HomeCouplages, découplages, recouplages conjugaux
Published on lundi, janvier 09, 2006
Summary
Announcement
Le comité de recherche en « Sociologie de la famille » de l’Association internationale des sociologues de langue française (AISLF, CR 08) et le Centre de recherches sur les liens sociaux (CERLIS, Université de Paris 5 Descartes-CNRS) organisent un colloque international sur le thème : « Couplages, découplages, recouplages conjugaux »
Paris, France, 29-30 mai 2006.
A la suite du Congrès de Tours de juillet 2004, l’Université de Paris 5 - Descartes et le Centre de recherches sur les liens sociaux (Université de Paris 5 Descartes-CNRS) seront heureux d’accueillir les 29 et 30 mai 2006 le colloque organisé par le comité de recherche en sociologie de la famille de l’Association internationale des sociologues de langue française. A deux années du congrès d’Istanbul, ces deux journées de travail doivent permettre de soutenir les échanges entre universitaires et chercheurs dont la ou l’une des langues de travail est le français, et qui sont originaires d’aires culturelles variées : Amérique, Europe, Afrique essentiellement.
Le colloque « Couplages, découplages, recouplages conjugaux » sera composé de séances plénières et d’ateliers définis à partir des axes directeurs et des questionnements suivants :
Individus, couples et sociétés
Qu’est-ce qu’un couple ? Qu’est-ce qu’une « société conjugale » ? La vie conjugale demeure un modèle, mais les recensements révèlent qu’un nombre minoritaire mais croissant d’adultes vivent en solo. Faut-il interpréter ce mode de vie comme l’une des manifestations de l’importance axiologique des choix personnels dans la « société des individus » (Elias) ? Quelle place pour le couple dans les trajectoires contemporaines de vie personnelle, dès lors que la réversibilité du contrat conjugal est pleinement inscrite dans sa définition de départ, que l’engagement conjugal est pensé à l’aune d’un potentiel désengagement ? Comment penser le « ciment » de la vie conjugale entre des membres qui valorisent leur indépendance et leur autonomie ? Dans le prolongement des réflexions théoriques disponibles (par exemple la théorie de la « relation pure » de Giddens) ou en rupture avec elles, comment estimer les effets de l’individualisation sur la vie conjugale ? Comment penser le « lien » conjugal (couple venant du latin copula, lien ou liaison) ?
Les formes du conjugal et leur institutionnalisation
Par le passé, la définition du couple renvoyait assez simplement à sa définition institutionnelle et au critère de corésidence des époux. C’est encore régulièrement le cas, mais dans de nombreux pays, les formes de la vie conjugale se sont complexifiées, faisant place parfois temporairement, parfois durablement à des phases de vie para-institutionnelles. Le développement de l’union libre ne caractérise pas à lui seul les transformations enregistrées. Si la conjugalité implique le plus souvent la cohabitation et l’unité résidentielle, elle se déploie parfois sous des toits distincts : minoritaires, les living apart together donnent ici le ton.
Les formes de la conjugalité renvoient, par ailleurs, à la prise en compte de l’orientation sexuelle des conjoints et donc à la distinction entre une conjugalité hétérosexuelle, historiquement normée et érigée en modèle, et une conjugalité homosexuelle, longtemps réprimée (toujours discriminée dans certaines cultures), dont la visibilité sociale a gagné du terrain au point parfois d’ouvrir sur des formes de reconnaissance juridique (le Pacte civil de solidarité est voté en 1999 en France, le mariage homosexuel en 2000 en Belgique, en 2001 aux Pays-Bas, en 2005 en Espagne et au Canada). Quelle impulsion le droit donne-t-il en matière conjugale ? Comment les innovations juridiques sont-elles investies, anticipées dans le cas de la diffusion du mariage homosexuel ? Et, surtout, quel sens a ce découplage entre couple reconnu et hétérosexualité ? Et quels effets produit-il en retour sur les couples hétérosexuels ?
Conjugalité et rapports sociaux de sexe
En quelques décennies, la sociologie des rapports conjugaux a vu son centre de gravité se déplacer. Certes intégrée aux grandes théories du XIXème siècle, la question conjugale informe l’essor de la sociologie de la famille dans les années 1960-70. La critique féministe dénonce sur différents plans l’attitude sous-jacente, qui tend à assigner la femme/épouse/mère à l’espace privé domestique. Contre cette réduction, des travaux érigent en « travail domestique » la participation des femmes aux obligations ménagères. Puis, la sociologie des rapports sociaux de sexe mettra l’accent sur l’investissement professionnel des femmes et sur la construction sociale différenciée en fonction du sexe du conjoint/parent des relations nouées entre sphère du travail et sphère familiale. L’essor des théories sur les genres et leur brouillage a créé les conditions d’un renouvellement des interrogations sur les rapports hommes/femmes, avec comme arrière plan une mise en question de la stabilité de la domination masculine et des inégalités qu’elle induit. Quelles connaissances les enquêtes empiriques nous livrent-elles sur ces différents points en ce début du XXIème siècle ? Comment les couples contemporains jouent-ils les cartes de l’égalité d’une part, et de la démocratisation des relations conjugales d’autre part ? On sait que les femmes ne sont pas toutes égales entre elles face aux défis du modèle du couple égalitaire. Comment ce dernier, si fortement marqué d’un sceau normatif largement diffusé dans le débat social, se heurte-t-il aux effets pesants de la stratification sociale ? Il s’agira d’aborder ces thématiques à l’appui de travaux ciblés, pouvant porter sur les justices conjugales, le traitement des conflits, les violences conjugales, le couple et le sexe, le rapport à l’argent dans le couple, etc.
Conjugalités et cours de vie
Au fil du temps, le couple se transforme sous les effets conjugués ou exclusifs de l’avancée en âge et des séparations suivies de remises en couples. Qu’elles résultent d’un divorce mais aussi d’un veuvage, les secondes unions ne se confondent pas avec des remake des premières, particulièrement du côté des jeunes couples âgés désormais sous le feu de l’actualité conjugale.
Mais le déroulement même du temps conjugal a son tempo, et ce dès le premier amour. Que sait-on des couples adolescents ? Comment les jeunes entrent-ils dans la vie de couple ? Quelles différences entre « être en couple » et « vivre en couple » ? Quelles différences encore entre les amours non associés à la notion de couple et les autres formes de l’amour ? Peut-on décrire le rythme des premières unions ? Comment la conjugalité s’accommode-t-elle des fluctuations du sentiment amoureux ? Comment les perceptions de la fidélité et de l’infidélité orientent-elles les attitudes conjugales ? Dans quelle mesure la présence d’enfants interfère-t-elle avec les projets conjugaux : les travaux sur le burn out pointent les effets de l’épuisement physique et moral des jeunes femmes actives, conjointes et mères, soumises aux pressions cumulées émanant des sphères professionnelle, conjugale et familiale et sommées par la norme de s’épanouir sur le plan personnel. Enfin la séparation peut-elle être pensée comme une des étapes possibles de ce tempo conjugal ?
Sans négliger le support d’enquêtes empiriques ciblées démontrant le pluralisme conjugal, ces thèmes couvrent des réalités assez plurielles pour soutenir des interrogations plus générales et comparatives sur la variation des significations des conjugalités contemporaines dans des aires culturelles parfois proches, parfois relativement différentes.
Comité scientifique international du colloque : Roch Hurtubise (Sherbrooke, Canada), François de Singly (Paris, France), Marianne Modak (Lausanne, Suisse), Zeyneb Samandi (Tunis, Tunisie), membres du bureau du comité de recherche en « Sociologie de la famille » de l’AISLF (CR 08) et Catherine Pugeault-Cicchelli (Paris, France).
Comité local d’organisation du colloque : le CERLIS (Université Paris 5 Descartes/ CNRS, Paris, France), avec François de Singly et Catherine Pugeault-Cicchelli.
Une communication peut-être proposée, entrant dans l’une des quatre sections, avant le 14 février 2006 (Saint-Valentin oblige), et adressée par e-mail exclusivement au comité local d’organisation (à l’attention de Catherine Pugeault-Cicchelli (catherine.cicchelli-pugeault@paris5.sorbonne.fr), sous la forme d’un texte de vingt lignes, précédé d’un titre et suivies des coordonnées de l’auteur (nom, prénom, pays, institution, statut, adresse électronique).
Droits d’inscription au colloque : 40 euros (les deux repas du midi compris)
Subjects
- Sociology (Main subject)
Places
- Paris, France
Date(s)
- mardi, février 14, 2006
Keywords
- famille
Information source
- Liens socio
courriel : Pierre [dot] Merckle [at] ens-lsh [dot] fr
To cite this announcement
« Couplages, découplages, recouplages conjugaux », Call for papers, Calenda, Published on lundi, janvier 09, 2006, https://calenda-formation.labocleo.org/197875