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Normes professionnelles et définition de la violence légitime

Professional Norms and Definition of Legitimate Violence

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Veröffentlicht am vendredi, 13. novembre 2009

Zusammenfassung

Appel à contribution pour la journée « Normes professionnelles et définition de la violence légitime » co-organisée par le GSPM (EHESS-CNRS), le LabToP (Université Paris VIII) et l'ISP (CNRS-ENS Cachan-Université Nanterre). La journée se déroulera le 9 avril 2010 à l'EHESS à Paris. Propositions attendues pour le 8 décembre 2009 au plus tard.

Inserat

Argument :

On répète à l’envi, souvent en la déformant, la définition weberienne de l’Etat comme « une entreprise politique de caractère institutionnel lorsque et tant que sa direction administrative revendique avec succès, dans l'application des règlements, le monopole de la contrainte physique légitime ». Or si l’État est effectivement souvent concerné lorsqu’est évoquée la notion de violence légitime – pensons à la police, la justice, l’armée, la prison – de nombreuses configurations professionnelles impliquent aussi un recours récurrent, plus ou moins appris et contrôlé, à la « violence », la « contrainte » ou la « force » dont la légitimité fait l’objet de controverses et de tentatives de délimitation. On peut penser aux activités de certains travailleurs sociaux ou de praticiens de la santé (par exemple en psychiatrie, mais aussi en gériatrie, face à des personnes souffrant de démence, ou aux urgences…), à certaines pratiques sportives, aux conditions d’exercice des métiers de l’intervention humanitaire et sociale, etc. Au cœur de la qualification de « violence » se pose alors la question des limites du tolérable et du légitime en matière d’usage de la force.

A ce titre, nous souhaitons, dans le cadre d’une journée d’étude, nous intéresser aux manières dont se gère et se légitime la « violence », à condition que l’on donne ici à la notion de légitimation sa pleine et entière consistance, sans la réduire à un pur exercice de dissimulation de domination. Poser la question : « comment se légitime une violence ? » ne suppose donc pas uniquement d’étudier les définitions concurrentes de ce qu’est une « violence légitime », mais aussi de repérer les conditions – politiques, situationnelles, professionnelles –  nécessaires à ce que l’emploi de la force physique puisse être qualifié de légitime dans les arènes au sein desquelles se déploient les interrogations sur sa nature.

L’un des enjeux de cette journée d’étude sera notamment de réfléchir aux sources de ces qualifications et d’interroger les circulations des définitions opérées par les chercheurs d’une part et par les acteurs d’autre part. On se demandera notamment comment cette caractérisation s’articule à ses modes de légitimation : les propositions soumises devront ainsi toujours s’interroger explicitement sur ces enjeux de qualification. Les pratiques professionnelles caractérisées comme violentes sont-elles décrites comme telles par les professionnels ? Une fois cette qualification opérée, que se passe-t-il afin que ces pratiques puissent être légitimées ? Cette violence est-elle une catégorie d’analyse, auquel cas comment s’opère la catégorisation ? Ou encore cette violence fait-elle l’objet d’une dénonciation, la force ou la contrainte impliquée par ces pratiques faisant alors l’objet d’un travail de délégitimation ? Dans ce cas, les controverses et mobilisations autour des activités contestées mérite attention : comment sont-elles décrites et justifiées, et par qui et selon quelles modalités sont-elles remises en cause ?

 La notion de violence fonctionne trop souvent comme une boîte noire et tient lieu d’outil analytique sans être plus avant questionnée. Dans le cadre de cette journée, nous souhaiterions remettre au cœur de l’activité de recherche ce qui compose la violence légitime, ce qui l’habilite et ce qu’elle permet en retour dans situations de routine professionnelle. On pourra ainsi explorer à la fois des situations de mises en présence avec des violences physiques, la manière dont se fabriquent des représentations quant au caractère légitime ou, à l’inverse, illégitime, de l’usage de la force et la confrontation à des formes de violence symbolique, en scrutant la manière dont les limites d’emplois acceptables de la force, d’une contrainte justifiée, apparaissent comme étant professionnellement structurées. Nous nous intéresserons à la production de ces dispositifs réglés de cadrage de « violences » – quelquefois codifiés en termes juridiques –, à la manière dont ils sont transmis et appris voire intériorisés par les professionnels, ainsi qu’à la façon dont ils sont mobilisés, contournés, réinventés dans le cadre de configurations empiriques variées. 

Attendus :

Une variété d’approches disciplinaires de sciences sociales sont attendues, relevant aussi bien de la sociologie (politique, des professions, etc.), que de la science politique, de l’histoire, de la philosophie, de l’anthropologie... 

Modalités de participation :

Les propositions de communication, accompagnées d’une courte notice biographique sur le/s auteur/s, sont à envoyer par courrier électronique à Cédric de Bellaing (cdebellaing@free.fr) et Delphine Moreau (delphmoreau@free.fr)

le 8 décembre 2009 au plus tard.

Elles seront rédigées en langue française ou anglaise, enregistrées au format Word (.doc ou .rtf) et ne devront pas excéder 5 000 signes. Les auteurs développeront leur objet de recherche et leur questionnement vis-à-vis des thèmes de la journée d’étude et préciseront la méthode adoptée (type de données recueillies, description détaillée du matériau analysé et/ou ancrage théorique appuyé sur une bibliographie). 

Les auteurs recevront une réponse le 20 décembre au plus tard. Ceux dont la proposition aura été retenue devront envoyer avant le 9 mars 2010 un texte développé. 

Comité d’organisation :

  • Benoit Bastard, directeur de recherche en sociologie, CNRS, ISP-ENS Cachan.
  • James Cohen, maître de conférences en science politique, Université Paris VIII, LabToP.
  • Delphine Moreau,  doctorante en sociologie, EHESS, GSPM-IMM, ATER, Université d’Evry-Val d’Essonne.
  • Cédric Moreau de Bellaing, post-doctorant en science politique, Centre Maurice Halbwachs, CNRS-EHESS-ENS, chercheur associé ISP-ENS Cachan.
  • Violaine Roussel, professeur de sociologie à l’Université Paris VIII, LabToP- ISP-ENS Cachan.

Orte

  • EHESS
    Paris, Frankreich

Daten

  • mercredi, 09. décembre 2009

Schlüsselwörter

  • violence légitime, professions, sciences sociales

Kontakt

  • Delphine MOREAU
    courriel : Delphine [dot] Moreau [at] ehesp [dot] fr
  • Cédric de Bellaing
    courriel : cdebellaing [at] free [dot] fr

Informationsquelle

  • Violaine Roussel
    courriel : vroussel [at] univ-paris8 [dot] fr

Zitierhinweise

« Normes professionnelles et définition de la violence légitime », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am vendredi, 13. novembre 2009, https://calenda-formation.labocleo.org/199510

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