Argumentaire
Lors du colloque de juin 2011, nous nous sommes intéressés à la constitution de l’État-Nation au Chili et aux résistances qui en ont découlé. Nous organisons en octobre 2012 un prolongement de cette réflexion autour du thème suivant : « Construction de l’État – Nation et développement économique et social au Chili (1811-1976). De la liberté de commerce au commerce de la liberté ». Volontairement large, la période étudiée est balisée par deux décrets importants, le décret autorisant la liberté de commerce (21 février 1811) et le décret de création de la CODELCO (1er avril 1976), aboutissement d’un processus de récupération par l’État chilien de la première richesse et source de revenus du pays, le cuivre.
Avant de devenir le symbole de l’ultra-libéralisme latino-américain, le Chili a été le terrain de nombreuses interactions entre l’État et le monde des affaires qui ont provoqué tensions, conflits et réformes. Marqué majoritairement à l’époque coloniale par la production agricole, le Chili se transforme, dans le courant du XIXe siècle, en un pays producteur de minerais et exportateur de métaux. La particularité de l’économie minière est, qu’afin de réduire le volume et le coût de transport, le produit de l’extraction minière doit être transformé in situ afin de n’en transporter que sa valeur finie, de sorte que l’extraction minière provoque forcement la naissance d’une industrie de transformation. La découverte des gisements de Chañarcillo et leur exploitation, à partir de 1832, ainsi que les conquêtes territoriales générées par la victoire dans la Guerre du Pacifique (1879-1884) ont provoqué le destin minier du Chili et son introduction dans le système capitaliste international. Cette activité économique parcourt et marque le XIXe et le XXe siècle, une époque caractérisée par la dépendance vis-à-vis des capitaux étrangers. Les deux productions majoritaires et emblématiques de la vie chilienne sont conditionnées par cette dépendance externe : le cycle du salpêtre est marqué par la présence du capital britannique, le cycle du cuivre déplace celui-ci et introduit le capital étasunien.
Dès lors, il convient de se demander de quelle façon le monde économique a déterminé la construction de l’État et de la nation chilienne. Quel rôle l’État – dit indépendant – s’est-il attribué dans le développement économique. Jusqu’à quel point, face au développement économique, en particulier minier, l’État finit-il par dépendre des conditions qui lui ont été imposées par les nécessités externes (marchés, capitaux, grandes compagnies…) ? Bref, jusqu’à quel point l’Etat est l’émanation de ces nécessités externes et les richesses apportées par les échanges commerciaux internationaux ? Les intérêts économiques ont largement influencé la vie politique au Chili au point de construire des structures étatiques et même de créer des conflits armés. Ce mode de développement a entraîné la création de partis, de syndicats, et a fait de « la question sociale », un véritable enjeu politique.
Par ailleurs, si l’économie influe sur les choix de l’État et son développement, l’inverse est tout aussi vrai. Il est légitime, dès lors, d’étudier l’impact du politique sur l’économique et vice versa. Il faudra aussi analyser les relations entre les périodes de « boom » économique et le développement de l’Etat. Il conviendra de s’intéresser à la relation dialectique entre « secteur privé » et « secteur public », au partage des initiatives et des modes de financement, mais aussi à la relation entre capitaux nationaux et étrangers dans les domaines stratégiques. Ce qui nous mène naturellement à explorer les relations commerciales entre le Chili et d’autres pays, celles-ci étant bien souvent le résultat de négociations entre États et dépendant par conséquent étroitement des relations diplomatiques.
On pourrait étudier les tentatives de l’État pour s’imposer malgré tout et garder une certaine forme de contrôle sur les activités économiques. Une hypothèse pourrait être que l’État s’est investi plus volontiers dans les activités économiques dans lesquelles il avait un intérêt stratégique direct (transports et communications) ou bien qui étaient liées à la « modernité visible », une modernité qui a sous-tendu tout le discours politique depuis l’indépendance, quelque soit la tendance politique des dirigeants. L’État a-t-il été à l’initiative de changements urbanistiques, a-t-il développé les transports, les communications ou les infrastructures portuaires, a-t-il créé des institutions pour réguler les activités économiques et de nouveaux impôts pour profiter de leur essor ? Ou au contraire, la création de ces infrastructures a-t-elle servi principalement les intérêts économiques ? L’État a-t-il mis en pratique une forme de colbertisme et tenté d’amorcer le développement en suppléant au manque de capitaux ? Il sera nécessaire de s’interroger sur les modèles de développement qui ont été utilisés au Chili pendant cette longue période et d’établir des comparaisons avec les modèles appliqués dans d’autres pays américains.
Dans sa relation avec le monde des affaires, l’État a-t-il eu la volonté de s’imposer à l’intérieur des structures de production ou a-t-il abandonné le pouvoir aux responsables économiques, dans quelles conditions ? Il conviendrait de s’interroger sur sa capacité, au-delà de l’effort normatif, à affirmer son autorité, dans les cités minières comme dans les propriétés agricoles ou dans les entreprises. Les lois ont-elles toujours été appliquées ? Le pouvoir de coercition -la violence légale propre à l’État selon Max Weber- a-t-il été effectif. Quels moyens d’application on été utilisés et comment ont-ils évolué ? Quelles ont été les réactions des autorités publiques face aux conflits entre capital et travail (prolétariat et propriétaire de mines, d’exploitations agricoles et d’industrie).
Y a-t-il eu un développement notable d’une bourgeoisie de prête-noms ? Quelle a été la nature des relations entre bourgeoisie locale et capital étranger ? Ces relations ont-elles provoqué la naissance d’intellectuels idéologues de ce nouvel État ?
Ces questions nous mèneront, au-delà des systèmes et des théories, à nous intéresser de près aux acteurs de l’économie. On accordera une attention particulière aux conditions de vie, notamment le logement des travailleurs, et aux initiatives aussi bien privées que publiques sur ce sujet ainsi qu’à l’intervention de l’Église dans la question sociale. La formation professionnelle, initiale et continue, sera au cœur des débats. Il serait pertinent d’étudier si des structures techniques spécialisées – Ecole des Mines, Ecoles-ateliers, cours du soir – ont été créées. Ont-elles été le résultat de mesures de l’État ou d’initiatives privées voire confessionnelles (Salésiens). Par ailleurs, les mutations économiques entraînent toujours des migrations, qu’il s’agisse de migrations géographiques dictées par le changement des lieux de production, de migrations transnationales avec l’arrivée d’immigrants ou de migrations de genre. La spécialisation de la production a-t-elle provoqué un transfert d’emplois des hommes vers les femmes et dans quel contexte ?
Enfin, il serait souhaitable de s’interroger sur le regard, objectif ou non, porté par la littérature et la presse, par exemple par le romancier Alberto Blest Gana, le publiciste José Joaquín Vallejo (Jotabeche) et leurs héritiers, sur le monde des affaires et les luttes sociales. La description critique des activités minières, des changements sociaux et de la modernité, a-t-elle eu la faveur de la littérature et de la presse chilienne ? Des personnages-types ont-ils vu le jour sous la plume des publicistes, des écrivains, des caricaturistes ou des illustrateurs, ou sont-ils passés à la postérité grâce à la photographie ou au cinéma ?
Organisateurs
- Université Paris 8
- Institut des Amériques
- Université Paris Ouest Nanterre La défense
- Institut Français Chili
- L’Equipe Amérique latine : littérature et socio-histoire (Laboratoire d’Etude Romanes, L.E.R., E.A. 4385). Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis
- Groupe de Recherches Ecole, Culture et Nation (GRECUN)
- Centre de Recherches Ibériques et Ibéro Américaines (CRIIA, E. A. 369) - E. D. 138, Lettres, Langues,Spectacles. Université de Paris Ouest Nanterre La Défense
Responsables : Thomas Gómez et Perla Petrich
Organisateurs : Enrique Fernandez Domingo, Nathalie Jammet-Arias et Alvar de la LLosa
Programme
Lieu : Institut des Amériques, 175 rue du Chevaleret 75013 Paris
Salon des Amériques
Dates : 24 et le 25 janvier 2013 de 9h à 19h.
Jeudi 24 janvier 2013
9h00-9h30 : accueil des participants
Table 1 : Idéologie et État
- 9h30 Jérome Louis, Institut Napoléon
Le dirigisme économique chilien (1830-1861)
- 9h55 Stéphane Boisard, Université Paris III-Sorbonne Nouvelle
Mots et maux de l’économie chilienne. De J.G. Courcelle-Seneuil aux Chicago Boys, regards critiques sur un siècle d’essais en économie politique.
Discussion
Pause
Table 2 : Politiques économiques
- 11h00 Élodie Giraudier, Université Paris III-Sorbonne nouvelle
L’État démocrate-chrétien (1964-1970), l’échec de la révolution dans la liberté
- 11h25 Franck Gaudichaud, Université Grenoble 3
Quand l’État se propose de construire la démocratie économique. Nationalisation, Aire de propriété sociale, et système de participation des salariés durant l’Unité populaire (1970-1973)
- 11h50 Marie-Noëlle Sarget, E.H.E.S.S.
De l'Etat interventionniste à l'État ultra-libéral au Chili (1970-76) : le temps des idéologies
Discussion
Pause repas
Table 3 : Législation et matières premières
- 14h30 Zunilda Carvajal, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
L’évolution du droit minier chilien
- 14h55 Hernán Adrián Venegas Valdebenito, Universidad de Santiago de Chile, Chili
Paternalismo y control social en la minería carbonífera chilena (1900-1950)
- 15h20 Cristina Alarcón, Humboldt Universität, Berlin, Allemagne
El silenciosos camino hacia la industrialización. Profesores y oficiales como agentes sociales durante la Era salitre en chile (1885-1920)
Discussion
Pause
Table 4 : État et minorités
- 16h30 Arauco Chihuailaf, Université Paris 8
El Estado chileno y la conquista del territorio mapuche (1882)
- 16h55 Francisco Albizú Labbé, Université du Var, Toulon
L’indigénisme de l'Unité Populaire (Chili 1970-1973). État et Nation entre réformisme et réalité
Discussion
Vendredi 25 janvier 2013
Table 5 : Création et contrôle de l’espace social
- 10h00 Nathalie Jammet-Arias, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Le travailleur dans la législation nationale chilienne au XIX siècle
- 10h25 Enrique Fernández Domingo, Université paris 8
La transformación urbana de Santiago de Chile: finanzas, inversiones, obras públicas y discurso político (1870-1910)
Discussion
Pause
Table 6 : Finances
- 11h30 Elvira López Taverne, Universitat Pompeu Fabra, Barcenona, Espagne
La política fiscal en Chile durante la primera mitad del siglo XIX. Configuración y problemáticas de la Hacienda pública en el marco del proceso de construcción estatal
- 11h55 Antonio Acosta Rodríguez, Universidad de Sevilla, Espagne
La Hacienda pública en los inicios de un Estado liberal en Chile (1880-1890)
Discussion
Pause repas
Table 7 : Relations internationales
- 14h30 Alvar de la LLosa, Université Lumière Lyon II
Relations économiques France Chili (1914-1938)
- 14h55 Juan Luis Carrellán, Universidad de Huelva, Espagne
De Alessandri a Ibáñez: las relaciones económicas entre Chile y España en los años veinte (1920-1931)
Discussion
Pause
Table 8 : Résonnances littéraires
- 16h00 Mirian Pino, Universidad de Córdoba, Argentine
Modernidad, cultura de latifundio y cultura minoritaria en El lugar sin límites de Donoso
- 16h25 Benoît Santini, Université du Littoral-Côte d’Opale
Pedro Ureta, Elías Laferte, “el Maestro Huerta” y otros mineros: héroes arquetípicos, luchas sociales y realidad económica en poemas de Carlos Pezoa Véliz, Pablo Neruda, Gabriela Mistral, Pablo de Rokha
Conclusions et clôture du colloque
Universidad Paris Ouest Nanterre La Défense
Universidad de Paris 8
Con el apoyo de l'Institut français du Chili et de l'Institut des Amériques
En el marco del coloquio celebrado en junio de 2011, tuvimos la oportunidad de interesarnos por la construcción del Estado-Nación en Chile y las resistencias que de ella nacieron. Para enero de 2013 organizamos una prolongación de esta reflexión en torno al siguiente tema: Construcción del Estado-Nación y desarrollo económico y social en Chile (1811-1976). De la libertad de comercio al comercio de la libertad.
Presentación
Voluntariamente amplio, el período estudiado está enmarcado por dos importantes decretos, el que autoriza la libertad de comercio (de 21 de febrero de 1811) y el de creación de la CODELCO (1° de abril de 1976), punto de llegada de un proceso de recuperación por el Estado chileno de la primera riqueza y fuente de ingresos del país, el cobre.
Antes de convertirse en el símbolo del ultraliberalismo latinoamericano, Chile fue un lugar privilegiado en el que se dieron numerosas interacciones entre el Estado y el mundo de los negocios. Éstas provocaron tensiones, conflictos y reformas. Especializado durante la época colonial en productor agrícola, a lo largo del siglo XIX, Chile se transmutó en un país productor de mineral y exportador de metales. Siendo la particularidad de la economía minera que, con el propósito de reducir el volumen y el costo del transporte, el producto de la extracción minera ha de ser transformado In situ para que se transporte únicamente su valor acabado, de modo que la extracción minera provoca forzosamente el nacimiento de una industria de transformación. El descubrimiento de los yacimientos de Chañarcillo y su explotación, a partir de 1832, así como las conquistas territoriales generadas por la Guerra del Pacífico (1879-1884) provocaron el destino minero de Chile y su inclusión en el sistema capitalista internacional. A lo largo del siglo XIX y XX, esta actividad caracteriza una época de dependencia con respecto a los capitales extranjeros. Las dos producciones mayoritarias y emblemáticas de la vida económica chilena están condicionadas por esta dependencia: el ciclo del salitre marca la presencia del capital británico, el ciclo del cobre desplaza a éste introduciendo el capital estadounidense.
Conviene entonces preguntarse de qué manera el mundo económico determinó la construcción del Estado y de la nación chilena. ¿Qué papel se atribuyó el Estado -llamado independiente- en el desarrollo económico? ¿Hasta qué punto, frente al desarrollo económico, en particular minero, el Estado acabó por depender de las condiciones que le fueron impuestas por las necesidades externas (mercados, capitales, grandes compañías…)? Es decir, ¿hasta qué punto el Estado resulta ser la emanación de estas necesidades externas y de las riquezas traídas por los intercambios comerciales internacionales? En gran medida los intereses económicos influyeron la vida política de Chile hasta el extremo de sustentar estructuras estatales e incluso crear conflictos armados. Ese tipo de desarrollo conllevó la formación de partidos, sindicatos y convirtió “la cuestión social” en un tema político de suma importancia.
Por otra parte, si la economía influye en las opciones del Estado y su desarrollo, la propuesta inversa también es válida. Con lo cual, resulta legítimo estudiar el impacto de lo político sobre lo económico y viceversa. También, habrá que analizar las relaciones entre los períodos de fuerte crecimiento económico –de auge- y el desarrollo del Estado. También convendrá interesarse por la relación entre “sector privado” y “sector público”, por el reparto de las iniciativas y por los modos de financiación pero también por las relaciones existentes entre capitales nacionales y extranjeros en sectores estratégicos. Esto nos llevará a estudiar las relaciones comerciales entre Chile y otros países ya que a menudo éstas son el producto de negociaciones entre Estados y por consiguiente estrechamente dependientes de las relaciones diplomáticas.
Se podrán estudiar las tentativas del Estado para imponerse a pesar de todo y conservar cierto control sobre las actividades económicas. Una hipótesis podría ser que el Estado impulsa más las actividades económicas en las que existe un interés estratégico directo (transportes y comunicaciones) o bien porque están ligadas a la “modernidad visible”, una modernidad que desde la independencia inventa un discurso político cual sea la tendencia política de los gobernantes. ¿En qué medida el Estado fue el impulsor de cambios urbanísticos, desarrolló los medios de comunicación y las infraestructuras portuarias, creó impuestos e instituciones para regular las actividades económicas y así aprovecharse del crecimiento de éstas? O al contrario, la creación de esas infraestructuras sirvió ante todo los intereses económicos? ¿Puso en práctica el Estado alguna forma de “colbertismo” o intentó lanzar el desarrollo supliendo la escasez de capitales? Nos interrogaremos acerca de los modelos de desarrollo que se emplearon en Chile durante este largo período y se establecerán comparaciones con los modelos aplicados en otros países americanos en particular los fronterizos Perú, Bolivia y Argentina.
En su relación con el mundo de los negocios, ¿Tuvo el Estado la voluntad de imponerse en el seno de estructuras productivas o es que abandonó el poder a los responsables económicos, en qué condiciones? Convendría interrogarse sobre la capacidad del Estado, más allá del esfuerzo normativo, para afirmar su autoridad en las ciudades mineras como en los fundos agrícolas o en las empresas. ¿Fueron siempre aplicadas las leyes? ¿Fue siempre efectivo el poder de coerción –la violencia legal propia del Estado según Max Weber? ¿Qué medios de aplicación fueron empleados y cómo evolucionaron? ¿Cuáles fueron las reacciones de las autoridades públicas frente a los conflictos entre capital y trabajo (proletariado y propietarios mineros, agrícolas e industriales)?
¿Existió un desarrollo notable de una burguesía de prestanombristas? ¿De qué índole fueron las relaciones entre burguesía local y capital extranjero? ¿Provocaron estas relaciones el nacimiento de intelectuales ideólogos de este nuevo Estado?
Más allá de los sistemas y de las teorías, estos planteamientos nos llevarán a interesarnos en particular por los actores de la economía. Centraremos nuestra atención sobre las condiciones de vida, precisamente el alojamiento de los trabajadores, y sobre las iniciativas tanto privadas como públicas relativas al tema así como las propuestas de la Iglesia acerca de la cuestión social. La formación profesional, inicial y continua, tendrá su lugar en el debate. Sería adecuado estudiar si existieron estructuras técnicas especializadas, tales como una escuela de Minas, Escuelas-talleres o clases nocturnas. ¿Fueron éstas el resultado de medidas estatales o de iniciativas privadas o incluso religiosas (salesianos)? Además, las transformaciones económicas producen migraciones geográficas dictadas por los cambios de lugares de producción, sean transnacionales con la llegada de emigrantes o migraciones de género. ¿Produjo la especialización de la producción una transferencia de empleos masculinos hacia las mujeres? ¿En qué contexto?
Finalmente, parece oportuno interrogarse sobre la mirada, objetiva o no, que la literatura y la prensa plantearon, por ejemplo la del novelista Alberto Blest Gana y el publicista José Joaquín Vallejo (Jotabeche) y sus herederos, sobre el mundo de los negocios y las luchas sociales. ¿Fueron temas de la literatura o prensa chilena las descripciones críticas de las actividades mineras, de los cambios sociales y de la modernidad? ¿Se constituyeron personajes-tipos bajo la pluma de los publicistas, escritores, caricaturistas, ilustradores o estos llegaron a la posteridad merced a la fotografía o al cine?