StartseiteDéveloppement durable, conservation de l'environnement et savoirs locaux
Veröffentlicht am mercredi, 26. septembre 2012
Zusammenfassung
Inserat
Journées d’étude co-organisées par Marieke Blondet (AgroParisTech, Nancy), Elodie Fache (CREDO, Marseille) et Simonne Pauwels (CREDO, Marseille), 4 et 5 Octobre 2012 - Campus St Charles de l’Université Aix-Marseille, à Marseille (dans les locaux jouxtant le CREDO).
Développement durable, conservation de l’environnement et savoirs locaux : confrontation des projets avec les « réalités » de terrain.
Présentation
Depuis les années 1970-1980, la nécessité de concilier développement durable et préservation de l’environnement naturel et de la biodiversité a émergé dans le discours international ; on pense par exemple aux notions d’éco-développement ou d’écologie économique (Fritz 1997). Aujourd’hui, aucun projet de développement n’est considéré comme sérieux, et donc financé, s’il n’inclut pas dans sa définition des aspects environnementaux et inversement (Rist 2001). Parfois même, l’objectif de développement des populations locales se concentre sur la préservation du milieu naturel ou la promotion d’une « ‘gestion patrimoniale de la biodiversité’ à des fins de développement économique et humain durable » (Goedefroit 2002 : 129, voir aussi Dugast 2002 : 32).
Plus récemment une autre tendance a émergé, celle du « développement participatif », c’est-à-dire la prise en compte des motivations et de l’implication des populations locales dans les projets de développement et de conservation de l’environnement (Dugast 2002 : 31). Il est ainsi recommandé de privilégier des processus de décision dits bottom-up. La valeur des savoirs traditionnels, parfois labellisés Traditional Ecological Knowledge (ou TEK), a également été davantage reconnue.
Depuis les années 1970, de nombreux programmes internationaux, nationaux, régionaux ou locaux, visant à la fois le développement durable (en particulier économique) des communautés locales et la protection de leur environnement naturel ont été mis en place. Cependant, dans bien des cas, les attentes et besoins des populations humaines censées être les destinataires, les bénéficiaires, ou les (co-)gestionnaires de ces programmes n’ont pas été et ne sont toujours pas véritablement pris en compte, alors même que la protection de la biodiversité a peu de chances de fonctionner sans le soutien de ces communautés (Blondet 2010). Plus généralement, la participation des populations locales à la gestion de tels projets ne va pas de soi et mérite d’être interrogée, même lorsque les projets sont présentés comme issus de la volonté de celles-ci. Par exemple, les travaux des anthropologues anglo-saxons, notamment ceux issus du courant de l’écologie politique, sont nombreux à dénoncer les impacts négatifs des divers programmes de protection de l’environnement supportés par les instances internationales censés intégrer davantage les populations locales, tels que l’exacerbation de conflits existants, la création de nouveaux conflits, ou encore la production d’incompréhensions et d’attentes contradictoires entre écologistes et autochtones (Foale & Manele 2004, Horowitz 1998, Slattery 2002, Van Helden 2009, West 2006, Li 2007).
Les anthropologues, sociologues et géographes semblent particulièrement bien placés pour observer la mise en place, le déroulement et la gestion de tels projets et leurs impacts sur les populations locales. Ils peuvent en particulier analyser les écarts entre, d’une part, la façon dont ces projets sont présentés sur le papier et dans les discours des différents acteurs concernés et, d’autre part, les processus tels qu’ils se réalisent sur le terrain. Une telle analyse permet la confrontation des diverses manières de concevoir une gestion bottom-up des projets de développement et de préservation de l’environnement à l’implication effective des communautés locales.
Si ces problématiques sont présentes dans des travaux d’anthropologues et sociologues anglo-saxons, qu’en est-il en France (où les travaux de J .P. Olivier de Sardan semblent largement connus) et en Europe francophone ? C’est pour amorcer un état des lieux de la recherche menée dans le monde académique francophone sur ces questions, sans distinction de terrains ou d’aires géographiques, que nous souhaitons organiser ces journées d’étude. Celles-ci viseront à donner une plus grande visibilité aux anthropologues, sociologues, géographes, etc. proposant une réflexion critique sur les politiques, programmes et projets qui associent intrinsèquement développement durable et protection de l’environnement, et en particulier sur l’implication des populations locales dans le cadre de ceux-ci et les impacts possibles sur leur vie quotidienne et leur organisation sociale. Les communications proposées pourraient concerner les trois axes suivants :
1. La question de la participation (ou de l’absence de participation) des populations locales à la détermination, planification et gestion de projets associant développement durable et protection de l’environnement semble particulièrement intéressante à aborder. Celle-ci est intrinsèquement liée à la question des relations qui s’établissent entre les communautés locales et les individus ou organisations extérieures impliquées à divers degrés dans le financement, la mise en place et la gestion de ces projets (pouvoirs publics, scientifiques, bailleurs de fond, ONG, etc.).
2. Dans la continuation de la thématique précédente, nous pourrions interroger l’existence d’une disjonction entre d’un côté les projets, leurs concepteurs et leurs porteurs sur le terrain, et de l’autre la « réalité » des populations à qui ces programmes sont destinés et qui sont ou risquent d’être affectées (positivement ou négativement) par ceux-ci. Dans les cas où les concepteurs des programmes sont eux-mêmes issus de la population cible de ceux-ci, la question de l’homogénéité des positions vis-à-vis des projets au sein de la communauté considérée se pose ; s’il y a formation de différents groupes porteurs de visions concurrentes, la situation ne peut-elle pas aboutir à la création de tensions et de conflits ?
3. Nous pourrions également aborder la question des représentations très communes, parfois même qualifiées de mythes, selon lesquelles certaines populations ou catégories sociales (les communautés autochtones par exemple, mais pas uniquement) seraient plus écologues que d’autres ou seraient « conversationnistes » « par nature ». Par exemple, on pourrait s’interroger sur la confusion entre l’attachement à la terre de certains groupes sociaux et leur connexion supposée à la « nature », qui souvent amène à penser qu’ils seraient les mieux placés pour gérer l’environnement naturel. Nous pourrions aussi réfléchir aux relations entre ces représentations et les savoirs dits traditionnels, et aux processus, enjeux et problèmes relatifs à l’utilisation de tels savoirs dans l’élaboration d’options de développement économique durable (tels que le carbon trading ou la commercialisation de plantes et des savoirs relatifs à celles-ci).
Les propositions abordant d’autres axes de réflexion critique sur les politiques, programmes et projets associant développement durable et protection de l’environnement sont aussi les bienvenues.
Les journées d’étude se clôtureront par une table ronde qui permettra en particulier de discuter la place des sciences sociales (notamment de l’anthropologie, de la sociologie et de la géographie) dans ces débats.
Programme:
Jour I : le jeudi 4 octobre 2012
9h- 9h30 : Accueil et Introduction
Session 1 : Parcs nationaux, populations locales et instances extérieures.
Discutante : Sophie Nemoz (Enseignant-chercheur Université de Versailles ; Econoving International chair in Eco-innovations, REEDS)
- 9h30-10h15 : Valérie VANDENABEELE (Doctorante en anthropologie, Laboratoire d'Ethnologie et de Sociologie Comparative) « Des Tibétains dans la nature. Représentations des habitants du premier Parc national de Chine dans l'argumentaire de ses concepteurs. »
- 10h15-10h45 : PAUSE
- 10h45-11h 30 : Ornella PUSCHIASIS (Doctorante en géographie, Laboratoire GECKO, Centre d'Études Himalayennes) « Les contradictions du parc national de Sagarmatha (Nord-Est du Népal) : Entre volonté de protection de l’environnement et soutien à l’expansion d’un tourisme de montagne massif. »
- 11h30-12h15 : Marie THIANN-BO MOREL (DIMPS, Faculté des Sciences de l’Homme et de l’Environnement, Université de La Réunion) « Les invasions biologiques à La Réunion : gestion et construction sociale d’un risque pour la biodiversité »
12h15 : Pause déjeuner
- 14h00-14h45 : Carole Barthélémy et Cécilia Claeys (LPED, Aix-Marseille Université) « La création du Parc National des Calanques : tension, incompréhension et/ou complémentarité entre savoirs scientifiques et vernaculaires. »
Session 2 : Projets participatifs : réappropriations, contradictions, limites et impacts.
Discutante : Simonne Pauwels (chargé de recherche CNRS, CREDO)
- 14h45-15h30 : Anahita GRISONI (Docteure en sociologie, CADIS-EHESS) « La construction sociale de la nature par les acteurs de la santé naturelle. »
- 15h30-16h00 : PAUSE
- 16H00-16h45 : Pascale MOITY-MAIZI (MC anthropologie, Montpellier Supagro / institut des régions chaudes) « Traduire au quotidien les articulations entre préservation et valorisation des ressources et des savoir-faire. Le cas des artisanes de l'agroalimentaire en Afrique de l'ouest. »
- 16h45-17h30 : Céline SEGALINI (Doctorante en science politique, Sciences Po Bordeaux, URM 5115 - Les Afriques dans le Monde) « La « participation des populations » : la force de l’évidence pour les professionnels locaux des aires protégées du Sénégal. »
Jour II : le vendredi 5 octobre 2012
Session 2 - suite : Projets participatifs : réappropriations, contradictions, limites et impacts.
Discutante: Emilie Nolet (Post-doctorante CREDO)
- 9h30-10h15 : Elodie FACHE (Doctorante en anthropologie, CREDO) « Le contrôle par les « communautés » aborigènes de la gestion des « ressources naturelles » en Australie du Nord à l’épreuve des interactions entre rangers locaux et acteurs exogènes. »
- 10h15-11h00 : Virginie BERNARD (Doctorante en histoire/anthropologie, CREDO) « Lorsque les Aborigènes Noongars souhaitent développer leurs programmes environnementaux dans le sud-ouest de l’Australie Occidentale : divergences, négociations et incertitudes. »
- 11h00-11h30 : PAUSE
- 11h30-12h15 : Abigaël PESSES (Docteure en anthropologie, IrAsia) « Savoirs locaux et innovations politiques en Thaïlande : de la cause environnementale à la cause indigéniste karen. »
12h15 : Pause déjeuner
Table ronde :
- 14h00-14h45 : Aurélie Druguet, Maya Leclercq et Marine Robillard : Présentation d’Anthropolinks : bureau d'étude associatif promouvant la recherche action en sciences sociales, spécialisé dans l’étude des interactions entre les sociétés et leur environnement.
- 14h45- 15h30 : Lancement de la discussion par : Marieke BLONDET (Docteure en anthropologie, AgroParisTech Nancy, LEF) « Les sciences sociales sur le terrain (ethnologie, géographie sociale, sociologie) et leur plus-value critique dans l'analyse des projets de développement et de conservation. »
15h30-16h00 : PAUSE
16h : Discussion générale
Kategorien
- Ethnologie, Anthropologie (Hauptkategorie)
- Gesellschaft > Soziologie
Orte
- Espace Yves Mathieu - salle LSH 204, Université Aix-Marseille - Campus Saint Charles
Marseille, Frankreich (13)
Daten
- jeudi, 04. octobre 2012
- vendredi, 05. octobre 2012
Schlüsselwörter
- siences sociale, développement durable, conservation, savoirs locaux, participation, populations locales
Kontakt
- Marieke Blondet
courriel : marieke [dot] blondet [at] nancy [dot] inra [dot] fr - Elodie Fache
courriel : felodie18 [at] gmail [dot] com
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Informationsquelle
- Marieke Blondet
courriel : marieke [dot] blondet [at] nancy [dot] inra [dot] fr
Zitierhinweise
« Développement durable, conservation de l'environnement et savoirs locaux », Fachtagung, Calenda, Veröffentlicht am mercredi, 26. septembre 2012, https://calenda-formation.labocleo.org/220098