HomeSaying and writing the flowing waters. What methods to analyze the discourse?

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Saying and writing the flowing waters. What methods to analyze the discourse?

Encrer les eaux courantes. Quelles méthodes pour analyser les discours ?

Call for Papers for a special issue of Géocarrefour

Appel à Contribution pour un numéro de Géocarrefour

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Published on vendredi, décembre 16, 2011

Summary

Les rivières suscitent des discours oraux et écrits que les projets d’aménagement, les fêtes ou encore les crises alimentent et renouvellent. Ces discours sont une fenêtre ouverte sur les usages, les représentations et la gestion du cours d’eau. Avec des méthodes semblables, les chercheurs issus des sciences humaines et sociales (SHS) analysent ces sources pour explorer les pratiques et le penser / savoir des experts, des gestionnaires, des acteurs, des usagers et des riverains. L'entrée par le discours permettra à ce numéro thématique de faire le point sur la complémentarité des méthodes pour collecter le dit et l'écrit, prétraiter les corpus, les analyser et les interpréter.

Announcement

Les rivières suscitent des discours oraux et écrits que les projets d’aménagement, les fêtes ou encore les crises alimentent et renouvellent. Ces discours sont une fenêtre ouverte sur les usages, les représentations et la gestion du cours d’eau. Avec des méthodes semblables, les chercheurs issus des Sciences humaines et sociales (SHS) analysent ces sources pour explorer les pratiques et le penser/savoir des experts, des gestionnaires, des acteurs, des usagers et des riverains. L'entrée par le discours permettra à ce numéro thématique de faire le point sur la complémentarité des méthodes pour collecter le dit et l'écrit, prétraiter les corpus, les analyser et les interpréter. Les ruptures font l'objet de productions verbales que les techniques dites de l'analyse de contenu et de l'analyse de données textuelles (ADT) se proposent d'explorer (Guérin-Pace et Collomb, 1998). 

Questionnements thématiques

Le discours fluvial : empreinte ou matrice ?

Les entretiens retranscrits et les différents écrits servent de réceptacles aux connaissances communes et aux acquis scientifiques, mais ils sont aussi susceptibles d'orienter les attitudes à l'égard du cours d’eau. Ces discours diffusent les décisions politiques et les événements marquants de la vie sociale. De fait, les récits se sont avérés propices à l'analyse des événements hydrologiques paroxystiques (Allard, 2005), des conflits d'usages et de voisinage en milieu rural (Caron et Torre, 2006), ou encore des services environnementaux (Vicard et al., 2005). Des questions demeurent. Dans quelle mesure le "discours fluvial" constitue-t-il un matériau pertinent pour les analyses en SHS ? Comment ses caractères partiaux et partiels peuvent-ils renseigner sur un système fluvial ? Quels comportements (confiance, prudence, méfiance…) le chercheur doit-il adopter à son égard ?

La pluralité des discours

Le discours sur les eaux courantes varie d'un acteur à l'autre selon les valeurs, les intérêts, les pratiques… En tant qu'espace multifonctionnel, si la rivière est à la fois lieu de production, de protection et de récréation, elle est aussi source d'inquiétudes. C'est pourquoi il importe non seulement de décrire le jeu des acteurs déterminants dans le processus de gestion du cours d’eau, de présenter la structure du schéma informatif, mais aussi d'évaluer comment les crises et ruptures environnementales perturbent le système social. Le discours permet de cerner comment un événement ponctuel bouscule le jeu des protagonistes et d'identifier quels types de tensions et conflits se manifestent le plus à l’égard des cours d’eau (Labeur, 2008).

Les variations spatiales et temporelles du discours fluvial

L'analyse diachronique des écrits permet de repérer les évolutions d’un système autour des notions de rupture ou de tendance. Le temps de l'aménagement des cours d’eau par la construction de voies navigables, par les équipements hydroélectriques, par le développement des activités industrielles (notamment chimiques et nucléaires) ou encore par les ouvrages de protection fait place à une vision renouvelée des milieux aquatiques. Or une étude des productions écrites est propice au questionnement de la prise de conscience environnementale dans les dispositifs de gestion : est-elle progressive ou bien est-elle reliée à des événements plus locaux, comme les aléas qui précipitent le processus de régulation (par exemple la crue de 2003 sur le Rhône) ? Le discours peut aussi varier dans l'espace selon les héritages et les enjeux locaux. Peut-on cerner des attitudes environnementales à l’égard du cours d’eau à l’échelle du continuum fluvial ou bien faut-il raisonner à des échelles plus fines ?

Questionnements méthodologiques

Concevant le discours comme une forme de pratique sociale, Fairclough (1995) invite à l'étudier selon une triple approche micro-analytique des textes (en décrivant leurs propriétés linguistiques), méso-analytique de la pratique discursive (en interprétant les relations qu'entretiennent les processus de production, distribution et consommation avec les textes) et macro-analytique des pratiques sociales (en expliquant dans quelle mesure le discours est socialement constitué et comment il contribue aussi à le (re)produire). Bien qu'elle ne soit pas exclusive des deux autres, la première entrée, centrée sur les textes, est privilégiée ici. La documentation écrite et les transcriptions d'entretiens sont au cœur des travaux de SHS. A l'heure de la numérisation, les innovations technologiques sont telles que tout le processus de collecte, traitement et interprétation des textes connaît des mutations profondes. Non seulement la quantité de matériel disponible s'accroît dans des proportions sans précédent, mais l'enrichissement permanent de l'offre logicielle ouvre des perspectives d'analyses stimulantes. Les discours portés à l'égard d'un objet de nature tel que le cours d’eau se prêtent particulièrement bien à la mise en œuvre des techniques dites d'analyse de contenu et d'analyse de données textuelles, en complément de méthodologies plus qualitatives. Les applications visent notamment à enrichir la connaissance et à questionner la complémentarité entre analyse de contenu et analyse de données textuelles (ADT).

Analyse de contenu

L'analyse de contenu est apparue au début du XXe siècle pour classer les contenus de presse. Berelson (1952) l'a définie comme « une technique de recherche pour la description objective, systématique et quantitative du contenu manifeste de la communication » (p.18). Bien que cette méthode se prête volontiers à une approche plus exploratoire d'un corpus constitué, le chercheur gagne à formuler des hypothèses explicites pour élaborer une grille de catégories cohérentes et pertinentes. Les critiques les plus vives portent précisément sur cette catégorisation, notamment lorsqu'elle requiert que l'analyste repère des catégories sémantiques (c'est-à-dire des thèmes) qui n'ont pas d'unité formelle objectivement repérable. Viennent ensuite l'étape du codage et du comptage d'unités d'analyse, et enfin celle de l'interprétation (Bardin, 1977 ; Robert et Bouillaguet, 2007). Ainsi cette technique permet-elle l'analyse des données textuelles qualitatives sous la forme de données quantitatives (Hayward et Osborne, 1973) : si la catégorisation et le codage des textes relèvent d'un processus qualitatif, le décompte de ces catégories permet des analyses statistiques (Boholm, 2009). Bien qu'en toute rigueur l'analyse de contenu s'en tienne au contenu manifeste, l'interprétation de ses résultats donne accès au contenu latent, les variations de contenu permettant de faire des inférences.

Analyse de données textuelles

En réaction au système des catégories définies a priori (inhérent à l'analyse de contenu), l'analyse de données textuelles s'est d'abord efforcée de repousser tout travail d'interprétation le plus tard possible (Lebart et Salem, 1988). Les logiciels de textométrie accompagnent désormais le chercheur tout au long de son effort de lecture, d'exploration, d'analyse et d'interprétation en lui proposant des outils fort divers : manipulation du corpus (aménagement d'un sous-corpus ou d'une partition), production de lexiques alphabétique et hiérarchique, création de requêtes sophistiquées qui débouchent sur un concordancier ou bien des index, analyses statistiques descriptives, calcul des spécificités et des cooccurrences, confection de tables lexicales propices aux analyses multivariées (analyse factorielle des correspondances et clustering hiérarchique), ou encore des visualisations graphiques de plus en plus convaincantes. Les offres les plus récentes bousculent les frontières traditionnelles entre analyses qualitative et quantitative ou entre analyse de contenu et analyse de données textuelles : elles intègrent des modalités d'import susceptibles d'inciter l'opérateur à coder le texte au préalable ou bien à recueillir des métadonnées utiles lors de l'analyse, et permettent le retour au texte intégral à tout moment. Les textes du corpus peuvent donc être étudiés pour eux-mêmes mais aussi au regard des caractéristiques de leurs producteurs et consommateurs, ce qui facilite le test d'hypothèses concernant d'éventuelles variations spatiales, temporelles et socioculturelles du discours.

Analyses qualitatives

Dans les années 1970, réfutant un certain positivisme, des scientifiques dénigrent une recherche fondée sur la mesure et les statistiques au profit d’une recherche qualitative qui se doit de retranscrire le monde réel vécu par les acteurs (Paillé, 2006). Ce travail au plus près des sources ne dénature pas le texte. Il se prête plus facilement aux ajustements des hypothèses initiales. L’originalité de ces méthodes peut procéder d’une lecture flottante, à la recherche de nouveautés et assumant la subjectivité de l’opérateur. Ces analyses reposent souvent sur un lien immédiat entre le texte et son commentaire.

Délais et consignes

Les auteurs peuvent communiquer avec Yves-François Le Lay, yves-francois.le-lay@ens-lyon.fr, coordinateur du numéro, pour signaler leur intérêt et poser toute question scientifique en lien avec ce texte.

Conformément à notre nouvelle procédure de soumission, les articles seront déposés sur notre interface en ligne (http://manuscrits.revues.org/index.php/geocarrefour)

au plus tard au 31 mars 2011.

Ils pourront être rédigés en français ou en anglais. D’un volume optimum de 40 000 signes, espaces compris (la rédaction se réservant la possibilité de rejeter les articles dépassant 60 000 signes), ils respecteront les normes de la revue indiquées sur le site (http://geocarrefour.revues.org/index1017.html).

  • Les articles seront évalués en double aveugle par le comité de lecture.
  • Les auteurs recevront notification de la décision (et des instructions de correction) le 30 juin 2011 au plus tard.

Bibliographie

  • Allard P., 2005, La presse et les inondations dans la région du bas Rhône en 1840 et 1856, in Favier R. et Granet-Abisset A.-M. (dir.), Récits et représentations des catastrophes depuis l’Antiquité, Grenoble, Publications de la MSH-Alpes, p. 73-92.
  • Bardin L., 1977, L’analyse de contenu, Paris, Presses Universitaires de France, 233 p.
  • Berelson B., 1952, Content Analysis in Communication Research, The Free Press, 220 p.
  • Boholm M., 2009, Risk and Casualty in Newspaper Reporting, Risk Analysis, vol. 29, n° 11, p. 1566-1577.
  • Caron A. et Torre A., 2006, Vers une analyse des dimensions négatives de la proximité. Les conflits d’usage et de voisinage dans les espaces naturels et ruraux, Développement Durable et Territoires, 19 p.
  • Fairclough N., 1995. Critical discourse analysis: The critical study of language, London, Longman, 265 p.
  • Guérin-Pace F. et Collomb P., 1998, Les contours du mot «environnement»: enseignements de la statistique textuelle, L’Espace géographique, n° 1, p. 41-52.
  • Labeur C., 2008, Les formes d’organisation spontanée et l’entraide au cours des catastrophes : les cas des inondations dans le delta du Rhône, in Buchet L. et Séguy I.(dir.), Vers une anthropologie des catastrophes, Actes des 9ème journée d’anthropologie de Valbonne, Antibes, APDCA, p. 201-216.
  • Lebart L. et Salem A., 1988. Analyse statistique des données textuelles. Questions ouvertes et lexicométrie, Paris, Dunod, 210 p
  • Moodie D.W., 1971, Content Analysis: A Method for Historical Geography, Area, vol. 3, n° 3, p. 146-149.
  • Negura L., 2006, L’analyse de contenu dans l’étude des représentations sociales, SociologieS. Théories et recherches, http://sociologies.revues.org/index993.html.
  • Paillé P. (dir.), 2006, La méthodologie qualitative. Postures de recherche et travail de terrain, parisn, Armand Colin, 240 p.
  • Robert A. D. et Bouillaguet A., 2007. L'analyse de contenu, Paris, Presses Universitaires de France, 127 p.
  • Vicard F., Aznar O., Bretière G. et Herviou S., 2005, Une analyse des services environnementaux produits dans un département français, VertigO, vol. 6, n° 3, p.1-8, http://vertigo.revues.org/3703.

Date(s)

  • samedi, mars 31, 2012

Keywords

  • Géographie, information, rivières, eaux courantes, description

Contact(s)

  • Yves-François Le Lay
    courriel : yves-francois [dot] le-lay [at] ens-lyon [dot] fr

Reference Urls

Information source

  • André Buisson
    courriel : andre [dot] buisson [at] univ-lyon3 [dot] fr

To cite this announcement

« Saying and writing the flowing waters. What methods to analyze the discourse? », Call for papers, Calenda, Published on vendredi, décembre 16, 2011, https://calenda-formation.labocleo.org/206630

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