À l´occasion du bi-centenaire du « Primer grito de Independencia » du 10 août 1809, il nous semble opportun de revenir sur la notion d´équatorianité, de « ecuatorianidad », et de nous pencher sur les processus de construction de l´identité nationale équatorienne. Il s´agit de nous interroger sur la production et l´évolution du discours identitaire, du XIXe à nos jours, selon une approche pluri-disciplinaire, historique, littéraire, iconographique, linguistique, géographique ou encore sociologique.

L´Equatorianité en question(s):
Journée d´études scientifiques à l´occasion du bi-centenaire du
« Primer grito de Independencia » du 10 août 1809

Vendredi 13 novembre 2009

Salle des conférences du bâtiment B
Université Paris Ouest Nanterre La défense

A l´issue de son processus d´indépendance, la jeune République de l´Equateur se présente comme une nation. La nation est une communauté humaine consciente de son identité, telle que l’ont forgée l’histoire et la culture qui lui sont propres et qui la différencient des autres groupements nationaux. Irréductible à l’unité d’origine, de langue, de territoire ou de religion, la nation suppose une communauté de civilisation et une volonté de vivre ensemble. La nation n’est pas un donné mais un construit, une représentation que les individus se font d’eux-mêmes et de l’être collectif qu’ils constituent. La nation implique d’emblée un discours identitaire s’appuyant sur certains mythes, mythes dont l’élaboration à un moment donné est à même de rendre compte du projet national.
Comment se manifeste la volonté de vivre ensemble ? Quels sont les référents donnant à voir et à comprendre l´identité nationale équatorienne ? Quel est le rôle des processus d´intégration du territoire national dans la construction de ces référents ?  Celui des différends frontaliers ? Quels sont les mythes fondateurs de l´équatorianité ? Comment et pourquoi ont-ils évolué ? Quelles sont les représentations adoptées, et à quels moments historiques, pour rendre compte de cet être collectif national ? Comment s´inscrit la dimension régionale et l´émergence de figures identitaires locales voire de « types »  (ceux de l´indien, du cholo, du montuvio par exemple)  dans le processus de construction de l´équatorianité ?
L´équatorianité suscite de nombreuses interrogations, la notion même de nation se prêtant mal à la définition en Equateur au XIXe siècle. Notre réflexion se penchera à ce titre sur les relations entre consolidation de l´État national et production d´un discours sur l´équatorianité.

Rencontre organisée par le Centre d´études équatoriennes de l´Université Paris Ouest,
avec l´appui du CRIIA (EA 369), de l´Ecole doctorale Lettres, langues, Spectacles (ED 138) et de l´Ambassade de la République de l´Equateur en France.
Contact : Emmanuelle Sinardet emmanuellesinardet@yahoo.fr

Programme

09h00 - Accueil des participants et ouverture par Emmanuelle Sinardet, présidente du Centre d´études équatoriennes, et par Thomas Gomez, directeur de l´ED 138.

09h30 - Introduction par l´Ambassadeur de la République de l´Equateur en France.

09h45 - Intervention de Gabriel Judde, co-fondateur du Centre d´études équatoriennes.

Séance 1 - Equatorianité, espace et environnement

10h15 - Alexis SIERRA, Université de Cergy Pontoise - IUFM :
« L’utilisation de la géographie physique et de ses dynamiques dans la construction nationale équatorienne ».

10h40 - Emmanuelle Sinardet, Université Paris Ouest Nanterre La Défense :
« L´équatorianité, une identité territorialisée : l´exemple de La ecuatorianidad (1942) de Jacinto Jijón y Caamaño »

11h05 – Sylvie Monjean-Decaudin, Université Paris Ouest Nanterre La Défense :
« Constitution et équatorianité : la Pacha Mama proclamée sujet de droits ».

11h30 – Discussion

Hommage à Jorge Enrique Adoum

11h50 - Ramiro Oviedo, Université du littoral – Côte d’Opale :
« Adoum y la Latitud cero ».

12h15 – Déjeuner

Séance 2 - Equatorianité et métissage

14h00 - Caroline Berge, Université Paris Ouest La Défense :
« La disparition de l’Indien et la figure du métis dans Don Goyo de Demetrio Aguilera Malta ».

14h25 – Béatrice Ménard, Université Paris Ouest La Défense :
« Masques équatoriens : la quête de l’identité métisse dans El Chulla Romero y Flores de Jorge Icaza (1958) ».

14h50 - Nicole Fourtané, Université Nancy 2 :
« Mientras llega el día (1990) de Juan Valdano : vers un nouvel ordre social pour l’Équateur ou l’avènement du nouveau métis, archétype de l’équatorianité ».

15h15 – Discussion et pause

Séance 3 - Quêtes identitaires et reformulations de l´équatorianité : del desencuentro a nuevos encuentros

15h45- Anne-Claudine Morel, Université de Nice Sophia-Antipolis :
« Culture et identité nationale dans les années 60 et 70 en Equateur : la théorie de la rencontre manquée avec l’équatorianité. (étude de El desencuentro, de Fernando Tinajero)”.

16h10 - Caroline Labatut, Université de Perpignan Via Domitia (UPVD) :
« "El ecuatañol" de Iván Carrasco en Nudos de Letras (2005) et la physionomie du migrant équatorien en Espagne : à la frontière du néant identitaire ? »

16h35 - David Macías, Université Paris Ouest Nanterre La Défense :
“La interculturalidad : un desafío al futuro”.

17h00 – Discussion