Calenda - The calendar for arts, humanities and social sciences
History and Memory in Cameroon
Histoire et mémoires au Cameroun
Legacies and Practices (from 1884 till now)
Cadrages, marquages, héritages et usages (de 1884 à nos jours)
Published on mardi, février 21, 2017
Summary
Ce colloque veut dresser l’état de la réflexion sur les rapports entre mémoires, archives et histoire au Cameroun. L'histoire du Cameroun se présente comme une sédimentation de mémoires construites à des époques différentes, cristallisées de façon ambivalente et souvent contradictoire dans des récits univoques, partiellement intégrés dans l’histoire du pays. Entre communautarisation, banalisation ou négation de l’historicité de certaines figures ou événements, un malaise identitaire perdure. Il est donc urgent d’identifier de nouveaux paradigmes permettant de proposer les conditions d’une résilience et d’une (re)écriture objective de l’histoire.
This colloquium aims at assessing the link between memory, archives and history in Cameroon. The history of Cameroon is presented as a sedimentation of memories developed at different eras and captured in an ambivalent and often contradictory manner through univocal stories, partially embedded in the country’s history. Whether owing to communitarisation, the downplaying or denying of the historicity of certain figures or events, identity remains a vexed issue. It is therefore imperative to set out new paradigms and to propose requisites for resilience and an objective re(writing) of history.
Announcement
Argumentaire
L'histoire au Cameroun se présente comme une sédimentation de mémoires construites à des époques différentes : pré-coloniale, coloniale et contemporaine. Ces mémoires multiples ont été cristallisées de façon ambivalente et souvent contradictoire dans des récits univoques, partiellement intégrés dans l’histoire du pays. Est-il possible de proposer aujourd’hui une (re)écriture objective de cette histoire ?
De tous les pays africains qui ont obtenu leur souveraineté par la guerre, le Cameroun est celui où l’histoire en est restée occultée. La mémoire de cette période en particulier reste traumatique et fragmentaire, privant les Camerounais d’une histoire consensuelle de leur nation tout en les renvoyant aux fondements d’une problématique nationale. Avant le milieu du XXème siècle - qui a révélé le nationalisme politique camerounais - il y a eu des initiatives marginales qui lui étaient assimilées, mais cette histoire n’a pas été portée publiquement et demeure méconnue. De plus, l’interprétation des rapports entre nationalisme et résistance à la colonisation est sujette à une forte controverse au Cameroun. Le contexte de la décolonisation, clivé entre partisans de l’indépendance immédiate et partisans de l’indépendance différée, a engagé une polémique sur la nature des « pères de la Nation » et rend confuse la définition des figures historiques au Cameroun. Entre communautarisation, banalisation ou négation de l’historicité de certaines figures, un malaise identitaire s’installe et interroge les conditions d’une résilience. La transmission de l’histoire de ces hommes et de ces femmes qui ont façonné le Cameroun fait donc écho à la possibilité d’émergence d’une mémoire collective ou de mémoires partagées.
L’annonce de l'ouverture des archives françaises de la période pré et post-indépendance au Cameroun est une opportunité pour relancer la réflexion historiographique, avec en filigrane l’enjeu de la conservation et de la vulgarisation des archives. Le renouveau des écoles historiques offre aussi de nouvelles grilles de lectures, globales ou spécifiques, qui peuvent donner des méthodes et des supports plus adéquats pour rendre compte de l’histoire contemporaine du Cameroun.
Ainsi, ce colloque sur les rapports entre archives, mémoires et Histoire veut dresser l’état de la réflexion et de l’investigation dans les sciences sociales et humaines sur ces problématiques. Il doit identifier de nouvelles méthodes, techniques et paradigmes permettant de questionner l’événement, d’en parvenir à une lecture complexe mais néanmoins pédagogique. Son ambition est également de dynamiser des partenariats scientifiques entre les institutions engagées dans ces réflexions.
Axes thématiques
Quatre axes de réflexion organisés en ateliers thématiques donneront lieu à débat:
1. Quelle historiographie renouvelée sur la colonisation ?
Cet atelier devra confronter la mémoire que les Camerounais conservent de la période coloniale et la réalité historique. Comment sortir d’une lecture binaire de cette période, qui dépasse celle de l’affrontement de deux camps ? Comment formaliser les liens entre le pathos des souvenirs de la « brutalisation » et les évènements historiques ? En diversifiant les outils de l’historien camerounais, la mise à disposition de nouvelles archives écrites, sonores et visuelles, devrait aussi permettre de constituer un corpus archivistique plus exhaustif. Est-ce que l’évolution de l’historiographie peut contribuer à mieux appréhender le rapport entre émotion, mémoire et histoire ?
2. Autour de l’indépendance : des conflits de mémoires à une histoire apaisée ?
Cet atelier s’intéressera à la dialectique de l’histoire et de la mémoire autour de la décolonisation, de la guerre de libération, de l’indépendance et de la construction du Cameroun. Autour de l’indépendance, règne certainement la plus grande des polémiques, d’autant que quelques acteurs importants (ou leurs proches) de cette période sont encore vivants. Sur quelles bases s’est installée l’amnésie, comment les mémoires ont-elles été estompées, sélectionnées, occultées ? Il s’agira d'analyser les mécanismes de la re(dé)construction mémorielle et des modalités de production d’une mémoire et d’une histoire officielle.
3. De la conservation de la mémoire et de la transmission de l’histoire : regards croisés
Eviter les dérives des enjeux mémoriels, du « devoir de mémoire » et de la compétition des mémoires, exige de croiser les regards scientifiques et politiques. Cet atelier se consacrera aux acteurs et témoins de l’histoire du Cameroun d’une part, et aux promoteurs de la mémoire d’autre part. Il s’interrogera aussi sur la perception et les représentations de cette histoire par l’extérieur, notamment au regard porté par les Etats voisins ou les anciennes puissances colonisatrices sur le Cameroun. Dans quelle mesure des transferts peuvent-ils ouvrir à de nouvelles formes de mise en mémoire et d’écriture de cette l’histoire ? Par ailleurs, quelle est la volonté de transmettre l’histoire et la mémoire de cette période aujourd’hui ? Comment et par qui mobiliser des supports mémoriels, créer des lieux et des temps de mémoire pour le présent et l’avenir du pays ?
4. Histoire et mémoires au Cameroun à l'heure de la mondialisation
En identifiant les moments de l’exacerbation du nationalisme, les discours portés par des personnalités politiques, par des passeurs médiatiques ou par des acteurs plus informels, cet atelier apportera un éclairage sur le rapport de la société camerounaise à sa construction nationale dans un contexte global. Quelles contributions l'histoire et les autres sciences sociales peuvent apporter pour mettre à distance les outrances du débat public ? A partir de quelle histoire apaisée le Cameroun peut-il se projeter dans la mondialisation et la modernité ? Comment favoriser la construction de politiques publiques efficaces et cohérentes dans un objectif de développement durable, défi du XXIème siècle ?
Les actes du colloque feront l’objet d’une publication selon une sélection raisonnée des communications.
Calendrier
Proposition de communication : résumé de 2500 signes au maximum en français ou en anglais, mentionnant le nom et l'institution de rattachement, à transmettre par courriel à colloquefpae2017@gmail.com :
avant le 10 mars 2017
Communication de 35000 signes en français ou en anglais, y compris un résumé en français et en anglais à transmettre par courriel à colloquefpae2017@gmail.com : avant le 30 avril 2017
Les communications de 15 minutes au maximum peuvent être accompagnées de supports audiovisuels (notamment archives filmées, sonores ou photographiques)
Contacts organisation : coordo.fpae@yahoo.fr , kalliopiangoela@yahoo.fr
Invités spéciaux
- Achille MBEMBE (University of the Witwatersrand-South Africa)
- Benjamin STORA (Université de Paris XIII-France)
Comité scientifique
- Daniel ABWA (Université de Yaoundé I)
- Susanne KUSS (Universität Freiburg-Deutschland)
- Achille MBEMBE (University of the Witwatersrand-South Africa)
- Julius Victor NGOH (University of Bamenda)
- Ester OLEMBE (Archives Nationales du Cameroun/National Archives of Cameroon)
- Mathias-Eric OWONA NGUINI (Université de Yaoundé II-Soa/FPAE-Yaoundé)
- Muriel SAME EKOBO (FPAE-Yaoundé)
- Kalliopi ANGO ELA (FPAE-Yaoundé)
Argument
History in Cameroon is presented as sedimentation of memories built at different times, i.e., precolonial, colonial and contemporary. These multiple memories have been captured in an ambivalent and often contradictory manner through univocal stories, partially embedded in the country’s history. Is it therefore possible, to rewrite this history objectively today?
Of all the African countries which achieved independence through war, Cameroon remains the only country where history is still concealed. Memories of this particular era still remain traumatic and fragmented thereby depriving Cameroonians of a consensus-based history of their nation while pointing to a fundamental national issue at the same time. Prior to the mid-twentieth century – which depicted Cameroon’s political nationalism – some minor initiatives were attributed to this, but this history was not publicly acknowledged and is little known. Furthermore, the understanding of the connection between nationalism and resistance to colonization is highly controversial in Cameroon. The decolonization context, torn between proponents for independence now and those for independence later, sparked a controversy on the personalities of the “founding fathers of the nation” and makes the definition of historic figures in Cameroon quite blurry. Trapped between communitarization and the downplaying or negation of the historicity of certain figures is a looming identity crisis which questions the conditions for their resilience. The transmission of the history of these men and women responsible for shaping Cameroon echoes the prospect of the emergence of a collective memory or shared memories.
The announcement of the opening of French archives on the pre- and post-colonial period in Cameroon is an opportunity to revive the debate on historiography, against the backdrop of the challenges of conservation and the popularization of archives. The revival of historical schools offers new global or specific interpretations which are most likely to offer a more adequate methodology and tools to produce an account of Cameroon’s contemporary history.
As a result, this colloquium on the link between archives, memory and history seeks to take stock of the level of brainstorming and investigation reached so far in the social sciences and humanities on these issues. It aims to identify new methods, techniques and paradigms to question events, to arrive at a complex yet pedagogic understanding. The colloquium also hopes to boost scientific partnerships among institutions engaged in these brainstorming activities.
Main topics
Debates will be centered on the four topics below to be engaged during thematic workshops.
1. A renewed historiography on colonisation?
This workshop will contrast the memories which Cameroonians have of the colonial era with the historical reality. Seeking how to depart from a dual reading of this era which goes far beyond a confrontation between two factions. Finding ways of formalizing the link between the pathos of reminiscences of “brutalization” and historic events. Diversifying the Cameroonian historian’s toolbox and making available new written, audio and visual archives should help develop a more comprehensive body of archives. Can historiographical progress offer a better understanding of the connection between emotion, memory and history?
2. Independence: from conflicting memories to a peaceful history
The workshop will focus on the dialectic between history and memory on decolonization, the war of liberation and Cameroon’s independence and construction. There is certainly a major controversy around independence, especially since some of the key players (or their relatives) from that time are still alive. On what grounds did this amnesia creep in, how did these memories fade away, how did they become selective and concealed? The workshop will analyze the mechanisms of memory re(de)construction and the requirements for the production of an official memory and history.
3. International perspectives on preserving memory and passing on history: converging views
Avoiding the excesses of memory challenges, “the duty of remembrance” as well as competing memories, requires one to confront the scientific and the political viewpoints. The workshop will focus on the actors and witnesses of Cameroon’s history on the one hand, and the promoters of the memories on the other hand. It reflects on the external perceptions and views of this history and most especially on the perception of neighbouring countries or that of Cameroon’s former colonial masters. How can transmission help open up new forms of storing and writing this history? Moreover, is there any willingness to pass on the history and the memories of that period today? How and through whom can we assemble memory tools, create remembrance places and times for the present and future of the country?
4. History and memory in Cameroon in an era of globalisation
By identifying the eras of exacerbated nationalism, speeches by politicians, media informants or more informal players, the workshop will shed more light on how the Cameroonian society relates with its national construction within a global context. Can history and other social sciences make any contribution with regard to keeping the excesses of public debates aloof? From which peaceful history can Cameroon project itself into globalisation and modernity? How can one encourage the development of efficient and coherent public policies in a drive to attain sustainable development which is the major challenge of the 21st century?
The conference proceedings will be published based on a reasonable shortlisting of presentations.
Calendar
Proposed papers: an abstract of not more than 2,500 characters in English or French, stating the author’s name and institution, to be sent to the following address: colloquefpae2017@gmail.com
latest 10 march 2017.
Send your presentations of not more than 35,000 characters (letters and punctuation) in English or French, including an abstract in English and French to colloquefpae2017@gmail.com before 30 April 2017.
Presentations not exceeding 15 minutes can be accompanied by audiovisual aids (including film, audio or picture archives).
Email us at: coordo.fpae@yahoo.fr , kalliopiangoela@yahoo.fr
Special Guests
- Achille MBEMBE (University of the Witwatersrand-South Africa)
- Benjamin STORA (Université de Paris XIII-France)
Scientific Board
- Daniel ABWA (Université de Yaoundé I)
- Susanne KUSS (Universität Freiburg-Deutschland)
- Achille MBEMBE (University of the Witwatersrand-South Africa)
- Julius Victor NGOH (University of Bamenda)
- Ester OLEMBE (Archives Nationales du Cameroun/National Archives of Cameroon)
- Mathias-Eric OWONA NGUINI (Université de Yaoundé II-Soa/FPAE-Yaoundé)
- Muriel SAME EKOBO (FPAE-Yaoundé)
- Kalliopi ANGO ELA (FPAE-Yaoundé)
Subjects
Places
- Yaoundé, Cameroon
Date(s)
- vendredi, mars 10, 2017
Keywords
- mémoire, histoire, archives, colonisation, indépendance, Cameroun, résilience, identité, globalisation, politique publique
Contact(s)
- Kalliopi Ango Ela
courriel : kalliopiangoela [at] yahoo [dot] fr - Jean-Claude Edjo'o
courriel : coordo [dot] fpae [at] yahoo [dot] fr
Reference Urls
Information source
- Kalliopi Ango Ela
courriel : kalliopiangoela [at] yahoo [dot] fr
To cite this announcement
« History and Memory in Cameroon », Call for papers, Calenda, Published on mardi, février 21, 2017, https://calenda-formation.labocleo.org/393735

