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Centrafrique / Afrique centrale : ressources et conflits armés

Central Africa: ressources and armed conflicts

Revue « Cahiers d’Outre-Mer »

Cahiers d’Outre-Mer journal

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Publié le mardi 27 octobre 2015

Résumé

Ce numéro des Cahiers d’Outre-Mer interroge les impacts réciproques entre les ressources et les conflits armés en Centrafrique d’un point de vue politique. Ni les ressources, ni leur plus ou moins grande disponibilité ne constituent à elles seules des conditions suffisantes pour expliquer le déclenchement ou la prolongation des conflits. En tant qu’enjeux de relations de pouvoirs, les ressources, matières physiques mises en valeur par des acteurs, constituent une dimension des conflits armés, des antagonismes entre groupes sociaux utilisant des armes pour tenter de prévaloir les uns sur les autres. Ce numéro vise à identifier les impacts réciproques entre conflits et ressources en Centrafrique selon trois pistes de réflexion possibles : les ressources et la trajectoire des organisations politiques ; Les usages des ressources et les conflits ; Les recompositions des ressources dans les conflits.

This issue of Cahiers d’Outre-Mer will explore the mutual impacts of resources and armed conflicts in CAR from a political point of view.  Neither the resources nor their greater or lesser availability constitute, by itself, a sufficient condition to explain the outbreak or continuation of conflicts. Resources, because they impact the balance of powers, are an aspect of armed conflicts, which can be defined as antagonisms between social groups using weapons to prevail over each other. This issue aims at identifying mutual impacts of conflicts and resources in CAR with three possible lines of inquiry: Resources and trajectories of political organizations ; Uses of resources and conflict ; Reconfigurations of resources within conflicts.

Annonce

Argumentaire

Depuis les années 1990, la pénurie ou l’abondance des ressources est régulièrement présentée comme le principal motif des conflits à travers le monde. Les crises environnementales, les retombées du changement climatique et l’accroissement démographique alimentent les théories néo-malthusiennes interprétant les conflits comme la conséquence du trop-plein d’hommes et de la pénurie des ressources. Pour d’autres auteurs, dans la lignée de la théorie de la « malédiction des ressources naturelles », c’est l’abondance des ressources, combinée à la cupidité généralisée des groupes armés, qui favorise l’apparition et la longue durée des conflits.

Ce numéro des Cahiers d’Outre-Mer interroge les impacts réciproques entre les ressources et les conflits armés en Centrafrique d’un point de vue politique. Ni les ressources, ni leur plus ou moins grande disponibilité ne constituent à elles seules des conditions suffisantes pour expliquer le déclenchement ou la prolongation des conflits. En tant qu’enjeux de relations de pouvoirs, les ressources, matières physiques mises en valeur par des acteurs, constituent une dimension des conflits armés, des antagonismes entre groupes sociaux utilisant des armes pour tenter de prévaloir les uns sur les autres.

Le terme de ressources doit être considéré au sens large, renvoyant à des matières naturelles mises en valeur par les hommes (terre, bois, agriculture, élevage, eau, minerai, hydrocarbure), aux biens publics et privés, aux capitaux internationaux (investissement, aides au développement et humanitaire), voire aux personnes elles-mêmes (comme force de travail, objet marital, etc.) ou à des dimensions symboliques (patrimoine, protection de la nature, etc.). Les auteurs peuvent aborder différentes formes de violences plus ou moins périphériques aux conflits (banditisme, razzias, etc.) et étendre leur analyse à l’avant et l’après-conflit. Si l’espace central d’étude est la Centrafrique, les analyses multi-scalaires et les contributions sur des dynamiques locales, régionales ou macro-régionales sont les bienvenues.

Ce numéro vise à identifier les impacts réciproques entre conflits et ressources en Centrafrique selon trois pistes de réflexion possibles :

Les ressources et la trajectoire des organisations politiques

L’extorsion des ressources par les groupes armés est-elle la conséquence de la faiblesse des organisations politiques (insuffisance de protection de la population, violence comme moyen de prélèvement en l’absence d’appareil de coercition) ? Ou bien l’extorsion par la violence est-elle un mode de gouvernement, à analyser en continuité du détournement des rentes, notamment étatiques, à des fins d’enrichissements personnels et clientélistes ? Des contributions pourront notamment se pencher sur l’impact des conflits sur la gestion des ressources dans les organisations politiques de divers niveaux (État, organisation de producteurs, groupe armé, pouvoir dit coutumier, etc.).

Les usages des ressources et les conflits

Comment les conflits pour le contrôle et les usages des ressources du sol et du sous-sol, courants en période de paix et souvent locaux, s’articulent-ils avec des antagonismes armés de plus grande ampleur entre rébellions et pouvoir central ? En quoi les ressources dites pour la paix (aides humanitaire et « post-conflit », DDR, etc.) servent-elles à résoudre les conflits ou alimentent-elles inversement la prolongation des antagonismes armés ? En quoi la répartition des ressources (concentrée/diffuse), leur nature ancrée/mobile et leurs usages influencent-ils la nature des groupes armés et la forme géographique des violences ?

Les recompositions des ressources dans les conflit

Quelles sont les recompositions engendrées par les conflits sur les espaces de production, transformation, circulation, conservation, consommation des ressources ? Comment les acteurs s’adaptent-ils à ces recompositions dans leurs pratiques ? En quoi ces recompositions influencent-elles les appropriations, les délimitations et les représentations des espaces politiques ?

Conditions de soumission

Ne pas dépasser 45 000 signes tout compris

L’article inclut votre nom, votre institution de rattachement, vos adresses postale et électronique

Format de l’objet du courriel : COM, date (mois+jour), votre nom (en majuscule), le titre de l’article

Envoyé en .doc ou .docx

Toutes les propositions sont soumises en pièce-jointe d’un courriel envoyé à : 

cahiers.outremer.centrafrique@gmail.com (Emmanuel Chauvin, Benoît Lallau, Géraud Magrin)

Date limite de soumission : 15 décembre2015

Responsables scientifiques du numéro

  • Emmanuel Chauvin, géographe (Docteur, ATER), Université d’Orléans, UMR PRODIG
  • Benoît Lallau, économiste (Maître de conférences HDR), Université de Lille 1, UMR CLERSE
  • Géraud Magrin, géographe (Professeur des Universités), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR PRODIG

Argument

Since the 1990s, scarcity or abundance of resources is often shown as the main cause of conflicts around the world. Environmental crises, climate change fallouts and population growth are fueling neo-Malthusian theories, which interpret conflicts as the result of an overflow of people combined with scarce resources. According to other authors, along the lines of the "resource curse" theory, it is rather the rife resources, combined with armed groups’ widespread greed that fosters the emergence and long duration of conflicts.

This issue of Cahiers d’Outre-Mer will explore the mutual impacts of resources and armed conflicts in CAR from a political point of view.  Neither the resources nor their greater or lesser availability constitute, by itself, a sufficient condition to explain the outbreak or continuation of conflicts. Resources, because they impact the balance of powers, are an aspect of armed conflicts, which can be defined as antagonisms between social groups using weapons to prevail over each other.

The word "resources" should be considered in a broad sense, referring to both natural materials used by humans (land, wood, agriculture, livestock, water, ore, oil), public and private properties, international capitals (investment, development aid and humanitarian assistance),  even people themselves (as a labor force, marital subjects, etc.) and the underlying symbolic dimensions (heritage, wildlife conservation etc.). Authors can address various types of violence, more or less linked to conflicts (banditry, raids, etc.), and can extend their analysis with before and after-conflict approaches. If the study focuses first and foremost on the Central African Republic, multi-scale analysis and contributions on local, regional and macro-regional dynamics are welcome.

This issue aims at identifying mutual impacts of conflicts and resources in CAR with three possible lines of inquiry:

Resources and trajectories of political organizations. 

Is the extortion of resources led by armed groups the consequence of political organizations’ weakness (lack of protection, violence as a way to levy taxes without a formal coercive system)? Or is violent extortion a form of government, that must be analyzed as a continuation of the state rents’ misappropriation for personal enrichment and cronyism? Contributions may include studies of the conflict’s impacts on resource management in political organizations, at various levels (State, local organization, armed group, ‘traditional’ powers, etc.).

Uses of resources and conflict. 

How conflicts to control and use soil and subsoil resources (the latest being widespread at the local level when in peace), are connected with armed antagonisms between larger-scale rebellions and central government?  Are the so-called "peace resources" (humanitarian and post-conflict assistances, DDR, etc.) used to resolve conflicts or do they fuel, in return, their extension? How resource distribution (centralized/diffused), their anchored or mobile nature and their uses influence the nature of armed groups and spatial form of violence?

Reconfigurations of resources within conflicts. 

What reconfigurations are caused by conflicts in areas of production, processing, circulation, conservation, resources consumption? How do actors adapt to these?  To what extent these reconfigurations influence appropriations, boundaries and representations of political spaces?

Submission guidelines

ŸDeadline for submission: December 15, 2015

ŸDo not exceed 10,000 words, including footnotes and references.

ŸYour submission must include: your name, institution, postal address, email

ŸEmail subject format: COM, date (month+day), your last name (in caps), title of your essay

ŸSend as .doc or .docx

ŸAll manuscripts should be submitted via email attachment to: 

cahiers.outremer.centrafrique@gmail.com (Emmanuel Chauvin, Benoît Lallau, Géraud Magrin)

Editors

  • Emmanuel Chauvin, Geographer (Docteur, ATER), Université d’Orléans, UMR PRODIG
  • Benoît Lallau, Economist (Maître de conférences HDR), Université de Lille 1, UMR CLERSE
  • Géraud Magrin, Geographer (Professeur des Universités), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR PRODIG

Dates

  • mardi 15 décembre 2015

Mots-clés

  • Centrafrique, ressource, conflit, géographie politique

Contacts

  • Christine Cazenave
    courriel : c [dot] cazenave [at] sciencespobordeaux [dot] fr
  • Emmanuel Chauvin
    courriel : chauvinemmanuel [at] yahoo [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Christine Cazenave
    courriel : c [dot] cazenave [at] sciencespobordeaux [dot] fr

Licence

Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Centrafrique / Afrique centrale : ressources et conflits armés », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 27 octobre 2015, https://calenda-formation.labocleo.org/340825

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