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Littératures grises et pouvoirs : méthodes et pratiques

Literaturas grises y poderes : métodos y prácticas

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Published on mardi, mars 24, 2015

Summary

Le pouvoir emprunte bien souvent des itinéraires sous-jacents, cachés, inconsistants. En deçà de ses manifestations visibles, en deçà des discours officiels élaborés dans des formes codifiées et institutionnalisées, bien avant qu’elle ne s’énonce ni ne s’annonce en tant que telle, en théorie comme en pratique, toute forme de pouvoir est le résultat de multiples processus d’élaboration. Dans des mesures variables selon les époques et les lieux, ces travaux de l’ombre ont laissé des traces dans les archives d’État ou dans d’autres fonds. Nous aimerions orienter notre réflexion non pas vers la définition théorique d’un pouvoir en tant que tel, visible et identifiable, mais au contraire vers la mise en lumière de la multiplicité de ses expressions indirectes. Cette journée d’études a donc pour objectif d’articuler une réflexion transdisciplinaire sur la production des discours qui conduisent à la mise en récit du pouvoir. L’histoire, la géographie, l’urbanisme, la sociologie, l’anthropologie ou encore la philosophie doivent être associées à une entreprise de réévaluation des possibilités épistémologiques offertes par les « littératures grises ».

El poder a menudo emprende itinerarios subyacentes, escondidos, inconsistentes. Más acá de sus manifestaciones visibles, por debajo de los discursos oficiales, codificados e institucionalizados, mucho antes de que se enuncie o se anuncie como tal, tanto teórica como prácticamente, toda forma de poder es ante todo el resultado de múltiples procesos de elaboración. En medidas variables según las épocas y los lugares, estos trabajos ocultos han dejado huellas en los archivos de Estado o en otros fondos. No queremos orientar nuestra reflexión hacia la definición teórica de un poder en sí, visible e identificable, sino al contrario echar luz sobre sus múltiples expresiones indirectas. Esta jornada de estudios propone articular una reflexión interdisciplinaria sobre la producción de estos discursos que conducen a la escritura del poder. La historia, la geografía, el urbanismo, la sociología, la antropología y la filosofía han de asociarse en este intento de reevaluación de las posibilidades epistemológicas ofrecidas por la « literatura gris ».

Announcement

Argumentaire 

Le pouvoir emprunte bien souvent des itinéraires sous-jacents, cachés, inconsistants. En deçà de ses manifestations visibles, en deçà des discours officiels élaborés dans des formes codifiées et institutionnalisées, bien avant qu’elle ne s’énonce ni ne s’annonce en tant que telle, en théorie comme en pratique, toute forme de pouvoir est le résultat de multiples processus d’élaboration. Dans des mesures variables selon les époques et les lieux, ces travaux de l’ombre ont laissé des traces dans les archives d’État ou dans d’autres fonds. Rapports, comptes rendus de réunion, dossiers d’informations, actes notariés, livres de compte, formulaires, correspondances, billets informels, polyptiques, travaux de fin d’étude, plans, études ou encore projets architecturaux ou urbanistiques en sont autant de témoins. 

Une part de cette « littérature grise » peut être envisagée comme la résultante naturelle de tout outillage bureaucratique et se trouver ainsi directement associée à la production administrative. Elle permet ainsi de mettre au jour les phases préalables aux décisions, de dévoiler les enjeux souterrains et parfois souverains qui préexistent à l’effectivité du pouvoir. On mettra alors en lumière ses empêchements, ses réussites, ses échecs et on n’en comprendra que mieux ses réalisations postérieures. De ce point de vue, ces écrits doivent être entendus comme la forge de la décision politique : un vaste et polymorphe envers du décor. 

Mais la « littérature grise » déborde aussi ces limites en ce qu’elle constitue per se un discours. Un discours du pouvoir, d’une part, mais aussi et surtout un discours sur le pouvoir. En tant qu’ensemble de documents officieux, produits et diffusés à l’intention d’un public restreint, circulant à travers des canaux de diffusion informels et/ou destinés à un usage interne, ces pratiques scripturaires constituent une parole qui révèle le pouvoir en amont de sa propre expression (discours officiels, accords, négociations, etc.) ou de ses mises en œuvre concrètes (législations, réformes, etc.). S’il en est bien ainsi, l’analyse de ce type de documentation doit permettre d’éclairer sous un autre angle les rapports de force, les relations de pouvoir et les stratégies de gouvernement. Par les silences, les allusions, les dissimulations qu’elle comporte, la littérature grise constitue déjà un espace de pouvoir. 

C’est pourquoi nous aimerions orienter notre réflexion non pas vers la définition théorique d’un pouvoir en tant que tel, visible et identifiable, mais au contraire vers la mise en lumière de la multiplicité de ses expressions indirectes. Identifier le pouvoir, cerner ses diverses ramifications, implique de s’interroger sur les non-dits et les non-lieux : écrire le pouvoir, c’est produire des documents qui formalisent des décisions prises en amont, des documents qui ne disent pas directement le pouvoir mais laissent entrevoir sa présence.

Cette journée d’études a pour objectif d’articuler une réflexion transdisciplinaire sur la production de ces discours qui conduisent à la mise en récit du pouvoir. Au plan méthodologique, si ce type de recherches a été investi par les historiens (programme de recherche École française de Rome : « Écritures grises. Les instruments de travail administratifs en Europe méridionale - XIIe – XVIIe siècles »), un élargissement aux autres disciplines des sciences humaines et sociales mérite d’être encouragé. Ainsi, l’histoire, la géographie, l’urbanisme, la sociologie, l’anthropologie ou encore la philosophie doivent être associées à une entreprise de réévaluation des possibilités épistémologiques offertes par les « littératures grises ».  

Axes thématiques

A cette fin, deux axes seront abordés. Le premier a pour vocation de partager réflexions et expériences sur les diverses méthodologies pouvant être utilisées. En creux, c’est la question de la nature de ces documents qui se pose, celle de leur matérialité. Le second volet de la journée tâchera de mettre en rapport cette documentation avec les pratiques de pouvoir. 

Modalités pratiques d'envoi des propositions

Langues utilisées pendant la journée d’études : français et espagnol 

Les propositions ne dépassant pas 3 000 signes (espaces compris) sont à envoyer à litteratures.grises@gmail.com

avant le 17 avril 2015

Merci d’indiquer vos nom, prénom, coordonnées et votre organisme de rattachement, ainsi qu’une liste de 5 mots-clés. 

Le comité organisateur donnera une réponse aux communicant-e-s accepté-e-s à la fin du mois d’avril 2015.

Les personnes dont la proposition a été acceptée devront envoyer un texte de 2 à 3 pages qui servira de support à la préparation des discussions, avant le 5 juin 2015

Pour les communicant-e-s, la Casa de Velázquez prendra en charge les repas et deux nuitées en chambres partagées. Les frais de transport restent à leur charge. 

Comité scientifique et d’organisation

Membres scientifiques de première année à l’École des hautes études hispaniques et ibériques 

  • Sylvain André
  • Julia Conesa Soriano
  • Arnaud Dolidier
  • Lise Fournier

 

Argumento

El poder a menudo emprende itinerarios subyacentes, escondidos, inconsistentes. Más acá de sus manifestaciones visibles, por debajo de los discursos oficiales, codificados e institucionalizados, mucho antes de que se enuncie o se anuncie como tal, tanto teórica como prácticamente, toda forma de poder es ante todo el resultado de múltiples procesos de elaboración. En medidas variables según las épocas y los lugares, estos trabajos ocultos han dejado huellas en los archivos de Estado o en otros fondos. Expedientes, minutas de reuniones, boletines de información, actas notariales, libros de cuenta, formularios, correspondencias, billetes, cabrevaciones, trabajos de fin de estudios, planos, estudios o incluso proyectos arquitecturales o urbanísticos atestiguan de su existencia. 

Parte de esta « literatura gris » (Auger, 1979 ; Farace, Schöpfel, 2010) puede ser, con cierta razón, considerada como resultado natural de todo aparato burocrático y verse directamente asociada a la producción administrativa. Enfocada de este modo, permite revelar las fases previas a las decisiones y desvelar los motivos subterráneos y a veces soberanos que preexisten a la efectividad del poder. Siguiendo este método, se pondrán de relieve sus impedimentos, éxitos o fracasos para comprender mejor sus realizaciones posteriores. Desde este punto de vista, estos escritos deben ser entendidos como la fragua de la decisión política : unos vastos y polimorfos bastidores. 

Pero la « literatura gris » rebasa también esos límites por lo que constituye per se un discurso. Un discurso del poder, por un lado, pero sobre todo un discurso sobre el poder. Al presentarse como un conjunto de documentos oficiosos, producidos y difundidos entre un público restringido, cuya circulación se realiza a través de canales de difusión informales y/o destinados a un uso interno, esas prácticas escritas constituyen un decir que revela el poder de forma previa a su propia expresión (discursos oficiales, acuerdos, negociaciones, etc.) o a sus resultados concretos (legislaciones, reformas, etc.). Siendo así, el análisis de este tipo de documentación debe permitir echar una luz nueva sobre las oposiciones de fuerzas, las relaciones de poder y las estrategias de gobierno. Por los silencios y las disimulaciones que conlleva, la « literatura fugitiva » constituye de antemano un espacio de poder. 

Por estas razones, no queremos orientar nuestra reflexión hacia la definición teórica de un poder en sí, visible e identificable, sino al contrario echar luz sobre sus múltiples expresiones indirectas. Identificar el poder, definir sus diversas ramificaciones, implica interrogar lo implícito : la escritura del poder radica en el acto de producir documentos que formalizan las decisiones tomadas anteriormente, documentos que no hablan directamente del poder sino que dejan vislumbrar su presencia. 

Esta jornada de estudios propone articular una reflexión interdisciplinaria sobre la producción de estos discursos que conducen a la escritura del poder. En cuanto a metodología, si este tipo de investigaciones fue tradicionalmente llevado a cabo por los historiadores (programme de recherche École française de Rome « Écritures grises. Les instruments de travail administratifs en Europe méridionale - XIIe – XVIIe siècles »), quisiéramos ampliar aquí el campo de la reflexión hacia las otras discíplinas de las humanidades y las ciencias sociales. Así, la historia, la geografía, el urbanismo, la sociología, la antropología y la filosofía han de asociarse en este intento de reevaluación de las posibilidades epistemológicas ofrecidas por la « literatura gris ». 

Ejes temáticos

Para ello, las jornadas se organizarán en torno a dos ejes. En primer lugar nos proponemos compartir reflexiones y experiencias entre especialistas sobre las distintas metodologías susceptibles de ser utilizadas. Indirectamente, aparecerán las problemáticas vinculadas a la naturaleza de los documentos y su dimensión material. Luego trataremos de establecer lazos entre esta documentación y las prácticas del poder. 

Modalidades prácticas  

Idiomas utilizados durante la jornada de estudios : francés y español 

Las propuestas no superarán los 3 000 signos (espacios incluídos) y habrán de ser remitidas a : litteratures.grises@gmail.com

antes del 17 de abril 2015 

Gracias por indicar sus apellidos, nombre, dirección postal y correo electrónico, la institución a la que pertenece, así como una lista de 5 palabras claves. 

El comité organizador dará respuesta a los ponentes aceptados a fines del mes de abril 2015.

Las personas cuya propuesta habrá sido aceptada deberán mandar un texto de entre 2 y 3 páginas, las cuales servirán de apoyo para la preparación de los debates, antes del 5 de junio 2015

Para los ponentes, la Casa de Velázquez asumirá los gastos de comida y dos noches en habitaciones dobles. Los gastos de transporte quedan a cargo de los participantes. 

Comité científico y de organización

Miembros científicos de primer año de l’École des hautes études hispaniques et ibériques (EHEHI-Casa de Velázquez) 

  • Sylvain André
  • Julia Conesa Soriano
  • Arnaud Dolidier
  • Lise Fournier

 

Places

  • Casa de Velázquez, Ciudad Universitaria - C/ Paul Guinard, 3
    Madrid, Kingdom of Spain (28040)

Date(s)

  • vendredi, avril 17, 2015

Keywords

  • littératures grises, pouvoirs, méthodes, pratiques, discours

Contact(s)

  • Lise Fournier
    courriel : lise [dot] fournier [at] casadevelazquez [dot] org

Information source

  • Lise Fournier
    courriel : lise [dot] fournier [at] casadevelazquez [dot] org

To cite this announcement

« Littératures grises et pouvoirs : méthodes et pratiques », Call for papers, Calenda, Published on mardi, mars 24, 2015, https://calenda-formation.labocleo.org/322466

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