Dans les pays européens, les modes de gestion paternalistes de la main-d’œuvre ont trouvé leur plein développement dans le double contexte de l’industrialisation et de l’émergence du salariat. Ils assuraient alors tout à la fois la mise au travail de populations peu habituées à l’ordre industriel, le contrôle de classes potentiellement dangereuses et la fourniture de protections discrétionnaires et personnalisées apportant par là, pour partie, une réponse à la « question sociale ». 

Appel à communication pour une session du RC30 - Sociology of Work au prochain congrès de l'AIS qui aura lieu du 13 au 19 juillet 2014 à Yokohama (Japon). 

Argumentaire

Dans les pays européens, les modes de gestion paternalistes de la main-d’œuvre ont trouvé leur plein développement dans le double contexte de l’industrialisation et de l’émergence du salariat. Ils assuraient alors tout à la fois la mise au travail de populations peu habituées à l’ordre industriel, le contrôle de classes potentiellement dangereuses et la fourniture de protections discrétionnaires et personnalisées apportant par là, pour partie, une réponse à la « question sociale ». Avec le temps, le développement d’une législation spécifique du travail, la montée des protections sociales à visée universelle garanties par l’Etat et les contestations sociales dont il a été l’objet ont considérablement réduit l’ampleur du paternalisme. Pour autant, il a pu conserver une certaine actualité dans certains secteurs et dans certains types d’entreprises. Le paternalisme s’observe aussi dans l’histoire de la relation salariale d’autres régions du monde, sous des formes différenciées qui tiennent à ses modalités d’ancrage dans les sociétés nationales et/ou locales. L’objectif de cette session est de s’interroger sur l’actualité, ou les actualités du paternalisme dans le monde aujourd’hui en abordant différentes questions :

• Comment les îlots dans lequel le paternalisme a pu se maintenir dans les pays industrialisés s’adaptent et/ou se transforment dans le contexte actuel des dynamiques du capitalisme et de la relation salariale ?
• Dans les pays nouvellement industrialisés, voit-on apparaître des formes de gestion paternalistes faisant écho aux pratiques des premiers temps de l’industrialisation en Europe, et susceptibles de fournir les protections sociales là où la législation du travail et l’Etat font défaut de ce point de vue ?
• Le développement de nouvelles pratiques telles que la Responsabilité sociale d’entreprise, et plus généralement l’ampleur croissante que prend la « soft law » dans les relations de travail révèlent-elles la réactivation des principes du paternalisme sous des formes renouvelées ?
• Observe-t-on des différences sociétales dans les manifestations du paternalisme ? Comment les pratiques du paternalisme et les idéologies qui les sous-tendant renvoient-elles à des mécanismes plus larges de régulation sociale ou politique spécifique d’un pays ou d’une aire géographique ?

Cette session fait écho à la thématique « Decent work and sustainability » du RC30, si on entend le paternalisme sous l’angle des protections sociales qu’il est à même de procurer, notamment dans les contextes où toute autre source fait défaut, et des contreparties qu’il exige en retour. Au final, elle pourrait conduire à l’engagement d’une perspective de « paternalisme comparé » dans le temps et dans différents espaces du monde.

Texte de l’appel (en français, les versions anglaises et espagnoles sont sur le site du congrès de l’AIS à l’adresse suivante : http://www.isa-sociology.org/congress2014/rc/rc.php?n=RC30

Modalités de soumission

Les résumés (recevables en français, anglais et espagnol, la présentation au congrès se fera en anglais) sont à déposer sur le site (on-line abstract submision : https://isaconf.confex.com/isaconf/wc2014/cfp.cgi

Instructions pour la soumission : http://www.isa-sociology.org/congress2014/how-to-present-a-paper.htm

Date limite : le 30 septembre 2013

Modalités d’évaluation

Les propositions de contribution seront évalués par les organisatrices de la session.

Les réponses seront envoyées pour le 30 novembre 2013.

Responsables scientifiques

• Annie LAMANTHE, Aix-Marseille Université / LEST, France, annie.lamanthe@univ-amu.fr
• Lylia PALACIOS HERNANDEZ, Universidad de Nuevo León, México, lyliapalacios@yahoo.com
• Stéphanie BARRAL, CMH, France, phanette.barral@gmail.com