ L’étude de ces manuels peut enrichir un chapitre d’histoire du livre. Ils occupent une place semble-t-il relativement importante dans l’histoire de l’imprimerie et de l’édition arabe au Maghreb (le premier ouvrage en caractères arabes à avoir été imprimé à Alger est un manuel dû à Joanny Pharaon). Leur examen permet aussi de mieux appréhender les modalités des passages du manuscrit à l’imprimé ainsi que la place particulière de la littérature grise (lithographies, textes ronéotypés…) dans ce corpus.
3/ Connaître les manuels en usage c’est aussi mieux comprendre l’histoire de l’enseignement de la langue arabe au Maghreb et en France. La journée doit être l’occasion d’aborder les enjeux actuels de l’enseignement de l’arabe en France et au Maghreb, en les replaçant dans des perspectives historiques plus larges. Dans quelle mesure l’héritage de la période coloniale informe-t-il encore aujourd’hui les modalités de cet enseignement ? La présence à la table ronde de spécialistes du Machreq devrait ouvrir à des comparaisons intéressantes. Les manuels sont aussi révélateurs de variations importantes dans la représentation de la langue arabe et permettent en particulier d’aborder la question de la pluriglossie.
4/ L’examen des manuels d’arabe peut contribuer au débat sur la culture coloniale et ses éventuelles rémanences en France et au Maghreb. Ces ouvrages représentent-ils la langue arabe comme une langue compliquée, sans avenir, morte ? Ou comme une langue vivante, porteuse d’une littérature pleine de promesses, à l’apprentissage aisé ? Dans quelle mesure et sous quels aspects les manuels en usage aujourd’hui en France et au Maghreb diffèrent-ils entre eux ? Tranchent-ils avec ceux qui ont été composés pendant la période coloniale ?
Participants à la 1re table ronde
- Kmar Bendana-Kchir, Université de Tunis (manuels et plurilinguisme)
- Philippe Chevrant-Breton, BNF (collections de la BNF)
- Mustapha El Qadéry, BNRM Rabat (manuels et politiques linguistiques au Maroc)
- Claude Lefébure, CHSIM-EHESS (manuels de berbère)
Participants à la 2e table ronde
- Barbara Airo, Université de Pavie (pédagogie de l’arabe en Italie)
- Michael Chik, professeur d’arabe (pédagogie de l’arabe en France)
- Gilles Ladkany, ENS-LSH (études arabes au Machreq)
- Hanane Sekkat, Université de Meknès (études arabes et islamiques au Maroc)
- Brigitte Tahhan, IPR Versailles (pédagogie de l’arabe en France)
Categorias
- História (Categoria principal)
- Pensamento, comunicação e arte > Educação > História da educação
- Períodos > Época Contemporânea > Século XIX
- Espaços > África > África do Norte
- Sociedade > Ciências políticas > História política
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- Períodos > Época Contemporânea > Século XX
- Pensamento, comunicação e arte > Linguagem
Locais
- Bibliothèque nationale de France, site François Mitterrand, quai François-Mauriac Paris 13, petit amphithéâtre
Paris, França
Datas
- mardi, 29 de septembre de 2009
Ficheiros anexos
Palavras-chave
- enseignement, colonies, manuels scolaires, langue arabe
Contactos
- Alain Messaoudi
courriel : alain [dot] messaoudi [at] univ-nantes [dot] fr - Sylvette Larzul
courriel : sylvette [dot] larzul [at] wanadoo [dot] fr
Urls de referência
Fonte da informação
- Sylvette Larzul et Alain Messaoudi ~
courriel : chsim [at] ehess [dot] fr
Para citar este anúncio
« Manuels d’arabe d’hier et d’aujourd’hui (France-Maghreb, XIXe-XXIe siècle) », Jornadas, Calenda, Publicado lundi, 29 de juin de 2009, https://calenda-formation.labocleo.org/197494