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French-European Music in North America (1900–1950): A Study of Cultural Transfer

Les musiques franco-européennes en Amérique du Nord (1900-1950) : études des transferts culturels

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Published on jeudi, juin 27, 2013

Summary

Ce colloque cherche à promouvoir de nouvelles recherches sur l’influence des musiques franco-européennes en sol nord-américain. Nous souhaitons en effet nous intéresser prioritairement au mouvement des œuvres et des musiciens et analyser les différents déplacements (esthétiques, techniques, idéologiques, administratifs, etc.) qui s’accomplissent. Cette notion de transfert culturel suppose à la fois une transformation de la culture d’accueil et une nouvelle contextualisation de la culture d’origine.

This colloquium aims to promote the study of French-European influence on North American music, examine the mobility of works and musicians, and analyze the aesthetic, technical, ideological, and administrative exchanges between the two areas. These exchanges entail both the transformation of the target culture and a new contextualization of the source culture.

Announcement

« Les musiques franco-européennes en Amérique du Nord (1900-1950) : Études des transferts culturels », 19 au 21 février 2015, Université de Montréal / OICRM

Argumentaire

Dans la première moitié du XXe siècle, la musique franco-européenne connaît un remarquable essor. Elle exerce une influence déterminante un peu partout à travers le monde, et en particulier sur le développement de la vie musicale en Amérique du Nord. Aux États-Unis, l’influence de la pédagogue française Nadia Boulanger n’est pas sans contribuer à l’émergence d’un style « américain ». Parallèlement, les idées plus expérimentales d’un Edgar Varèse stimulent grandement certains compositeurs. Au Canada, où une bonne part des institutions musicales demeure à bâtir, cette influence s’articule différemment. Au moins deux générations successives de compositeurs et d’interprètes canadiens-français iront étudier à Paris ou à Bruxelles, par exemple grâce au concours du Prix d’Europe, et ramèneront au pays des modèles stylistiques, pédagogiques et interprétatifs qui feront école. Le rayonnement de la musique française en Amérique profitera largement, d’une part, de la création ou de la consolidation de divers organismes musicaux (orchestres symphoniques, ensembles de chambristes, compagnies d’opéra, troupes de danse, etc.) et, d’autre part, de l’essor spectaculaire de nouveaux moyens de diffusion : la radio, le disque et le cinéma. La critique musicale évoluera elle aussi de façon significative au cours de la même période, affermissant l’autorité des modèles esthétiques européens, en particulier ceux de la France. Enfin, si la notion d’avant-garde demeure encore en retrait au Canada français jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, c’est à nouveau la France qui sera appelée à jouer, au tournant des années 1950, un rôle déterminant.

Ce colloque cherche à promouvoir de nouvelles recherches sur l’influence des musiques franco-européennes en sol nord-américain. Nous souhaitons en effet nous intéresser prioritairement au mouvement des œuvres et des musiciens et analyser les différents déplacements (esthétiques, techniques, idéologiques, administratifs, etc.) qui s’accomplissent. Cette notion de transfert culturel suppose à la fois une transformation de la culture d’accueil et une nouvelle contextualisation de la culture d’origine[1]. À l’intérieur de ce cadre de recherche, nous nous concentrerons sur cinq axes d’étude :

  • La réception de la musique franco-européenne en Amérique. Dans l’imaginaire nord-américain, l’Europe, plus particulièrement la France, occupe une place culturelle enviable. La musique française est de plus en plus présente dans les programmes de concerts; l’accueil que lui réserve la critique mériterait d’être examiné. Les revues, les comédies musicales et les films hollywoodiens présentent un Paris de rêve. De manière plus large, la réception de la musique française en Amérique du Nord ravive le débat, sur le plan esthétique, entre conservatisme et avant-garde.
  • La présence des musiciens franco-européens en Amérique. Ce volet du colloque vise à documenter l’activité des musiciens franco-européens en sol nord-américain, qui demeure méconnue. Par ailleurs, le transfert culturel étant un processus interactif, il est plausible que les musiciens franco-européens aient remodelé la représentation de leur culture d’origine à partir de l’image que l’Amérique leur renvoyait d’eux-mêmes. On serait alors en présence d’un « contre-transfert » culturel.
  • Les expériences vécues par les Nord-Américains en Europe. Nombre de compositeurs et d’interprètes nord-américains traversent l’Atlantique après la Première Guerre mondiale. Le Conservatoire américain de Fontainebleau ouvre ses portes à un premier groupe d’étudiants américains durant l’été 1921, et Nadia Boulanger commence à accueillir chez elle de jeunes compositeurs américains. Paris devient alors une plaque tournante, tant pour les compositeurs que pour les interprètes effectuant des tournées en Europe.
  • Le transfert  des modèles franco-européens dans les institutions musicales nord-américaines. Des méthodes d’enseignement ou des structures administratives qui ont fait leur preuve en Europe seront exportées outre-Atlantique. Par exemple, la pianiste française Yvonne Hubert s’installe à Montréal et y fonde en 1929 l’École de piano Alfred-Cortot. Dans cette même ville, en 1942, un conservatoire public de musique est fondé, avec une structure empruntée au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Darius Milhaud obtiendra quant à lui un poste de professeur en composition à Mills College (Californie) en 1940. Il s’agit ici d’évaluer dans quelle mesure de tels emprunts ont pu contribuer au développement de la vie musicale nord-américaine.
  • Les nouvelles technologies dans la diffusion et la réception de la musique française en Amérique du Nord. Les nouveaux moyens de diffusion que sont le gramophone, le film et la radio sont perçus à la fois comme des marques de la modernité la plus avancée et comme de dangereux agents d’une culture de masse uniformisée. Chose certaine, les compositeurs et les interprètes n’hésitent pas à les utiliser. C’est pourquoi le colloque vise à ouvrir des discussions sur la musique de film ou celle que l’on crée pour la radio, ainsi que sur l’utilisation de ces médias dans des compositions nouvelles. Enfin, l’impact des disques ramenés de part et d’autre par des compositeurs mérite également des investigations.

Jusqu’à maintenant, aucun colloque n’a été spécialement consacré à la propagation et à la réception de la musique française en Amérique, ni aux transferts culturels qui en ont résulté. Il semble donc très pertinent de rassembler des chercheurs de multiples horizons afin d’explorer plus systématiquement les différents aspects de cette intéressante problématique.

Présentation des propositions

Chaque proposition de communication, en français ou en anglais, comprendra les éléments suivants :

  • Nom et prénom de l’auteur ;
  • Affiliation institutionnelle ;
  • Courte notice biographique (maximum 150 mots) ;
  • Adresse postale, téléphone et adresse électronique ;
  • Titre proposé de la communication ;
  • Résumé, d’une longueur de 750 à 1000 mots. Le résumé doit être divisé en trois parties : 1) sujet (thématique(s) abordée(s)); 2) méthodologie de recherche et 3) résultats. Le texte soumis doit impérativement être accompagné d’une bibliographie sélective. La durée des conférences est fixée à 20 minutes.

Les dossiers devront être envoyés pour le 15 octobre 2013 au plus tard en fichiers joints (format WORD) à info@oicrm.org 

Les résumés seront évalués de manière anonyme par un jury constitué d’experts internationaux.

Deux bourses de déplacement offertes par l’OICRM seront remises aux deux meilleures candidatures étudiantes (hors Montréal).

Comité scientifique

  • Jean Boivin (Université de Sherbrooke)
  • Sylvain Caron (Université de Montréal)
  • Annegret Fauser (University of North Carolina at Chapel Hill)
  • Malou Haine (Belgique)
  • Jacinthe Harbec (Université de Sherbrooke)
  • Serge Jaumain (Université libre de Bruxelles et Centre d’études nord-américaines)

Comité organisateur

  • Sylvain Caron (Université de Montréal)
  • Jean Boivin et Jacinthe Harbec (Université de Sherbrooke)

Université de Montréal
Faculté de musique
Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique
C.P. 6128, succ. Centre-Ville
Montréal (Québec) H3C 3J7, Canada

(514) 343-6111 poste 2801
info@oicrm.org
www.oicrm.org  

Note

[1] Selon Annegret Fauser et Mark Everist, l’objet culturel n’est plus alors considéré comme une donnée fixe et immuable, mais il devient au contraire possible d’en élargir les frontières spatiotemporelles, dans un contexte de circulation internationale de la culture où les identités nationales sont en constantes reconfigurations. Appliquée par exemple à la réception de la musique franco-européenne en Amérique, cette orientation méthodologique permettra une approche dynamique et interactive de différentes cultures musicales. Voir Annegret Fauser et Mark Everist (dir.), Music, Theater and Cultural Transfer – Paris, 1830-1914, Chicago et Londres, The University of Chicago Press, 2009. Ou encore Béatrice Joyeux-Prunel, « Les transferts culturels : un discours de la méthode », dans Hypothèses, 2001/1, p. 149-162.

"French-European Music in North America (1900–1950): A Study of Cultural Transfer", February 19–21, 2015, Université de Montréal / OICRM

Argument

In the first half of the 20th century, the influence of French-European music increased rapidly on a global scale. This was particularly noticeable in North America. In the United States, the French teacher Nadia Boulanger contributed to the development of a typically American style, while the experiments of Edgar Varèse inspired many composers. In Canada, where musical institutions were still young, French influence took another form. At least two successive generations of French-Canadian composers and performers studied in Paris or Brussels (often after winning the Prix d’Europe competition); they returned to found schools with new ideas about aesthetics, performance, and teaching. The creation and consolidation of musical groups (symphony orchestras, chamber ensembles, opera and dance companies, etc.) and the development of mass media (radio, recording, and cinema) favoured the spread of French music in North America. Meanwhile, music criticism developed significantly and helped establish the authority of European aesthetic models, especially French ones. Although the musical avant-garde was barely emerging in French Canada at the end of the Second World War, France played a major role in its development in the 1950s.

This colloquium aims to promote the study of French-European influence on North American music, examine the mobility of works and musicians, and analyze the aesthetic, technical, ideological, and administrative exchanges between the two areas. These exchanges entail both the transformation of the target culture and a new contextualization of the source culture[1]. Five themes will be explored:

  • The reception of French-European music in North America. Europe, particularly France, once occupied an enviable cultural position in North American imagination. Magazines, musicals and Hollywood movies enjoyed showing an idealized version of Paris. French-European works were increasingly performed, and the reactions they elicited from critics should be explored. Furthermore, the arrival of French-European music in North America rekindled the aesthetic debate between conservatism and the avant-garde.
  • The presence of French-European musicians in North America. This part of the study focuses on the little-known professional activities of French-European musicians in North America. One goal would be to determine whether they adjusted the representation of their native culture after being exposed to its North American interpretation, thus creating a reverse cultural transfer.
  • The experiences of North Americans in Europe. After the First World War, many North American composers and performers traveled to Europe. The Conservatoire américain de Fontainebleau welcomed its first group of American students in the summer of 1921, and Nadia Boulanger began privately teaching young American composers. Paris thus became a hub for many American musicians on tour.
  • The transfer of French-European models to North American musical institutions. Pedagogical methods and administrative structures that proved successful in Europe were exported to North America. In 1929, the French pianist Yvonne Hubert founded the École de piano Alfred-Cortot in Montreal. A public music conservatory was established in the same city in 1942, following the model of the Paris Conservatory. In California, Darius Milhaud became a composition teacher at Mills College in 1940. We wish to evaluate how these influences may have contributed to the development of North American musical life.
  • The impact of mass media on the circulation and reception of French music in North America. The gramophone, film and radio were perceived both as cutting-edge technology and as dangerous tools leading to cultural standardization. In any event, they were widely used by composers and performers. The colloquium will welcome discussions on film and radio music and how these media were used in the composition process. The impact of the recordings transported between America and Europe by composers is also a subject for investigation.

Until now, no colloquium has been dedicated to the reception and spread of French music in North America, or to the cultural transfers that resulted. For this reason, bringing together researchers in various fields to address these issues is particularly relevant.

Presentation of lecture proposals

Each proposal, in French or English, should include:

  • Author’s last and first name;
  • Author’s institutional affiliation;
  • Author’s biography (up to 150 words);
  • Author’s mailing address, phone number and e-mail;
  • Presentation title;
  • Presentation abstract (750–1000 words) divided into three parts: subject (topics addressed), methodology, and conclusions;
  • Selected bibliography.

Lectures must last 20 minutes. Files should be sent as e-mail attachments (Word format) to info@oicrm.org.

The deadline is October 15, 2013.

The abstracts will be evaluated anonymously by a jury of international experts. Two travel scholarships will be awarded to the best applications from students living outside Montreal.

Scientific committee

  • Jean Boivin (Université de Sherbrooke
  • Sylvain Caron (Université de Montréal)
  • Annegret Fauser (University of North Carolina at Chapel Hill)
  • Malou Haine (Belgium)
  • Jacinthe Harbec (Université de Sherbrooke)
  • Serge Jaumain (Université libre de Bruxelles and Centre d’études nord-américaines)

Organizing committee

  • Sylvain Caron (Université de Montréal)
  • Jean Boivin and Jacinthe Harbec (Université de Sherbrooke)

Université de Montréal
Faculté de musique
Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique
C.P. 6128, succ. Centre-Ville
Montréal (Québec) H3C 3J7 Canada

Phone | 514-343-6111, ext. 2801
E-mail | info@oicrm.org
Website | www.oicrm.org

[1] According to Annegret Fauser and Mark Everist, the cultural object is no longer considered immutable, but constantly changing and growing in space and time due to the international circulation of culture and the reconfiguration of national identities. Applied to the study of the reception of French music in America, this methodological position enables a dynamic and interactive approach to different musical cultures. See Music, Theater, and Cultural Transfer: Paris, 1830-1914. Edited by Annegret Fauser and Mark Everist. Chicago: University of Chicago Press, 2009. See also: Béatrice Joyeux-Prunel, “Les transferts cultures : un discourse de la méthode”, in Hypothèses, 2001/1, p. 149-162."

Places

  • 200, avenue Vincent-d'Indy
    Montreal, Canada

Date(s)

  • mardi, octobre 15, 2013

Keywords

  • musique, musicologie, France, Amérique, transfert culturel

Contact(s)

  • Ariane Couture
    courriel : intersections_fr [at] muscan [dot] org

Information source

  • Ariane Couture
    courriel : intersections_fr [at] muscan [dot] org

To cite this announcement

« French-European Music in North America (1900–1950): A Study of Cultural Transfer », Call for papers, Calenda, Published on jeudi, juin 27, 2013, https://calenda-formation.labocleo.org/254316

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