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Researching in the present: methodologies of research in contemporary literature

Chercher au présent. Méthodologies de la recherche en littératures contemporaines

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Published on lundi, juin 13, 2016

Summary

La littérature contemporaine est, depuis plusieurs dizaines d’années, un véritable champ d’étude instauré en tant que tel à l’université, avec ses grands noms, ses espaces d’enseignement et de recherche dédiés, ses effets de mode, aussi. Néanmoins ce que l’on nomme aujourd’hui le champ contemporain occupe bien une place particulière au sein des études littéraires, traditionnellement vouées à l’interprétation ou la réinterprétation d’œuvres que le temps a éloignées de nous, et animées, à cet égard, par une dynamique plus souvent archéologique que prospective.

Over the past decades, contemporary literature has become a real object of study in post-secondary education as shows the establishment of big names, trends as well as courses and research projects dedicated to it. Nevertheless, contemporary literature has a unique status among literary studies, which often endeavours to interpret or re-interpret works that are remote in time, making the field more akin to archaeology than prospection.

Announcement

Argumentaire

La littérature contemporaine est, depuis plusieurs dizaines d’années, un véritable champ d’étude instauré en tant que tel à l’université, avec ses grands noms, ses espaces d’enseignement et de recherche dédiés, ses effets de mode, aussi. Néanmoins ce que l’on nomme aujourd’hui le champ contemporain occupe bien une place particulière au sein des études littéraires, traditionnellement vouées à l’interprétation ou la réinterprétation d’œuvres que le temps a éloignées de nous, et animées, à cet égard, par une dynamique plus souvent archéologique que prospective. Or, l’étude des littératures contemporaines paraît contester l’idée selon laquelle l’appréhension pleine des enjeux qui entourent une œuvre littéraire reposerait sur une distance dont le temps est le premier garant. C’est parce qu’il est privé de cette distance, présentée souvent comme la condition de possibilité de l’étude des textes littéraires, que le chercheur en littérature contemporaine doit s’attacher à penser des méthodes de lecture et d’analyses nouvelles, adaptées à un matériau littéraire vivant dont les formes sont parfois inédites. Comment se construisent et se légitiment ces méthodes ?

Peut-être est-il temps pour de jeunes chercheurs en littératures contemporaines – francophones ou étrangères – de s’interroger sur le champ des études contemporaines, en se confrontant aux questions spécifiques qui le traversent. Celle-ci sont liées, notamment, à la contemporanéité du chercheur et de son objet, qui ne se laisse pas décrire du seul point de vue de leur coexistence à un moment de l’histoire. En effet, le chercheur et l’auteur partagent un temps mais aussi un espace, et chacun à sa manière tente de démêler par sa pratique le « brouhaha »[3] qui caractérise peut-être le monde contemporain. Cette proximité singulière favorise les échanges d’une pensée à l’autre, d’une pratique à l’autre, voire d’un rôle à l’autre. Que se passe-t-il dès lors que le chercheur s’immisce dans la création, dès lors que « le corpus » s’émancipe en fournissant son propre discours critique ? Que se passe-t-il lorsque chercheur et écrivain dialoguent en frères au point de sembler tout prêts, parfois, à échanger leur place ? Ces questions incitent les chercheurs à retravailler leurs outils méthodologiques, de manière à réfléchir à leur distance vis-à-vis de leur corpus de travail. Elles incitent également à penser les conséquences de la réversibilité entre geste d’écriture et geste critique, entre métier d’écrivain et métier d’enseignant ou de chercheur, entre ce qui est document et ce qui est objet littéraire. Souvent présentée comme une chance supplémentaire offerte au chercheur en littérature contemporaine, qu’en est-il vraiment du dialogue possible avec un auteur et son œuvre en cours ? De quel ordre est cette chance, qu’offre-t-elle, concrètement, au critique, au lecteur, à l’écrivain lui-même ? N’existe-t-il pas, au contraire, un risque de promiscuité, de répétition complaisante ? Comment les écrivains-chercheurs, les chercheurs-écrivains, se disputent-ils cet espace qui, parfois, rend difficile de les distinguer ?

Toutes ces questions se posent aux chercheurs, et notamment aux jeunes chercheurs qui, au sortir de parcours d’études souvent classiques, sont confrontés d’emblée à la nécessité de réinventer leurs outils ; cette journée d’étude entend donc leur donner la parole. Parmi les pistes qui pourront être abordées, nous privilégierons, sans exclusive :

Les méthodes d’aujourd’hui

Il semble que la présence de l’écrivain, dont on dit souvent la centralité perdue dans la société actuelle, se soit au contraire démultipliée : le monde contemporain offre au chercheur une diversité de sources et de ressources sans précédent pour traiter de son objet d’étude (conférences, rencontres, festivals, interviews à la radio, à la télévision ou sur internet…). À cette profusion nouvelle s’ajoute la spécificité de la recherche en littérature contemporaine qui confronte le chercheur à des auteurs vivants. Le critique est ainsi amené à élaborer de nouveaux protocoles d’étude auquel l’écrivain peut participer activement, que l’on songe aux entretiens ou aux enquêtes sociologiques, à l’image des travaux de Bernard Lahire ayant permis de cartographier « la double vie des écrivains » contemporains grâce à un questionnaire auquel plus de 500 auteurs ont répondu.

C’est toute la boîte à outils critique que nous sommes invités à repenser et à renouveler : l’étude du contemporain offre en effet de nouvelles opportunités méthodologiques, mais présente aussi des impossibilités ou des obstacles (la question des archives et des correspondances privées) et des risques (comment traiter la présence des écrivains sur les réseaux sociaux ? Facebook peut-il être une source ?).

Des politiques d’édition renouvelées aux œuvres purement numériques en passant par l’écriture collaborative, la littérature contemporaine propose également des formes nouvelles et des pratiques inédites : comment la recherche appréhende-t-elle les mutations de son objet ? Les outils critiques et méthodologiques de la recherche en littérature sont-ils transposables d’un siècle à un autre ? D’un pays à un autre ? Comment l’héritage critique et littéraire passé éclaire-t-il l’œuvre contemporaine, et, à l’inverse, quelle modernité ces nouveaux outils de lecture permettent-ils de trouver dans les textes de la littérature plus ancienne ?

Interpréter l’inachevé

Le chercheur en littérature contemporaine semble confronté à trois sortes d’inachèvement.

L’inachèvement de l’œuvre d’abord, la spécificité de son travail étant l’étude d’auteurs vivants dont l’œuvre est encore « en construction », quand elle n’est pas embryonnaire. Ce statut mouvant est-il à l’origine d’apories, d’entraves au travail de recherche, ou au contraire source d’innovations scientifiques ou de réserves bienvenues dans le processus d’interprétation ?

À cet inachèvement de l’œuvre s’ajoute celui de la littérature contemporaine dont il faut réinterroger constamment les bornes, les rythmes, mettre à jour les enjeux, les tendances et leur renouvèlement. Peut-on synthétiser le contemporain ? Comment périodiser la littérature contemporaine ?

C’est encore l’inachèvement de l’époque à laquelle est confronté le chercheur qui œuvre avec l’écrivain à dissiper le brouillard du contemporain, l’un par ses œuvres et l’autre par leur lecture critique. Quel rôle et quelle responsabilité portent-ils tous deux dans la lisibilité du présent ?

Le dialogue des vivants

Depuis le Nouveau Roman au moins, les écrivains occupent une place croissante à l’université, à travers des rencontres, des débats, des résidences ou encore des activités d’enseignement, à l’image du master de création littéraire mis en place récemment à Paris 8. Près de cinquante ans après la mort de l’auteur, ce dernier semble aujourd’hui plus vivant que jamais, relançant de façon originale et concrète, par sa présence lors des colloques qui lui sont consacrés notamment, la question de l’interprétation des œuvres et de ses garants. À l’inverse, le chercheur en littérature contemporaine sort de plus en plus des murs de la faculté pour intervenir dans les médias ou dialoguer avec l’auteur lors de festivals ou de rencontres plus facilement accessibles au grand public. Quels sont ces nouveaux modes de présence et d’intervention du critique dans la sphère publique ? La porosité entre chercheur et journaliste est-elle amenée à s’étendre ?  

Outre les formes que prend ce dialogue des vivants, nous souhaitons aussi nous interroger sur ses conséquences : que permet le dialogue direct entre un écrivain contemporain et un chercheur qui se pencherait sur son œuvre ? Quelle influence la recherche peut avoir sur la légitimité, la forme ou même les orientations de l’œuvre d’un écrivain toujours vivant ? À l’inverse, comment un écrivain peut-il intervenir, de son vivant, dans la réception critique de son œuvre ?

Légitimations

Pour exister, la recherche en littérature contemporaine a dû contrer l’attaque qu’on lui faisait d’un manque de recul temporel et même la renverser : en opportunité épistémologique et en « nécessité pratique »[4]. Opportunité épistémologique d’abord car, comme l’explique Laurent Demanze, « [é]tudier la littérature contemporaine à l’Université amènerait en quelque sorte à inverser la réflexion esthétique en suspendant la “présomption de valeur” pour au contraire mettre à l’épreuve la valeur d’un texte par les possibles herméneutiques qu’il libère : non plus la valeur consacrée d’un texte comme caution légitimante des lectures, mais la force des lectures pour faire émerger la valeur. »[5] Le chercheur en littérature contemporaine est ainsi confronté à la question délicate de la constitution déjà en marche d’une histoire littéraire de son temps. Comment évalue-t-il, en effet, la valeur ou la légitimité des œuvres ou auteurs qu’il choisit d’étudier ? Y-a-t-il d’ores et déjà des « classiques » contemporains, et si oui quel rôle joue la recherche actuelle dans la perpétuation ou au contraire la contestation de cette logique patrimoniale ?

« Nécessité pratique », ensuite, pour reprendre une expression de Dominique Viart qui défendait dans un texte de 2000 la nécessité de la recherche en littérature contemporaine en pointant du doigt la défaillance des autres instances de légitimation et notamment de la presse. Il en va ainsi d’une responsabilité du chercheur en littérature contemporaine : évaluer les œuvres quand les autres organes d’évaluation font défaut, les diffuser et les faire connaître auprès des étudiants et du grand public, et par là même contribuer à leur légitimation. Comment cet engagement, voire ce militantisme du chercheur en littérature contemporaine peut-il se combiner avec la nécessaire distance critique vis-à-vis des œuvres qu’il commente ? D’autre part, existe-t-il des risques de connivence entre le chercheur et l’écrivain, pouvant être amenés à fréquenter les mêmes cercles ou à entretenir des relations d’amitié – voire d’inimitié –, qui altèreraient la neutralité critique et l’équité des processus de légitimation ? Peut-on aller jusqu’à parler de conflits d’intérêt littéraires ?

Suggestions bibliographiques

ANDRÉ, Marie-Odile. Barraband, Mathilde. Du « contemporain » à l’université. Usages, configurations, enjeux. Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2015.

CITTON, Yves. Lire interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ?. Paris, Amsterdam, 2007.

DEMANZE, Laurent. « Le contemporain à l’université », article mis en ligne sur le site Écritures contemporaines. Atelier de recherche sur la littérature actuelle. url : http://ecrit-cont.ens-lyon.fr/spip.php?rubrique27#nb1.

MEIZOZ, Jérôme. La littérature « en personne ». Scène médiatique et formes d’incarnation. Genève, Slatkine, « Érudition », 2016.

ROUSSO, Henry. La dernière catastrophe. L’histoire, le présent, le contemporain. Paris, Gallimard, « NRF Essais », 2012.

RUFFEL, Lionel. Brouhaha. Les mondes du contemporains, Lagrasse, Verdier, 2016.

VIART, Dominique, « Histoire littéraire et littérature contemporaine », in Tangence, numéro 102, 2013, pp. 113-130.

Revue d’Histoire Littéraire de la France, L’histoire littéraire face à la création contemporaine, 2013/3, volume 113, Paris, Presses Universitaires de France, 2013.

Références

[1] Auteur notamment de Les Fictions encyclopédiques, de Gustave Flaubert à Pierre Senges, Paris, Corti, 2015 ; co-directeur, avec Dominique Viart, de Fins de la littérature, tomes I et II, Paris, Armand Colin, 2011-2012.

[2] On citera sans prétendre à l’exhaustivité : Le dehors ou la migration des truites, Arles, Actes Sud, 2003 ; Appoggio, Arles, Actes Sud, 2003 ; Anima motrix, Paris, Verticales, 2006 ; Je suis une aventure, Paris, Verticales, 2011.

[3] Lionel Ruffel, BrouhahaLes mondes du contemporains, Lagrasse, Verdier, 2016.

[4] Viart, Dominique, « L’œuvre en dialogue » in Souchon, Patrick, La Langue à l’œuvre : les temps des écrivains à l’université, Paris, Maison des écrivains, 2000.

[5] Demanze, Laurent. « Le contemporain à l’université », article mis en ligne sur le site Écritures contemporaines. Atelier de recherche sur la littérature actuelle. url : http://ecrit-cont.ens-lyon.fr/spip.php?rubrique27#nb1.

Modalités de soumission

Les propositions de communication, d’un maximum de 500 mots, devront être envoyées à l’adresse je.chercheraupresent@gmail.com,

avant le 2 octobre 2016.

Merci d’y indiquer les informations suivantes :

  • Nom et prénom de l’auteur·e ou des auteur·e·s
  • Université et laboratoire de rattachement
  • Année d’inscription en doctorat ou date de la soutenance de thèse
  • Références bibliographiques (5 maximum, dont notes de bas de pages)

Organisation

  • Jean-Marc BAUD (ENS Lyon),
  • Pierre-Victor HAURENS (ENS Lyon),
  • Emily LOMBARDERO (Université de Lorraine)
  • Pierre MATHIEU (Lyon 2).

Date et lieu

Le 1er décembre 2016, l’Université Lumière Lyon II accueillera une journée d’études à destination des jeunes chercheurs et chercheuses en littératures contemporaines.

Cette journée sera ouverte par un dialogue entre Laurent Demanze, maître de conférences en littératures contemporaines à l’ENS de Lyon[1], et Arno Bertina, auteur[2].

Critères de participation

Les communicants devront être inscrits en thèse ou avoir soutenu après le 1er décembre 2015.

Comité scientifique

  • Jean-Marc BAUD (doctorant, CERCC, ENS de Lyon),
  • Martine BOYER-WEINMANN (Professeur d’université, Passages XX-XXI, Lyon 2),
  • Dominique CARLAT (professeur d’université, Passages XX-XXI, Lyon 2),
  • Laurent DEMANZE (maître de conférences HDR, CERCC, ENS de Lyon),
  • Pierre-Victor HAURENS (doctorant, CERCC, ENS de Lyon),
  • Emily LOMBARDERO (doctorante, LIS, Université de Lorraine),
  • Pierre MATHIEU (doctorant, Passages XX-XXI, Lyon 2),
  • Marie-Jeanne ZENETTI (maître de conférences, Passages XX-XXI, Lyon 2).

Presentation

Over the past decades, contemporary literature has become a real object of study in post-secondary education as shows the establishment of big names, trends as well as courses and research projects dedicated to it. Nevertheless, contemporary literature has a unique status among literary studies, which often endeavours to interpret or re-interpret works that are remote in time, making the field more akin to archaeology than prospection. The study of contemporary literature seems to undermine the very idea that a comprehensive analysis of a literary text is only achievable thanks to the critical distance that remoteness in time apparently guarantees. Being deprived of this distance, which is often presented as a requisite for literary study, the researcher in contemporary literature must find new research methods and new analyses in order to make his/her study suitable for a living literary object whose forms may be unprecedented. How are these methods built and how do they find legitimacy?

It may be time for junior researchers in contemporary literatures – both francophone and foreign – to examine the field of contemporary studies and, in particular, to face the specific issues that emerge from them. These specific issues are due, among other things, to the contemporaneity of the researcher and his/her object of study. This contemporaneity cannot only be described as coexistence in time. The researcher and the writer share time but also space, and each try, with his/her own means, to disentangle the “brouhaha” that can define our contemporary world.i This unique proximity blurs the boundaries between the reflections of the writer and of the researcher, between their works and even their roles. What happens when the researcher interferes in the process of creation or when the texts offer their own independent critical theories? What happens when the researcher and the writer interact as equals and seem on the verge of exchanging their positions?

These questions lead the researchers to reconsider their methodological tools in order to reflect on their critical distance with their object of study. These questions also bring to light the consequences of the reversibility between literary and critical writing, between the job of writer and that of lecturer or researcher and between what is a document and what is a literary object. What’s more, the possibility that is given to the researcher to talk with the author about his/her work is often described as a unique opportunity. But what is this opportunity about? What does the dialogue between the author and the researcher actually give to the two of them? On the contrary, could we argue that a risk of dangerous propinquity and complacent repetition results from this possibility? How do writers and researchers share that space which sometimes makes it difficult to distinguish one from the other?

All these questions come to the researchers’ minds, and especially to the junior researchers who are more familiar with classical studies and have therefore to face, from the outset, the necessity to re-invent their methods. The purpose of this study day is, then, to hear them. Here are a few points that may be explored by the participants:

The methodology of contemporary studies

The author is often said to have lost his/her prominence and centrality in our contemporary societies but it seems that, on the contrary, his/her presence has increased: our modern world gives the researcher an unprecedented diversity of sources and resources to explore his/her object of study (be they lectures, meetings, festivals, interviews on the radio, the television or the internet). Besides this unprecedented profusion of resources, the specificity of the research in contemporary literature also stems from the fact that the authors who are studied are alive. The researcher therefore needs to establish new methodological ways to study a literary text, a process in which the author is given the chance to participate, as have shown some sociological studies like those of Bernard Lahire, which have enabled the creation of a cartography of “the double life of writers”, thanks to a questionnaire that more than five hundred writers participated in.

The critical tools must then be reconsidered and renewed since the study of what is contemporary allows new methodological opportunities to emerge but also engenders impossibilities or obstacles (such as the archives and private correspondence) and risks (how can we deal with the presence of writers on the social networks? Can Facebook be a source?).

Considering, among other things, the renewed policies of publication, the exclusively electronic or collaborative works, contemporary literature also offers new forms and unprecedented practices. How does the researcher grasp the mutations of his/her object of study? Can the critical and methodological tools of literary research apply to different centuries, to different countries? How does the critical and literary legacy shed light on contemporary works, and what modernity can these new tools reveal in texts that were written in the past?

The interpretation of what is unfinished

The researcher in contemporary literature faces various kinds of incompletion.

First, the very object under study is intrinsically unfinished since the author is living and his/her work is still in the making, if not in its embryonic stages. Does this mutability give rise to aporias? Does it hinder the research or is it, quite on the contrary, a source of scientific innovations or of desirable reserves in the interpretation of the work?

The incompleteness the researcher faces is also due to the incompletion of contemporary literature more generally and to the necessity to endlessly question its limits and its rhythms, to permanently shed light on its issues, its trends and their renewal. Can we synthesize what is contemporary? How can we periodize contemporary literature?

The incompletion of the period itself adds up to the intrinsically unfinished and mutable object the researcher faces. Both the writer and the researcher endeavour to demist the fog of contemporary times in their literary works and their critical discourses. What, therefore, are their roles and their responsibility in the readability of modern times?

Viva voce interactions

Since the Nouveau Roman, writers have had an increasing visibility at the university, but also in other places like meetings, discussions, in residences or even in some courses such as the Master’s degree in creative writing that Paris 8 created a few years ago. Nearly fifty years after the “death of the author”, he/she seems to be more alive than ever and rekindles the discussions about the interpretations of literary works in an original and concrete way thanks to his/her presence in conferences that are dedicated to him/her. On the contrary, the researcher in contemporary literature more frequently steps out of the universities to talk about his/her critical works in the media or to converse with the author during festivals or meetings that are accessible to an each time wider audience. What are the new possibilities and new role that are given to the critic in the public sphere? Is the porosity between the researcher and the journalist bound to expend?

Besides the particularities that stem from this viva voce interaction between the researcher and the writer, we would like to reflect on the consequences of such dialogue: what does this direct dialogue between a contemporary writer and a researcher allow? What kind of influence can research have on the legitimacy, the shape or even the orientation of a writer’s text? On the contrary, how can a writer interfere, in his/her lifetime, in the critical reception of his/her work?

Legitimization

In order to prosper, the research in contemporary literature has had to counter the criticism - often levelled at it - of lacking necessary temporal distance with its object of study. It even turned this apparent flaw into an epistemological opportunity and into a “practical necessity.”ii The epistemological opportunity offered by the study of contemporary literature stems from a reversal in the approach of a literary text as Laurent Demanze explains: “the study of contemporary literature at the University would somehow lead the researchers and students to reverse aesthetical thinking since it would induce a suspension of the “presumption of worth” in order to try out the worth of a text through the hermeneutic possibilities it gives rise to. The value of a literary text would therefore no longer be presumed and serve to legitimize reading but, on the contrary, the different readings and their strengths would make the value of the text emerge.”iii The researcher in contemporary literature has therefore to grapple with the issue of the ongoing constitution of the literary history of his/her time. Indeed, how does s/he evaluate the worth or the legitimacy of the works or of the authors s/he chooses to study? Do contemporary classics already exist? And if so, what part does contemporary research play in the perpetuation or, to the contrary, on the contestation of this patrimonial logic?

As to the “practical necessity”, an expression Dominique Viart used in a 2000 text, it refers to the deficiency of other institutions, and especially of the media, in their evaluation of the value of a literary text. Since the other institutions are defective, it behoves the researcher in contemporary literature to rate the literary works, to distribute them, to acquaint students and wide audiences with them, and to legitimize them. How can this commitment and even this activism of the researcher go together with his/her necessary critical distance with the works he/she studies? What’s more, one can wonder whether critical neutrality and equitable legitimization are not threatened when a writer and a researcher visit the same social circles or develop friendships and even closer relationships. Could we even talk about literary conflicts of interest?

Références

i Lionel Ruffel, Brouhaha. Les mondes du contemporain, Lagrasse, Verdier, 2016.

ii VIART, Dominique, « L’œuvre en dialogue » in Souchon, Patrick, La Langue à l’œuvre : les temps des écrivains à l’université, Paris, Maison des écrivains, 2000.

iii DEMANZE, Laurent. « Le contemporain à l’université », in Écritures contemporaines. Atelier de recherche sur la littérature actuelle, url : http://ecrit-cont.ens-lyon.fr/spip.php?rubrique27#nb1.

How to submit your application

Applications, of a maximum of 500 words, should be sent to the following address: je.chercheraupresent@gmail.com,

before the 2nd of October 2016.

Please include the following details:

  • Surname and name of the author(s).
  • University and lab you are attached to.
  • Date of registration to the PhD or date of PhD thesis submission.
  • Bibliography (max. of 5 references, footnotes included).

Indicative bibliography

André, Marie-Odile. Barraband, Mathilde. Du « contemporain » à l’université. Usages, configurations, enjeux. Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2015. 

Citton, Yves. Lire interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ?. Paris, Amsterdam, 2007.

Demanze, Laurent. « Le contemporain à l’université », article mis en ligne sur le site Écritures contemporaines. Atelier de recherche sur la littérature actuelle. url : http://ecrit-cont.ens-lyon.fr/spip.php?rubrique27#nb1.

Meizoz, Jérôme. La littérature « en personne ». Scène médiatique et formes d’incarnation. Genève, Slatkine, « Érudition », 2016.

Rousso, Henry. La dernière catastrophe. L’histoire, le présent, le contemporain. Paris, Gallimard, « NRF Essais », 2012.

Ruffel, Lionel. Brouhaha. Les mondes du contemporains, Lagrasse, Verdier, 2016.

Viart, Dominique, « Histoire littéraire et littérature contemporaine », in Tangence, numéro 102, 2013, pp. 113-130.

Revue d’Histoire Littéraire de la France, L’histoire littéraire face à la création contemporaine, 2013/3, volume 113, Paris, Presses Universitaires de France, 2013.

Organisation

  • Jean-Marc Baud (ENS Lyon),
  • Pierre-Victor Haurens (ENS Lyon),
  • Emily Lombardero (Université de Lorraine)
  • Pierre Mathieu (Université Lumière Lyon 2).

Places

  • Lyon, France (69)

Date(s)

  • dimanche, octobre 02, 2016

Keywords

  • contemporain

Contact(s)

  • Comité d'organisation de la journée d'études Chercher au présent
    courriel : je [dot] chercheraupresent [at] gmail [dot] com

Information source

  • Comité d'organisation de la journée d'étude Chercher au présent
    courriel : je [dot] chercheraupresent [at] gmail [dot] com

To cite this announcement

« Researching in the present: methodologies of research in contemporary literature », Call for papers, Calenda, Published on lundi, juin 13, 2016, https://calenda-formation.labocleo.org/367195

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