Le géotourisme concerne l’ensemble des sites qui fondent leur attractivité sur une forme particulière de ressource touristique : les éléments abiotiques présents dans la nature (sites géologiques autrement dits géosites, formes de relief autrement dites géomorphosites, sites fossilifères, dalles à empreintes…). Dans une vision de la nature aujourd’hui nettement dominée par le souci de la biodiversité (faune, flore), quelle peut être la place du règne minéral ?

 L’émergence actuelle du géotourisme s’appuie sur un intérêt déjà ancien pour certaines curiosités naturelles : cascades, grottes, arches… Elle s’inscrit dans un élargissement général de la sphère patrimoniale en même temps que les acteurs du tourisme eux-mêmes ressentent le besoin d’élargir la palette des ressources. Comme pour toute ressource patrimoniale susceptible d’être mise en tourisme, se pose alors la question du processus de patrimonialisation : comment sont identifiés et sélectionnés les géosites et les géomorphosites les plus « remarquables » ?

 Les textes recueillis dans ce numéro offriront un panorama de la diversité des expériences, réussies ou non, dans le domaine du géotourisme : comment le discours scientifique peut-il être mobilisé par le tourisme ? Sur quel fonds de connaissances naturalistes, partagé par le grand public, ce discours peut-il s’appuyer ? Dans quelle mesure cet affichage « géosites » est-il envisagé par les acteurs comme un moyen de s’inscrire dans la mouvance du développement durable et de l’écotourisme ? Dans un autre ordre d’idées, le géotourisme peut-il être rangé dans la sphère du tourisme culturel ou s’en distingue-t-il ? Le géotourisme revêt-il dès lors le même sens dans les pays du Nord ou du Sud, en Europe, en Afrique ou en Amérique ?

 La place des espaces protégés (parcs nationaux, réserves naturelles…) mérite également d’être questionnée : la protection des espaces concernés est-elle nécessaire au développement du géotourisme ? En-dehors des processus interactifs entre protection et mise en tourisme, y a-t-il une place pour d’autres formes de gestion et de médiation autour des géosites ? Sur le plan territorial, le géotourisme s’appuie-t-il sur des territoires déjà structurés, peut-il en réorienter la trajectoire ou peut-il concourir à faire émerger de nouveaux territoires touristiques (géoparcs) ?

 On peut aussi se demander dans quelle mesure la ressource géotouristique s’appuie-t-elle sur d’autres ressorts artistiques, historiques, économiques, sociétaux ou culturels ? Dans les anciennes mines mises en tourisme, ou bien à Mesa Verde ou aux Météores, par exemple, quelle est la part de la géologie ou de la géomorphologie dans la mise en valeur touristique et dans l’intérêt que les touristes peuvent porter aux sites ? Autrement dit, le patrimoine géologique et géomorphologique à lui seul constitue-t-il un horizon d’identification du territoire touristique ?

Date limite de soumission : 15 janvier 2010

Il est recommandé aux auteurs de soumettre un résumé (abstract) à la direction de la revue avant la soumission finale d’un article afin d’aider à la préparation et à l’orientation des numéros. Ce résumé doit compter environ 150-200 mots.