StartseiteNature(s) : concevoir, vivre, représenter (XVIIIe-XXIe siècle)

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Nature(s) : concevoir, vivre, représenter (XVIIIe-XXIe siècle)

Nature(s): conception, life and representation, 18th-21st centuries

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Veröffentlicht am mardi, 20. novembre 2012

Zusammenfassung

Ce colloque a pour objectif d'interroger les relations qui ont lié les êtres humains et la nature urbaine en France, au Royaume-Uni et en Irlande depuis le XVIIIe siècle dans des domaines aussi variés que les arts, la littérature, l'urbanisme et l'architecture paysagère. Le colloque international « Nature(s) » qui aura lieu du 6 au 8 juin 2013 et coïncidera avec d'autres manifestations culturelles et scientifiques à Nantes, « Capitale Verte Européenne 2013 » posera la question des enjeux de la nature et des espaces naturels dans un contexte urbain. Comment au fil des siècles les écrivains, artistes, peintres ou urbanistes se sont-ils emparés de ce concept de nature dans un monde devenu de plus en plus urbain pour rêver un futur pour l'espèce humaine ?

Inserat

Argumentaire

Toute réflexion sur la nature, l’écologie, les écosystèmes, la biodiversité ou les environnements naturels implique de s’interroger sur la place et le rôle des êtres humains dans la nature. Et pourtant ce deuxième aspect n’est pas souvent envisagé dans toute sa complexité. Car si les êtres humains font partie de la nature, leur instinct le plus sûr est celui de la domination. Se demander si l’être humain est capable de laisser la nature s’épanouir en liberté en dehors de sa sphère d’influence serait une manière de reconnaître les limites humaines et le rôle joué par l’inconscient dans les actions de l’homme : la nature et sa spontanéité seraient comprises comme des métaphores de l’inconscient humain. En outre, l’être humain est-il capable d’admettre que toute idée de nature sauvage ou non domestiquée est impossible tant qu’il règne en maître, a fortiori dans un contexte urbain ? Quelle est la part de mythe dans l’idée de nature libre et spontanée ?

Il est par ailleurs intéressant de constater que les concepts de lieu et de paysage intègrent l’idée de nature à l’intérieur d’un certain cadre, celui de la mémoire d’une part et du regard d’autre part. Il est possible de rapprocher ce cadre d’une forme d’appropriation intellectuelle ou artistique du côté sauvage et libre de la nature. Quelle place les êtres humains ont-ils réellement laissé à la nature sauvage ou non domestiquée au cours des deux siècles passés et à quel point se sont-ils fait croire que les constructions et les paysages qu’ils construisaient s’intégraient dans la nature en la respectant véritablement?

Ce colloque a pour objectif d’interroger les relations qui ont lié les êtres humains et la nature urbaine en France, au Royaume-Uni et en Irlande depuis le 18e siècle dans des domaines aussi variés que les arts, la littérature, l’urbanisme et l’architecture paysagère. Avec quel degré de conscience les hommes et les femmes ont-ils pu apprécier le caractère artificiel ou paradoxal de leurs actions sur la nature au cours de cette période et précisément dans un contexte urbain ? 

 Lors d’une première journée d’études, qui a eu lieu en octobre 2011, les participants ont examiné les rapports complexes entre nature et temporalité depuis le 18e siècle. On s’est par exemple interrogé sur le rapport de la géographie pour les dames avec la nature des aspirations coloniales anglaises, sur la place de la nature dans les ruines antiques du poète Shelley, ainsi que sur la signification de la notion de nature à l’époque victorienne. Cette première journée d’étude s’est achevée sur la manière dont cette notion est utilisée dans deux textes contemporains, une nouvelle de William Trevor et une pièce de théâtre de Tom Stoppard.

A l’occasion d’une deuxième journée d’étude, en juin 2012 nous nous sommes penchés sur les interactions entre nature et milieu urbain : hier parcs et squares urbains raffinés et domaines bucoliques aux portes des villes, aujourd’hui trames vertes, couloirs verts et friches apprivoisées. Ces espaces de nature en réseaux indiquent le souci actuel des pouvoirs publics d’encourager la biodiversité, de recenser et de guider la faune et la flore dans des espaces dominés par l’homme tout en prônant un retour de la nature dans les interstices des jachères urbaines. Nous avons vu comment dès les 18e et 19e siècles, la création des Champs-Elysées parisiens a été le fruit d’une réflexion sur la place de la nature dans la ville. Un éclairage contemporain a été donné par une présentation des politiques publiques et de leurs objectifs diversifiés à Nantes. Cette réflexion s’est poursuivie avec une fresque chronologique qui a mis en lumière la problématique de la création des espaces verts et parcs publics au Royaume-Uni et en particulier à Londres : peut-on en effet parler d’un « management écologique urbain » à Londres ? Les enjeux de santé dans le traitement des espaces de nature dans et autour des villes au 21e siècle dans les politiques publiques britanniques actuelles ont également été soulignés. Enfin, la question de la nature dans la ville nord-irlandaise de Belfast, divisée par des décennies de guerre, a été abordée à travers un roman de Robert McLiam Wilson, Eureka Street (1996).

Bien d’autres questions demeurent, telles que celle des ruines et des cimetières paysagers « naturels », y compris en ville. De même,  à la nature « civilisée » qui s’était imposée sur une nature « sauvage », a succédé la réhabilitation de natures pré-coloniales et pré-industrielles, souvent fantasmées. Quels échos trouve-t-on de ce phénomène dans la pensée écocritique ? Ainsi, la tension entre la pastorale et la géorgique dans la conception de la nature anglaise au 18e siècle peut être perçue comme une préfiguration de la tension actuelle entre esthétique du sauvage et esthétique du cultivé, parfois résolue dans les jardins « en mouvement » ou les forêts urbaines, où cohabitent nostalgie d’une nature sauvage, besoin humain de la maîtriser et contraintes de la vie urbaine.  Dans le contexte de la crise économique et financière actuelle, quel est l’avenir des paysages urbains émaillés de chantiers inachevés, des sites industriels abandonnés ? La nature est-elle laissée libre de reconquérir ces espaces devenus des friches parce que les nations en guerre ou les économies modernes ont été mises à mal ?

Le rapport à la nature est en outre très influencé par le rapport au temps. Tandis que les interventions dans la nature s’inscrivaient autrefois dans la durée et visaient à la pérennité, elles sont bien souvent aujourd’hui marquées au sceau de la vitesse et de la nécessité obsessionnelle du résultat rapide. Comment comprendre cette posture paradoxale entre l’exigence de l’immédiat, voire la culture de l’éphémère (festivals des jardins, installations, land art), d’une part, et la conscience aiguë de l’impératif de développement durable, d’autre part ? En outre, l’avènement de systèmes de réalité augmentée permet la matérialisation d’un désir utopique de faire apparaître toutes les strates du palimpseste de l’histoire, et une réappropriation de tous les rapports à la nature au travers des époques antérieures. Comment interpréter ces « arrêts sur images » qui caractérisent le traitement de nombreux espaces naturels aujourd’hui et ont pour conséquence la muséification d’espaces par définition en mouvement ?  Ces changements dans les relations que les êtres humains entretiennent avec les espaces naturels ont fait évoluer considérablement leur relation à l’espace mais aussi au temps et leur sentiment d’appartenance à un lieu. De même, malgré des méthodes de culture plus écologiques, la nature n’est-elle pas souvent considérée davantage comme un décor de vie que comme faisant partie de la vie elle-même ? Quels paradoxes se cachent derrière les mots eux-mêmes utilisés pour décrire la nature, spécialement dans un contexte urbain ? Les « éco-cités », méthodes et environnements « naturels » ou le « développement durable », ainsi que la cohorte des qualificatifs « éco »  ou « verts » sont-ils autre chose que de doux euphémismes modernes dissimulant une réalité moins reluisante? Ou au contraire sont-ils le signe dans le langage d’un besoin poétique fondamental des hommes de préserver des espaces de friche ou des zones interstitielles comme autant d’espaces d’innovation  et de créativité, un moyen pour les êtres humains de rêver et imaginer leur futur ?

Le colloque international « Nature(s) » qui aura lieu du 6 au 8 juin 2013 et coïncidera avec d’autres manifestations culturelles et scientifiques à Nantes, « Capitale Verte Européenne 2013» posera la question des enjeux de la nature et des espaces naturels dans un contexte urbain. Comment au fil des siècles les écrivains, artistes, peintres ou urbanistes  se sont-ils emparés de ce concept de nature dans un monde devenu de plus en plus urbain pour rêver un futur pour l’espèce humaine ?

 Conditions de soumission

Les propositions de communication (300 mots maximum)sont à adresser aux organisateurs, accompagnées d’une brève notice biographique

avant le 20 décembre 2012 

Le colloque se tiendra à l'Université de Nantes, du 6 au 8 juin 2013

Organisateurs

Comité scientifique

  • Pierre Carboni, Professeur de littérature, Université de Nantes
  • Sylvie Nail, Professeur de civilisation britannique, Université de Nantes
  • Marie Mianowski, Maître de conférences en littérature, Université de Nantes
  • Francine Barthe-Deloizy, Maître de conférences HDR en géographie, Université de Picardie
  • Jacques Carré, Professeur émérite de civilisation britannique, Université de Paris IV
  • Frédéric Ogée, Professeur de littérature, Université de Paris VII
  • Michel Racine, Architecte, Enseignant à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles
  • Paul Volsik, Professeur émérite de littérature, Paris VII

Orte

  • Chemin de la Censive - Université de Nantes
    Nantes, Frankreich (44)

Daten

  • jeudi, 20. décembre 2012

Schlüsselwörter

  • nature, représentations, enjeux

Kontakt

  • Noémie Gouy
    courriel : noemie [dot] gouy1 [at] univ-nantes [dot] fr

Informationsquelle

  • Noémie Gouy
    courriel : noemie [dot] gouy1 [at] univ-nantes [dot] fr

Zitierhinweise

« Nature(s) : concevoir, vivre, représenter (XVIIIe-XXIe siècle) », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am mardi, 20. novembre 2012, https://calenda-formation.labocleo.org/227735

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