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On administrative and legal documents in Africa

L’« écrit pragmatique » africain

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Published on lundi, juillet 28, 2014

Summary

Historiens, anthropologues, linguistes et spécialistes de diverses disciplines sont invités à réfléchir sur les questions de production, transmission et préservation des documents administratifs et légaux africains (documentation coloniale exclue). Il s’agit d'une part de dresser un état de l’art sur les pratiques scripturaires africaines administratives et légales. L’attention sera portée sur les écrits qui sont par convention désignés comme « écrits pragmatiques », à savoir ceux ayant pour intention de produire un effet. D'autre part, l’ambition de ce dossier est d’inscrire les études sur la documentation écrite administrative et légale africaine dans le champ aujourd’hui très renouvelé des études sur la literacy.

Historians, anthropologists, linguists and specialists from other relevant disciplines are invited to submit proposals for articles in French or English devoted to the production, transmission and conservation of administrative and legal documents in Africa to the exclusion of texts from Western colonial administrations. The purpose is to establish a state-of-the-art account of African practices related to administrative and legal documents. Attention should be paid to documents that, often said to be “performative” and/or normative, are intended to have an effect, for instance: grants of donation, contracts, charters, funeral inscriptions, correspondence, inventories or any other “archived” documents. This special issue seeks to update the study of administrative and legal texts in Africa thanks to the advances made in research on “literacy” since the 1970s.

Announcement

Argumentaire

Historiens, anthropologues, linguistes et spécialistes de diverses disciplines sont invités à réfléchir sur les questions de production, transmission et préservation des documents administratifs et légaux africains (documentation coloniale exclue).

Tout d’abord, de façon purement documentaire, il s’agit de dresser un état de l’art sur les pratiques scripturaires africaines administratives et légales. L’attention sera portée sur les écrits qui sont par convention désignés comme « écrits pragmatiques », à savoir ceux ayant pour intention de produire un effet. Cette documentation qui se veut performative et/ou normative peut être composée de: actes de donation, contrats, chartes, inscriptions funéraires, correspondances, inventaires ou tout document devenu « document d’archives ». L’analyse de tels corpus n’exclut pas l’analyse de liens avec des textes ou ensemble de textes plus narratifs, et il est bien entendu que les pratiques de l’écrit peuvent et doivent se comprendre dans des contextes culturels, technologiques ou cognitifs élargis, n’excluant pas non plus la vocalité. Les enjeux liés à la transformation d’un document en archive, un processus qui implique notamment des stratégies de conservation, familiales ou institutionnelles, nous paraissent aussi extrêmement intéressants. Enfin, étudier les textes administratifs et légaux mène presque immanquablement à se poser la question des enjeux de pouvoir dans l’usage de l’écrit, par exemple en soulevant les questions de l’authenticité et de la sincérité des documents, des processus de validation et de copie des documents, ou encore celle des transferts d’autorité qu’ils peuvent susciter. Les pratiques de l’« écrit pragmatique » africain, dans sa matérialité et ses aspects technologiques, ses aspects formels, ses circulations et usages, tout autant que l’histoire des administrations locales et étatiques sont ainsi les thèmes structurants ce dossier.

L’ambition de ce dossier est d’inscrire les études sur la documentation écrite administrative et légale africaine dans le champ aujourd’hui très renouvelé des études sur la literacy. Les années 1970 avaient posé des bases conceptuelles essentielles et il est intéressant de noter que des recherches sur les pratiques de l’écrit et sur l’oralité en Afrique, en particulier celles de Jack Goody, avaient fortement influencé Michael Clanchy, dont l’ouvrage From memory to written records(1973), a marqué un tournant pour les études médiévales occidentalistes. Depuis, le champ d’étude des scripturalités a bénéficié de nombreuses études novatrices comme celles -pour n’en citer que quelques-unes d’Armando Petrucci sur les inscriptions monumentales italiennes, de Bernard Cerquiglini (Éloge de la variante, 1989) ou de Luciano Canfora (Le copiste comme auteur, 2012) sur le rôle intellectuel du copiste, ou encore de Carlo Severi proposant une « anthropologie de la mémoire » (Le principe de la chimère, 2007). Les travaux sur les pratiques linguistiques, tels que pour ne citer qu’un exemple, l’ouvrage Bilingualism and the latin language de J.N. Admas (2008), forment une part essentielle de ce renouveau épistémologique. Les aires culturelles africaines restent aujourd’hui un peu en marge de ce renouveau, même si des ouvrages majeurs tels celui de P. de Moraes Farias sur les inscriptions épigraphiques (Arabic medieval inscriptions from the Republic of Mali. Epigraphy, chronicles and songhay-tuareg history, 2006) ou celui de G. Lydon sur le rôle de l’écrit dans le commerce sub-saharien (On Trans-Saharan Trails, 2009) explorent de façon exemplaire et selon des méthodologies novatrices des corpus jusqu’alors considérés comme marginaux. Nous citerons l’ouvrage collectif publié sous la direction de D. Crummey (2007), Literacy and the state in Sudanic Africa, qui avait été l’occasion de soulever d’importantes questions sur le fonctionnement d’administrations régionales autonomes et sur le pouvoir de l’écrit en particulier pour légitimer l’utilisation des ressources foncières.

L’approche comparatiste existe de longue date dans les études médiévales et peut être bénéfique dans le champ des études africaines. Nous voudrions construire des ponts entre, par exemple, la méthode diplomatique, bien connue pour faire la critique textuelle des sources documentaires européennes médiévales et modernes, et les sources africaines précoloniales.

La publication de sources est fortement encouragée, seule ou en complément d’un article d’analyse. Il s’agit de faire connaître des documents tout autant que de mener une réflexion sur la notion même de corpus. Une collection de documents se forme au cours d’opérations successives, à différents moments de vie des documents et en fonction des intentions de leurs producteurs puis des conservateurs, ou encore -en bout de chaîne- en fonction de critères scientifiques. L’édition de sources ne saurait être une activité neutre et les approches méthodologiques et réflexives mettant en lumière ces processus seront bienvenues.

Nous excluons la documentation produite par les administrations coloniales occidentales contemporaines, hors période au regard de la ligne éditoriale de la revue. Mais nous considérerons les propositions d’article analysant des situations de contact, d’échange, de mixité des pratiques scripturaires.

Coordinateurs

Les coordinateurs de ce dossier maîtrisent des domaines d’expertise complémentaires.

  • Anaïs Wion (CFEE, CNRS) est spécialiste de la documentation éthiopienne émise entre le xve et le xixe siècle au sein du royaume chrétien d’Éthiopie et comprenant actes royaux aux institutions chrétiennes, documents de la pratique émis par les monastères et actes privés.
  • Sébastien Barret (IRHT, CNRS), médiéviste occidentaliste, a une expertise reconnue dans le domaine de la diplomatique.
  • Julien Loiseau (université Montpellier) travaille sur l’Égypte mamelouk et a publié de nombreuses études sur le waqf et le droit islamique.
  • Aïssatou Mbodj-Pouye (IMAF, CNRS), anthropologue, travaille sur les questions de scripturalité en Afrique de l’Ouest.

Calendrier

Les premières propositions d’articles, en français ou en anglais, (titre et résumé de 300 à 500 mots) sont à envoyer à anais.wion[@]univ-paris1.fr pour le

1er octobre 2014.

Les articles définitifs seront attendus pour juin 2015.

Modalités d'évaluation

L'évaluation des propositions (abstract) sera faite par les organisateurs du dossier. À savoir :

  • Anaïs Wion (CFEE, CNRS)
  • Sébastien Barret (IRHT, CNRS)
  • Julien Loiseau (université Montpellier)
  • Aïssatou Mbodj-Pouye (IMAF, CNRS)

Ensuite, chaque article sera soumis à une double relecture anonyme par des experts, dont les organisateurs du dossier, les membres du comité scientifique de la revue, les membres du comité de rédaction mais aussi des relecteurs externes.

Argument

Historians, anthropologists, linguists and specialists from other relevant disciplines are invited to submit proposals for articles in French or English devoted to the production, transmission and conservation of administrative and legal documents in Africa to the exclusion of texts from Western colonial administrations. Nonetheless, we shall take under consideration proposals having to do with “contact situations” or involving a mixture of precolonial writing practices with documents from colonial administrations.

The purpose is to establish a state-of-the-art account of African practices related to administrative and legal documents. Attention should be paid to documents that, often said to be “performative” and/or normative, are intended to have an effect, for instance: grants of donation, contracts, charters, funeral inscriptions, correspondence, inventories or any other “archived” documents. Examining such a corpus does not preclude analyzing its relations with “narratives”, since writing practices can and must be understood in relation to the broader cultural, technological or cognitive contexts, not to forget the spoken word or the history of local and state administrations.

This special issue should be a place for publishing sources, whether of a single document or in an appendix. The purpose is both to make documents known and to devote thought to the very meaning of a “corpus”. Such a collection takes shape through successive operations during the life of the documents contained in it and as a function of the intentions of the persons who “produce” and then “keep” them or, at the end of the chain, as a function of scientific criteria. Methodological and conceptual approaches will be welcomed that shed light on these processes.

The problems of turning a document into an archive — a process implying strategies of conservation, whether by families or institutions — are of utmost interest. Studying administrative and legal texts leads to the question of power in their utilization, whence our focus on, for example, a document’s authenticity and sincerity, the processes for validating and copying it, or the transfer of authority eventually ensuing from it. Other topics that could be covered are: the material, technical and formal aspects of such documents and their circulation.

This special issue seeks to update the study of administrative and legal texts in Africa thanks to the advances made in research on “literacy” since the 1970s. Studies related to “literacy” and “orality” in Africa, in particular by Jack Goody, strongly influenced Michael Clanchy, whose From memory to written records (1973) marked a turning point in Western medieval studies. Since then, this field has benefited from several original studies by, to mention but a few authors: Armando Petrucci, Bernard Cerquiglini, Luciano Canfora, Carlo Severi and J.N. Admas. Although Africa is still on the sidelines of this revival of “literacy studies”, P. de Moraes Farias’s work on Arabic medieval inscriptions in Mali (2006) and G. Lydon’s on the function of writing in trade to the south of the Sahara (2009) have made an exemplary use of an innovative methodology to explore a corpus previously deemed “marginal”. We might also mention the book edited by D. Crummey (2007), Literacy and the state in Sudanic Africa, which has raised major questions about how autonomous regional administrations function and how the power of a written text serves as the grounds for legitimating, in particular, the use of the land and its resources. The comparative approach, long used in medieval studies, can render service in African studies. We hope to build bridges between what the diplomatic method has accomplished in the textual critique of documentary sources in medieval and modern Europe and in precolonial Africa.

Issue editors

The editors of this special issue come from complementary fields.

  • Anaïs Wion (CFEE, CNRS) is a specialist on documentary sources from the 15th to the 19th century in the Christian realm of Ethiopia (royal and private writs as well as documents by Christian institutions).
  • Specialized in Western medieval studies, Sébastien Barret (IRHT, CNRS) is a recognized expert in diplomatics/paleography.
  • Julien Loiseau (University of Montpellier) has worked on the Mamluk period in Egypt and published several studies on waqf and Islamic law.
  • Aïssatou Mbodj-Pouye (IMAF, CNRS), an anthropologist, is working on questions of literacy in Western Africa.

Deadline

Proposals for an article (including the working title and a summary, 300-500 words) should be sent to anais.wion[@]univ-paris1.fr

before 1 October 2014.

The definitive version of the article corresponding to the proposal retained should be ready for June 2015.

 


Date(s)

  • mercredi, octobre 01, 2014

Keywords

  • diplomatique, Afrique, administration, pratique de l'écrit

Contact(s)

  • Anaïs Wion
    courriel : anais [dot] wion [at] univ-paris1 [dot] fr

Information source

  • Anaïs Wion
    courriel : anais [dot] wion [at] univ-paris1 [dot] fr

To cite this announcement

« On administrative and legal documents in Africa », Call for papers, Calenda, Published on lundi, juillet 28, 2014, https://calenda-formation.labocleo.org/294497

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