La revue Chantiers, revue des sciences humaines et sociales de l'université d'État d'Haïti lance un appel à contribution portant sur les ONG en Haïti. Ce prochain numéro essayera de saisir les contours du phénomène, tant du point de vue ontologique, dialectique qu'historique. Il sera aussi question de voir son impact sur la société haïtienne dans sa globalité.

Argumentaire

La revue Chantiers, Revue des Sciences humaines et sociales de l'Université d'état d'Haïti lance un appel à contribution portant sur les ONG en Haïti. Ce prochain numéro essayera de saisir les contours du phénomène, tant du point de vue ontologique, dialectique qu'historique. Il sera aussi question de voir son impact sur la société haïtienne dans sa globalité.

Dans les moments de crise plus spécifiquement, les ONG jouent un rôle important dans les pays « en voie de développement », en particulier, ici en Haïti, depuis le séisme du 12 janvier 2010. Cette date marque un tournant décisif dans l'implantation des ONG dans le pays au point qu’Haïti est rebaptisé désormais la république des ONG. En effet, Les faiblesses institutionnelles, les manques sous toutes les formes les rendent plus puissants. Certains pensent qu'ils finiront par contrôler tout le pays.

Quelques étapes pour comprendre les différentes thèses sur la question des ONG en Haïti :

Après 1986, et plus spécifiquement après 1991, moult travaux ont été produits sur les ONG (Mathurin et al, Suzy Castor, HAVA et AQOCI). En général, ces travaux reposaient sur l’hypothèse que les ONG peuvent jouer un rôle important dans la construction de la démocratie.

Quelques années après, l'espoir s'effrite à l’épreuve des faits. Des critiques fusent alors de toutes parts. Dans l’opinion, beaucoup d'haïtiens désapprouvent la façon dont les ONG fonctionnent dans le pays. On en vient à parler de classe ONG, laquelle jouit vraisemblablement de nombre de privilèges. Après le retour de Jean-Bertrand Aristide en 1994, beaucoup d'ONG ont fait leur apparition dans le pays. Pour Sauveur Pierre Etienne, il s'agit d'une invasion. Après l'exil d'Aristide en 2004, la crise sociale aggravée de quatre cyclones en 2008, en rafale, a définitivement fait sauter les verrous. A ce moment-là, Jn Anil Louis-Juste élargit le débat dans un texte intitulé ONG: Ki Gouvènman Ou Yè? Selon l’auteur, les ONG affaiblissent l’Etat. Qui pis est, elles se comportent en impérialistes promoteurs du modèle capitaliste qu’elles passent en contrebande dans la population.

Avec la catastrophe de 2010, l’intervention anarchique des ONG a fini par convaincre les plus avisés de la nécessité de mieux comprendre ces institutions privées, de mieux coordonner leurs actions, et même de les mettre sous coupe réglée. Le cadre juridique de 1989, parle d'ONG de développement tandis que la majorité des ONG en Haïti fonctionnent sous le label d'aide humanitaire. Ce décalage soulève un certain nombre d'interrogations et montre la nécessité de repenser le cadre légal dans lequel évoluent ces organisations en Haïti. Ce cadre était d'ailleurs l'un des enjeux du premier forum national sur les ONG organisé en octobre 2013 par l'Unité de coordination des activités des ONG (UCAONG).

Quels pourraient être les repères théoriques, conceptuels et idéologiques pour mieux appréhender la situation actuelle ? Les modèles à l’honneur restent-ils pertinents ? Au prix de quelles transformations théoriques parviendra-t-on à mieux saisir la réalité actuelle? Quels nouveaux paradigmes faudra-t-il élaborer précisément ? Il y a lieu entre temps d’observer que, cinq années après l'une des plus graves catastrophes qu'ait connu Haïti, catastrophe ayant engendrée un effort humanitaire sans précédent, nous constatons aujourd'hui un reflux de cette invasion. Les ONG commencent en effet à connaître en Haïti un déclin proche de ce qu’on peut observer à travers l'histoire récente d’autres PMA.

Modalités de soumission

La revue Chantiers est ouverte aux contributions qui traitent de ces problématiques. Nous privilégions des articles basés sur des études de cas, des recherches de terrain, des recherches historiques, et enfin, des textes théoriques, critiques et philosophiques. Les contributions peuvent être en français, créole, anglais ou espagnol. Elles doivent faire entre 15 et 25 pages, interlignes 1,5, en Times, caractères 12.

Les intéressés sont priés de soumettre un résumé de 200 mots

au plus tard le 30 août 2015

au comité de rédaction de la revue. En cas d’avis favorable, l’article définitif doit être livré au plus tard le 30 octobre 2015 pour validation définitive du Comité Scientifique.

Les résumés et le texte intégral des articles doivent être envoyés à l’adresse suivante : revue.chantiers@ueh.edu.ht

Coordinateur

• Mark Schuller

Associate professor/Professeur associé

Anthropology and Center for NGO leadership and development

Northern Illinois University

Faculté d'ethnologie, Université d'Etat d'Haïti

Argument

In a special edition of Chantiers (UEH’s Social Science and Human Sciences journal), we are looking to understand all aspects of NGOs in Haiti. More and more, certainly during moments of “crisis”, NGOs play important roles in “developing” countries, certainly in Haiti, and certainly after January 12 they play a central role. Haiti was renamed “the Republic of NGOs.” As we all know, January 12^th marks an important chapter in Haiti’s history, with the implantation of “humanitarian” NGOs. Institutional weakness and lack of functioning systems made them more powerful. They almost control the entire country.

Different stages to understand a range of theories on NGOs in Haiti

After 1986, and certainly after 1991, many texts have been written on NGOs (such as Mathurin et al, Suzy Castor, HAVA, ak AQOCI) expressing a hope in this structure for their democratization roles.

But after a few years, this hope was crushed. Many Haitians criticize the way they act in the country. Some have discussed an “NGO class” that enjoys many privileges. After the return of President Aristide in 1994, many NGOs came, what Sauveur Pierre Etienne called an “invasion.” After Aristide’s second forced departure in 2004, the interim period saw another wave of NGOs, becoming more forceful after Hurricane Jeanne in 2004, the kriz lavi chè a and a battery of four hurricanes in 2008 forced the doors wide open. In this period, Janil Lwijis’ text, ONG: Ki Gouvènman Ou Yè?appeared to push the debate further: NGOs have an imperialist character. They weaken the Haitian state while they implant capitalism in local communities.

January 12 clearly showed the urgent necessity to better understand, coordinate, and regulate these private institutions. The 1989 decree recognized NGOs that say they work in “development” while most of NGO activities of that period were “humanitarian” aid. This showed the necessity to rethink the legal framework, one of the main stakes in the « Premyè Fowòm Nasyonal sou ONG » that UCAONG organized in October 2013.

What framework or theory best explains today’s situation?

Are these models useful to understand the current situation? What changes to the main theoretical currents would be necessary to better grasp today’s realities? Or should we begin thinking about a new series of conceptualizing NGOs? Or, is this current moment, five years after one of the worst tragedies that brought about one of the biggest humanitarian efforts, wherein this invasion appears to be ending, where INGOs are starting to leave, not too different from previous moments in the country’s history?

Submission guidelines

We are looking for articles that push the envelope on these problems. We are looking for case studies, field-based studies, historical studies, and theoretical/dialectical/philosophical articles. The articles can be written in French, Creole, English, or Spanish. Articles must be between 15-25 pages.

If you are interested, please send a proposal, explanation, or other elements, ideally sending a 200-word abstract 

by August 30. 

Please send them via email: revue.chantiers@ueh.edu.ht or jamesr.saintcyr@gmail.com

If the editorial board accepts your proposal, you must submit your full article by October 30.

Coordinator

• Mark Schuller

Associate professor/Professeur associé

Anthropology and Center for NGO leadership and development

Northern Illinois University

Faculté d'ethnologie, Université d'Etat d'Haïti

Pwezantasyon 

Nan yon edisyon espesyal revi Chantiers, nap cheche konprann zafè ONG a an Ayiti nan tout dimansyon li ke se ontolojik, dyalektik oubyen istorik.

Enpòtans ONG yo ogmante nan ti peyi yo sitou nan moman kriz. Nan ka pa nou an Ayiti, depi 12 janvye 2010, yap jwe yon wòl santral. Jan nou tout konnen li, dat sa a make yon etap enpòtan nan enplantasyon yo pou koze imanitè nan peyi a. Ayiti menm vin rebatize Repiblik ONG. Feblès enstitisyon yo ak tout lòt fòm mank yo fè yo vinn prn plis jarèt. Gen moun ki panse peyi a ap vin rele yo chè mèt, chè mètrès.

Kèk etap pou n konprann divès tèz nan zafè ONG an Ayiti

Apre 1986, epi sitou apre lane 1991, te gen yon bann travay rechèch ki te pibliye sou ONG yo (tankou Mathurin et al, Suzy Castor, HAVA, ak AQOCI). Travay sa yo te chita sou ipotèz ke ONG yo ka jwe yon wòl enpòtan nan zafè demokrasi an Ayiti. 

Men kèk lane apre, bagay yo pat parèt senp ankò. Anpil Ayisyen kritike fason ONG yo ap aji nan peyi a. Kèk moun menm koumanse pale de yon klas ONG ki jwi anpil privilèj. Apre retou Prezidan Aristid nan lane 1994, yon latriye ONG tabli yo nan peyi a. Pou Sauveur Pierre Étienne, yo anvayi nou. Apre dezyèm depa fòse Aristid la, an 2004, peryòd enterimè a ouvri vàn pou yon lòt vag ONG, ki vinn pi rèd aprè siklòn Jàn nan, nan menm ane a. Kriz lavi chè a ak yon rafal 4 siklòn nan lane 2008 ouvè tout pòt yo nèt. Nan moman sa a, atik Jn Anil Louis-Juste la, « ONG : Ki Gouvènman Ou Ye ? » mennen deba pi lwen : pou li, ONG yo genyen yon konpòtman enperyalis ; yo ap afebli leta Ayisyen an pandan yap enplante sistèm kapitalis la nan mitan popilasyon an.

12 janvye te montre aklè nesesite pou nou pi byen konprann, kowòdone, epi mete kontwòl sou enstitisyon prive sa yo ki antre, soti jan yo vle, epi fè sa yo vle. Kad legal 1989 la vize ONG ki swadizan ap travay nan zafè devlopman tandiske pifò aksyon enstitisyon sa yo poze konsène èd imanitè. Sa montre nesesite poun repanse kad legal la, ki te youn nan pi gwo anje pou yon « Premyè Fowòm Nasyonal sou ONG » ke UCAONG te òganize an Oktòb 2013.

Ki kad oubyen ki tèz ki ka plis esplike sitiyasyon jounen jodi a ? Eske modèl sa yo itil pou konprann sitiyasyon aktyèl la ? Ki modifikasyon nan gran liy teyoriksa yo kap nesesè pou nou byen sezi reyalite ki poze jounen jodi a ? Oubyen èske nou ta dwe derape avèk yon nouvo seri konsepsyon ONG yo ? Oubyen èske moman aktyèl la (senk lane aprè youn nan pi grav katastwòf ki mennen youn nan pi gwo jefò imanitè), kote envazyon ONG yo sa ta sanble kòmanse fini, kote ONG entènasyonal yo kòmanse ap degrengole, sitiyasyon an pa twò diferan de sa kap pase nan istwa resan ti peyi yo an jeneral ?

Pou nimewo espesyal sa a, nap chèche atik ki poze pwoblèm sa yo. Nou ap chèche atik ki baze sou etid ka, rechèch sou teren, rechèch istorik, epi atik teyorik, kritik oubyen filozofik. Atik yo gendwa ekri ni an franse, an kreyòl, an angle ou an panyòl. Yo dwe fè ant 15 paj pi piti ak 25 paj pi plis, entèliy 1.5, Times New Roman 12.

Kondisyon yo pou présenter 

Si ou enterese, voye yon pwopozisyon, yon esplikasyon, oubyen tout lot eleman ki di saw konte montre nan atik ou a. Li ta bon pou ou voye yon rezime ki fè 200 mo pi plis nan dat 30 dawout pou pita.

Si rezime ou la pase, ou dwe voye atik ou

a 30 Oktòb pou pita

pou komite syantifik la ka fè travay li.

Tanpri, nan tout etap yo, voye teks nou yo sou imel : revue.chantiers@ueh.edu.ht

Coordinator

• Mark Schuller

Associate professor/Professeur associé

Anthropology and Center for NGO leadership and development

Northern Illinois University

Faculté d'ethnologie, Université d'Etat d'Haïti