Calenda - The calendar for arts, humanities and social sciences
Activism speeches in environmental controversies: social constructions, legitimisations, limitations
Les paroles militantes dans les controverses environnementales : constructions, légitimations, limites
Published on mardi, mai 30, 2017
Summary
La multiplication de controverses environnementales ces dernières années en fait un véritable phénomène de société (aéroport de Notre-Dame-des-Landes, barrage de Sivens, mines aurifères en Guyane, exploitation du gaz de schiste en Algérie, oléoduc géant sur le territoire des Sioux du Dakota du Nord…). Chacune d’entre elles est accompagnée par une série d’acteurs qui élèvent leur voix en faveur ou en opposition aux projets. Ce colloque vise à aborder les controverses en tant que double processus rhétorique et de publicisation. Il s’agit d’observer finement les logiques qui mènent les militants à élaborer leurs énoncés (discours, récits, argumentaires), les régimes de justification déployés, les enjeux et les effets de ces énoncés dans des arènes publiques
Judging by their increase, envirnomnental controversies are a social phenomenon (Notre-Dame-des-Landes Airport, the Sivens dam in France, or the industrialization of goldbearing mines in French Guiana, the exploitation of shale gas in Algeria, the Dakota Access Pipeline in the USA…). Each of them is based on a series of individuals who rise up and express themselves in favor of or against these projects. This symposium aims to study controversies both rhetorical process and means of publicising. We would like to observe how activists forge their discourses and argumentations, how they justify their speeches, as well as the effects of these speeches in the public arenas.
Announcement
Argumentaire
Depuis les années 1970, les controverses sont l’objet d’un intérêt croissant de la part des chercheur.e.s en sciences sociales, intérêt renouvelé par la sociologie pragmatique (Chateauraynaud, 2011) et les Science and Technology Studies. Beaucoup de travaux ont été consacrés à la redéfinition même de l’objet « controverse », au cadrage des débats, au rôle des sciences dans les controverses (Chavot, Masseran, 2010 ; 2013) et aux processus de légitimation des savoirs. La médiatisation des controverses constitue un autre axe d’analyse privilégié, comme en témoignent par exemple les colloques de l’Institut des sciences de la communication du CNRS, « Médiatisation des controverses : épistémologie et enjeux » (2009) ainsi que « Le journalisme scientifique dans les controverses » (2013).
La multiplication de controverses environnementales ces dernières années en fait un véritable phénomène de société. Les projets de construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et du barrage de Sivens ou encore l’industrialisation des mines aurifères en Guyane déchaînent les passions dans le seul cas français. À l’échelle mondiale, l’exploitation du gaz de schiste à In Salah (Algérie) tout comme l’oléoduc géant sur le territoire des Sioux du Dakota du Nord autorisé par Donald Trump attestent du développement international de controverses environnementales. Chacune d’entre elles est accompagnée par une série d’acteurs qui élèvent leur voix en faveur ou en opposition aux projets. Ces discours s’apparentent à une controverse dès lors que le sujet du différend suscite une polarisation entre les interlocuteurs (les « pro » et « anti » par exemple), est régi par une structure argumentative (les uns essaient de convaincre les autres sur la base d’arguments), et est réitérable (le débat peut être temporairement suspendu et repris plus tard) (Rennes, 2016 : 26). L’expression de discours et de contre-discours (Doury et al., 2015) font de la parole publique un enjeu majeur des controverses environnementales. Les échanges sont particulièrement antagonistes et revendicatifs comme le suggèrent Survivre, La Gueule ouverte et Le Sauvage, titres pionniers de la presse écologiste. Si les controverses environnementales et les mobilisations les accompagnant ne constituent pas un fait nouveau (Ollitrault, 2008 ; Vrignon, 2017), l’étude des paroles militantes constitue une piste de recherche qui demande à être davantage explorée.
Ce colloque vise à aborder les controverses en tant que double processus rhétorique (Sans, 2017) et de publicisation (Pailliart, 2005 ; Chavot, Masseran, 2017). Il s’agit d’observer finement les logiques qui mènent les militants à élaborer leurs énoncés (discours, récits, argumentaires), les régimes de justification déployés, les enjeux et les effets de ces énoncés dans des arènes publiques (Cefaï, 2016). De quelle manière les arguments sont-ils construits ?
Quelles valeurs sont défendues ? En quoi les paroles militantes sont-elles légitimées ou délégitimées dans l’espace public ? Ces paroles sont également une façon de dire et raconter l’engagement individuel et collectif à partir de formes d’expression singulières (documentaires, témoignages, blogs, etc.). Étudier les mises en récit des trajectoires militantes des opposants, retracer une archéologie des discours (Angenot, 1989), saisir les pratiques narratives à l’intersection des approches discursive, pragmatique, médiatique et anthropologique permettra de penser les controverses comme efforts des sociétés pour s’approprier une partie de ce qui leur échappe (Danblon, 2007). À ce titre, les études des mises en récit, par les individus, de leurs pratiques militantes et de leurs expériences participatives sont les bienvenues, en particulier lorsqu’elles concernent les processus d’élaboration et les caractéristiques linguistiques, rhétoriques et thématiques des discours « militants » ou le choix des formats de diffusion (verbal, iconique, audiovisuel, etc.).
Dans cette perspective, quatre axes d’étude sont à privilégier.
Axes d’étude
1) Constructions des identités militantes : identification, dénominations, parcours d’acteurs
Nommer un mouvement représente déjà un enjeu de pouvoir en ce sens qu’il permet de le qualifier ou de le disqualifier selon les termes choisis et les représentations qu’on lui associe. Les acteurs des controverses environnementales choisissent eux-mêmes des dénominations et en refusent d’autres. Pourquoi récusent-ils certaines appellations et en valident-ils d’autres ? Quels sont les enjeux sociaux, stratégiques ou communicationnels de ces dénominations ? Se définissent-ils comme « militants » ? « Opposants » ?. Les contributions pourront faire la généalogie des appellations qui qualifient des groupes d’action et des représentations qu’elles sous-tendent. Elles pourront également concerner des mouvements d’ampleur qui regroupent des écologistes tel les Indignés (Espagne), Nuit Debout (France), Occupy Wall Street (États- Unis), etc. Ces éléments pourront être confrontés aux définitions des mouvements par les médias afin de montrer comment se construisent et évoluent les récits de militants. L’étude de catégories telles « zadistes », « écologistes », « djihadistes verts », etc. rendra compte des représentations médiatiques des mouvements. Ce travail de définition est également l’occasion d’une analyse réflexive pour les chercheur.e.s en sciences humaines et sociales, loin de toute posture surplombante : comment les militants sont-ils désignés dans les travaux de recherche ? Dans quelle mesure ces désignations influencent-elles les choix méthodologiques et épistémologiques voire les résultats des recherches ?
2) Légitimations des discours dans l’espace public : savoirs institutionnels et critiques en tension
Cet axe étudiera les discours militants et institutionnels en veillant à croiser les approches entre autonomie et institutionnalisation plutôt qu’en les opposant (Suraud, 2006). Le débat public est souvent marqué par l’expertise et les discours des opposants considérés comme relevant de « savoirs profanes » couramment confinés à un « savoir d’usage » disqualifié par les experts légitimés. On s’intéressera donc aux appropriations et interprétations des éléments de communication fournis par les industriels, les politiques, les institutions territoriales et à leur utilisation par les militants pour élaborer leur discours. Quelle place occupent les savoirs produits par les associations environnementales ou des scientifiques engagés ? Sont-ils ou non pris en compte par les porteurs de projets environnementaux controversés ? De quelle manière ces savoirs peuvent-ils faire émerger des « contre-pouvoirs agonistiques » pour que les acteurs se fassent entendre du pouvoir politique (Fung, Wright, 2005) ? On s’intéressera également à l’apprentissage des militants, non seulement technique et scientifique mais aussi politique (Barthe, Borraz, 2011), car il s’agit souvent d’apprendre à s’exprimer, délibérer, s’organiser, structurer son discours, autant de compétences délibératives et rhétoriques nécessaire à toute prise de parole en régime de controverse.
Inversement, les propositions pourront étudier les usages qui sont faits des discours citoyens recueillis par les institutions au moyen de dispositifs de concertation (Mabi, 2013). Dans quelle mesure les restitutions de ces discours sont-elles jugées fidèles par ceux qui les ont prononcés ? Quels usages sont faits de ces paroles militantes par les institutions ?
3) La circulation des paroles militantes et leur médiatisation
Le troisième axe s’intéresse aux pratiques médiatiques des contre-publics (Fraser, 2001 ; Macé, 2006) et des stratégies de mise en visibilité des actions. Il s’agit d’étudier les rapports qu’ont les citoyens engagés aux médias, à la manière dont ils perçoivent les journalistes et les accueillent ou non, aux stratégies qu’ils mettent en place pour communiquer et se faire entendre. Quelles sont les opportunités politiques (Kitschelt, 1986) liées à leurs engagements, revendications et productions médiatiques ? Quelles sont les conditions pour qu’un dialogue avec les médias soit possible ? Le développement de « médias de la critique » (Cardon, Granjon, 2013) à travers les médias numériques et les réseaux sociaux, la presse militante, des éditions alternatives, etc. sera également analysé. Cette orientation de la communication citoyenne vers des pratiques alternatives aux médias traditionnels mérite d’être étudiée. De quelles ressources techniques les militants disposent-ils pour concevoir leurs propres médias ? À quels savoir-faire fait appel la fabrication de médias alternatifs ? On s’interrogera également sur le rapport qu’entretiennent les militants avec les technologies. Quels usages ont-ils du web et des réseaux sociaux (Boullier, 2016) ? Quels outils utilisent-ils pour protéger leurs données et leurs identités ?
4) Désobéissance et violence : les paroles militantes et leurs limites
La focalisation sur les paroles militantes interroge aussi les limites de la controverse en tant que situation de communication. Si les paroles peuvent être des échanges d’arguments, il peut aussi arriver qu’on fasse preuve de sympathie envers un camp plutôt qu’envers ses arguments. En jugeant un camp plus juste qu’un autre sur le plan moral (et non seulement sur le plan de son argumentation), la controverse devient polémique (Nicolas, 2017 ; Amossy, 2014). Faute de pouvoir être entendue dans un cadre argumentatif, la parole se durcit par des invectives, des interpellations publiques voire des formes de violence verbale (Fracchiola et al., 2013) et peut donner lieu à des mouvements de désobéissance civile (Hayes, Ollitrault, 2012). Les contributions pourront rendre compte des formes de violence verbale dans les controverses environnementales. Il s’agira notamment de mesurer en quoi ces violences verbales peuvent se traduire en violence non verbale et ainsi de fournir des éléments pour penser le rapport à la (non-)violence.
Les contributions pourront également porter sur les manières de dire et de penser la violence dans les mouvements militants (Sommier, 2015). En quoi le recours à la violence fait-il débat ? Pourquoi des acteurs refusent-ils de prendre part à des actions qu’ils jugent violentes alors que d’autres semblent s’y investir plus facilement ? Il paraît donc nécessaire de dresser un éventail critique des différentes formes de mobilisation à l’aune de ce que les acteurs jugent opportun ou non de réaliser, et en fonction de leurs valeurs (Heinich, 2017).
Modalités de soumission
Les contributions présentant des modèles théoriques pour appréhender les paroles militantes dans les controverses environnementales sont les bienvenues, et ce sans restriction disciplinaire (sociologie, science politique, sciences du langage, sciences de l’information et de la communication, etc.). Il est attendu des contributions plus empiriques qu’elles donnent la parole aux acteurs de la « société civile » engagés dans des controverses, quelles que soient les approches privilégiées (ethnographique, sociodémographique, linguistique, rhétorique, etc.).
Les propositions pourront être rédigées en anglais ou en français et n’excéderont pas 8 000 signes (espaces compris). Elles seront évaluées en double aveugle.
Merci de bien vouloir adresser vos propositions par courriel à : vincent.carlino@univlorraine.fr et marieke.stein@univ-lorraine.fr avec pour objet « Colloque Paroles militantes + Votre nom » avant le 26 juin 2017.
Les textes définitifs seront expertisés en double aveugle en vue d’une publication d’actes dans une collection de sciences humaines et sociales.
Frais d’inscription
La participation au colloque implique le paiement des frais d’inscription, à savoir :
- 50 € pour les chercheurs titulaires
- 30 € pour les doctorants
Les frais d’inscription couvrent la participation aux trois jours du colloque, le déjeuner, ainsi que le dîner de gala. Les frais de déplacement et d’hébergement sont laissés à la charge des participants.
L’inscription au colloque s’effectuera via le formulaire suivant : (page web en construction)
Références
- Amossy R., 2014, Apologie de la polémique, Paris, Presses universitaires de France.
- Angenot M., 1989, 1889. Un état du discours social, Longueuil, Éd. Le Préambule.
- Barthe Y., Borraz O., 2011. « Les controverses sociotechniques au prisme du Parlement », Quaderni. Communication, technologies, pouvoir, 75, pp. 63-71.
- Boullier D., 2016, Sociologie du numérique, Paris, A. Colin.
- Cardon D., Granjon F., 2013, Médiactivistes, Paris, Presses de Sciences Po.
- Céfaï D., 2016, « Publics, problèmes publics, arènes publiques… Que nous apprend le pragmatisme ? », Questions de communication, 30, pp. 25-64.
- Chateauraynaud F., 2011, Argumenter dans un champ de forces. Essai de balistique sociologique, Paris, Pétra.
- Chavot P., Masseran A., 2010, « Engagement et citoyenneté scientifique : quels enjeux avec quels dispositifs ? », Questions de communication, 17, pp. 81-106.
- — dirs, 2013, Les Cultures des sciences en Europe, Nancy, PUN-Éditions universitaires de Lorraine.
- — 2017, « Controverse publique (sociologie des sciences) », in : Publictionnaire.
- Dictionnaire encyclopédique et critique des publics. Accès : http://publictionnaire.humanum.fr/notice/controverse-publique-sociologie-des-sciences/.
- Danblon E., 2007, « Crises rhétoriques, crises démocratiques », Questions de communication, 12, pp. 7-18.
- Doury M., Quet M., Tseronis A., 2015, « Le façonnage de la critique par les dispositifs. Le cas du débat sur les nanotechnologies », Semen. Revue de sémio-linguistique des textes et discours, 39. Accès : https://semen.revues.org/10472.
- Fracchiolla B., Moïse C., Romain C., Auger N., dirs, 2013, Violences verbales analyses, enjeux et perspectives, Rennes, Presses universitaires de Rennes.
- Fraser N., 2001, « L’opinion publique : perspectives anglo-saxonnes. Extrait de Habermas and the Public Sphere, sous la direction de Craig Calhoun, Cambridge, MIT Press, 1992, p. 109-142 », trad. de l’américain par M. Valenta, Hermès, 31 (3), pp. 125-156.
- Fung A., Wright O., 2005. « Le contre-pouvoir dans la démocratie participative et délibérative », in : Bacqué M.-H., Rey H., Sintomer Y., dirs, Gestion de proximité et démocratie participative. Une perspective comparative. Paris, Éd. La Découverte.
- Hayes G., Ollitrault S., 2012, La Désobéissance civile, Paris, Presses de Sciences Po.
- Heinich N., (à paraître en 2017), « Dix propositions sur les valeurs », Questions de communication, 31.
- Kitschelt H., 1986, « Political Opportunity Structures and Political Protest: Anti-Nuclear
- Movements in Four Democracies », British Journal of Political Science, 16 (1), pp. 57-85.
- Mabi C., 2013, « Inclusion des publics et matérialité des dispositifs participatifs », Participations. Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, 7, pp. 201-213.
- Macé É., 2006, « Mouvements et contre-mouvements culturels dans la sphère publique et les médiacultures », in : Maigret É., Macé É., dirs, Penser les médiacultures. Nouvelles pratiques et nouvelles approches de la représentation du monde, Paris, A. Colin.
- Nicolas L., 2016, « Polémique », in : Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics. Accès : http://publictionnaire.huma-num.fr/notice/polemique/.
- Ollitrault S., 2008, Militer pour la planète : sociologie des écologistes, Rennes, Presses universitaires de Rennes.
- Pailliart I., 2005, La Publicisation de la science, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble.
- Rennes J., 2016, « Les controverses politiques et leurs frontières », Études de communication, 47, pp. 21-48.
- Sans B., 2017, « Controverse (rhétorique) », in : Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics. Disponible à l’adresse : http://publictionnaire.humanum.fr/notice/controverse-rhetorique/.
- Sommier I., 2015, La Violence politique et son deuil. L’après 68 en France et en Italie, Rennes, Presses universitaires de Rennes.
- Suraud, M.-G., 2006, « L’espace public : Entre autonomie et institutionnalisation. Le cas d’un débat sur les risques industriels », Communication, 24 (2), pp. 9-28.
- Vrignon A., 2017, La Naissance de l’écologie politique en France. Une nébuleuse au coeur des années 68, Rennes, Presses Universitaires de Rennes.
Calendrier
-
Limite d’envoi des propositions : 26 juin 2017
- Notification aux auteur.e.s : 28 juillet 2017
- Colloque : 22, 23, 24 novembre 2017
- Publication des actes : fin 2018
Responsables scientifiques et contacts
- Vincent Carlino, Crem, Université de Lorraine (vincent[point]carlino[at]univ-lorraine.fr)
- Marieke Stein, Crem, Université de Lorraine (marieke[point]stein[at]univ-lorraine.fr)
Comité d’organisation
- Loïc Ballarini, Crem, Université de Lorraine
- Cyrille Bodin, Lisec, Université de Strasbourg
- Vincent Carlino, Crem, Université de Lorraine
- Céline Ségur, Crem, Université de Lorraine
- Marieke Stein, Crem, Université de Lorraine
Comité scientifique
- Brindusa Amalancei (Faculté des Lettres, Université de Bacau, Roumanie)
- Ruth Amossy (Adarr, Université de Tel-Aviv, Israël)
- Igor Babou (Cerilac, Université Paris-Diderot, France)
- Rémi Barbier (ENGEES, Université de Strasbourg, France)
- Camelia Beciu (FJSC, Université de Bucarest, Roumanie)
- Christophe Bonneuil (CNRS/Centre A. Koyré, Paris, France)
- Laura Centemeri (EHESS/CNRS, Paris, France)
- Francis Chateauraynaud (EHESS, Paris, France)
- Philippe Chavot (Lisec, Université de Strasbourg, France)
- Lilie Chouliaraki (London School of Economics and Political Science, Royaume-Uni), sous réserve
- Guillaume Courty (Ceraps, Université Lille 2, France)
- Marianne Doury (Irisso, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, France)
- Peter Dahlgren (Department of Communication and Media, Université de Lund, Suède)
- Olivier Ejderyan (Usys TdLab, École Polytechnique Fédérale de Zurich, Suisse)
- Ulricke Felt (Faculty of Social Science, Université de Vienne, Autriche)
- Nicole Huybens (Larenas, Université du Québec à Chicoutimi, Canada)
- Reiner Keller (Université Koblenz-Landau, Allemagne)
- Roselyne Koren (Adarr, Université de Tel-Aviv, Israël)
- Clément Mabi (Costech, Université de Technologie de Compiègne, France)
- Anne Masseran (Crem, Université de Lorraine, France)
- Laurence Monnoyer-Smith (Commissariat général au développement durable, Paris, France)
- Anne Piponnier (Crem, Université de Lorraine, France)
- Daniel Raichvarg (Cimeos, Université de Bourgogne, France)
- Juliette Rennes (EHESS/CNRS, Paris, France)
- Marie-Gabrielle Suraud (Certop, Université Toulouse 3, France)
- Paul Upham (Sustainability Research Institutitute, Université de Leeds, Royaume-Uni)
- Jacques Walter (Crem, Université de Lorraine, France)
International symposium, Metz, 22, 23 and 24 November 2017
Argument
Since the 1970s, social researchers have been studying controversies hugely, particularly in the fields of Pragmatic Sociology andScience and Technology Studies. A lot of studies focus on the definition of “controversies” as an object, the framing of debates, the science’s role in controversies (Chavot, Masseran, 2010 ; 2013), and on the way knowledge gets legitimized. Analyzing controversies in the media is another approach suggested by the two symposiums “Controversies in the media: stakes and epistemology” (2009) and “Scientific journalism in controversies” (2013) organized by the French Institute of Communication Science in the National Center for Scientific Research.
Judging by their increase, controversies are a social phenomenon. Topics like the building of Notre-Dame-des-Landes Airport, the Sivens dam in France or the industrialization of goldbearing mines in French Guiana tend to unleash passions. On a worldwide scale, the exploitation of shale gas in In Salah (Algeria) as well as the Dakota Access Pipeline (USA) allowed by Donald Trump show us the development of environmental controversies across the world. Each of them is based on a series of individuals who rise up and express themselves in favor of or against these projects. We can call these debates “controversies” when the topic brings together two opposite sides (e.g. “pros” and “cons”), when it is driven by the exchange of arguments (one side tries to convince the other through argumentation), and when it can be reiterated (we can pause the debate and resume later) (Rennes, 2016: 26). Public speech is a major issue for environmental controversies because it allows discourses and counter-discourses to be expressed (Doury et al., 2015). Speeches of activism are particularly antagonist and dissenting, as suggested by the French magazines Survivre, La Gueule ouverte and Le Sauvage edited by the Green movement. Although environmental controversies and their mobilizations aren’t a completely new phenomenon (Ollitrault, 2008; Vrignon, 2017), we should go further in the analysis of speeches of activism.
This symposium aims to study controversies both rhetorical process (Sans, 2017) and means of publicising (Chavot, Masseran, 2017). We would like to observe how activists forge their discourses and argumentations, how they justify their speeches, as well as the effects of these speeches in the public arenas (Cefaï, 2016). How are arguments constructed? What values do they stand up for? How do speeches of activists are legitimated or delegitimated in the public sphere? These speeches are also a way to tell people how activists commit to a cause through various means of expression (documentaries, testimonies, blogs, etc.). In order to consider controversies as a means for citizens to think and talk about what they can’t control (Danblon, 2007), we need to study activists’ practices from a narrative perspective, build an archeology of their discourses (Angenot, 1989) using methods from Discourse Analysis, Pragmatics, Media Studies and Anthropology. Considering this, proposals that focus on how activists talk about their careers and actions and how they relate to authority will be strongly appreciated, as well as proposals in regard to the linguistic and rhetorical aspects of activism speeches and the way they are made, broadcasted, published (oral speech, images, mainstream media, web, social media, etc.).
From this perspective, submissions are invited along the following themes:
1) Building activism identities: designations and careers
Naming a movement is a form of power as it brings credit or discredit to it depending on the words chosen. Actors engaged in environmental controversies chose the ways to talk about their actions and reject those they don’t agree with. Why do they reject or allow some expressions instead of others? What are the social and strategic issues behind those terms? Do actors define themselves as “activists”? “Opponents”? Papers proposed could analyze the genealogy of the terms employed to qualify those groups of action and the representations they subtend. They could also study the social movements that bring together ecology activists such as the Indignados movement (Spain), Nuit Debout (France), Occupy Wall Street (USA), etc. They could focus onthe way media define those movements in order to show how activists’ narratives are made and how they change. Studying categories such as “zadist”, “ecology activist” or “green jihadists” will show how they are represented in the media.
Finally, interrogating the designations of these movements can also be a way for social science researchers to conduct self-reflective analyses: how do researchers name the activists? To what extend does naming influence the choice of methods or even the results?
2) Legitimating speeches in the public sphere: confronting institutional and critical knowledge
Activism speech will be studied combining the autonomic and institutionalization approaches of the public sphere rather than opposing them (Suraud, 2006). Expertise is very present in public debates and the opponents’ arguments are often dismissed and disqualified. We will focus on how activists make use of communication elements coming from industries, politics, and institutions in order to elaborate their discourse. Do they use green associations’ contents or scientists’ knowledge? Do decision-makers listen to them? How this knowledge contributes to build “agonistic counter-power” so that activists can have an impact on political power? (Fung, Wright, 2005) We will focus on the way activists acquire skills, not only technical skills but also political skills (Barthe, Borraz, 2011), because protests are often a way to learn about how to express ourselves, to deliberate, to organize, to structure a speech. Debating in environmental controversies requires mastering such deliberative and rhetorical skills.
Conversely, papers could focus on the way institutions collect citizen speeches through participatory devices and how they make use of them (Monnoyer-Smith, 2011). To what extend do people agree or disagree with theses uses of their own speeches? Do they see them as actual pictures of that they said? What is the exact usage of activism speeches by institutions?
3) Activism speech in the media
The third theme is about how counter-publics use the media (Fraser, 2001; Macé, 2006) in order to render their action visible. We will focus on the relation between media and activists, the way they consider journalists, their communication tactics and impacts. What are the political opportunities of activism? (Kitschelt, 1986) What makes activists agree to give information to journalists and express themselves in the media? In this context, we will analyse the development of “critic-media” (Cardon, Granjon, 2013) through social media and social networks, activist journalism, underground publishing. The underground turn in citizen communication needs to be studied. What are the activists’ technical resources to conceive their own media? What is the knowledge required to make underground media? How do they perceive technology (Boullier, 2016)? How do they make use of the web and the social networks? What tools do they use to protect their data, privacy, and identities?
4) Violence and disobedience: activism speeches and their boundaries
Activism speech raises the question of the boundaries of environmental controversies. Although activism speech can engender a debate with arguments, it can also generate empathy rather than argumentation. When we judge a stance on a moral level (and not only on a rhetorical level), the debate becomes polemical (Nicolas, 2017; Amossy, 2014). When a stance isn’t taken into account in the debate, it can get hardened and exacerbated, and can lead to streams of abuse, heckles, or even verbal abuse (Fracchiola et al., 2013). This violence can also bring up civil disobedience movements (Hayes, Ollitrault, 2012). Papers will show how verbal abuse takes place within environmental controversies. The goal is to understand to what extent verbal abuse can lead to physical abuse and how we can think violence in social controversies.
Authors could also focus on how activists take violence into account, how they talk about it and what they think of it (Sommier, 2004). Is violence a matter of concern among activists? Why do some of them refuse to participate in actions they consider violent whereas others seem prone to do it? Given the variety of values among activists (Heinich, 2017), it is needed to make a critical inventory of contemporary citizen mobilization movements.
Submissions
Proposals with theoretical models to study activism speeches are welcomed in various fields (sociology, political science, linguistics, information, media and communication studies …). It is expected that empirical studies focus on actors from “civil society” and citizens engaged into controversies, regardless of the chosen approaches (ethnography, rhetoric, …).
Submission proposals can be made in English or French and will not exceed 8000 characters (spaces included). Proposals will be selected by a double blind evaluation process.
Please send your submission by email to : vincent.carlino@univ-lorraine.fr and marieke.stein@univ-lorraine.fr with “Activism speeches symposium + Your last name” as an object not later than 26 June 2017.
Accepted papers will be re-selected by a double blind evaluation process in order to publish proceedings.
Registration fee
In order to register at the symposium, you must pay:
- 50 € for full professors
- 30 € for PhD students
Registration fee give access to the three days of the symposium, lunch, and closing dinner. The accommodation and transport costs must be paid by the participants.
Please register through this online form: (web page under construction)
Schedule
- Call for paper: 5 May 2017
-
Submission papers deadline: 26 June 2017
- Responses to authors: 28 July 2017
- Symposium: 22, 23, 24 November 2017
- Proceedings: late 2018
Bibliography
- Amossy R., 2014, Apologie de la polémique, Paris, Presses universitaires de France.
- Angenot M., 1989, 1889. Un état du discours social, Longueuil, Éd. Le Préambule.
- Barthe Y., Borraz O., 2011. “Les controverses sociotechniques au prisme du Parlement”, Quaderni. Communication, technologies, pouvoir, 75, pp. 63-71.
- Boullier D., 2016, Sociologie du numérique, Paris, A. Colin.
- Cardon D., Granjon F., 2013, Médiactivistes, Paris, Presses de Sciences Po.
- Céfaï D., 2016, “Publics, problèmes publics, arènes publiques… Que nous apprend le pragmatisme ?”, Questions de communication, 30, pp. 25-64.
- Chateauraynaud F., 2011, Argumenter dans un champ de forces. Essai de balistique sociologique, Paris, Pétra.
- Chavot P., Masseran A., 2010, “Engagement et citoyenneté scientifique : quels enjeux avec quels dispositifs ?”, Questions de communication, 17, pp. 81-106.
- — dirs, 2013, Les Cultures des sciences en Europe, Nancy, PUN-Éditions universitaires de Lorraine.
- — 2017, “Controverse publique (sociologie des sciences)”, in : Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics. Access : http://publictionnaire.humanum.fr/notice/controverse-publique-sociologie-des-sciences/.
- Danblon E., 2007, “Crises rhétoriques, crises démocratiques”, Questions de communication, 12, pp. 7-18.
- Doury M., Quet M., Tseronis A., 2015, “Le façonnage de la critique par les dispositifs. Le cas du débat sur les nanotechnologies”, Semen. Revue de sémio-linguistique des textes et discours, 39. Access : https://semen.revues.org/10472.
- Fracchiolla B., Moïse C., Romain C., Auger N., dirs, 2013, Violences verbales analyses, enjeux et perspectives, Rennes, Presses universitaires de Rennes.
- Fraser N., 2001, “L’opinion publique : perspectives anglo-saxonnes. Extrait de Habermas and the Public Sphere, sous la direction de Craig Calhoun, Cambridge, MIT Press, 1992, p. 109142”, trad. de l’américain par M. Valenta, Hermès, 31 (3), pp. 125-156.
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Steering committee
- Vincent Carlino, Crem, University of Lorraine (vincent.carlino@univ-lorraine.fr)
- Marieke Stein, Crem, University of Lorraine (marieke.stein@univ-lorraine.fr)
Organizing committee
- Loïc Ballarini, Crem, University of Lorraine
- Cyrille Bodin, Lisec, University of Strasbourg
- Vincent Carlino, Crem, University of Lorraine
- Céline Ségur, Crem, University of Lorraine
- Marieke Stein, Crem, University of Lorraine
Scientific committee
- Brindusa Amalancei (Faculty of Letters, University of Bacau, Romania)
- Ruth Amossy (Adarr, University of Tel-Aviv, Israel)
- Igor Babou (Cerilac, University of Paris-Diderot, France)
- Rémi Barbier (Engees, University of Strasbourg, France)
- Camelia Beciu (FJSC, University of Bucarest, Romania)
- Christophe Bonneuil (CNRS/Centre A. Koyré, Paris, France)
- Laura Centemeri (EHESS/CNRS, Paris, France)
- Francis Chateauraynaud (EHESS, Paris, France)
- Philippe Chavot (Lisec, University of Strasbourg, France)
- Lilie Chouliaraki (London School of Economics and Political Science, United Kingdom)
- Guillaume Courty (Ceraps, University of Lille 2, France)
- Marianne Doury (Irisso, University of Paris 3 Sorbonne Nouvelle, France)
- Peter Dahlgren (Department of Communication and Media, University of Lund, Sweden)
- Olivier Ejderyan (Usys TdLab, Swiss Federal Institute of Technology in Zurich, Switzerland)
- Ulricke Felt (Faculty of Social Science, University of Vienna, Austria)
- Nicole Huybens (Larenas, University of Québec at Chicoutimi, Canada)
- Reiner Keller (University of Koblenz-Landau, Germany)
- Roselyne Koren (Adarr, University of Tel-Aviv, Israel)
- Clément Mabi (Costech, University of Technology of Compiègne, France)
- Anne Masseran (Crem, University of Lorraine, France)
- Laurence Monnoyer-Smith(General Commission for Sustainable Development, Paris, France)
- Anne Piponnier (Crem, University of Lorraine, France)
- Daniel Raichvarg (Cimeos, University of Burgundy, France)
- Juliette Rennes (EHESS/CNRS, Paris, France)
- Marie-Gabrielle Suraud (Certop, University of Toulouse 3, France)
- Paul Upham (Sustainability Research Institute, University of Leeds, United Kingdom)
- Jacques Walter (Crem, University of Lorraine, France)
Subjects
- Modern (Main subject)
- Mind and language > Language > Linguistics
- Mind and language > Information > History and sociology of the press
- Mind and language > Epistemology and methodology > Epistemology
- Society > Political studies > Political and social movements
- Mind and language > Information > History and sociology of the media
- Mind and language > Representation > Cultural identities
- Mind and language > Epistemology and methodology > Corpus approaches, surveys, archives
Places
- Metz, France (57)
Date(s)
- lundi, juin 26, 2017
Attached files
Keywords
- discours, militantisme, espace public, identité, médiatisation, désobéissance, violence, controverse, environnement
Contact(s)
- Marieke Stein
courriel : marieke [dot] stein [at] univ-lorraine [dot] fr - Vincent Carlino
courriel : vincent [dot] carlino [at] univ-lorraine [dot] fr
Information source
- Marieke Stein
courriel : marieke [dot] stein [at] univ-lorraine [dot] fr
To cite this announcement
« Activism speeches in environmental controversies: social constructions, legitimisations, limitations », Call for papers, Calenda, Published on mardi, mai 30, 2017, https://calenda-formation.labocleo.org/405780

