StartseiteLa question de « l'abus » dans l'économie, la politique et la société - Réalités, fictions et réponses socio-politiques

StartseiteLa question de « l'abus » dans l'économie, la politique et la société - Réalités, fictions et réponses socio-politiques

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Veröffentlicht am lundi, 02. juin 2008

Zusammenfassung

Appel à communications, conférence, Fribourg, 15-16 janvier 2009

Inserat

Depuis longtemps, la Suisse et les autres sociétés d’abondance occidentales sont fréquentées par des personnages peu recommandables : les top managers percevant des rémunérations abusives, les parasites sociaux et autres figures sociales indésirables (les faux requérants d’asile, les faux invalides, les sans-papier, etc.), occupent une place croissante dans les discours politiques et médiatiques, quand bien même leur présence dans la réalité sociale ne peut souvent pas être démontrée. Le top manager grassement rémunéré au sommet de la pyramide sociale, le parasite social dans les couches inférieures et même les membres des classes moyennes, tous sont suspectés, qui de réclamer sans réelle nécessité des crèches subventionnées, qui de se soustraire au fisc ou encore d’embaucher des femmes de ménage au noir. « L’abus » des prestations sociales, le mensonge, la tromperie ou le copinage permettent d’obtenir des avantages économiques et ils polarisent les esprits, car ils se situent dans la zone grise entre l’illégalité et l’illégitimité. Dans les débats actuels sur l’abus sont ainsi mises en avant les questions fondamentales de l’augmentation des inégalités sociales, de la justice distributive, de l’affaiblissement de la solidarité et de la confiance. Est par là même repoussée à l’arrière plan une toute autre acception de l’abus, celle qui concerne la consommation de drogues ou de médicaments, le travail des enfants ou encore les violences, sexuelles ou autres, à l’encontre des femmes. Depuis peu, l’abus sexuel au sein de la famille ou par des « personnes de confiance » (p. ex. les enseignants et les prêtres pédophiles) reçoit cependant une attention médiatique croissante. Alors que dans le cas des rémunérations abusives et des parasites sociaux, le dommage infligé à l’économie et à la société par l’individu déviant (et coupable), ainsi que les mesures de rétorsion correspondantes, sont au centre du débat, il s’agit, avec l’abus comme violence ou exploitation, de la protection que l’Etat doit accorder à l’individu (en tant que victime).

Réalité ou fiction, « l’abus » sous toutes ses formes se présente comme l’objet privilégié de l’indignation politique ou de croisades morales qui visent à renforcer ou remettre en question les valeurs et normes sociales, ou encore à justifier des réformes politiques, juridiques et institutionnelles. Avec la mobilisation de la rhétorique de « l’abus », les top managers grassement payés doivent compter avec la mise en place de mécanismes de contrôle renforcés (corporate governance, moyens accrus à disposition des inspecteurs de fisc), et les parasites sociaux sont menacés d’un démantèlement des prestations sociales et d’une extension des mesures de contrôle et de répression dans l’Etat social actif. La dénonciation des abus a aussi permis au mouvement féministe d’obtenir de nouvelles prestations en faveur des victimes de violence. Mais dans le même temps, elle a déplacé les frontières entre « privé » et « public » : de nouvelles lois et stratégies policières ont abouti à des intrusions massives de l’Etat dans la sphère privée (p. ex. l’expulsion des coupables de leur propre domicile). L’extension des possibilités d’intervention étatique concerne aussi d’autres domaines : « l’abus de l’aide sociale » a conduit à assouplir la protection des données afin de favoriser la collaboration entre les autorités, la 5e révision de l’AI a affaibli le secret médical, les fauteurs de violence ou de délits sexuels sont passibles d’enfermement à vie, etc. Et les top managers suisses ne sont pas en reste avec l’initiative déposée en 2007 « contre les rémunérations abusives » qui interdit certaines formes d’indemnisations (comme les « parachutes dorés ») et exige que l’assemblée des actionnaires entérine les traitements des hauts dirigeants.

La question de l’abus marque les esprits et les débats dans l’espace public médiatique et politique. Jusqu’ici, la sociologie s’est peu intéressée à ce phénomène (à quelques rares exceptions comme un récent numéro de la revue Carnets de Bord intitulé « Y’en a qui abusent... »). Cette conférence vise à éclairer la problématique de « l’abus » sous ses multiples facettes, qui englobent toute la gamme des comportements illégitimes ou illégaux dans l’économie, la politique et la société, ainsi que les réactions politiques et sociales face à ce phénomène. Elle offrira un espace à des contributions d’orientation sociologique, politologique, juridique ou relevant de la perspective genre. Les questions suivantes se situeront au centre des débats :

-  dans quelles circonstances certains actes sont-ils désignés comme des « abus » et portés à l’attention sociale, médiatique et politique sous cette étiquette ? Et vice-versa : pourquoi certaines formes de comportements fautifs (comme le travail au noir, l’évasion fiscale ou la criminalité économique) sont-ils ignorés et souvent considérés comme des « délits de gentlemen » ?
-  dans quelles circonstances un comportement moralement répréhensible est-il considéré comme criminel et passible d’une sanction juridique (et vice-versa) ?
-  Les comportements « abusifs » ont-ils augmenté ces dernières années ? Observe-t-on des différences entre les pays en matière d’intensité de l’abus (p. ex. la corruption) ? Et quels facteurs peuvent expliquer ces différences (p. ex. le capital social) ?
-  Quels acteurs sont particulièrement concernés par l’abus et les campagnes anti-abus ? Quels acteurs sont engagés dans des croisades morales contre l’abus, avec quels objectifs et quel succès ?
-  Quelles réponses sociales et politiques les abus et les campagnes contre les abus appellent-ils ?
-  Dans quelle mesure les débats enflammés sur l’abus reflètent-ils des fractures structurelles et des nouvelles configurations de conflit ?

Les contributions peuvent être rédigées en allemand, français ou anglais. Les propositions d’abstracts, d’une longueur maximale de 2 à 3’000 caractères, doivent parvenir avant le 31 juillet 2008 aux membres du comité d’organisation :

Jean-Michel Bonvin HES-SO, Ecole d’études sociales et pédagogiques, Lausanne jmbonvin@eesp.ch

Chantal Magnin Institut für Sozialforschung an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, Frankfurt und Hochschule Luzern - Wirtschaft chantal.magnin@sozioanalyse.ch

Eva Nadai Fachhochschule Nordwestschweiz, Hochschule für Soziale Arbeit, Olten eva.nadai@fhnw.ch

Michael Nollert Departement Sozialarbeit und Sozialpolitik, Universität Freiburg michael.nollert@unifr.ch

Orte

  • Freiburg, Schweiz

Daten

  • jeudi, 31. juillet 2008

Informationsquelle

  • Liens socio
    courriel : Pierre [dot] Merckle [at] ens-lsh [dot] fr

Zitierhinweise

« La question de « l'abus » dans l'économie, la politique et la société - Réalités, fictions et réponses socio-politiques », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am lundi, 02. juin 2008, https://calenda-formation.labocleo.org/198449

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