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Migrations, développement et citoyennetés

Migrations, development and citizenship - APAD conference

Conférence APAD

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Publié le mercredi 31 mai 2017

Résumé

L'émergence de la dernière « crise migratoire » invite à engager et à repenser de manière critique le nexus entre migrations, développement et citoyennetés. Partout et de tout temps, la mobilité humaine et les migrations ont façonné les sociétés. La conférence pose comme point de départ la relation complexe entre migrations et développement pour élargir notre compréhension des migrations contemporaines et de leurs liens à la fois avec les processus et pratiques de développement, de la citoyenneté, du changement social, d'aide et d'intervention humanitaire. Notre objectif est de comprendre comment ces migrations produisent de nouvelles conceptions et de nouvelles pratiques de la citoyenneté et leurs implications, pour les groupes de migrants, pour les communautés d'accueil ainsi que pour les politiques publiques, dans les pays d’origine, d’accueil et de transit.

Annonce

Conférence APAD, Roskilde University, Danemark, 23-25 mai 2018

Appel à panels

L'Association pour l'anthropologie du changement social et du développement (APAD), l'Université de Copenhague et Le Département des sciences sociales et des affaires de l’Université de Roskilde organisent une conférence internationale sur « migrations, développement et citoyennetés ». La conférence se tiendra  du 23 au 25 mai 2018 à l’université de Roskilde.

Le thème de la conférence

L'émergence de la dernière « crise migratoire » invite à engager et à repenser de manière critique le nexus entre migrations, développement et citoyennetés. Partout et de tout temps, la mobilité humaine et les migrations ont façonné les sociétés. Les États ont mis au point divers moyens pour organiser ou contrôler les mobilités, en permettant ou en limitant les droits des migrants et leur accès aux ressources et aux services.

Les migrants partagent des identités mixtes, dans leurs sociétés et leurs communautés d’origine ainsi que dans leurs sociétés d’accueil, comme c'est le cas avec les migrations africaines en Afrique et en dehors du continent (en Europe, en Amérique, au Moyen-Orient, en Chine, etc.).

Récemment, les questions de sécurité, de développement et de citoyenneté ont été étroitement articulées, de manière puissante et politisée. Cette articulation se manifeste par le renforcement des contrôles et le resserrement des frontières, en Afrique, en Europe, aux Etats-Unis. Pourtant, les politiques restrictives n'empêchent pas les migrations : elles les redirigent seulement. Elles modifient aussi la manière dont les migrants ou les réfugiés s'adaptent, évitent et trouvent des niches dans les sociétés de résidence,  elles recomposent les relations qu'ils entretiennent avec leur famille « chez eux » ainsi que leurs sentiments d'appartenance et leurs identités.

La conférence pose comme point de départ la relation complexe entre migrations et développement pour élargir notre compréhension des migrations contemporaines et de leurs liens à la fois avec les processus et pratiques de développement, de la citoyenneté, du changement social, d'aide et d'intervention humanitaire. Notre objectif est de comprendre comment ces migrations produisent de nouvelles conceptions et de nouvelles pratiques de la citoyenneté et leurs implications, pour les groupes de migrants, pour les communautés d'accueil ainsi que pour les politiques publiques, dans les pays d’origine, d’accueil et de transit.

Les chercheurs travaillant sur ces questions, les praticiens du développement ou du travail social, sont invités à soumettre des propositions de panels pour la conférence APAD 2018 sur le lien entre migration, développement et citoyenneté. Nous encourageons des propositions en français ou en anglais issues des disciplines en sciences sociales et humaines et basées sur des recherches empiriques approfondies.

Le nexus migrations-développement-citoyennetés

Alors que les médias mondiaux semblent de plus en plus préoccupés par les migrations des pays d'Afrique et du Moyen-Orient vers l'Europe, la migration reste avant tout un phénomène intrarégional. Dans de nombreuses régions d'Afrique et du Moyen-Orient, la mobilité et les migrations sont depuis longtemps parties prenantes des stratégies de subsistance. C'est particulièrement le cas en Afrique de l'Ouest où les migrations temporaires sont importantes. Il en va de même pour d’autres régions africaines où les contraintes environnementales sont dures, les ressources particulièrement limitées et les opportunités économiques restreintes. De même, les migrations et les mouvements de réfugiés au Moyen-Orient ont été essentiellement intra-régionaux. Cependant, le manque d'opportunités économiques, les guerres civiles, les conflits régionaux et les turbulences politiques ont augmenté le mouvement entre les régions du monde ; de l'Afrique et du Moyen-Orient vers l'Europe, l'Amérique et l'Asie, et aussi de l'Afrique vers le Moyen-Orient. En conséquence, de multiples communautés transnationales d’Afrique et au Moyen-Orient se sont installées sur une variété de continents.

Attribuer des droits

Dès la fondation des villes et des empires, d'innombrables acteurs - y compris les administrations coloniales et post-coloniales, les États indépendants et les puissances décentralisées, les chefferies traditionnelles, les milices et les groupes rebelles, les agences de développement bilatérales et multilatérales, les entreprises et les projets de développement - ont réclamé le droit de contrôler, d'organiser ou de freiner le mouvement des personnes et de définir qui peut avoir accès à quels types de droits.

Les États modernes se préoccupent des frontières entre nationaux et étrangers et ont formalisé et légalisé différents droits, privilèges et obligations, en particulier dans leurs efforts de définir la citoyenneté nationale. Cependant, les États-nations ne sont pas les seules autorités à définir des identités politiques. Au-dessus, aussi bien qu'au-dessous, à l’échelle de l'État-nation, différentes institutions conditionnent les vies et les perspectives des personnes en déplacement. Au-dessus, le droit international et les institutions contribuent à définir des catégories et à attribuer des droits et, en-dessous, des normes sociales locales s’imbriquent avec les lois nationales pour structurer la vie quotidienne.

Citoyennetés plurielles

Par citoyenneté, nous entendons plus qu'une simple appartenance à l'État-nation. Cette conférence considère la citoyenneté nationale comme une forme d'appartenance politique parmi d'autres, qui, parfois, peuvent être tout aussi importantes. La citoyenneté nationale recoupe des formes d'appartenance et d'identité telles que la race, le sexe, l'ethnicité, la classe, la croyance et la conviction. La capacité des individus à exercer ses droits se situe à la confluence de ces différentes dimensions. Certains droits peuvent être clairement reconnus sans que l'individu puisse en avoir une pleine jouissance.

Afin de mieux comprendre les processus d'inclusion et d'exclusion sociale, il est nécessaire de prendre en compte tous ces éléments constitutifs des identités politiques. Dans cette conférence, nous nous intéresserons autant aux communautés d'étrangers qui s'installent durablement et revendiquent des droits qu'aux communautés en mouvement qui négocient l'accès temporaire à un logement et à des ressources. En fin de compte, il s'agit du droit d'avoir des droits. Nous sommes également intéressés par la concurrence entre les sociétés d'accueil, les institutions internationales, les organisations humanitaires et de développement et les autorités de l’État sur le pouvoir d'attribuer ou de refuser des droits aux nouveaux arrivants.

Les conceptions et les pratiques de la citoyenneté varient selon les groupes sociaux. Cependant, ce que signifie la citoyenneté et comme elle se concrétise reste largement inexploré dans de nombreux contextes, en particulier dans les pays où les institutions internationales et leurs financements jouent un rôle important. La conférence étudiera comment les communautés de migrants négocient, acquièrent et protègent leurs droits, en revendiquant un statut juridique (comme celui de réfugié ou de demandeur d'asile) ou en cherchant à appartenir à diverses communautés politiques (UE, État-nation, région, ville, groupe ethnique ou religieux, etc.). Bien que les migrants ne soient pas des citoyens nationaux dans leur nouvel environnement, ils ne sont pas non plus totalement des non-citoyens, du fait que la société de résidence leur reconnaît certains droits.

Cependant leurs droits à la ville, au marché du travail et à l'accès aux ressources économiques, à la protection sociale et aux services publics peuvent être en pratique régis par des institutions autres que le gouvernement ou les institutions publiques. Du Nord au Sud, les formes de revendication et de négociation des droits et devoirs sont diverses. Parfois, se faire discret et s’appuyer sur les réseaux personnels permettent aux individus d'éviter les institutions publiques. Parfois, la vie clandestine implique la corruption et la violence, comme formes de protection. Il est évident que le contexte politique et institutionnel influe fortement les formes de citoyenneté. Il est donc important d'examiner les façons dont divers groupes dans les sociétés d’accueil proposent l'hostilité ou l'hospitalité, l'exclusion ou l'inclusion, dans des contextes de plus en plus tendus.

Dans le domaine de la recherche sur les migrations, l'étude du transnationalisme dans les années 1990 a permis de mieux comprendre les migrations internationales en montrant le rôle limité de l’état-nation, en regardant au-delà des frontières de la nation et en prêtant attention aux diasporas, à l'attachement au pays d'origine, aux transferts d’argent à la famille, etc. Fait intéressant, les communautés de migrants des pays en développement qui maintiennent des liens avec les individus de leur pays d'origine jouent un rôle crucial dans l'arène du développement. Grâce à des investissements et aux transferts de fonds, les migrants transnationaux tentent de répondre aux besoins socio-économiques de leurs familles et de leurs communautés d'origine. Aujourd'hui, les envois de fonds des diasporas africaines dépassent les transferts financiers des institutions d'aide bilatérales et multilatérales.

Cette dynamique prend place dans des contextes où l'aide au développement de l'Europe est de plus en plus réorientée vers la lutte contre la migration clandestine et le terrorisme. Ce ciblage des flux d’aide rend plus difficile encore pour les États-nations « sous régime d'aide » la fourniture des services publics adaptés à leurs citoyens. Étant donné que la plupart des populations africaines sont susceptibles de connaître des niveaux accrus d'incertitude, de précarité et de pauvreté, de telles politiques pourraient bien inciter à migrer plus encore hors du continent africain. De ce fait ces questions requièrent des réponses ancrées de manière empirique.

D'un point de vue européen, la migration irrégulière est perçue comme une source d'insécurité et une menace pour le bien-être social et le marché du travail. Elle est devenue une question hautement politique dans la plupart des États membres de l'Union européenne. Les politiques restrictives et les décisions politiques dans les pays européens ont entraîné la fragilisation des droits individuels et collectifs de certains groupes de migrants tandis que d'autres groupes sont accueillis et obtiennent plus de droits et de privilèges. Les décideurs, les médias, les hommes politiques et les universitaires débattent vivement pour savoir si les sociétés d'accueil doivent accorder ou refuser des droits à des catégories diverses de personnes (autochtones, nouveaux arrivants, populations indigènes, ressortissants, étrangers, expatriés, etc.).

Les migrations indésirables vers l'Europe sont de plus en plus «sous-traitées» par l'UE aux gouvernements africains et méditerranéens, et ces derniers ont pris une série de mesures restrictives et préventives, notamment en matière de renforcement des contrôles aux frontières, de criminalisation des activités de contrebande, de nouvelles technologies de surveillance, etc. D'une perspective africaine, les formes de mobilité « moins spectaculaires » et plus ordinaires sont de plus en plus contraintes, malgré les accords régionaux sur la libre circulation des personnes (CEDEAO, EAC, SADC). Les migrants africains et les citoyens ordinaires qui traversent les frontières se retrouvent confrontés à divers obstacles bureaucratiques mettant à mal leur mobilité, notamment un harcèlement accru des voyageurs, la corruption et des bureaux de contrôle de plus en plus nombreux. Ces dernières évolutions semblent indiquer un retour de l'État-nation dans la gouvernance des migrations. En outre, considérant que les migrants sont souvent des entrepreneurs économiques, la mise en œuvre de politiques migratoires restrictives soulève la question de leurs effets sur l'accès des migrants aux possibilités d'emploi et plus généralement sur le changement social et la croissance économique en Afrique, en Europe et dans les régions où les migrations sont réorientées.

Dans cette conférence, nous voulons aborder le lien entre la citoyenneté, la migration et le développement afin de mieux comprendre la relation complexe entre les migrations et la citoyenneté, dans les sociétés d'origine ainsi que dans les pays de transit et dans les sociétés d’accueil, en Afrique et en Europe. Comment les migrations affectent-elles le changement social et le développement économique et comment l'aide au développement et les politiques de sécurité façonnent-elles les modèles de migration ? Nous cherchons également à comprendre comment des groupes d'acteurs dont les droits sont niés ou menacés s'organisent dans des réseaux formels ou informels, des associations et des corporations pour compenser leur exclusion ou pour protéger leurs droits. Nous souhaitons examiner comment différentes structures organisationnelles se croisent et produisent la gouvernance réelle de la migration ainsi que celle des droits et devoirs.

Dans les contextes de développement, les services publics sont souvent fournis par différents acteurs étatiques et non étatiques. Quelles sont les relations entre les différentes citoyennetés des acteurs et leur accès à ces différents fournisseurs de services? Quelle est la relation entre la migration à grande échelle, la configuration économique et développementale de la société, et l'acquisition ou le déni des droits fondamentaux ? Comment l'aide au développement répond-telle aux espoirs, aux attentes et aux stratégies des migrants ? Comment les politiques d'aide affectent-elles les modèles de migration ? Quel est l'impact d'une meilleure prestation de services sur les migrations ? Comment les réfugiés et les rapatriés influencent-ils leurs sociétés d'accueil ?

En fin de compte, nous cherchons à combler le fossé entre chercheurs académiques et praticiens en abordant la question de comment le savoir académique peut éclairer les politiques publiques, humanitaires, les pratiques de l’aide au développement et les politiques d’intégration.

Le colloque et les panels

Cette conférence de l’APAD vise à stimuler la recherche autour de ce champ spécifique à l'intersection entre migration, développement et citoyenneté, et à favoriser les échanges entre sphère académique et les sphères du développement et de la gestion des migrations.

Le comité d’organisation encourage les panels thématiques, les ateliers et les tables rondes sur les questions abordées ci-dessus.

Les conférences inaugurales exploreront comment les discours, les réglementations et le droit produisent des catégories politiques et sociales de migrants bons et mauvais, de mineurs affranchis et légaux, de citoyens et d'étrangers, et comment ces catégories sont contestées, ou, au contraire, reproduites par des pratiques quotidiennes, des mouvements sociaux et des revendications politiques.

Le colloque s’achèvera par une table-ronde réunissant chercheurs et responsables de politiques de migration et de développement, du Nord et du Sud, sur les implications politiques des résultats du colloque.

Nous invitons également les anthropologues visuels et les cinéastes à proposer des panels ou à soumettre des films pour des projections publiques.

Les travaux du colloque seront valorisés dans un ou plusieurs numéros de la revue Anthropologie & développement, revue bilingue à comité de lecture de l’APAD, dans des numéros spéciaux de revue académique spécialisées dans les migrations, et dans un ouvrage collectif. Des Policy Briefs résumant les résultats du colloque seront également produites en anglais et en français.

Informations pratiques et calendrier

Une page web dédiée au colloque a été ouverte sur le site web de l’APAD : http://apadassociation.org/colloque-2018/

Les langues de travail sont le français et l’anglais.

Les frais d’inscription sont de 160 €. Ils incluent la documentation, les pauses-café, les repas de midi à la cafétéria de l’Université, le cocktail et l’adhésion à l’APAD pour 2018 et l’envoi d’un numéro d’Anthropologie & développement.

Les frais d’inscription sont réduits à 120  pour les membres de l’APAD à jour de leur cotisation.

Les panels seront constitués de 4 communications autour d’une question spécifique. Les propositions de panels exploreront les différentes facettes du nexus migrations/développement/citoyennetés. Elles peuvent se centrer sur les lieux et pays de départ, de transit ou de résidence, sur la façon dont des groupes spécifiques de migrants se déplacent et gèrent leurs relations dans ces différents espaces, sur les politiques et les pratiques des institutions locales nationales ou internationales vis-à-vis des migrants, comme sur celles des citoyens ordinaires.

Tous les organisateurs de panel doivent soumettre une problématique et un appel à communications de maximum 600 mots. La proposition doit préciser le nom, le mail, l’affiliation et la position institutionnelle des organisateurs du panel. Elle peut intégrer des orientations bibliographiques. Elle doit être envoyée par courrier électronique

au plus tard le 15 juin 2017

au comité organisateur à : conference2018@apad-association.org.

Les proposants seront informés des résultats de la sélection le 15 août 2017. Les appels à communications pour les différents panels seront lancés par le comité d’organisation et les responsables de panels au 1er septembre 2017.

La date limite de soumission des résumés est le 15 octobre 2017. Les organisateurs de panels sélectionneront les résumés et proposeront un programme complet du panel pour le 15 novembre 2017. Ces programmes seront validés par le comité scientifique.

Le texte complet des communications est attendu pour avril 2018, pour inclusion sur le site internet du colloque.

Quelques bourses seront disponibles pour les chercheurs africains qui ne pourraient pas financer leur venue. L’APAD organisera un atelier d’écriture à destination des jeunes chercheurs africains en mars 2018, sur la base des communications reçues.

L’APAD

Créée en 1991, l’Association pour l’anthropologie du changement social et du développement (APAD) est un réseau international de chercheurs qui a pour but de promouvoir les échanges scientifiques et le dialogue avec les praticiens, autour des problématiques du changement social et du développement, en Afrique et ailleurs. L’APAD organise tous les trois ans un colloque international. Il réunit des professionnels de la recherche et du développement qui explorent les questions de développement à travers des études empiriques approfondies.

La conférence sert de forum public à l'association pour des échanges académiques, des réflexions critiques et des débats publics sur des enjeux globaux et des questions de  développement. La plus récente conférence qui s'est tenue à Cotonou (Bénin) en 2015 portait sur « La fabrique de l'action publique dans les pays « sous régime d'aide » ».

L'APAD s'associe à l'Université de Copenhague (KU) et à l’Université de Roskilde (RUC) qui accueille l'événement pour inviter des universitaires, des décideurs et des praticiens à une conférence de trois jours pour s'engager dans de nouvelles approches afin de comprendre les défis mondiaux et réfléchir sur les chemins à suivre.

Comité scientifique (en cours de finalisation)

  • Bakewell Oliver (IMI, Université d’Oxford, Grande Bretagne)
  • Bredeloup Sylvie (IRD, France)
  • Frésia Marion (Université de Neuchâtel, Suisse)
  • Hahonou Eric (Université Roskilde, Danemark)
  • Lucht Hans (DIIS, Danemark)
  • Lund Christian (Université de Copenhague, Danemark)
  • Neveu Catherine (CNRS, France)
  • Scalettaris Giulia (CERAPS/Université de Lille, France)
  • Timera Mahamet (URMIS, Paris Diderot, France)
  • Turner Simon (AMIS, Danemark)

Comité d’organisation du colloque

  • Gomez-Temesio Veronica, Université de Copenhague
  • Hahonou Eric, Université de Roskilde
  • Hoffmann Kasper, Université de Copenhague
  • Körling Gabriella, Université de Stockholm
  • Lavigne-Delville Philippe, IRD, Montpellier
  • Lund Christian, Université de Copenhague
  • Thiongane Oumy, Université de Dalhousie
  • Van Bruggen Tirza, Université de Copenhague
APAD Conference on Roskilde University, Denmark, 23-25 May 2018

Call for Panel Proposals

The Association for the Anthropology of Social Change and Development (APAD)[1], Copenhagen University and the Department of Social Sciences and Business (Roskilde University) organize together an international conference on Migration, Development and Citizenship.

The conference will be held at Roskilde University, 23-25 May 2018.

The Conference’s focus

The emergence of the latest so-called ‘migration crisis’ invites the critical engagement and rethinking of the migration-development-citizenship nexus. Human mobility and migration have shaped societies around the world for centuries. States have devised various means to organize or control human mobility by allowing or restraining migrants’ rights and access to resources and services.

Migrants share mixed identities, in their home society and communities, as well as in their host societies, as is the case with African migration within Africa and abroad (in Europe, America, the Middle East, China, etc.).

Recently, security, development and citizenship have been forced together in powerful and politicized ways, manifesting in the increased policing and tightening of African, European and American borders. Yet, restrictive policy does not prevent migration; it only redirects it. Such prohibition also alters the ways migrants or refugees adapt and find niches in host societies, and it conditions the relations to their families at ‘home’, their sense of belonging and their identities.

The conference takes its point of departure in the complex relation between migration and development with the aim to challenge and broaden our understanding of contemporary migration for its connections to the processes and practices of development, citizenship, social change and aid and humanitarian intervention. Our aim is to understand how these migrations produce new practices and conceptions of citizenship and what this means for migrant groups and host communities, as well as for public policies in origin, host and transit countries.

Researchers on these issues, as well as social workers, policy-makers and development practitioners, are invited to submit panel proposals for the 2018 APAD Conference on Migration-Development-Citizenship nexus. We welcome submissions in French and English and from all disciplines in social science and humanities, with a focus on in-depth empirical research.

The migration-development-citizenship nexus

While global media seem increasingly concerned with African and Middle-Eastern migration to Europe, migration is still primarily an intra-regional phenomenon. In many parts of Africa and the Middle East, mobility and migration have long constituted livelihood strategies. It is salient in West Africa where temporary migrations are prominent. It is also true for other African regions where environmental constraints are harsh, resources particularly limited and economic opportunities scarce. Equally, Middle Eastern migration and refugee movements have predominantly been intra-regional. However, lack of economic opportunities, civil wars and regional conflicts, political turmoil have increased the movement between regions; from Africa and the Middle East toward Europe, America, and Asia, and from Africa also to the Middle East. As a result, multiple transnational African and Middle Eastern communities have settled in a variety of continents.

From the first foundation of cities and empires, countless actors - including colonial and postcolonial administrations, independent states and decentralized powers, traditional chieftaincy, militias and rebel groups, bilateral and multilateral development agencies, corporations and development projects - have claimed the right and ability to control, organize or restrain people’s movement and to define who may have access to what types of rights.

Modern states are concerned with the boundaries between nationals and foreigners and have formalized and legalized differentiated rights, privileges and obligations most significantly in their effort to define national citizenship. However, nation states are not the only authorities that define relevant political identities. Above as well as below the level of nation state, institutions condition the lives and prospects of people on the move. Above, international law and institutions contribute to define categories and allocate rights, and below, local social norms, interdigitate with national laws to structure daily lives.

By citizenship, we understand more than membership of the nation-state. This conference sees national citizenship as one particular form of political membership alongside others which, at times, can be equally important. National citizenship intersects with forms of belonging and identity such as race, gender, ethnicity, class, creed, and conviction; all of which co-determine the individual’s ability to exercise his and her rights. Rights may well be enshrined yet not fully enjoyed.

In order to better understand processes of social inclusion and exclusion, we must take into account all these constituent parts of political identity. In this conference, we are interested in communities of foreigners who settle and claim rights as much as in communities on the move who negotiate access to shelter and resources. Ultimately, it is about the rights to have rights. We are therefore also interested in the competition between host societies, international institutions, development and humanitarian organisations, and state authorities over the authority to allocate or deny rights to new comers.

Conceptions and practices of citizenship vary between and among groups. However, what citizenship means and how it functions remains largely unexplored in many contexts, especially in countries where international institutions and funding play a significant role. The conference will study how migrant communities negotiate, acquire, and protect their rights by claiming legal status (such as refugee or asylum seeker), or by cultivating membership to a variety of political communities (EU, a nation-state, a region, a city, an ethnic or religious group, etc.). While migrants are not national citizens in their new surroundings, they are not exactly non-citizens, either. Host societies grant them certain rights. But their rights to the city, the job market and access to economic resources, social welfare and public services are effectively governed by institutions other than government or public institutions. North and South forms of claiming and negotiating rights and duties are diverse. Sometimes discreet reliance on personal networks allows people to avoid public institutions. Sometimes, clandestine lives involve corruption and violence, as forms of protection. It is obvious that context matters for citizenship. Therefore, it is important to look at the ways in which various groups in host societies are proposing hostility or hospitality, exclusion or inclusion, in contexts increasingly contentious.

In the field of migration research, the study of transnationalism in the 1990s has renewed the understanding of international migrations by showing the limited role of the nation-state and by looking beyond the boundaries of the host nation and paying attention to diasporas, the attachment to home, remittances.

Interestingly, migrant communities from developing countries who maintain ties and connections with people in their country of origin play a crucial role in the development arena. Through investments and remittances, transnational migrants attempt to meet the socio-economic needs of their families and home communities. In fact, today the remittances from African diasporas exceed the financial transfers of bilateral and multilateral aid institutions.

This dynamic takes place in evolving contexts where development aid from Europe is increasingly reoriented towards the fight against irregular migration and terror. This leaves nation-states ‘under aid regime’ in even more delicate situations to provide adequate public services to their citizens. Since most African populations are likely to experience increased levels of uncertainty, precariousness and poverty, such policies might well give more incentives for migrating outside the African continent. Yet, this requires empirical answers.

From a European perspective, irregular migration has been seen as a source of insecurity and a threat to social welfare and the job market. It has become a highly political issue in most member states of the European Union. Restrictive policies and political decisions in European countries have resulted in the fragilisation of individual and collective rights of certain groups of migrants while other groups are welcomed and have gained more rights and privileges. Decision makers, media, politicians and academics fiercely debate whether and how host societies should grant or deny rights to diverse categories of people (autochthones, new settlers, indigenous people, nationals, foreigners, expatriates, etc.).

Unwanted migrations towards Europe are being increasingly ‘subcontracted’ by the EU to African and

Mediterranean governments and a series of restrictive and pre-emptive measures have been taken by African governments. This includes increased border controls, criminalization of smuggling activities, new technologies of surveillance, etc. From an African perspective, less ‘spectacular’ and more ordinary forms of mobility are being increasingly constrained despite regional agreements on the free movement of people (ECOWAS, EAC, SADC). African migrants and ordinary citizens crossing borders encounter a variety of bureaucratic obstacles to their mobility including increased harassment of travelers, corruption, increased number of control offices. These later development seems to indicate a return of the nation-state in the governance of migrations. Moreover, considering that migrants are often economic entrepreneurs, the implementation of restrictive migration policies raises the question of their effects on migrants’ access to job opportunities and more generally on social change and economic growth in Africa, in Europe and in regions to where migrations are reoriented.

In this conference, we want to address the citizenship-migration-development nexus in order to better understand the complex relation between migrations and citizenship, in home societies as well as in transit countries and in host societies, in Africa and Europe. How do migrations affect social change and economic development and how do development aid and security policies shape migration patterns? We also want to understand how groups of actors whose rights are denied or threatened, organize in formal or informal networks, home-town associations and guilds to compensate for their initial dis-enfranchisement or to protect their rights. We wish to examine how different organisational structures intersect and produce the actual governance of migrants as well as the governance of rights and duties.

In development contexts, public services are often provided by different state and non-state actors. What is the relationship between people’s various citizenships and multiple service providers? What is the relationship between large-scale migration, the economic and developmental configuration of society, and the acquisition or denial of basic rights? How does development aid address migrants’ hopes, expectations and strategies? How do aid policies affect migration patterns? What is the impact of better service delivery on migrations? How do refugees and returnees affect their host societies?

Ultimately we seek to bridge the gap between the academic and the practice by addressing the question of how academic knowledge can feed public policies, humanitarian and development aid practices and integration policies.

The Conference and the panels, workshops and roundtables

This APAD conference seeks to stimulate research around this specific field of research at the intersection between migration, international development and citizenship and to promote exchanges between academic knowledge, development practitioners and the governance of migrations.

The organizing committee welcomes thematic panels, workshops and roundtables on any of the abovementioned issues.

The keynote speakers will explore of how discourses, regulation and law produce political and social categories of good and bad migrants, locals and outsiders, of enfranchised and legal minors, of citizens and strangers and how these categories are contested, negotiated or, on the contrary, reproduced by mundane practices, social movements and political claims.

A round table will gather scholars, policy makers as well as practitioners, from North and South, in order to discuss the results and political implications of the conference.

We would also like to invite visual anthropologists and film-makers to propose panels or submit films for public screenings.

Authors will have the possibility to submit their written communication to Anthropology and development, APAD peer-reviewed bilingual journal, to other academic journals and in an edited book. Policy briefs in French and English will sum up some results of the conference.

Practical information and deadlines

The Conference languages are English and French.           

Registration

  • Full rate for standard registration: €160. The standard registration fee includes documentation, lunch, coffee-breaks, cocktail and APAD fees for 2018 (+ including one issue of Anthropology & development, APAD journal).
  • Concession rate (APAD members): €120.

A specific page on APAD website is open for the Conference: http://apad-association.org/en/2018conference/

Panels will gather 4 communications around a specific issue.

Panel proposals can explore diverse dimension of the migration/development/citizenship nexus. They can focus on home, transit as well as host countries and places, on the way specific migrant groups move and share links with these different spaces, or on the policies and practices of institutions (at local, national or international level) toward migrants, as well as ordinary citizens’ practices.

All panel organizers must submit an outline and a call for paper of max. 600 words. The proposal must contain the name, email and institutional affiliation and position of panel conveyor(s). It can include bibliographical suggestions. It has to be send by email

no later than 15th June 2017

to the organizing committee at conference2018@apad-association.org.

The scientific committee will inform panel conveyors about the result of panels selection on 15th August 2017.

The call for papers for the different panels will be launched by Conference organizing committee and panel conveyors before the end of June.

Deadline for communication abstracts is 15th October 2017. Panel conveyors will select the abstracts and propose a full programme of their panel for the 15th November 2017. Panel programs will be evaluated by the scientific committee.

Full communication papers are required for April 2018, for inclusion on website.

Some grants will be available for African scholars. APAD will organise a writing workshop in March 2018 for young African scholars with a selected paper.

About APAD

Created in 1991, the Association for the Anthropology and Social Change (APAD) is an international network of scholars which seeks to advance scientific exchanges as well as dialogue with development actors on issues of social change and development, in Africa and elsewhere.

APAD organizes an international conference every third year, which brings together academic and development professionals who explore development issues through empirically grounded and contextualized studies. The conferences serve as the association’s public forum for academic exchange, critical reflections and public debates on pressing global and developmental questions. The most recent conference held in Cotonou (Benin) in 2015 addressed ‘the fabrication of public action in countries ’under an aid regime’.

APAD joins forces together with the University of Copenhagen (KU), and RUC (Roskilde University) which hosts the event, to invite scholars, policymakers and practitioners to a three-day conference to engage in new approaches to understand global challenges and reflect on paths forward.

Comité scientifique (to be finalized)

  •  Oliver Bakewell (IMI, Oxford University, UK)
  •  Sylvie Bredeloup (IRD, France)
  •  Marion Frésia (Université de Neuchâtel, Switzerland)
  •  Eric Hahonou (Roskilde University, Denmark)
  •  Hans Lucht (DIIS, Denmark)
  •  Christian Lund (Copenhagen University, Denmark)
  •  Catherine Neveu (CNRS, France)
  •  Giulia Scalettaris (CERAPS/Université de Lille, France)
  •  Mahamet Timera (URMIS, Paris Diderot, France)
  •  Simon Turner (AMIS, Denmark)

Comité d’organisation du colloque

  • Veronica Gomez-Temesio, Copenhagen University
  • Eric Hahonou, Roskilde University
  • Kasper Hoffmann, Copenhagen University
  • Gabriella Körling, Uppsala University
  • Philippe Lavigne Delville, IRD, Montpellier
  • Christian Lund, Copenhagen University
  • Oumy Thiongane, Université de Dalhousie - Tirza Van Bruggen, Copenhagen University 

[1] www.apad-association.org.

Lieux

  • Roskilde University
    Roskilde, Danemark

Dates

  • jeudi 15 juin 2017

Mots-clés

  • migration, citoyenneté, développement, politiques publiques, frontières, Afrique, Asie, Europe

Contacts

  • Marion Fresia
    courriel : marfresia [at] icloud [dot] com
  • Philippe Lavigne Delville
    courriel : philippe [dot] lavignedelville [at] ird [dot] fr
  • Christian Lund
    courriel : clund [at] ifro [dot] ku [dot] dk

URLS de référence

Source de l'information

  • pascale Moity-maïzi
    courriel : pascale [dot] maizi [at] supagro [dot] fr

Licence

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Pour citer cette annonce

« Migrations, développement et citoyennetés », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 31 mai 2017, https://calenda-formation.labocleo.org/405973

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