Durant leurs études, un certain nombre d’étudiants s’engagent dans des mouvements qui correspondent à leurs convictions religieuses et spirituelles, politiques, sociales et humanitaires. Pour plusieurs, ce sera la première étape d’engagements futurs au sein de la société. Le phénomène, ancien, est aujourd’hui en plein renouvellement. La troisième Journée d’études en histoire des universités organisée par les Archives de l’UCL explorera les différentes dimensions telles que le rôle des universités en la matière et l’importance de politiques élaborées par des États, des Églises, des groupes d'influences. Elle s’attachera surtout à la découverte et l’analyse des formes nouvelles et très créatives que prennent, un peu, partout ces groupes de conviction et leurs activités.

Le thème

À côté de leurs responsabilités en termes de transmission du savoir, de formation des cadres de la société, de création de la connaissance et de services, les universités contemporaines ont mis en place ou ont vu naître de manière plus ou moins spontanée des structures, des organisations ou des mouvements visant à accompagner les étudiants dans des activités liées aux différentes convictions – religieuses et spirituelles, politiques, sociales et humanitaires – qui traversent la communauté universitaire et s'y incarnent.
Le phénomène interpelle d'autant plus l'observateur et l'analyste que les engagements étudiants rendus possibles par ces activités et leurs structures de soutien débouchent très fréquemment ultérieurement sur des engagements sociétaux particulièrement importants. Ce qui donne à ces accompagnements convictionnels une dimension qui dépasse de loin le cadre strict de l'institution universitaire. Même en se concentrant sur les convictions religieuses, philosophiques et spirituelles, les questions qui se posent au chercheur sont à la fois nombreuses et complexes.
Elles touchent d'abord aux origines et aux orientations du phénomène. Elles concernent ensuite les structures mises en place pour assurer cet accompagnement. Elles portent ensuite sur les actions elles-mêmes. Elles touchent enfin aux conséquences de ces activités pour les individus au premier chef, mais également pour l'institution universitaire elle-même et, plus largement, pour la société globale.
Les différentes communications appréhenderont ces questionnements dans leurs différentes dimensions et balayeront un espace mondialisé (Europe, Amérique du Nord, Asie) et pluraliste, prenant en compte des réalités catholiques, protestantes et laïques.

Le programme

9h 15- 9h 30 - Accueil et introduction - Paul SERVAIS, Professeur, Université catholique de Louvain et Facultés universitaires Saint-Louis

9h 30 - 10h - La problématique - Charles DELHEZ, Chargé de cours aux Facultés universitaires Notre-Dame de la paix Namur

10h – 11h 50 - Des politiques et des institutions

• La formation spirituelle et morale dans les collèges de l’Université d’Alcalá de Henares (15e-18e siècles) - Ramon AZNAR I GARCIA, Professeur à l’Universidad Carlos III, Madrid
• L’encadrement des étudiants catholiques français par les Jésuites sous la Troisième République- David COLON, Professeur agrégé d’histoire et chercheur, Sciences PO Paris
• L’action laïque - Denis PELLETIER, Directeur d’études à l’École pratique des hautes études, Paris

14h – 15h - Des cultures

• L’encadrement spirituel des étudiants universitaires dans la culture protestante - Gérard JANUS, Aumônier universitaire, Strasbourg
• Le projet des fondateurs de l’Université catholique de Fu Jen - CHEN Fan Chung, Professeur, Université catholique de Fu Jen, Taipei

15h 20 -16h 30 - Des pratiques actuelles

• Les activités communautaires autour du département de catéchèse à l’Université Laval et la Faculté de théologie - Brigitte CAULIER, Professeur, Université Laval à Québec
• Le Centre oecuménique de l’UCL à Bruxelles ou la transformation du modèle des paroisses et des aumôneries universitaires - Claude LICHTERT, Chargé de cours, Université catholique de Louvain