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La traduction « empêchée », les supercheries et les catastrophes
Translation "prevented", fraud and catastrophe
Publié le mardi 09 juin 2015
Résumé
Les clercs médiévaux ont été les premiers à faire de la traduction une liturgie de la secondarité et une éthique de la subjectivité ; ils ont été également les acteurs d’une sélection intellectuelle et littéraire, qui pour être moins visible, et moins étudiée, n’en constitue pas moins la trace d’une certaine imperméabilité du monde médiéval. À côté de la formidable entreprise de forgerie du présent à travers la réécriture du passé qu’a été la translatio studii, ces admirateurs des auctoritates en ont délaissé plus d’une. Ces absences sont d’autant plus frappantes, que la traduction, l’adaptation, la citation, y compris non créditée et donc pouvant faire transiter dans la culture vernaculaire aussi des seniores théoriquement incompatibles avec l’horizon chrétien, apparaissent comme consubstantielles à l’œuvre du clerc médiéval.
Annonce
Argumentaire
Les clercs médiévaux ont été les premiers à faire de la traduction une liturgie de la secondarité et une éthique de la subjectivité ; ils ont été également les acteurs d’une sélection intellectuelle et littéraire, qui pour être moins visible, et moins étudiée, n’en constitue pas moins la trace d’une certaine imperméabilité du monde médiéval. À côté de la formidable entreprise de forgerie du présent à travers la réécriture du passé qu’a été la translatio studii, ces admirateurs des auctoritates en ont délaissé plus d’une. Ces absences sont d’autant plus frappantes, que la traduction, l’adaptation, la citation, y compris non créditée et donc pouvant faire transiter dans la culture vernaculaire aussi des seniores théoriquement incompatibles avec l’horizon chrétien, apparaissent comme consubstantielles à l’œuvre du clerc médiéval. Parallèlement à ce silence des clercs, il y a des textes qui affichent leur secondarité, en surjouant parfois du rapport à l’auctoritas, selon un modèle rhétorique qui a été appelé « topos du livre source ». Comment interpréter cette incontestable disposition à la falsification propre à des clercs nourris de morale chrétienne ? Autant de questions qui permettront d’analyser au-delà de la surface du texte les stratégies et les mécanismes de cette étonnante altérité textuelle.
Programme
Jeudi 3 septembre
Table 1 : Le livre absent et son simulacre
- 14h30 : C. Galderisi : « Le miroir de la source et les seuils de la traduction »
- 14h50 : J.-J. Vincensini : « Effets thématiques et linguistiques de la nostalgie littéraire : les traductions du Moyen Âge flamboyant face à l’invention de sources »
15h10 : Discussion
15h40 : Pause
Table 2 : Supercheries et sources empêchées ou cachées
- 16h : A. M. Babbi : « La source cachée du Roman d’Eneas »
- 16h20 : F. Laurent : « Construire la vérité du texte sur des sources orales ? Le cas inédit de la Vie de saint Thomas Becket de Guernes de Pont-Sainte-Maxence »
16h40 : Discussion
17h10 : Pause
Table 2 : Suite
- 17h30 : O. Delsaux : « Traduction empêchée, contrainte ou détournée : les paradoxes du poète, traducteur et humaniste Laurent de Premierfait »
- 16h50 : J.-M. Fritz : « Falsification suprême ? Lettres ou livres écrits par le Christ (légende d’Abgar, petit livret du Graal, lettre tombée du ciel …) »
18h10 : Discussion
Vendredi 4 septembre
Table 3 : La source entre mirage et recherche
- 10h : V. Agrigoroaei : « Comment trouver une traduction perdue. Les textes ‘vaudois’ du xiie siècle »
- 10h20 : G. Borriero : « Sources et auteurs dans la matière d'Alexandre »
- 10h40 : D. O’Sullivan : « Emprunts, glissements et effacements lyriques dans les traductions françaises du Ludus super Anticlaudianum d’Adam de la Bassée »
11h : Discussion
11h20 : Pause
11h45 : M. Zink : « Conclusions »
Participeront à cette journée d’étude une dizaine de spécialistes selon le modèle de la journée sur la traduction intralinguale organisée le 4 et 5 septembre 2014.
CESCM – CESR
Organisé par Claudio Galderisi et Jean-Jacques Vincensini
- Vladimir Agrigoroaei (Post-doc, Univ. de Vérone-CESCM),
- Anna Maria Babbi (Professeur, Univ. de Vérone),
- Giovanni Borriero (Maître de conférences, Université de Padoue),
- Olivier Delsaux (Post-doc FNRS, Louvain),
- Jean-Marie Fritz (Professeur, Université de Dijon),
- Claudio Galderisi (Professeur, Univ. Poitiers-CESCM),
- Pierre-Marie Joris (Maître de conférences, Univ. Poitiers-CESCM),
- Françoise Laurent, (Professseur, Université de Clermont-Ferrand)
- Daniel O’Sullivan, (Professor, University of Mississipi)
- Cinzia Pignatelli (Maître de conférences, Univ. de Poitiers-CESCM),
- Jean-Jacques Vincensini (Professeur, Univ. de Tours-CESR),
- Michel Zink (Professeur au Collège de France ; secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres).
Catégories
- Histoire (Catégorie principale)
- Esprit et Langage > Langage > Linguistique
- Périodes > Moyen Âge
- Esprit et Langage > Langage > Littératures
- Esprit et Langage > Information > Histoire et sociologie du livre
- Esprit et Langage > Langage
Lieux
- Salle Crozet, CESCM - 24 rue de la Chaîne
Poitiers, France (86)
Dates
- jeudi 03 septembre 2015
- vendredi 04 septembre 2015
Fichiers attachés
Mots-clés
- traduction littéraire, supercherie littéraire
Contacts
- Claudio Galderisi
courriel : claudiogalderisi [at] aol [dot] com
Source de l'information
- Vanessa Ernst-Maillet
courriel : vanessa [dot] ernst [dot] maillet [at] univ-poitiers [dot] fr
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« La traduction « empêchée », les supercheries et les catastrophes », Journée d'étude, Calenda, Publié le mardi 09 juin 2015, https://calenda-formation.labocleo.org/330763