Calenda - The calendar for arts, humanities and social sciences
Adaptation and Resilience to Droughts
Adaptation et résilience aux sécheresses
Historical Perspectives in Europe and beyond
Perspectives historiques en Europe et alentours
Published on vendredi, décembre 02, 2016
Summary
Parmi les recherches en histoire de l’environnement et climatologie historique, peu font un focus sur les sécheresses. Ce colloque sera donc l’occasion d’explorer un thème encore peu abordé, dont les contributions dans la recherche internationale sont très diffuses. Il vise à rassembler les chercheurs travaillant sur les sécheresses historiques principalement en France et en Europe. Seront particulièrement attendues des communications mettant en lumière l’adaptation et/ou la résilience des sociétés à des épisodes de sécheresses.
Amongst existing research on environmental history and historical climatology, few is focused on droughts.This symposium will give us the chance of exploring a relatively new topic whose contributions in the international research community are still very diffuse. It aims to bring together researchers working on historical droughts mainly in France and Europe. Oral presentations illuminating adaptation and resilience of societies to droughts periods will be particularly appreciated.
Announcement
Argumentaire
« Ottmarsheim, 25 août. (…). A l'approche du village, on se serait cru de prime abord devant un Ksour saharien, tellement le sol est calciné et nu sous sécheresse persistante ». C’est ainsi que Charles Grad, savant et érudit, auteur d’un riche ouvrage sur le climat en Alsace à la fin du XIXe siècle, décrit un paysage alsacien. Emphase littéraire ou fidèle description de la réalité ?
Parmi les recherches en histoire de l’environnement et climatologie historique, peu font un focus sur les sécheresses. Des colloques ont déjà rassemblé des chercheurs sur ces thématiques mais aucun ne portait spécifiquement sur les sécheresses. Parmi ces derniers, citons en France en 2016 à Toulouse un colloque sur la géohistoire de l’environnement ; en 2012, un colloque « Canicules et froids extrêmes. L’évènement climatique et ses représentations » à Paris ; en 2011 un colloque sur l’« Historical Climatology » (Institut historique allemand). A l’étranger, on peut également citer les sessions « Historical hydrology: floods, droughts and ice floes » (Congrès des chercheurs en géographie historique, Londres, 2015) ; « Recording, Visualising and Disseminating Cultural Memories of Extreme Weather » au congrès des chercheurs en histoire environnementale (Portugal, 2014).
Ce colloque sera donc l’occasion d’explorer un thème encore peu abordé, dont les contributions dans la recherche internationale sont très diffuses. Il vise à rassembler les chercheurs travaillant sur les sécheresses historiques principalement en France et en Europe. Seront particulièrement attendues des communications mettant en lumière l’adaptation et/ou la résilience des sociétés à des épisodes de sécheresses. On suivra donc avec intérêt les conseils d’Emmanuel Le Roy Ladurie, s’opposant à tout déterminisme climatique, écrivant que « le climat continue néanmoins à jouer sa partition, sa petite musique pour le coup déstabilisatrice en compagnie des autres instruments et personnages de l’orchestre parfois mal intentionnés ».
On mettra ainsi notamment en évidence des événements extrêmes dans l’histoire qui interrogent les capacités des réactions (résilience et adaptation) pour les sociétés de nos jours. Ces informations sont fournies par une très grande diversité de sources narratives que ce colloque mettra en lumière. A la croisée de l’histoire environnementale, de la climatologie historique, de la géographie et de l’hydrologie, il s’inscrit dans une perspective internationale et interdisciplinaire. Les sécheresses ne connaissent pas les limites des frontières même si elles ont pu être gérées différemment selon les administrations nationales. Elles ont également été étudiées en partie par des chercheurs de disciplines différentes. Elles restent néanmoins le parent pauvre de la géohistoire des risques ou de la climatologie historique, les inondations, tempêtes ou grands hivers ayant donné lieu à plus de travaux rétrospectifs. D’où l’intérêt d’un colloque se focalisant sur ces évènements.
1 – Les sources narratives pour reconstruire les sécheresses
Pour connaitre les sécheresses passées, les chercheurs ont à leur disposition plusieurs sources. Ce premier axe vise à les mettre en lumière et les critiquer. On s’intéressera par exemple aux sources concernant :
- la navigation fluviale (les périodes de chômage pouvant être liées à des sécheresses),
- les « Hungersteine » (pierres de famines) - témoins des étiages fluviaux,
- la productivité des moulins à eau,
- les feux de forêts et d’habitats (parfois attisés par les sécheresses),
- les industries au bord de l’eau,
- le tarissement de fontaines,
- les mesures prises par les autorités pour épargner l’eau,
- les productions agricoles (blés d’été, vignes, foin, légumes, etc. réagissent très différemment aux variabilités climatiques) et les famines pouvant succéder à des phases d’échaudage,
- les processions pro-pluvia,
- La diffusion des maladies (surtout la dysenterie).
Pourra également être souligné l’apport d’amateurs et passionnés de météo ayant noté dans leur carnet le temps qu’il faisait (et donc aussi les périodes de déficits pluviométriques).
2 – La variabilité et l’extension spatiale des sécheresses
Cet axe permet de faire un focus sur certains évènements : comment « classer » les sécheresses historiques : selon leur durée ? Leur impact sur les sociétés ? Leur extension spatiale ? Comment évaluer leur rôle dans la « déstabilisation » des rythmes saisonniers et sociétaux ? Seront ainsi bienvenues :
- Les reconstructions de certains épisodes marquants,
- L’étude fine du déroulé chronologique (hydrologique, climatique et sociétale) des sécheresses,
- Les comparaisons entre des épisodes de sécheresse similaires,
- Les travaux sur les périodes de sécheresses s’intercalant entre des périodes très pluvieuses,
- L’analyse de l’extension spatiale des sécheresses (y compris leurs limites).
3 – Les modes d’adaptation des sociétés
Par leur étendue spatiale et leur durée, certaines sécheresses ont marqué les sociétés. Pour y faire face, les réactions sont très diverses et ce colloque souhaite également les confronter : selon les périodes et les lieux, comment les habitants et les administrations faisaient face à ces événements ? Peut-on parler de résilience et comment se manifeste-elle ? On pourra étudier ainsi :
- Les demandes de secours face aux calamités en conséquence des sécheresses,
- Les procédés d’indemnisation et assurances,
- Les projets de construction de réservoirs pour garantir de l’eau en périodes sèches,
- Les prélèvements en eau dans les fleuves et rivalités pour le choix d’irriguer certains terrains et pas d’autres.
- Les persécutions de minorités perçues comme incendiaires.
4 – La mémoire des sécheresses
En 1780, un observateur à Thann écrit : « Août beau et très chaud. La sécheresse a duré depuis la Pentecôte jusqu'au mois de septembre, à l'exception de quelques petits orages. On ne se souvient pas d'une sécheresse aussi longue. On a fait partout des prières publiques ». Les formules telles « c’est du jamais vu » sont un leitmotiv, hier comme aujourd’hui, des réactions face à des évènements extrêmes. On verra ici comment la mémoire des sécheresses s’entretient ou devrait s’entretenir : quels moyens pour mieux se souvenir d’épisodes extrêmes et ne pas être pris au dépourvu ? Cet axe de recherche s’insère donc assez globalement dans l’idée de « culture du risque » mise sur le devant de la scène aujourd’hui. Plusieurs champs de recherche émergent ici :
- Diffuser la connaissance des sécheresses passées,
- Mettre en valeur les images de sécheresses (cartes postales, peintures, photographies…),
- Créer des passerelles entre mémoires des sécheresses et projections climatiques régionales,
- Etablir des réseaux de coopération pour recueillir des sources provenant de l’Europe et au-delà,
- Mettre en place des coopérations globales avec des scientifiques qui défrichent ce domaine,
- Réfléchir aux conséquences de certaines sécheresses historiques sur les sociétés aujourd’hui.
Indications pour soumettre votre proposition
Les quelques pistes esquissées ci-dessus vous invitent à proposer votre regard sur la question. Contactez-nous par email
avant le 31 décembre 2016
en précisant en une page comment vous entendez enrichir cette thématique de recherche (si possible en français et en anglais). Les propositions de différentes disciplines sont les bienvenues. Veuillez indiquer un titre, 5 mots-clés accompagnant votre résumé et vos coordonnées ainsi que votre affiliation.
Nous les examinerons et vous recontacterons avant le 31 janvier 2017 pour vous indiquer si votre proposition a été retenue. Les frais de déplacement, pour les jeunes chercheurs, seront pris en charge dans une certaine limite. Une publication est prévue.
Les deux journées de colloque (1 et 2 juin 2017) s’articuleront autour de différentes sessions. Les contributeurs sont priés de parler 15-20 minutes. La langue privilégiée pour la communication sera l’anglais. Les frais d’inscription comprenant les pauses café et repas sont de 100 € (50 € pour les non titulaires).
Comité scientifique
- Rüdiger Glaser, Professeur, Université de Freiburg, Allemagne
- Carmen de Jong, Professeur, Université de Strasbourg, France
- Emmanuel Le Roy Ladurie, Professeur émérite, Collège de France, France
- Brice Martin, Maître de Conférences, Université de Haute-Alsace, France
- Alexis Metzger, Postdoctorant, Université de Strasbourg, France
- Christian Pfister, Professeur, Université de Berne, Suisse
Argument
“Ottmarsheim, 25thAugust (…). Approaching the village, one might be led to believe at first sight that one is facing a Saharan Ksour so much the soil is parched and bare due to the persistent drought”. That is how Charles Grad both scholar and erudite author of a rich book on the climate in Alsace at the end of the 19th century describes an Alsatian landscape. Literary pomposity or true description of reality?
Amongst existing research on environmental history and historical climatology, few is focused on droughts. Symposia have previously brought together researchers working on these topics but none has specifically concentrated on droughts. Relevant conferences include that in 2016 on the geohistory of the environment in Toulouse (France), that in 2012 on “Scorching heat and extreme cold. The climatic event and its representations” in Paris and that in 2011 on “Historical Climatology” (German Historical Institute) in Paris. Abroad we can also cite the sessions on “Historical hydrology: floods, droughts and ice floes” (International Conference of Historical Geographers, London, 2015) and “Recording, Visualizing and Disseminating Cultural Memories of Extreme Weather” (Second World Congress of Environmental History, Portugal, 2014).
This symposium will give us the chance of exploring a relatively new topic whose contributions in the international research community are still very diffuse. It aims to bring together researchers working on historical droughts mainly in France and Europe. Oral presentations illuminating adaptation and resilience of societies to droughts periods will be particularly appreciated. We will follow with interest Emmanuel Le Roy Ladurie’s advice against all climatic determinism writing that “Climate continues to play its partition, its small destabilizing music along with the other sometimes ill-intentioned instruments and characters of the orchestra”.
Extreme events throughout history that challenge the reactive capacity (resilience and adaptation) of societies will be highlighted. The symposium will bring to light information provided by a large diversity of narrative sources. Lying at the crossroads between environmental history, historical climatology, geography and hydrology, it will provide an international and interdisciplinary scope. Droughts do not have any borders even if they can be managed differently according to national administrations. They have also been partly studied by researchers from different disciplines. However they still remain the poor cousin of the geohistory of risks or of historical climatology since floods, storms or harsh winters have given rise to more retrospective work. Thus a symposium focusing on these events is of utmost interest.
1 – Narratives sources for reconstructing droughts
In order to identify past droughts, researchers have several sources at their disposal. This first objective aims at highlighting and criticizing them. The following sources will be dealt with:
- Fluvial navigation (unemployment periods may be linked to droughts),
- Hungersteine (famine stones), witnesses of low water,
- Operation of water mills,
- Forest and settlement fires (sometimes induced by droughts),
- Industry along rivers,
- Drought sensitive agricultural production (spring cereals, hay, legumes, in extreme cases vines) ), also famines can succeed hot periods,
- Drying up of fountains and wells,
- Pro-pluvia Processions and Sermons (“for the rain”),
- Measures taken by authorities to save water,
- Spread of disease (in particular dysentery).
It will be also interesting to study the contribution of amateurs and persons with a passion for weather who noted weather conditions in their notebooks (including periods with low rainfall).
2 – The variability and the spatial extent of droughts
This axis focuses on the study of specific events: how can historical droughts be classified? According to their duration? Their impact on society? Their spatial extent? How can their role be evaluated in the destabilization of seasonally and societal rhythms? The following subjects are welcome:
- Reconstruction of certain significant episodes,
- High resolution study of the chronological sequence (hydrologic, climatic and societal) of droughts,
- Comparison between episodes of similar droughts,
- Work on drought periods that are intermittent with heavy rainy periods.
3 – Adaptation modes of societies
Because of their spatial extend and duration, some droughts have heavily marked societies. In order to face droughts, reactions are very diverse and this symposium hopes to confront them: how have inhabitants and administrations confronted these events according to their timing and spacing? Can one speak of resilience and how does it manifest itself? One could study:
- Demand for assistance concerning disasters following droughts,
- Compensation and insurance procedures,
- Projects of reservoir construction in order to guarantee water supply during dry periods,
- Water abstraction from rivers and rivalries in the choice of irrigation of certain fields as opposed to others,
- Persecution of minorities as arsonists.
4 – The memory of droughts
In 1780 an observer in Thann (Alsace) writes: “August beautiful and very hot. The drought lasted from Pentecost until the month of September with the exception of a few small thunderstorms. One cannot remember as long a drought before. We held public prayers everywhere”. Expressions such as “This has never been seen before” are a leitmotiv yesterday as much as today of the reactions when facing extreme events. Here we will see how the memory of droughts was kept alive or should be kept alive: how is it possible to maintain a better memory of extreme events and not be taken by surprise? This axes generally fit well with the idea of a “risk culture” that is so much at the forefront nowadays. Different research fields emerge:
- Diffusion of knowledge on past droughts,
- Putting into value the images of droughts (postcards, paintings, photography…),
- Creation of bridges between memories of droughts and regional climatic projections,
- Setting up networks for collecting source excerpts from Europe and beyond,
- Cooperation between scientists working on droughts,
- Evaluation of possible consequences of the recurrence of certain extreme European droughts (such as 1540) for present-day societies.
Guidelines for Paper Abstracts
We invite you to contact us by email before
December 31st, 2016,
with a one page abstract in English and French indicating how you would like to contribute to this research approach. Proposals from all disciplines are welcome. They should include: Title of the proposed paper, 5 key words and contact information (affiliation, e-mail).
We will review the abstracts and get back to you by January 15, 2017 to let you know whether your proposal has been accepted. Travel expenses will be covered for a selection of young researchers. An international publication (either an edited collection or special issue of a journal) is planned.
The two day symposium (June, 1-2 2017) consists of different sessions. The conference language is English. Presenters of accepted papers are asked to speak for 15-20 minutes. A fee of 100 € (50 € for PhD students) will be charged to cover coffee breaks and lunch.
Scientific committee
- Rüdiger Glaser, Professeur, Université de Freiburg, Allemagne
- Carmen de Jong, Professeur, Université de Strasbourg, France
- Emmanuel Le Roy Ladurie, Professeur émérite, Collège de France, France
- Brice Martin, Maître de Conférences, Université de Haute-Alsace, France
- Alexis Metzger, Postdoctorant, Université de Strasbourg, France
- Christian Pfister, Professeur, Université de Berne, Suisse
Subjects
Places
- Strasbourg, France (67)
Date(s)
- samedi, décembre 31, 2016
Keywords
- sécheresse, climat, géohistoire, adaptation, résilience
Contact(s)
- Alexis Metzger
courriel : alexis [dot] metzger [at] ens [dot] fr - De Jong Carmen
courriel : Carmen [dot] dejong [at] live-cnrs [dot] unistra [dot] fr
Reference Urls
Information source
- Alexis Metzger
courriel : alexis [dot] metzger [at] ens [dot] fr
To cite this announcement
« Adaptation and Resilience to Droughts », Call for papers, Calenda, Published on vendredi, décembre 02, 2016, https://calenda-formation.labocleo.org/386321

