AccueilEurope centrale et orientale : travail, emploi et sociétés, entre transition et changement
Europe centrale et orientale : travail, emploi et sociétés, entre transition et changement
Central and eastern Europe: work, employment and societies, between transition and change
Publié le jeudi 16 mai 2013
Résumé
L'objectif de ce colloque est de dresser un état des lieux de la recherche sur les changements ayant eu cours dans le travail et l'emploi en Europe centrale et orientale dans le contexte actuel de crise économique et financière, sur les politiques d'austérité et leurs effets, sur les modalités de l’élargissement de l'Union européenne et l’intensification des mouvements de capitaux, de biens et de population. Plus largement, ce colloque portera sur les instruments théoriques susceptibles d’expliquer ce qui se déroule dans la région PECO en termes de travail et d'emploi. Les débats théoriques seront accompagnés d’illustrations issues de recherches empiriques en cours centrées sur des secteurs et des entreprises, mais aussi de macro-études portant sur les spécificités des modèles sociaux (régulation du travail, tripartisme, etc.) en Europe centrale et orientale, sur les phénomènes de corruption, etc.
Annonce
Argumentaire
L'Union européenne a intégré 10 nouveaux pays en 2004 (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Slovénie, Chypre et Malte) et deux autres en 2007 (Bulgarie et Roumanie). La Croatie deviendra le 28ème membre de l'UE à l'été 2013 et d'autres pays des Balkans occidentaux sont candidats à l'UE ou en cours de négociation en vue de leur adhésion dans les prochaines années. Plusieurs approches théoriques ont été mobilisées pour tenter d'apprécier les ressorts et modalités de la «transition systémique» et des changements institutionnels qui l’ont accompagnée. Parmi eux, la notion de dépendance au chemin emprunté (path dependency) a occupé une place privilégiée, notamment dans le courant de la première décennie de transition, dans l’appréhension du poids de l'histoire et de la conversion du pouvoir des anciennes élites au sein du nouveau système. D'autres cadres théoriques ont permis d'intégrer le poids de facteurs externes, résultant de l'intégration des pays dans la division internationale du travail (y compris par les investissements directs étrangers - IDE), de l'adhésion de ces pays à l'UE ou encore de l’évolution des flux migratoires.
Dans ce contexte, les études européennes centrées sur l'européanisation des cadres institutionnels et, plus récemment, les études transnationales ont joué un rôle central. L’approche en termes de variétés du capitalisme (VoC) a permis de s'interroger sur la nature du/des capitalisme/s en Europe de l'Est, leur convergence possible avec le modèle "anglo-saxon", leur proximité avec un «capitalisme dépendant» ou encore la remise en cause d’un modèle unique pour les PECO (Pays d’Europe Centrale et Orientale). Ces théories qui n’ont pas toutes eu le même impact en termes de pouvoir explicatif, ont notamment guidé la recherche et les débats sur les questions liées à l'emploi et au travail. Sur ce terrain spécifique, les thématiques travaillées ont porté sur le processus d'européanisation des normes d’emploi et du dialogue social (via notamment la création de comités d'entreprise européens), le rôle des multinationales (dans l’exportation de modèles de relations professionnelles ou l’expérimentation de nouvelles formes de relations sociales et du travail), la relocalisation des activités et la nouvelle division européenne du travail, les mouvements de main-d'œuvre. D’autres sujets ont également fait l’objet de recherches à l’endroit des conditions de travail et de l'emploi dans les pays concernés, depuis l’étude de la segmentation du marché du travail, de la différenciation des normes d'emploi (entre les travailleurs qualifiés des secteurs à haute valeur ajoutée et les autres), de la hausse des inégalités entre les individus et entre les territoires, ou encore de la persistance d’un volant élevé d'économie informelle. Au lendemain de la crise de 2008, la dépendance des PECO vis-à-vis des investisseurs et des systèmes bancaires occidentaux s’est globalement accrue. L'écart s'est creusé entre les pays qui ont progressé dans leur processus de « rattrapage » (Europe centrale) et ceux qui commencent à l’entamer (les pays des Balkans occidentaux). Dans le groupe des nouveaux Etats membres de l'UE, de nouvelles divisions territoriales se sont renforcées en faveur des régions de l'Ouest et au détriment des régions de l'Est, ce qui aggrave les conditions de travail et les systèmes de salaires dans ces dernières. Bien que les fonds structurels de l'UE aient bénéficié aux différents secteurs économiques, ils n'ont pas amélioré la condition ouvrière. À l'heure actuelle, même si certaines régions et niches ont connu une véritable révolution fondée sur les TIC et les formes d'organisations apprenantes, la modernisation et le « rattrapage » n’ont pas impacté l’ensemble de la région et des différences de taille persistent entre l'Est et l’Ouest. Le rôle de l'économie informelle et du travail au noir, considérés pendant longtemps comme des phénomènes temporaires, s’accroît dans un contexte de déréglementation continue des marchés du travail. Le chômage des jeunes est extrêmement problématique dans certains PECO au même titre que dans le sud de l'Europe. Finalement, de nombreuses structures de représentation des salariés ou de « dialogue social » ne produisent pas de résultats significatifs. Les flux migratoires sont toujours actifs et sources d’effets ambivalents. Ces constats invitent à interroger les voies de sortie des PECO de leur rôle de réservoir de main d’œuvre et d’instrument de délocalisation pour l'Ouest comme à identifier les nouveaux modèles et acteurs d’un développement plus équilibré fondé en particulier sur l'innovation économique et sociale et en amont sur une nouvelle articulation entre le national et l’UE.
L'objectif de ce colloque est de dresser un état des lieux de la recherche sur les changements ayant eu cours dans le travail et l'emploi en Europe Centrale et Orientale dans le contexte actuel de crise économique et financière, sur les politiques d'austérité et leurs effets, sur les modalités de l’élargissement de l'Union européenne et l’intensification des mouvements de capitaux, de biens et de population. Plus largement, ce colloque portera sur les instruments théoriques susceptibles d’expliquer ce qui se déroule dans la région PECO en termes de travail et d'emploi. Les débats théoriques seront accompagnés d’illustrations issues de recherches empiriques en cours centrées sur des secteurs et des entreprises, mais aussi de macro-études portant sur les spécificités des modèles sociaux (régulation du travail, tripartisme, etc.) en Europe Centrale et Orientale, sur les phénomènes de corruption, etc.
Cette conférence débouchera à l’horizon 2014 sur une manifestation internationale de plus grande ampleur (co-organisée par plusieurs instituts de recherche et d’enseignement supérieur français) portant sur l’évaluation des PECO 25 ans après la chute du mur de Berlin.
Soumission des propositions
Les propositions sont à envoyer à Vassil Kirov (vassil.kirov@gmail.com) et devront mentionner :
- Nom(s) et prénom(s) de(s) auteur(s) ;
- adresse électronique ;
- fonction et institution de rattachement ;
- titre de la communication ;
- un résumé ne dépassant pas 3000 caractères (moins de 450 mots) en français ou en anglais, précisant la problématique et son originalité, la discipline, les sources, les méthodes et données empiriques utilisées ainsi qu’une courte bibliographie.
Agenda
-
26 juin 2013 - date limite de soumission des propositions.
Elles doivent être envoyées à Vassil Kirov (vassil.kirov@gmail.com)
- 15 juillet 2013 – réponse aux auteurs après avis du Comité scientifique.
- 30 Septembre 2013 - soumission des présentations au Comité d'organisation.
- 21-22 Novembre 2013 - Conférence à l'Université d'Evry.
Conditions pratiques
Les frais d’inscription sont de 100 € (30€ pour les doctorants). Les frais de déplacement et de séjour restent à la charge des participants. Le comité d’organisation s’octroie la possibilité d’accorder une participation pour certains de ces frais. Merci de formuler et d’expliciter cette demande dans les propositions de communication.
Comité scientifique
- Stephen Bouquin (Université d'Evry/CPN - France),
- Jean-Pierre Durand (Université d'Evry/CPN - France),
- Vassil Kirov (Université d'Evry/CPN - France/Bulgarie),
- François Bafoil (CNRS/Sciences Po, France),
- Adam Mrozowicki (Université de Wroclaw, Pologne),
- Csaba Mako (Académie hongroise des sciences, Hongrie),
- Krastiu Petkov (Université d'économie nationale et mondiale, Bulgarie),
- Violaine Delteil (Université Paris 3, France).
Comité d'organisation
- Vassil Kirov (Université d'Evry/CPN - France/Bulgarie),
- Stephen Bouquin (Université d'Evry/CPN - France),
- Julien Choquet (CPN).
Catégories
- Sociologie (Catégorie principale)
- Sociétés > Sociologie > Sociologie du travail
- Sociétés > Économie > Travail, emploi
- Périodes > Époque contemporaine > XXIe siècle
- Périodes > Époque contemporaine > Prospectives
- Espaces > Europe
- Sociétés > Économie
- Sociétés > Sociologie > Sociologie économique
Lieux
- UFR SHS - 2 rue du Facteur Cheval
Évry, France (91)
Dates
- mercredi 26 juin 2013
Fichiers attachés
Mots-clés
- Europe centrale et orientale, travail, emplois, transition
Contacts
- Julien Choquet
courriel : julien [dot] choquet [at] univ-evry [dot] fr - Vassil Kirov
courriel : vassil [dot] kirov [at] gmail [dot] com
Source de l'information
- Vassil Kirov
courriel : vassil [dot] kirov [at] gmail [dot] com
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« Europe centrale et orientale : travail, emploi et sociétés, entre transition et changement », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 16 mai 2013, https://calenda-formation.labocleo.org/248085