Il s'agit dans ce numéro d'interroger les notions et concepts présents dans ces deux champs comme par exemple : universalité, document, mémoire, collection, information scientifique et technique, conservation… attachés aux musées, aux bibliothèques, aux centres documentaires en les analysant séparément ou dans une perspective comparatiste. L'ambition est de croiser les regards et de faire avancer la réflexion sur la muséologie et la documentologie comme sciences constitutives de l'information-communication et de mettre en évidence des fondements proches, voire communs.

Dans son Traité de documentation : le livre sur le livre (1934), considéré comme l'ouvrage fondateur de l'activité et de la réflexion documentaire, Paul Otlet précise que « le musée se différencie des autres institutions de la documentation en ce qu'il comprend soit les pièces ayant trois dimensions, alors que les autres documents sont présentés sur des surfaces, soit des pièces destinées dans leur arrangement à être vues et non lues ». Plus récemment, Bernard Décoche a précisé que la philosophie du muséal « sert de métathéorie à la science documentaire intuitive concrète » (Deloche, 2001). Ces proximités, voire inclusions, qui lient deux sous domaines de la science de l'information-communication semblent peu évidentes aux chercheurs de la discipline désignée en France par sciences de l’information et de la communication. La tendance à la séparation en champs distincts de la connaissance ( sciences de l’information d’une part et sciences de la communication d’autre part) occulte, ou mobilise de manière marginale, des concepts et des théories développées dans l'une et dans l'autre qu’il est cependant possible de rapprocher. Au niveau international library science, information science et museology cheminent parallèlement et s'intéressent peu aux points de rencontre. 

Il paraît possible de relier les missions de conservation et de mise en visibilité de la bibliothèque, désignée ici au sens large, avec celles du musée autorisant un croisement des regards. Tous deux abritent en effet arts, culture, savoirs, sciences et techniques.

L’activité de collecte, de sélection ou plus simplement de dépôt a, en effet, conduit à s’intéresser aux objets, à leur regroupement en collection, à leur description dans des catalogues. Muséographie, bibliographie, iconographie, documentographie ont ainsi été à l’origine d’un travail descriptif et critique fondé sur un appareil enrichissant des notices signalétiques. Il est souvent utilisé par les chercheurs, notamment en sciences de l’information et de la communication. Certains auteurs vont d’ailleurs jusqu’à évoquer une science de la science. Par ailleurs de grands projets visant à créer des systèmes ou des lieux voués à l’universalité organisent les objets et les savoirs dans une certaine vision du monde et des expressions forgées dans le milieu industriel ou scientifique, sont entrés à la bibliothèque et au musée.

Il s'agit dans ce numéro d'interroger les notions et concepts présents dans ces deux champs comme par exemple : universalité, document, mémoire, collection, information scientifique et technique, conservation… attachés aux musées, aux bibliothèques, aux centres documentaires en les analysant séparément ou dans une perspective comparatiste. L'ambition est de croiser les regards et de faire avancer la réflexion sur la muséologie et la documentologie comme sciences constitutives de l'information-communication et de mettre en évidence des fondements proches, voire communs.

Mots clés : muséologie, sciences de l’information-documentation, concept, notion.

Les propositions d’articles sont attendues pour le 15 janvier 2011

Elles doivent être présentées sous la forme d’un résumé de 3 000 signes ( Times 12)

Elles sont à adresser à : Viviane Couzinet viviane.couzinet@iut-tlse3.fr

 Les articles sollicités, après sélection des propositions, seront d’une longueur entre 35 000 et 55 000 signes.