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Temporalities and sports

Temporalités et sports

"Temporalités" Journal no. 25 (2017/1)

Revue « Temporalités » n°25 (2017/1)

*  *  *

Published on mardi, août 02, 2016

Summary

Que ce soit sur le plan réglementaire ou à travers un calendrier événementiel qui leur est spécifique, les sports ont partie liée avec différentes formes de temporalités. De ce point de vue, il est possible de classer les compétitions sportives selon trois catégories de rapport au temps. Mais existe-t-il des temporalités spécifiques au sport ou aux différentes pratiques sportives et, si oui, quʼest-ce qui les caractérise ? Et au-delà des multiples « temporalités des sports », c’est bien l’ensemble des rapports entre « temporalités et sports » qui est appelé à être questionné : le temps historique (Elias), le temps biographique (l’apprentissage, la maitrise des disciplines, les carrières sportives), le temps institutionnel (avec l’homogénéisation à travers des calendriers mondiaux), le temps médiatique (avec ses calculs économiques), etc.

Be it from a regulatory perspective or through a specific schedule of events, sports are related to different kinds of temporalities. From there, one can classify competitive sport along three different types of relationship to time. But may there be temporalities specific to sport or to different practices of sports, and if yes, how can these be characterized? Beyond the « temporalities of sports », all the links between « temporalities and sports » are indeed to be questioned, including historical time (Elias), biographical time (the learning, the mastering of differents sports, careers in sports), institutional time (implying homogenisation through world-scale timetables), media time (and its economic calculations), etc.

 

Announcement

Argumentaire

Que ce soit sur le plan réglementaire ou à travers un calendrier événementiel qui leur est spécifique, les sports ont partie liée avec différentes formes de temporalités. De ce point de vue, il est possible de classer les compétitions sportives selon trois catégories de rapport au temps : les sports où le temps est systématiquement mesuré mais ne fixe pas les conditions de lʼaccomplissement de lʼépreuve (courses à pied, courses cyclistes - excepté les contre-la-montre -, natation, etc.), les sports où un temps défini à lʼavance sanctionne la fin de lʼévénement (football, rugby, basket, etc.) et les sports où le temps nʼest pas un élément discriminant (volley-ball, golf, lancer de poids, etc.) (Martínková & Parry 2011 : 27-28). Pour cette dernière catégorie, cʼest lʼévénement lui-même qui sert dʼunité temporelle en sʼinscrivant cependant, comme pour les autres catégories, dans un calendrier plus large (saisons régulières, championnats, Jeux olympiques, etc.) (Kretchmar 2005 : 47, note 6).

De manière plus générale, les sports dits « modernes », tels quʼils se sont structurés depuis la fin du XVIIIe siècle (Darbon 2014), semblent sʼêtre accommodés dʼun temps linéaire et quantifiable (Martínková & Parry 2011 : 23). Mais cette lecture mérite dʼêtre questionnée à lʼépreuve des faits empiriques. Il sʼagira donc ici dʼappréhender les différentes formes de relations quʼentretiennent les sports avec les « régimes de temporalités » (Dubar 2004). Existe-t-il des affinités entre des pratiques sportives et des régimes de temporalités qui conditionnent des relations privilégiées entre un public et une discipline, ou qui facilitent le dispositif technique de la pratique dʼun sport dans un contexte donné ? Comment les athlètes gèrent-ils les différentes temporalités auxquelles ils sont confrontés dans leurs pratiques ? Existe-t-il des régimes de temporalités propres aux sports ?

Certaines conceptions dominantes du temps (linéaire, circulaire, etc.) peuvent-elles influer sur lʼaffinité quʼentretient un individu ou un groupe avec une pratique sportive en particulier et son dispositif temporel, ou servir dʼargument discursif pour justifier la prépondérance dʼun sport au sein dʼune société (Soldani 2011) ? Il sera par exemple possible de comparer les sports limités par le temps avec ceux qui ne le sont pas, pour relever les différences structurelles que cela implique ainsi que le rapport à la temporalité qui sʼétablit en leur sein. Certains amateurs de basket-ball ou de football trouvent ainsi le baseball « trop lent », « manquant dʼaction », voire « ennuyeux » (Kretchmar 2005 : 45). Mais le cricket, lointain cousin du baseball et également non limité par le temps, a de quoi décontenancer les amateurs de ce dernier, avec ses matchs tests pouvant sʼétaler sur plusieurs jours et se terminant une fois sur trois sur une égalité entre les deux équipes concurrentes quand le match de baseball ne cesse quʼà la désignation dʼun vainqueur (Darbon 2007). Par ailleurs, les événements sportifs dont la durée nʼest pas fixée posent des problèmes dʼordre pratique : retransmissions télévisées en direct, disponibilité de transports publics pour les spectateurs après les rencontres, etc. Comment ces questions sont-elles réglées dans les différents contextes ?

La question de la perception et de la gestion du temps se pose aussi du côté des pratiquants, et à divers degrés. La première et la plus évidente de ces dimensions est celle de la gestion du temps en compétition, quʼil sʼagisse de préserver un avantage en jouant la montre sur un terrain de football, ou de battre un record sur une piste dʼathlétisme. Cet aspect fait par ailleurs écho à lʼimportance toujours plus grande de la quantification du temps dans les sports et au développement des moyens technologiques qui la sous-tend (chronomètre, photo finish, etc.) (Vigarello 1988, Woodward 2013). De façon beaucoup plus imperceptible et difficilement mesurable, de nombreux athlètes décrivent des moments où le temps leur semble immobile (phénomène connu sous le nom dʼ « illusion de chronostase », voir Hagura et alii. 2012), leur concentration optimale, et où leurs actions sʼenchaînent à la perfection. Cet état, décrit par le psychologue hongrois Mihály Csíkszentmihály (1990) sous lʼappellation de flow, est en conséquence recherché par les athlètes comme une condition nécessaire à la performance (Demontrond & Gaudreau 2008). La capacité de réaliser un geste au moment opportun et de synchroniser les mouvements sʼacquiert avec des années dʼexpérience et implique une répétition inlassable à lʼentraînement pour devenir des automatismes et éviter la perte des réflexes. Le temps le plus long consacré à une discipline sportive nʼest donc pas celui des compétitions, mais celui des entraînements.

Pour les athlètes de haut niveau, cʼest au sein des structures dʼentraînements spécialisées que se fait lʼapprentissage des temporalités spécifiques aux pratiques sportives, qui laisse peu de place à lʼoisiveté et comprend la gestion du capital physique sur le temps dʼune saison aussi bien quʼà lʼéchelle dʼune carrière (Viaud & Papin 2012). Par quels procédés les structures dʼentraînement tentent-elles dʼoptimiser le temps ? Comment les sportifs composent-ils avec les contraintes dʼun calendrier souvent surchargé qui laisse peu de place au repos ou à la vie familiale ? Dʼautres activités sont-elles pratiquées de façon complémentaires en dehors des moments dʼexercice (Darbon, 1995) ? Comment les sportifs adaptent-ils leur propre perception du temps aux temporalités du sport et de la pratique quʼils exercent (Hentati 2013) ? De manière plus générale, et dans un contexte de politiques dʼencouragement des pratiques sportives pour des raisons sanitaires, comment des individus dont le sport nʼest pas la profession aménagent-ils du temps pour sʼexercer (Pfister 2011) ?

Les trajectoires biographiques constituent une entrée toute aussi pertinente pour saisir les temporalités inhérentes au sport. Quʼelles présentent des convergences ou quʼelles soient exceptionnelles, quʼelles soient plutôt rectilignes ou sinueuses, régulières ou erratiques, ces trajectoires en disent long sur les développements possibles des carrières sportives ou, plus largement encore, sur la vie des sportifs et ses conditions. Lʼémergence, et aujourdʼhui la prédominance, du professionnalisme sur la scène sportive internationale, dans la majorité des disciplines, a fait naître la perspective dʼune promotion sociale et économique pour les athlètes et donné lieu à dʼimportants flux migratoires (Bale & Maguire 1994, Lanfranchi & Taylor 2001, Maguire & Falcous 2011). En quoi ces mobilités sont-elles déterminantes dans le parcours dʼun sportif ? Comment la succession des périodes de réussites et dʼéchecs influent-elles sur les trajectoires des athlètes ? Quel est le statut de la mémoire dans les récits biographiques ou autobiographiques des sportifs ? Existent-ils des modes spécifiques de narration de ces trajectoires ? Quelles sont les singularités observables dans les trajectoires biographiques des sportives en comparaison de leurs homologues masculins (Saouter 1995, 2016) ?

Existerait-il alors des temporalités spécifiques au sport ou aux différentes pratiques sportives et, si oui, quʼest-ce qui les caractérise ? Du point de vue du spectateur ou du pratiquant occasionnel, il semble en rupture avec le temps de la vie courante et en opposition avec le travail, tout en étant un moment dʼactivité intense (Vigarello 1995 : 2015). Pour le professionnel, ce temps entrera plutôt dans le cadre de la normalité et de lʼordinaire. En quoi cette distinction entre un point de vue externe et un point de vue interne modifie-t-elle le rapport aux temporalités des pratiques, à lʼenchaînement cyclique des événements sportifs (rencontres, saisons, tournois, etc.), et à la façon de les raconter ou de sʼen souvenir ? Chaque discipline sportive sʼest vraisemblablement constituée un calendrier autonome, en fixant des événements sur le cours dʼune année ou de façon cyclique sur plusieurs années (coupes continentales ou du monde en football, par exemple), selon une logique qui lui est propre (Chartier & Vigarello 1982 : 38). Ce calendrier séculaire, sans correspondance avec les fêtes liturgiques et la temporalité communautaire, marque ainsi une rupture entre les sports dits « modernes » et les jeux athlétiques dits « traditionnels » (Guttmann 2006). De ce point de vue, délimiter le champ des temporalités sportives ne contribue-t-il pas à délimiter par ailleurs le champ du sport lui-même, en dʼautres termes à le caractériser ? Est-ce que rompre avec les exigences temporelles fixées par une pratique sportive ne revient pas à la transformer radicalement et à en faire une activité physique aux enjeux différents ?

Les articles attendus dans le cadre de cet appel traiteront un ou plusieurs des axes et niveaux proposés (de façon non exhaustive), en prenant soin d’analyser la manière dont les différentes temporalités du sport se composent, sʼagencent ou se confrontent. Une attention toute particulière pourra être portée sur les relations entre règles du jeu et régimes de temporalités. Au-delà des « temporalités des sports », c’est bien l’ensemble des rapports entre « temporalités et sports » qui est questionné : le temps historique (Elias), le temps biographique (l’apprentissage, la maitrise des disciplines, les carrières sportives), le temps institutionnel (avec l’homogénéisation à travers des calendriers mondiaux), le temps médiatique (avec ses calculs économiques), etc.

Les travaux pourront relever des diverses disciplines des sciences humaines et sociales, que se soit en anthropologie, sociologie, histoire, philosophie ou psychologie comme en sciences économiques, science politique et, bien évidemment, en sciences et techniques des activités physiques et sportives. Les approches pluridisciplinaires ou interdisciplinaires seront également les bienvenues. Les contributions pourront être des réflexions ou des études empiriques convoquant des terrains en France et/ou à l’étranger. Les temporalités des enquêtes sur les pratiques sportives pourront, elles aussi, être interrogées. 

Envoi des projets d’articles

Les auteurs devront envoyer leur proposition d’article aux coordinateurs du numéro François-Xavier Devetter (francois-xavier.devetter@telecom-lille.fr) et Jérôme Soldani (jeromesoldani@hotmail.fr) — avec copie au secrétariat de rédaction de la revue (temporalites@revues.org).

Cette proposition, composée d’un titre et d’un résumé d’une page du projet d’article (5 000 signes maximum), ainsi que du nom, des coordonnées et de l’affiliation institutionnelle de l’auteur, pourra être envoyée jusqu’au 15 septembre 2016.

Nos procédures de sélection et ses modalités sont librement consultables ici : http://temporalites.revues.org/683

Nos comités : http://temporalites.revues.org/533

Calendrier

  • Réception des propositions jusqu’au : 15 septembre 2016

  • Réponse des coordinateurs : 15 octobre 2016
  • Réception des articles : 15 décembre 2016
  • Retour des expertises des évaluateurs : 1er février 2017
  • Version révisée : 1er avril 2017
  • Sortie du numéro : 15 juin 2017

Coordinateurs

  • François-Xavier Devetter (Clersé, UMR 8019 Lille 1- CNRS)
  • Jérôme Soldani (Academia Sinica, Taïwan) 

Bibliographie

  • Bale John, Maguire Joseph A. (dir.), 1994. The Global Sports Arena. Athletic Talent Migration in an Interdependent World. Londres, Frank Cass.
  • Chartier Roger, Vigarello Georges, 1982.  « Les trajectoires du sport. Pratiques et spectacle », Le Débat, « L’âge du sport », 19 : 35-58.
  • Csíkszentmihályi Mihály, 1990. Flow: The Psychology of Optimal Experience. New York, Harper and Row.
  • Darbon Sébastien, 2014. Les Fondements du système sportif. Essai dʼanthropologie historique. Paris, LʼHarmattan.
  • Darbon Sébastien, 2007. « Sports “modernes”, sports “archaïques” ? À propos de quelques oppositions entre baseball et cricket », Loisir et Société, 29-2 : 449-477.
  • Darbon Sébastien, 1995. Rugby, mode de vie. Ethnographie dʼun club Saint-Vincent-de-Tyrosse. Paris, Jean-Michel Place.
  • Demontrond Pascale, Gaudreau Patrick, 2008. « Le concept de “flow” ou “état psychologique optimal” : état de la question appliquée au sport », Staps, 79 : 9-21.
  • Dubar Claude, 2004. « Régimes de temporalités et mutations des temps sociaux », Temporalités, 1 : 118-129.
  • Guttmann Allen, 2006 [1978]. Du rituel au record. La nature des sports modernes. Traduction française par Thierry Terret, Paris, L’Harmattan.
  • Hagura Nobuhiro, Kanai Ryota, Orgs Guido, Haggard Patrick, 2012. “Ready steady slow: action preparation slows the subjective passage of time”, Proceedings of Royal Society, online : http://rspb.royalsocietypublishing.org/content/early/2012/09/04/rspb.2012.1339
  • Hentati Abdelaziz, 2013. “Perceptions of Time and Adaptive Strategies in Sport Competitions”, International Journal of Humanities and Social Science Invention, 2-7: 29-38.
  • Kretchmar Scott R., 2005. “Game Flaws”, Journal of the Philosophy of Sport, 32 : 36-48.
  • Lanfranchi Pierre, Taylor Matthew, 2001. Moving with the ball. The Migration of Professional Footballers. Oxford, Berg.
  • Maguire Joseph A., Falcous Mark (dir.), 2010. Sport and Migration. Borders, Boundaries and Crossings. Londres et New York, Routledge.
  • Martínková Irena, Parry Jim, 2011. “Two Ways of Conceiving Time in Sports”, Acta Universitatis Palackianae Olomucensis. Gymnica, 41-1 : 23-31.
  • Pfister Gertrud, 2011. “Is Time a Problem ? The work-life-leisure balance and its impact on physical activities : A case study in Denmark”, Staps, 94 : 7-23.
  • Saouter Anne, 2016. Des femmes et du sport. Paris, Payot.
  • Saouter Anne, 2000. « Être rugby ». Jeux du masculin et du féminin. Paris, Éditions de la Maison des sciences de lʼhomme.
  • Soldani Jérôme, 2011. « Pourquoi les Taïwanais jouent-ils au baseball ? Étude diachronique d’une diffusion réussie », Ethnologie française, « La diffusion des sports », 41-4 : 677-689.
  • Viaud Baptiste, Papin Bruno, 2012. « Temps sportif, santé du champion et logique de lʼurgence », Staps, 96-97 : 9-27.
  • Vigarello Georges, 1995. « Le temps du sport », in CORBIN Alain (dir.), L’avènement des loisirs (1850-1960). Paris, Aubier : 193-221.
  • Vigarello Georges, 1988. Une histoire culturelle du sport. Techniques d’hier... et d’aujourd’hui. Paris, Robert Laffont.
  • Woodward Kath, 2013. Sporting Times. Basingstoke, Palgrave.

Argument

Be it from a regulatory perspective or through a specific schedule of events, sports are related to different kinds of temporalities. From there, one can classify competitive sport along three different types of relationship to time: sports for which time is systematically measured but does not determine how the contest is completed (running, cycling – with the exception of time trials – swimming etc.), sports in which a set time determines the completion of the event (football, rugby, basketball etc.) and sports for which time is not a factor (volleyball, golf, shot put, etc.) (Martínková & Parry 2011: 27-28). In this last category, the event in itself serves as time unit, while still taking part, in the same way as the other types of sports, in a larger frame of a timetable of events (sports seasons, championships, olympic games, etc.) (Kretchmar 2005: 47, note 6).

More generally, « modern » sports, as they are labelled, as having been structured since the end of the XVIIIth century (Darbon 2014) seem to have adapted to a linear and quantifiable time (Martínková & Parry 2011: 23). Although, this interpretation deserves some questioning against empirical evidence. The different kinds of relationships between sports and « temporality regimes » (Dubar 2004) are thus to be tackled. Can particular affinities between certain sports and certain temporality regimes be spotted, which may condition a special relationship of spectators with some particular sport, or which may facilitate the practical apparatus in which one sport is practised within a given context? How do athletes manage the various temporalities they might face while practising their sport? Can sport-specific temporality regimes be spotted?

May certain prevailing concepts of time (linear, circular, etc.) influence the affinity that exists between an individual or a group of people and a specific sport with its own temporal device, or serve as a discursive argument to justify the preponderance of some sport within a society (Soldani 2011)? For instance, one may compare sports that are limited in time with sports that are not, in order to point out the implied structural differences as well as the incurred relationship to temporality. Some basketball or football fans dismiss base-ball as « too slow », « lacking in action » or even « boring » (Kretchmar 2005: 45). Although cricket, its distant cousin, is equally unlimited in time, it might disturb base-ball fans, with several days long test matches ending one out of three times in a tie between the two teams, while a base-ball match can only end by designation of a winner (Darbon 2007). Moreover, sports events lacking a fixed time limit cause practical problems linked to live broadcasting, public transportation for supporters after events, etc. How are these issues dealt with, according to context?

The question of the perception and management of time also has to be addressed by practitioners, to a variable extent. First and foremost is the management of time during competition, whether football players have to preserve an advantage over the other team by waiting out the clock, or an athlete aims at beating a record on a racing track. This aspect echoes the growing importance of the quantification of time in sports and the underlying technological development (chronometers, photo finish, etc.) (Vigarello 1988, Woodward 2013). In a far less visible and measurable way, many athletes describe moments of unmoving time (an illusional phenomenon known as « chronostasis », see Hagura et alii. 2012), of perfect attention, during which their actions follow one after the other without a hitch. This state, described by Mihály Csíkszentmihály (1990), the Hungarian pyschologist, as the « flow », is sought after by athletes as a necessary condition to perform (Demontrond & Gaudreau 2008). The ability to accomplish the right move at the right time and to synchronise movements is only acquired through years of practice and demands restless repetition in order to become an automatism and to avoid the loss of reflexes. The longest time in sport, therefore, is not that of competition, but of training.

High performance athletes are taught sport-specific temporalitites - including the management of physical capital over a season as well as over the scale of a career - within specialized training structures, without much space left for idleness (Viaud & Papin 2012). What kind of devices do these structures use to make the most of time? How do sportsmen cope with a tight and often crammed schedule, with little time left for rest or family life? Are additional activities practised outside exercise time (Darbon, 1995)? How do sportsmen adapt their own perception of time to the temporalities of sport and of their own practice (Hentati 2013)? More generally, while policies tend to encourage sports for sanitary reasons, how do individuals who dot not have sports as a profession, make time for exercise (Pfister 2011)?

Biographical trajectories equally make for a relevant introduction to temporalities inherent to sports. Whether they are straightforward or winding, regular or erratic, these trajectories tell a great deal about possible developments in athletic careers, and more widely still, about the life of athletes and their living conditions. The emergence, and today the prevalence of professionalism in most sports on the international scene, has created the perspective of social and economical promotion for athletes and has lead to an important migratory flow (Bale & Maguire 1994, Lanfranchi & Taylor 2001, Maguire & Falcous 2011). How are these mobilities crucial to an sportsman’s career? How does the succession of periods of success and periods of failure affect the trajectories of athletes? How does remembrance stand in biographical or autobiographical accounts of sportsmen’s lives? Are their stories told along specific narrative modes? What distinguishes the biographical trajectories of sportswomen from those of their masculine counterparts (Saouter 1995, 2016)?

May there be temporalities specific to sport or to different practices of sports, and if yes, how can these be characterized? From the point of view of a spectator or of an occasional practitioner, time devoted to sports appears as a break from everyday life, opposed to work, but also as a time of intense activity (Vigarello 1995: 2015). To a professional, sport time is normal, part of the ordinary. How does this distinction between two points of view, from the outside and from the inside, affect the relationship to the temporalities of practices, to the cyclical nature of the succession of sports events (matches, seasons, tournaments, etc.), to the way they are accounted for and remembered? Each sport appears to have built its own schedule, planning events throughout the year or over several years, in a cyclical manner (continental or world football cups, for instance), according to its own logic (Chartier & Vigarello 1982: 38). This secular timetable, with no relation to religious calendars or community temporalities, signals a break with « traditional » athletic games, as opposed to « modern » sports (Guttmann 2006). From this point of view, does delineating the field of sports temporalities not help delineate the field of sports in itself, in other words help characterize it? Does breaking with the temporal demands of one sport not equal transforming it drastically and making a physical activity with a completely different stake out of it? Beyond the « temporalities of sports », all the links between « temporalities and sports » are indeed to be questioned, including historical time (Elias), biographical time (the learning, the mastering of differents sports, careers in sports), institutional time (implying homogenisation through world-scale timetables), media time (and its economic calculations), etc.

The articles expected within this call should deal with one or several of the proposed axes and levels (in a non-exhaustive way), while taking care to analyse the way in which the various temporalities of sport are arranged together, disposed together or confront themselves. Particular attention should be payed to how game rules and temporality regimes relate to each other. Works may fall under various fields of social sciences and humanities, be it anthropology, sociology, history, philosophy or psychology, as well as economics, political science, and of course, physical activities and sports sciences and technologies. Pluridisciplinary perspective is also welcome. Contributions can either come in the form of studies or empirical research made in France and/or abroad. The temporalities of research about sports may also be questioned.

Proposals

Papers will be selected on the basis of proposals (maximum length 5000 characters), which need to reach the volume’s editors, François-Xavier Devetter (francois-xavier.devetter@telecom-lille.fr) and Jérôme Soldani (jeromesoldani@hotmail.fr), as well as the journal’s secretary (temporalites@revues.org) by September 15 2016.

Procedures

Temporalités is a peer-reviewed journal (editorial board) for which the scientific choices are made every year by an scientific orientation board (scientific board). cf. http://temporalites.revues.org/683

Boards : http://temporalites.revues.org/533

Schedule and deadlines

  • Deadline for the reception of proposals (5000 characters maximum): September 15 2016

  • Responses: October 15 2016
  • Deadline for reception of papers (50, 000 characters maximum): December 15 2016
  • Deadline for referee reports: February 1 2017
  • Deadline for revised papers: April 1 2017
  • Publication: June 15 2017 

Coordination

  • François-Xavier Devetter (Clersé, UMR 8019 Lille 1- CNRS)
  • Jérôme Soldani (Academia Sinica, Taïwan)

References

  • Bale John, Maguire Joseph A. (dir.), 1994. The Global Sports Arena. Athletic Talent Migration in an Interdependent World. Londres, Frank Cass.
  • Chartier Roger, Vigarello Georges, 1982. « Les trajectoires du sport. Pratiques et spectacle », Le Débat, « L’âge du sport », 19 : 35-58.
  • Csíkszentmihályi Mihály, 1990. Flow: The Psychology of Optimal Experience. New York, Harper and Row.
  • Darbon Sébastien, 2014. Les Fondements du système sportif. Essai dʼanthropologie historique. Paris, LʼHarmattan.
  • Darbon Sébastien, 2007. « Sports “modernes”, sports “archaïques” ? À propos de quelques oppositions entre baseball et cricket », Loisir et Société, 29-2: 449-477.
  • Darbon Sébastien, 1995. Rugby, mode de vie. Ethnographie dʼun club Saint-Vincent-de-Tyrosse. Paris, Jean-Michel Place.
  • Demontrond Pascale, Gaudreau Patrick, 2008. « Le concept de “flow” ou “état psychologique optimal” : état de la question appliquée au sport », Staps, 79: 9-21.
  • Dubar Claude, 2004. « Régimes de temporalités et mutations des temps sociaux », Temporalités, 1: 118-129.
  • Guttmann Allen, 2006 [1978]. Du rituel au record. La nature des sports modernes. Traduction française par Thierry Terret, Paris, L’Harmattan.
  • Hagura Nobuhiro, Kanai Ryota, Orgs Guido, Haggard Patrick, 2012. “Ready steady slow: action preparation slows the subjective passage of time”, Proceedings of Royal Society, online: http://rspb.royalsocietypublishing.org/content/early/2012/09/04/rspb.2012.1339
  • Hentati Abdelaziz, 2013. “Perceptions of Time and Adaptive Strategies in Sport Competitions”, International Journal of Humanities and Social Science Invention, 2-7: 29-38.
  • Kretchmar Scott R., 2005. “Game Flaws”, Journal of the Philosophy of Sport, 32 : 36-48.
  • Lanfranchi Pierre, Taylor Matthew, 2001. Moving with the ball. The Migration of Professional Footballers. Oxford, Berg.
  • Maguire Joseph A., Falcous Mark (dir.), 2010. Sport and Migration. Borders, Boundaries and Crossings. Londres et New York, Routledge.
  • Martínková Irena, Parry Jim, 2011. “Two Ways of Conceiving Time in Sports”, Acta Universitatis Palackianae Olomucensis. Gymnica, 41-1: 23-31.
  • Pfister Gertrud, 2011. “Is Time a Problem? The work-life-leisure balance and its impact on physical activities: A case study in Denmark”, Staps, 94: 7-23.
  • Saouter Anne, 2016. Des femmes et du sport. Paris, Payot.
  • Saouter Anne, 2000. « Être rugby ». Jeux du masculin et du féminin. Paris, Éditions de la Maison des sciences de lʼhomme.
  • Soldani Jérôme, 2011. « Pourquoi les Taïwanais jouent-ils au baseball? Étude diachronique d’une diffusion réussie », Ethnologie française, « La diffusion des sports », 41-4: 677-689.
  • Viaud Baptiste, Papin Bruno, 2012. « Temps sportif, santé du champion et logique de lʼurgence », Staps, 96-97: 9-27.
  • Vigarello Georges, 1995. « Le temps du sport », in Corbin Alain (dir.), L’avènement des loisirs (1850-1960). Paris, Aubier: 193-221.
  • Vigarello Georges, 1988. Une histoire culturelle du sport. Techniques d’hier... et d’aujourd’hui. Paris, Robert Laffont.
  • Woodward Kath, 2013. Sporting Times. Basingstoke, Palgrave.

Date(s)

  • jeudi, septembre 15, 2016

Keywords

  • sports, temps, temporalité, jeux, calendrier, compétition

Contact(s)

  • François Théron
    courriel : francois [dot] theron [at] uvsq [dot] fr

Reference Urls

Information source

  • François Théron
    courriel : francois [dot] theron [at] uvsq [dot] fr

To cite this announcement

« Temporalities and sports », Call for papers, Calenda, Published on mardi, août 02, 2016, https://calenda-formation.labocleo.org/373349

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