Calenda - The calendar for arts, humanities and social sciences
A collective factory of literary heritage (19th-21st centuries)
Une fabrique collective du patrimoine littéraire (XIXe-XXIe siècle)
The collections of illustrated monographs
Les collections de biographies illustrées
Published on lundi, mars 02, 2015
Summary
Au cours du XIXe siècle, l’économie du livre, alors en plein essor, a été marquée par l’apparition de séries d’ouvrages consacrés aux écrivains. Qu’il s’agisse de biographies, de recueils de portraits ou encore d’essais critiques, l’iconographie, qui se développe grâce aux nouvelles techniques d’impression, y joue un rôle de plus en plus important. Contribuant à la fabrique d’un patrimoine littéraire fondé sur l’évocation de figures présentées comme admirables et sacralisées, ces collections sont partie intégrante de ce qui est apparu a posteriori comme une vaste politique d’extension du lectorat. Reste que, si elles ont marqué la médiation de la littérature et son histoire, elles constituent une niche encore relativement méconnue du champ éditorial, en dépit de leur impact sur le marché du livre et le rapport à la chose littéraire.
During the 19th century, the book economy, in full expansion at the time, was marked by the appearance of series of works dedicated to authors. Whether these were biographies, portraits or critical essays, iconography, which was flourishing at the time as a result of new printing techniques, played an increasingly important role in them. Contributing to the construction of a literary heritage founded on the evocation of people presented as admirable and consecrated, these collections are an integral part of what a posteriori appeared to be a vast readership extension policy. The fact remains that if they marked the mediation of the literature and its history, they constitute a niche that is still relatively unknown in the editorial field, despite their impact on the book market and despite their link to literary matters.
Announcement
Argumentaire
Au cours du XIXe siècle, l’économie du livre, alors en plein essor, a été marquée par l’apparition de séries d’ouvrages consacrés aux écrivains. Qu’il s’agisse de biographies, de recueils de portraits ou encore d’essais critiques, l’iconographie, qui se développe grâce aux nouvelles techniques d’impression, y joue un rôle de plus en plus important. Contribuant à la fabrique d’un patrimoine littéraire fondé sur l’évocation de figures présentées comme admirables et sacralisées, ces collections sont partie intégrante de ce qui est apparu a posteriori comme une vaste politique d’extension du lectorat. Reste que, si elles ont marqué la médiation de la littérature et son histoire, elles constituent une niche encore relativement méconnue du champ éditorial, en dépit de leur impact sur le marché du livre et le rapport à la chose littéraire.
Pour ne prendre que l’exemple de la France, du lancement par Hachette, dans les dernières années du XIXe siècle, de la collection « Les Grands écrivains français » (1887) aux « Albums de la Pléiade », lancés par Gallimard en 1960, en passant par « Poètes d’aujourd’hui »(Seghers, 1944) et « Écrivains de toujours » (Le Seuil, 1951), ces collections se sont multipliées. Au cours du temps, leurs fonctions au sein du domaine de la critique (et de la médiation de la littérature) se sont diversifiées en même temps que leurs formes.
Ces ensembles éditoriaux, qui visent à proposer le portrait d’un écrivain et de son œuvre, combinent souvent des textes relevant de différents genres de discours (biographie, critique, anthologie, entretiens). Ce faisant, ils font intervenir plusieurs auteurs : le biographe, parfois l’auteur présenté (qu’il soit vivant ou non), des témoins de sa vie, des lecteurs de son œuvre, éventuellement les auteurs des images rassemblées et, de manière souvent moins visible, les concepteurs de la collection (éditeur, directeur de collection…), qui ont donné forme à la maquette particulière de ces ouvrages et à leur identité éditoriale. L’hétérogénéité discursive qui caractérise ces volumes se conjugue donc presque systématiquement avec un phénomène de pluri-auctorialité, qui se manifeste tant dans les modes de réalisation de ces volumes que dans le façonnement de leur maquette.
Dès lors que le portrait est un genre mettant en jeu la relation entre le portraituré et le portraitiste, il convient d’envisager la production de ce type d’ouvrages comme le creuset de relations entre plusieurs agents. C’est la nature de ces relations, et leurs différentes modalités, qu’il s’agira d’interroger dans le cadre de ce dossier de Mémoires du livre / Studies in book culture, dans une perspective combinant l’histoire du livre, la sociologie de la littérature et l’analyse du discours.
Parmi les interrogations que soulèvent ces collections, nous souhaiterions en particulier traiter les suivantes :
- Quelles sont les sociabilités particulières qui régissent la réalisation de ces ouvrages ? Quelle est la nature des relations entre les différents intervenants, qu’il s’agisse des auteurs présentés, des critiques ou encore des éditeurs ? Comment leurs interactions se négocient-elles, et comment se traduisent-elles dans les livres (notamment, dans quelle mesure participent-elles de la figuration des réseaux de sociabilité des écrivains portraiturés) ?
- Comment les auteurs de ces ouvrages se positionnent-ils par rapport à l’œuvre et à l’auteur qu’ils ont à présenter ? Quelles sont les modes de mise en œuvre discursive de la« participation » à l’œuvre ou, au contraire, de la prise de distances avec elle ? Quel est le lien entre la position des biographes au sein du champ littéraire – ou du champ critique – et la posture qu'ils adoptent lorsqu'il s'agit de faire le portrait d'un autre ?
- Dans quelle mesure les écrivains, parmi ceux qui se sont vu consacrer des ouvrages de ce type de leur vivant, s’y sont-ils intéressés, voire y ont contribué, de façon directe (en réalisant l’ouvrage ou en en rédigeant une partie) ou indirecte (par des conseils ou suggestions, par exemple) ? Comment un même auteur a-t-il réagi aux différents ouvrages qui lui ont été consacrés ?
- Selon quelles modalités se combinent les différents types de textes (essais critiques, biographie, extraits d’œuvres, entretiens) et d’images (portraits de l’écrivain, de ses proches, de lieux de vie, de manuscrits…), compte tenu, en particulier, de leurs relations diverses à l’œuvre présentée ainsi qu’aux différents intervenants impliqués dans la réalisation de ces volumes ?
Au final, ce dossier se donne pour ambition d’éclairer un pan de l’espace de la critique moderne et de l’histoire du livre sous l’angle des modes de sociabilité littéraires et de leurs mises en œuvre discursives.
Modalités de soumission
Les propositions d’articles en français ou en anglais comprenant un résumé d’environ 250 mots ainsi qu’une courte notice biographique devront parvenir par courriel à David Martens (david.martens[at]arts.kuleuven.be) et Mathilde Labbé (mathilde.labbe[at]gmail.com)
d’ici le 15 mars 2015.
Après évaluation par le comité de rédaction, une réponse sera donnée fin mars 2015. Les articles dont la proposition aura été acceptée seront à rendre pour le 10 juin 2015. Ils seront alors soumis au comité de lecture, qui rendra un avis. La version définitive devra être envoyée au plus tard le 30 septembre 2015. La publication du dossier est prévue pour l’automne 2015.
Direction
- Marie-Pier Luneau, U. de Sherbrooke
Codirection
- Marc André Fortin
- Josée Vincent, U. de Sherbrooke
Assistante de direction
- Cécile Delbecchi, U. de Sherbrooke
Comité de rédaction
- Björn-Olav Dozo, FNRS, U. de Liège,
- Anthony Glinoer, U. de Sherbrooke,
- Leslie Howsam, Windsor University
Comité scientifique
- Frédéric Barbier (IHMC-ENS),
- Claude La Charité (U. du Québec à Rimouski),
- José Antonio Cordon (U. de Salamanca),
- Carole Gerson (Simon Fraser University),
- Claude Hauser (U. de Fribourg),
- Michel Lacroix (U. du Québec à Montréal),
- Éric Leroux (U. de Montréal),
- Yvan Lamonde (U. McGill),
- Bertrand Legendre (U. Paris-13),
- Martin Lyons (U. of New South Wales),
- Dominique Marquis (U. du Québec à Montréal),
- Eli McLaren (U. McGill),
- Jacques Michon (U. de Sherbrooke),
- Jean-Yves Mollier (U. Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines),
- Claire Parfait (U. Paris-13),
- Yannick Portebois (U. of Toronto),
- Ray Siemens (University of Victoria),
- François Vallotton (U. de Lausanne),
- Dominique Varry (ENSSIB).
Directeurs du numéro
- David Martens, professeur de littérature française, KU Leuven (groupe MDRN).
- Mathilde Labbé, docteur en littérature française, Paris-Sorbonne (Littérature française XIXe-XXIe s).
Argument
During the 19th century, the book economy, in full expansion at the time, was marked by the appearance of series of works dedicated to authors. Whether these were biographies, portraits or critical essays, iconography, which was flourishing at the time as a result of new printing techniques, played an increasingly important role in them. Contributing to the construction of a literary heritage founded on the evocation of people presented as admirable and consecrated, these collections are an integral part of what a posteriori appeared to be a vast readership extension policy. The fact remains that if they marked the mediation of the literature and its history, they constitute a niche that is still relatively unknown in the editorial field, despite their impact on the book market and despite their link to literary matters.
To take France as only one example, from the launch by Hachette of the collection “Les Grands écrivains français” (1887) towards the end of the 19th century to the “Albums de la Pléiade,” launched by Gallimard in 1960, by way of “Poètes d’au jourd’hui” (Seghers, 1944) and “Écrivains de toujours” (Le Seuil, 1951), these collections multiplied. Throughout the period, their functions in the field of criticism (and of the mediation of the literature) diversified at the same time as their forms.
These editorial series, which set out to offer the portrait of an author and his work, often combined texts relevant to different discourse genres (biography, criticism, anthology, interviews). In doing so, they introduced several authors: the biographer, at times the featured author himself (whether alive or not), witnesses to the author’s life, readers of his work, possibly the authors of the assembled pictures and, often in a less apparent fashion, the conceivers of the collection (publisher, director of the collection . . .) who shaped the particular layout of these works and their editorial identity. The discursive heterogeneity that characterized these volumes therefore combined almost systematically with a multi-auctoriality that expressed itself as much in the methods of making these volumes as in the design of their artwork.
If indeed portraiture is a genre that brings into play the relationship between the portrayed and the portrayer, the production of this type of work should be considered as the crucible of relationships among several agents. It is the nature of these relationships, and their different forms, that are to be interrogated within the framework of this issue of Mémoires du livre / Studies in Book Culture, from a perspective that combines the history of the book, the sociology of literature and discourse analysis.
Among the questions raised by these collections, we wish to address the following in particular:
- What are the specific social systems that govern the creation of these works? What is the nature of the relationships among the various participants, whether it be the nature of the relationships of the featured authors, the critics or even the publishers? How are their interactions negotiated, and how are they expressed in the books (specifically, to what degree do these interactions participate in the representation of the featured authors’ social networks)?
- How do the authors of these works position themselves in relation to the work and to the author that the works are meant to feature? What are the discursive means of implementation of the “participation” in the work, or, alternatively, of the distancing from it? What is the link between the positioning of the biographers within the literary field – or the critical field – and the posture they adopt when it comes to painting a portrait of someone else?
- To what degree did the writers, among those who found themselves the subject of works of this type in their lifetime, take an interest in them, and even contribute in a direct fashion (in producing the work or in writing a part of it) or in directly (by advising or making suggestions, for example)? How did the same author react to the different works devoted to him?
- According to what methods were the different types of texts (critical essays, biographies, excerpts from the work, interviews) and images (pictures of the authors, of their families, their homes, their manuscripts) combined, taking in to account, particularly, their various relationships to the featured work as well as the different people involved in the production of these volumes?
In short, this edition aims to shed light on a section of the modern critical space and of the history of the book from the angle of literary sociability methods and their discursive implementation.
Guidelines submission
Submissions for papers in either French or English, including an abstract of approximately 250 words and a short biographical note, should be sent to David Martens (david.martens[at]arts.kuleuven.be) and Mathilde Labbé (mathilde.labbe[at]gmail.com)
by 15 March 2015.
The editing committee will evaluate the proposals and render its decision by the end of March 2015. Selected contributors will be required to submit their paper 10 June 2015 after which a reading committee will issue their comments. Final versions are to be submitted by 30 September 2015 at the latest. Publication is scheduled for fall 2015.
This issue of the journal forms part of the research project “Factory Literary Heritage” financed by the FWO (The Research Foundation-Flanders–http://www.fwo.be) within the Interuniversity Attraction Pole program Literature and Media Innovations, (http://lmi.arts.kuleuven.be) subsidized by the Belgium Science Policy Office (www.belspo.be).
Subjects
- Language (Main subject)
- Mind and language > Representation > Cultural history
- Periods > Modern > Nineteenth century
- Mind and language > Language > Literature
- Periods > Modern > Twentieth century
- Mind and language > Representation > Heritage
- Periods > Modern > Twenty-first century
- Mind and language > Information > History and sociology of the media
Date(s)
- dimanche, mars 15, 2015
Attached files
Keywords
- patrimoine littéraire, biographie illustrée
Contact(s)
- David Martens
courriel : david [dot] martens [at] kuleuven [dot] be - Mathilde Labbé
courriel : mathilde [dot] labbe [at] univ-nantes [dot] fr
Information source
- Mathilde Labbé
courriel : mathilde [dot] labbe [at] univ-nantes [dot] fr
To cite this announcement
« A collective factory of literary heritage (19th-21st centuries) », Call for papers, Calenda, Published on lundi, mars 02, 2015, https://calenda-formation.labocleo.org/317857

