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Femmes et justice transitionnelle
Women and transitional justice
Publié le vendredi 27 mai 2016
Résumé
L'Institut universitaire Varenne et l'Association francophone de justice transitionnelle organisent leur troisième université d'été consacrée à la justice transitionnelle. Cette édition portera sur le thème « femmes et justice transitionnelle ». L'analyse s'axera tout à la fois sur la place de la femme en tant que victimes, qu'auteures et actrices de la Justice transitionnelle.
Annonce
Argumentaire
Cette troisième université d’été sera l’occasion d’aborder la particularité des violences subies et commises par les femmes mais également d’illustrer la complexité qui caractérise le champ de la Justice transitionnelle. Les femmes sont en effet trop souvent et rapidement associées à la figure de la victime dans des contextes de violences extrêmes, de guerre civile ou d’exercice d’un régime autoritaire.
Cette assimilation repose sur la réalité des violences subies par les populations dites vulnérables dont les femmes sont supposées faire partie. Cette fragilité présumée interroge. Elle pose également la question de l’existence des « femmes » en tant que catégorie les englobant toutes de la petite fille à la vieille dame en incluant la jeune femme et la mère, toutes zones géographiques confondues. Cette typification des victimes fondée sur leur féminité est-elle justifiée et, si oui, par quels critères ? Résident-ils dans les particularités physiques des femmes, les structures sociales pesant sur elles, les formes de violence exercées à leur encontre et/ou leur motivation ? Ces critères agissent-ils spécifiquement en périodes de crises ? Plus encore, que disent-ils de la masculinité et des relations entre les sexes ? Si elle surgit spontanément, la question des violences commises à l’égard des femmes est donc en réalité complexe.
La commission d’exactions par les femmes est un phénomène bien moins étudié. Féminité et violence sont en effet bien souvent perçues comme un oxymore dans l’inconscient collectif et parfois scientifique. À l’occasion des grands procès de la Justice pénale internationale, il a pourtant été prouvé que les femmes peuvent, tout autant que les hommes, être des bourreaux ou des génocidaires, impliquées dans les systèmes concentrationnaires, voire dans la commission d’infractions sexuelles. Exercées contre des hommes ou d’autres femmes, parfois avec la même ampleur et la même cruauté, ces violences restent cependant minoritaires. Leurs mobiles et leurs éventuels particularismes doivent donc également être analysés.
Si elles peuvent être victimes et/ou auteures des violations graves des droits de l’Homme, les femmes peuvent enfin être actrices de la Justice transitionnelle. Elles sont parfois même perçues comme devant nécessairement jouer un rôle moteur en la matière. Si la recherche de la vérité, la mise en oeuvre de la justice, l’octroi de réparations ou l’établissement de garanties de non-répétition ne sont naturellement pas l’apanage des hommes, la question de la spécificité du rôle des femmes mérite d’être posée. Sont-elles forcément militantes de la Paix, portées à la réconciliation et impliquées dans la reconstruction ? Portent-elles un regard différent sur la Justice transitionnelle et empruntent-elles des chemins particuliers pour y contribuer ? Surtout, leur apport leur permet-il de conquérir une place meilleure et plus égalitaire dans la société pacifiée et démocratisée ?
Ces questionnements sont fondamentaux pour les femmes, les hommes et leur vivre-ensemble, ainsi que pour l’explication et la compréhension des mécanismes de Justice transitionnelle.
Programme prévisionnel
Dimanche 3 juillet
- Transfert des participants de l’aéroport de Biarritz ou de la gare de Bayonne au Domaine Oronozia
- Cocktail d’accueil
- Soirée – Projection du film Rwanda, la vie après – Paroles de mères
- suivie de débats avec André Versaille, réalisateur
Lundi 4 juillet - Journée d’ouverture
Matinée – Conférences
- Ouverture par Jean-Pierre Massias et Xavier Philippe, Professeurs de droit public et co-Présidents de l’AFJT
- « Les femmes, le Droit et la Justice », par Véronique Champeil-Desplats, Professeure de droit public à l’Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense
- « Réflexions sur la violence et le féminicide » par Kiteri Garcia, Maître de conférences en droit privé à l’UPPA
Après-midi – Rencontres avec des témoins
- Célhia de Lavarène, Bosnie
- Gotzone Lopez de Luzuriagaren, Pays basque
- Delphine Umwigeme Gapundu, Rwanda
Soirée – Projection du film Putains de guerre, suivie de débats avec Célhia de Lavarène, chargée de mission pour l’ONU en Bosnie (2001-2002) et Présidente/fondatrice de Stop Trafficking Of People (STOP)
Mardi 5 juillet - La femme, victime de violence
Travaux animés par Jean-Pierre Massias et Xavier Philippe, Professeurs de droit public
Matinée
- Isabelle Delpla, Professeure de philosophie à l’Université Lyon 3, notamment spécialiste de la Justice internationale, auteure de Femmes et droit (pénal) international
- Françoise Sironi, Psychologue, psychothérapeute, maître de conférences à l’Université Paris 8, experte lors des procès de Duch (Cambodge) et Simbikangwa et co-fondatrice du Centre Primo Levi (soin des victimes de torture)
Après-midi – Mise en situation : procès fictif
- Séminaire de Françoise Sironi, Psychologue, psychothérapeute, maître de conférences à l’Université Paris 8
- Préparation en équipe des plaidoiries
Soirée – Projection du film Kurdistan, la guerre des filles, suivie de débats avec Mylène Sauloy, réalisatrice
Mercredi 6 juillet -Journée hors-les-murs
Matinée
- Transfert des participants à Donostia-San Sebastian
- Visite de la Maison de la Paix d’Aiete et table ronde avec des acteurs
- Déjeuner et après-midi libres à Donostia-San Sebastian
Soirée
- 19h00 : Projection du film Itsasoaren alaba (La fille de la mer), suivie de débats avec Josu Martinez, réalisateur
- 21h00 : Buffet basque
- 21h30 : Concert des soeurs Aire Ahizpak
Jeudi 7 juillet - La femme, auteure de violence
Travaux animés par Jean-Pierre Massias et Xavier Philippe, Professeurs de droit public
Matinée
- Violaine Baraduc, Doctorante en ethnologie à l’EHESS, spécialiste des crimes féminins pendant le génocide des Tutsi rwandais
- Camille Boutron, Sociologue, Professeure adjointe, Université des Andes (Colombie), spécialiste de l’implication des femmes dans la violence armée au Pérou
- Jane Freedman, Professeure de sociologie à l’Université Paris 8, spécialiste du genre et des rapports sociaux de sexe, notamment concernant les organisations internationales
Après-midi – Mise en situation : procès fictif
- Séminaire de Me Yvette Kabuo, Avocate et coordinatrice de la clinique juridique de la Fondation Panzi (RDC)
- Préparation en équipe des plaidoiries
Soirée – Projection du film La liste de Carla, suivie de débats avec Natacha Fauveau-Ivanovic, avocate à la CPI et aux TPIY et TPIR
Vendredi 8 juillet - La femme, actrice de la Justice transitionnelle
- Travaux animés par Jean-Pierre Massias et Xavier Philippe, Professeurs de droit public
Matinée
- Colette Braeckman, Journaliste au Soir, auteure de nombreux ouvrages, spécialiste de l’Afrique des grands lacs
- Aurélia Devos, Vice-Procureur du Pôle « Génocide et crimes contre l’humanité » du TGI de Paris
Après-midi – Mise en situation : procès fictif
- Séminaire du Dr Juan-Manuel Cartagena, Médecin légiste
- Préparation en équipe des plaidoiries
- Soirée – Projection du film Compañeras, suivie de débats avec Dominique Gautier, réalisateur et Jean Ortiz, réalisateur et chercheur spécialiste des langues et littératures hispaniques
Samedi 9 juillet - Journée de clôture
- 10h00-12h00 – Procès fictif mené par les étudiants
- 12h00-13h00 – Remise des certificats de participation et Conférence de clôture par Damien Vandermeersch, Avocat général près la Cour de cassation (Belgique), notamment auteur de Comment devient-on génocidaire ?
- Cérémonie sous le haut patronage de Louis Joinet et de Michel Carrié (OIF, Direction de la Paix, de la Démocratie et des Droits de l’Homme)
- Cocktail
- 16h00-21h00 – Rencontres avec les ONG
- 17h00-19h00 – Table ronde « Les femmes face aux violences : Témoignages » animée par Emmanuel Laurentin, producteur de La Fabrique de l’histoire, France culture
- Nacera Dutour, porte-parole du Collectif des familles de disparus en Algérie
- Kristiane Etxaluz, militante basque
- Yvette Kabuo, Coordinatrice de la clinique juridique de la Fondation Panzi, avocate près la Cour d’appel de Bukavu en RDC
- 21h00 – Conférence d’un grand témoin « Dans les zones de conflit, les batailles se passent sur les corps des femmes »
- 21h30 – Projection du film L’Homme qui répare les femmes – La colère d’Hippocrate
Dimanche 10 juillet - Départ des participants
- Petit-déjeuner
- Transfert des participants à l’aéroport de Biarritz ou à la gare de Bayonne
Modalités d’inscription
Le nombre de places disponibles est limité à 30.
Les étudiants francophones en droit, sciences politiques et plus largement en sciences sociales ou humaines, intéressés par les questions liées à la Justice transitionnelle peuvent candidater à partir de la Licence 3.
Les candidatures des professionnels francophones, dont notamment les avocats, membres d’ONG et journalistes, sont également les bienvenues.
Dossier de candidature :CV et lettre de motivation rédigés en français, exclusivement en format .doc, .docx ou .pdf.
Dépôt du dossier de candidature : dossier à envoyer, jusqu’au 15 juin 2016
inclus, par e-mail à magalie.besse@fondationvarenne.com
Si votre dossier nécessite un traitement en urgence pour l’obtention d’un visa, merci de bien vouloir nous l’indiquer dans le message accompagnant votre dossier.
Renseignements pratiques
Les frais d’inscription sont de 300 € pour les étudiants et de 500 € pour les professionnels.
Ils comprennent :
- le transfert aller-retour de la gare de Bayonne ou de l’aéroport de Biarritz au lieu de l’université d’été, à l’horaire qui sera indiqué aux participants, le 3 juillet et le 10 juillet ;
- l’hébergement en chambre de deux ou trois personnes, avec sanitaires, au Domaine Oronozia du 3 au 10 juillet (7 nuitées) ;
- les repas : du dîner du 3 juillet au petit-déjeuner du 10 juillet, à l’exception du déjeuner du 6 juillet ;
- l’ensemble des activités et soirées inscrites au programme.
Comité de sélection des candidatures
- Jean-Pierre Massias, Professeur de droit public à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, Président de l’Institut Universitaire Varenne et co-Président de l’Association Francophone de Justice transitionnelle
- Xavier Philippe, Professeur de droit public à l’Université Aix-Marseille et co-Président de l’Association Francophone de Justice transitionnelle
Catégories
- Droit (Catégorie principale)
- Sociétés > Sociologie
- Esprit et Langage > Pensée > Philosophie
- Sociétés > Ethnologie, anthropologie
- Esprit et Langage > Psychisme
- Périodes > Époque contemporaine
- Sociétés > Histoire > Histoire des femmes
- Sociétés > Études du politique
Lieux
- Domaine Oronozia
Saint-Étienne-de-Baïgorry, France (64)
Dates
- mercredi 15 juin 2016
Fichiers attachés
Mots-clés
- justice transitionnelle, femme, genre, transition démocratique, conflit, génocide
Contacts
- Magalie Besse
courriel : prix [dot] joinet [at] ifjd [dot] org
Source de l'information
- Magalie Besse
courriel : prix [dot] joinet [at] ifjd [dot] org
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« Femmes et justice transitionnelle », École thématique, Calenda, Publié le vendredi 27 mai 2016, https://calenda-formation.labocleo.org/367284