AccueilLes usages idéologiques de la guerre antique, XIXe-XXIe siècle
Les usages idéologiques de la guerre antique, XIXe-XXIe siècle
The ideological uses of war in Antiquity, 19th-21st centuries
XVIe rendez-vous de l'histoire de Blois
16th Blois historians conference
Publié le mercredi 18 septembre 2013
Résumé
Comme chaque année, le CeTHiS propose une table ronde lors des rendez-vous de l'histoire de Blois. La XVIe édition a pour thème « la guerre ». Les intervenants à la table-ronde, spécialistes de la guerre dans l’Antiquité et des usages modernes des références aux mondes classiques, proposent de décrypter les enjeux qui sont au cœur de l’écriture de l’histoire de la guerre antique. Ils souhaitent aussi offrir un regard critique d’historien sur l’usage des guerres de l’Antiquité dans les représentations collectives, l’action et le débat publics depuis le XIXe siècle.
Annonce
Programme
L’Antiquité n’a cessé d’offrir un terrain fertile aux quêtes d’identité et un miroir aux fantasmes politiques. Dès le XIXe siècle, les nations en construction ont puisé dans les guerres antiques des récits de leurs origines : elles rappelaient fièrement les résistances passées (Vercingétorix…) ou la gloire militaire d’États révolus. La colonisation européenne a trouvé des justifications et des modèles dans les Empires grecs et romains. Les régimes totalitaires du XXe siècle ont aussi abondamment utilisé les guerres antiques dans la définition qu’ils donnaient d’eux-mêmes en tant que « défenseurs de la civilisation occidentale ». Plus récemment, l’affirmation mondiale de la superpuissance américaine a contribué à multiplier les références aux guerres de l’Antiquité dans les débats publics. Les Empires passés sont convoqués comme modèles, repoussoirs ou réservoirs d’idées pour interpréter l’action militaire des États-Unis. Les représentations artistiques et, à partir du XXe siècle, l’industrie du divertissement, ont offert elles aussi de nombreux supports pour accompagner l’usage idéologique des guerres antiques. Le renouveau récent du péplum, de Gladiator à 300 et à Centurion, ne peut être détaché du recours aux guerres antiques pour déchiffrer la place actuelle des Etats-Unis dans le monde. Le plus souvent, dans l’espace public, la référence aux guerres des Anciens reflète un regard orienté porté sur l’histoire militaire des sociétés antiques. Les guerres de l’Antiquité semblent rappelées pour donner un cadre et un sens à des discours, généralement identitaires, ou pour justifier des conduites politiques et militaires contemporaines.
Mais ces usages idéologiques n’ont pas non plus épargné les travaux universitaires, les historiens ne parvenant pas toujours à se détacher du lieu, du temps et du contexte politique dans lesquels ils écrivent. Des savants ont voulu légitimer scientifiquement l’usage qui était fait des références aux Anciens dans les discours nationalistes. Le contexte des conquêtes coloniales a pesé sur les premières études historiques consacrées à l’expansion grecque en Orient ou à la constitution et au fonctionnement de l’Empire romain. Plus récemment, de façon assumée, des spécialistes reconnus des guerres antiques projettent sur leur objet d’étude leur vision d’un « choc des civilisations » très contemporain, comme V. D. Hanson, ou leurs soucis de la géostratégie des États-Unis, comme E. N. Luttwak ou R. M. Sheldon.
Les intervenants à la table-ronde, spécialistes de la guerre dans l’Antiquité et des usages modernes des références aux mondes classiques, proposent de décrypter les enjeux qui sont au cœur de l’écriture de l’histoire de la guerre antique. Ils souhaitent aussi offrir un regard critique d’historien sur l’usage des guerres de l’Antiquité dans les représentations collectives, l’action et le débat publics depuis le XIXe siècle.
Intervenants :
Gerbert Bouyssou, ATER en histoire grecque, Université François-Rabelais de Tours.
Johann Chapoutot, maître de conférences en histoire contemporaine, Université Pierre-Mendès-France de Grenoble (Grenoble II), membre junior de l’IUF. Dernier ouvrage paru : Le meurtre de Weimar, Paris, 2010.
Pascal Payen, professeur d’histoire grecque, Université de Toulouse II-Le Mirail. Dernier ouvrage paru : Les revers de la guerre en Grèce ancienne, Paris, 2012.
Giusto Traina, professeur d’histoire romaine, Université Paris-Sorbonne (Paris IV). Dernier ouvrage paru : Carrhes, 9 juin 53 av. J.-C.Anatomie d’une défaite, Paris, 2011"
Organisateur et modérateur :
Sylvain Janniard, maître de conférences en histoire romaine, Université François-Rabelais de Tours.
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Lieux
- Campus de la CCI, amphi rouge (sous-sol) - 6 rue Anne de Bretagne
Blois, France (41)
Dates
- vendredi 11 octobre 2013
Fichiers attachés
Mots-clés
- guerre, Antiquité, idéologie, CeTHiS
Contacts
- Sylvain Janniard
courriel : sylvain [dot] janniard [at] univ-tours [dot] fr
Source de l'information
- Camille Prieux
courriel : cethis [at] univ-tours [dot] fr
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« Les usages idéologiques de la guerre antique, XIXe-XXIe siècle », Informations diverses, Calenda, Publié le mercredi 18 septembre 2013, https://calenda-formation.labocleo.org/259701