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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

La musique des migrants dans les camps

Migrantinnen-musik in den migrantenlagern

The music of migrants in camps

Faire de l’art en situation d’urgence

Musik machen in ausnahmesituationen

Making art in an emergency situation

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Publié le mardi 20 juin 2017

Résumé

Cette université d’été a deux objectifs. le premier est d'explorer un secteur mal étudié de l’ethnologie comme la musique dans les camps de transit. S’il existe une abondante littérature historienne et musicologique sur la musique dans les camps de concentration et dans les camps d’extermination, rares sont les études qui portent sur les pratiques musiciennes. Le second objectif est de construire une démarche comparative afin de mesurer la singularité d’une observation ponctuelle sur ce que l’on appelle la crise des migrants en Europe : Paris, Baigorri, Calais, Dunkerque (France), Friedland (Göttingen, Allemagne), M’Bera (Mauritanie), Mentao (Burkina Faso), Zaatari (Jordanie).  

Annonce

Objectifs

Cette université d’été a pour titre « La musique des migrants dans les camps. Faire de l’art en situation d’urgence ». Elle a deux objectifs : 

  • explorer un secteur mal étudié de l’ethnologie : la musique dans les camps de transit. S’il existe une abondante littérature historienne et musicologique sur la musique dans les camps de concentration et dans les camps d’extermination (Dick Walda, Charles Van West, Shmuel Gogol, Emilio Jani, Gabriele Knapp, Annette Wieviorka, Philip Bohlman, Pierre-Emmanuel Dauzat & Hélios Azoulay) rares sont les études qui portent sur les pratiques musiciennes ;  
  • construire une démarche comparative afin de mesurer la singularité d’une observation ponctuelle sur ce que l’on appelle la crise des migrants en Europe : Paris, Baigorri, Calais, Dunkerque (France), Friedland (Göttingen, Allemagne), M’Bera (Mauritanie), Mentao (Burkina Faso), Zaatari (Jordanie). 

Argument

 Au mois de mai 2013, Awet Andemicael, étudiante en théologie de l’université de Yale publie sur le site de l’UNHCR un article marquant : The arts in refugee camps: ten good reasons. De la prise en charge de soi aux techniques d’apprentissage et à l’agency, ces raisons visent à légitimer l’action des ONG pour la musique. Pourtant, ces raisons sont insatisfaisantes. Car le raisonnement est élaboré à partir des catégories de l’action humanitaire et non à partir du vécu des populations.  

  1. Cette université d’été renverse la perspective. Et plutôt que de partir des catégories instituées pour examiner de quelle façon elles s’incarnent dans la réalité, nous partons de l’engagement ethnographique pour examiner les processus d’institution des catégories, ce qui permet d’organiser ensuite, mais ensuite seulement, une montée en généralité à partir de la collection des cas.  
  2. Par ailleurs, nous prenons nos distances avec les clichés sur les bienfaits prêtés à la musique et à l’art thérapie. Nous examinons, au prix d’observations ethnographiques, situées et contextualisées, la façon dont la musique modifie la vie de chacun et celle des collectifs impliqués.  
  3. Enfin, nous questionnons l’ontologie de la musique. Des travaux antérieurs nous ont permis d’entériner le fait que la musique est subjective du point de vue ontologique et objective du point de vue épistémique. Cette fois, nous soumettons la question « qu’est-ce que la musque pour qui la pratique et l’écoute ? » à l’enquête ethnographique.  

Ancrages situationnels  

Bien des chercheurs qui ont mené ces analyses sur les pratiques artistiques dans des camps se sont d’abord confrontés à ces situations au prix d’un engagement citoyen. Dans ces situations d’anomie, ils ont rencontré « la musique », et ceux qui la faisaient être. Dès lors, ces migrants qu’un élan compassionnel faisait prendre pour « de pauvres malheureux » devenaient dans le regard de l’ethnographe attentif, par la force de la performance musicienne, par les habiletés incorporées et les références culturelles actualisées, des artistes virtuoses.   

Dans des contextes qui rendent toute communication verbale difficile en raison de l’étanchéité des langues, la musique et la danse rendent possible le partage, restaurent une forme de symétrie de l’échange. La profession de foi de Natacha Bouchart, maire de Calais, résonne : « Accueillir des migrants, ça peut être une richesse culturelle exceptionnelle » (Libération, 20 octobre 2015). Pourquoi donc la musique, alors que chacun se trouve « maintenu là, dans l’inachèvement d’un parcours de mobilité, ni immigré ni émigré mais suspendu en migration » (M. Agier, 2014) ?  

Cette rencontre de jeunes chercheurs propose de travailler à partir d’études de cas.

Études de cas

Paris, Foyer de Travailleurs Migrants du 19e arrondissement  

Un foyer de travailleurs migrants (FTM) est une structure d’hébergement qui accueille aujourd’hui des « hommes célibataires » de Mauritanie, du Mali et du Sénégal. On peut y cuisiner, se laver, dormir (et repartir travailler). Or, malgré les conditions de promiscuité, on y fait aussi de la musique. Car l’invité invite. « Invitation » est le terme par lequel les habitants de foyer désignent le fait d’accueillir dans leur chambre un griot qui vienne chanter leur nom avec son luth ngoni. « L’invitation » est une occasion musicale de rencontre. Ce n’est pas la seule. Car à une autre échelle, des moments de retrouvailles et de partage culturel sont organisés dans des salles des fêtes louées par des associations proches des habitants de foyers. Ces espaces se convertissent en lieux d’échanges, d’assemblées générales, de projets et en studio d’enregistrement. Il en est ainsi de centres sociaux et culturels où sont organisés ces journées culturelles, ces repas et ces occasions de musique. 

M’Bera, Mauritanie  

Février 2012. Les habitants du Nord Mali fuient le conflit armé. L’UNHCR installe 400.000 réfugiés Touaregs et Arabes dans des camps aux frontières de la Mauritanie, de l’Algérie, du Burkina Faso et du Niger. M’Berra est le plus important : 80.000 personnes. Ici, le quotidien s’organise. Au- delà des questions sanitaires et nutritionnelles, il y a le désir partagé de célébrer des événements en commun. Il n’y a pas de tabaski sans musique, ni de fin de ramadan. Le tinde et l’imzad sont fabriqués sur place. Il y a aussi des « soirées guitare ». Tout le monde danse et frappe des mains. Mohamed Issa ag Oumar est là. C’est LE guitariste du groupe Tartit, fer de lance avec Tinariwen de la musique touareg sur la scène de la World Music. Il a apporté sa guitare. On branche des amplis sur les batteries des voitures. Ici s’émancipe une économie de la World Music à visée interne, au sein du camp.  

Mentao, Burkina Faso  

Nous sommes à 20 kilomètres de Ouagadougou. En octobre 2014, Marta Amico visite le camp en compagnie d’une musicienne du groupe Tartit, qui dirige l’organisation des femmes du camp. Un musicien armé de sa guitare entonne un chant de bienvenue. Des femmes se joignent à lui. M. Amico interroge : Pourquoi la musique ? Parce que c’est la vie. Ici, « la musique » n’est pas quelque chose « à part », une activité en soi : c’est l’instrument de la vie sociale, c’est le fait de pouvoir continuer à se réunir autour des célébrations d’avant qui fait toute l’importance des moments de jeu. Et c’est la raison pour laquelle on retrouve ici tellement de musiciens : ils ont fui les groupes islamistes qui interdisent la musique dans le Nord Mali. Ici, ils organisent des dj set improvisés. Et ils se connectent au monde. Dans ces moments où tout cède, la musique fabrique du lien social.  

Zaatari, Jordanie  

Construit en juillet 2012, le camp de Zaatari est situé à la frontière syrienne. 80.000 réfugiés syriens y vivent dans des conditions précaires, près du pays qu’ils ont fui. Zaatari dépend entièrement de l’aide humanitaire. Plusieurs ONG travaillent autour d’activités musicales, c’est le cas d’OXFAM International. Comment la musique est-elle appréhendée dans le règlement du camp ? Comment est- elle mobilisée par les musiciens euxmêmes ? Quel rapport chacun entretient-il à l’écoute ? Et quels sont les répertoires qui entrent dans l’espace public ? Engagée par OXFAM International, Gaétane Lefebvre a travaillé au plus près des interactions musiciennes. Elle a établi des liens avec Nicolas Puig, anthropologue spécialiste des camps de réfugiés au Liban et Richard Wolf, réalisateur de A requiem for Syrian refugees” (2014). L’université d’été permettra de visionner ce film, en présence de N. Puig et du réalisateur. 

Baigorri, France (64)  

Le 20 novembre 2015, à l’initiative de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), une cinquantaine de migrants s’installent à Baigorri, dans les montagnes basques. Ils ont quitté le Soudan, l’Erythrée, le Tadjikistan, l’Afghanistan et tous les Kurdistan. Ils ne savent pas où ils sont, ne parlent ni français, ni anglais, ni basque, mais ils ont dit oui, et l’OFII les a conduits ici. La mairie réquisitionne le VVF, la préfecture finance, les bénévoles aident les migrants dans leurs démarches administratives. Des ateliers sont en place. Une osmose s’opère. Des ateliers de danse basque sont créés, des ateliers de musique aussi. L’un d’eux réclame un violon. Un violon est trouvé. Il joue sans vibrato, sur des échelles improbables : nous offre un makâm syrien. Pourquoi donc la musique ici ? 

Ces études de cas seront complétées par d’autres cas présentés par les étudiants qui participeront à l’Université d’été, et par les exposés de Philip Bohlman (University of Chicago) sur la musique dans les camps et de Raimund Vogels (Hildesheim) sur l’institutionnalisation des expériences menées en Niedersachsen pour valoriser le talent d’artistes réfugiés et leur procurer une formation diplomantes qui leur ouvre les portes du marché du travail artistique en Allemagne.

Production scientifique

(en partenariat avec Les Cahiers d’Ethnomusicologie)  

Les candidats sont invités à présenter, à partir de leurs travaux personnels, un projet de texte (2 pages) abordant l’une des thématiques de cette Ecole d’été. Huit projets (Groupe A) seront choisis et seront développés par leurs auteurs pour donner lieu à des textes d’une dizaine de pages qui seront mis en ligne dans l’espace collaboratif. Lors de l’université d’été, les textes seront présentés et commentés par 8 autres participants (Groupe B). Nous constituerons ainsi des binômes auteur / exégète. 

L’originalité de ce travail en commun permet à plusieurs étudiants de travailler en groupes et d’écrire ensemble un article co-signé qui sera soumis pour publication aux Cahiers d’Ethnomusicologie (Laurent Aubert, Genève). Langues de l’article : français, allemand ou anglais.

Candidature

Le dossier de candidature doit comprendre : 

  • un CV ; 
  • une présentation du projet de doctorat, de master ou de post-doc ;  - une proposition d’intervention (2 pages) en lien avec l’Université d’été. 

Le dossier de candidature doit parvenir à l’adresse : dlaborde@msh-paris.fr La sélection sera faite en fonction de l’adéquation thématique entre les propositions d’intervention et l’Université d’été. 

Date limite de renvoi des dossier: 29 juin 2017

Séléction des candidatures

  • Prof. Dr. Denis Laborde (CNRS – EHESS, Centre Georg Simmel, Paris - Bayonne)
  • Prof. Dr. Raimund Vogels (Center for World Music, Hildesheim)

Sélection des candidats : 30 juin 2017  

Informations pratiques

Rendez-vous : L’université d’été se déroule du 10 au 16 septembre 2017. Arrivée des participants le dimanche 10 septembre. Départ le samedi 16 septembre. Vous pouvez rester au-delà à vos frais. 

Participants : L’Université d’été compte 16 étudiants et jeunes chercheurs (master, doctorat ou post-doctorat) de toute nationalité. Toutes les disciplines sont concernées. 

Langues de travail : français, allemand ou anglais. La langue basque sera valorisée. Chacun doit parler couramment une de ces langues et en comprendre une autre. 

Lieu : Cité des Arts, 3 avenue Jean Darrigrand, F-64100 Bayonne, Pays Basque, France

Inscription : par courrier électronique adressé à dlaborde@msh-paris.fr

Réservation des billets de train / avion : dans la semaine du 1er juillet 2017 

Frais : Les frais de transport (train 2e classe ou avion) et de séjour (nuitées et repas) sont couverts par l’Université d’été. Les billets de transport seront pris par le Centre Georg Simmel. 

Gare SNCF : Bayonne / Aéroport : Biarritz 

Contact/informations : dlaborde@msh-paris.fr & raimund.vogels@hmt-hannover.

 Sommerschule 2017, Bayonne, Baskenland, Frankreich 10.-16 September 2017

Ziele

Diese Sommerschule trägt den Titel: Analyser la Musique dans les camps de migrants de l’Europe d’aujourd’hui / Musik und die Flüchtlingskrise im gegenwärtigen Europa. Sie verfolgt zwei Ziele: 

  •  Einerseits handelt es sich darum, den Studenten einen Bereich näherzubringen, der in der Ethnologie vernachlässigt wird: Musik in Übergangslagern. Natürlich gibt es eine abundante historiographische und musikologische Literatur für die Konzentrations- und Vernichtungslager (Dick Walda, Charles Van West, ShmuelGogol, Emilio Jani, Gabriele Knapp, Annette Wieviorka, Philip Bohlman, Pierre-Emmanuel Dauzat & Hélios Azoulay). Ethnologen, welche die Flüchtlings- und Übergangslager im heutigen Europa erforschen, berücksichtigen allerdings kaum einmal die dort vorhandenen musikalischen Praktiken.
  •  Andererseits geht es darum, die Analysen in vergleichender Perspektive durchzuführen, insbesondere im Vergleich zu anderen Lagern in der Welt, um die Besonderheit einer punktuellen Beobachtung im Hinblick auf das, was man die europäische Flüchtlingskrise nennt, zu ermessen: Paris, Baigorri, Calais, Dunkerque (France), Friedland (Göttingen, Allemagne), M’Bera (Mauritanie), Mentao (Burkina Faso), Zaatari (Jordanie).  

Begründung

Im Mai 2013 veröffentlicht Awet Andemicael, Theologiestudentin an der Universität Yale, auf der Webseite der UNHCR einen Artikel, dem ein ziemlich dauerhaftes Nachleben beschieden sein sollte: « The arts in refugee camps: ten good reasons ». Von der Bedeutung der Betreuung über Techniken der Ausbildung und des Lernens bis zur Agency dienen diese Gründe dazu, Musikinitiativen von Nichtregierungsorganisationen zu legitimieren. Und doch sind diese Gründe nicht zufriedenstellend. Beruht doch hier die Begründung auf Kategorien der humanitären Hilfe und nicht auf solchen des von den Flüchtlingen Erlebten.

  1. Die Sommerschule im Ganzen versucht nun aber gerade die erwähnten Ideen/Gründe in Frage zu stellen und die Blickrichtung umzukehren. Es handelt sich gerade nicht darum, von eingeführten Kategorien auszugehen, um zu überprüfen, inwieweit sie sich in der Wirklichkeit finden, sondern gerade umgekehrt schlagen wir vor, vom ethnographischen Engagement auszugehen, um den Prozess der Herausbildung und Einführung dieser Kategorien zu examinieren, was uns danach, und erst danach, ermöglichen soll, generelle Aussagen zu treffen, die ihre Basis in einer Sammlung von untersuchten Fällen hat.
  2. Unser Projekt distanziert sich von Klischees der Musik als Wohltat, um mit Hilfe einer Serie von situierten und kontextualisierten ethnographischen Beobachtungen die Art und Weise zu untersuchen, in der Musik das Leben des Individuums und des Kollektivs, in dem ein jeder involviert ist, verändert.
  3. Es geht auch darum, nach der Ontologie von Musik zu fragen. Wenn frühere Arbeiten uns erlaubt haben, anzuerkennen, daß die Musik vom ontologischen Gesichtspunkt subjektiv und vom epistemischen objektiv ist, so geht es hier darum, den Sachverhalt Musik zur Diskussion zu stellen, seine emotionale Last und den Kommentar, der ihn hin zur ethnographischen Analyse begleitet. Ontologie ist hier also eher eine Form der Untersuchung. Dies erlaubt es, die Frage nach der Musik als Untersuchungsmittel in den Sozialwissenschaften zu stellen.

3Situative verankerungen

Viele Forscher, die diese Art von Untersuchungen unternommen haben, waren den damit zusammenhängenden Situationen zunächst im Rahmen eines Bürgerengagements ausgesetzt. In diesen anomischen Lagen sind sie „der Musik“ begegnet. Diese Momente waren häufig solche der Verblüffung, ja Erschütterung. Eine ganze Welt der Kunst öffnete sich in den Vorstellungen. Und die Flüchtlinge, die wir in unserem mitfühlenden Elan zunächst als „arme Unglückliche“ sahen, verwandelten sich unter unseren Blicken durch die Magie der Kunst, durch die Kraft der musikalischen Vorstellung, durch verkörperte Geschicklichkeit und durch die aktualisierten kulturellen Referenzen in diesem Raum der Kooperation in virtuose Künstler.

Dort, wo die verbale Kommunikation schwierig ist, da die praktizierten Sprachen wechselseitig undurchdringlich bleiben, erlauben Musik und Tanz Teilhabe und stellen eine bestimmte Form der Symmetrie und des Austauschs wieder her. Das Bekenntnis der Bürgermeisterin von Calais, Natacha Bouchart, hallt hier wieder: „Flüchtlinge aufzunehmen, das kann eine außergewöhnliche kulturelle Bereicherung sein“ (Libération, 20. Okt. 2015). Warum also Musik, während jeder sich in einer anomischen Situation befindet, „dort festgehalten, in der Unvollkommenheit eines Parcours der Mobilität, weder eingewandert, noch ausgewandert, aber suspendiert in der Wanderung“ (M. Agier, 2014)?

Die Herangehensweise wird keine in der Art des „top down“ sein, die eine allgemeine Theorie herausarbeiten würde und in der die Untersuchung der Wirklichkeit damit befasst wäre, die Bedingungen der Verifizierung zu verifizieren. Es handelt sich vielmehr darum – wie oben bereits vorgeschlagen -, von Falluntersuchungen auszugehen, um eine vergleichende Analyse zu schärfen

Der zweite Teil dieser Begründung stellt einige Fälle vor, die gemeinsam erarbeitet werden sollen.

Paris, Wohnheim für emigrierte Arbeiter im 19. Bezirk

In einem Wohnheim für emigrierte Arbeiter (foyer de travailleurs migrants, FTM) wohnen unverheiratete Männer aus Mauretanien, Mali und Senegal. Dort kann man kochen, sich waschen und schlafen (und zurück zur Arbeit gehen). Und da spielt man auch Musik. Die „Einladung“ bedeutet, dass ein Bewohner des Wohnheims in sein Zimmer einen Griot einlädt, der mit seine Laute ngoni seinen Namen singt. Das ist nicht die Einzige Gelegenheit, wo man musiziert. Organisationen, die nah an den Bewohnern des Wohnehims sind, mieten den Festsaal und organisieren Treffen und kulturelle Austausche. Diese Plätze werden zu Orten des Austausches, oder auch zu Aufnahmestudios. 

M’Bera, Mauretanien

Im Februar 2012 fliehen die Einwohner des Nord-Mali wegen dem Krieg. 400 000 arabische und Tuareg Flüchtlinge lassen sich in den Flüchtlingslagern an den Grenzen mit Mauretanien, Algerien, Burkina Faso und Niger. M’Berra ist das größte Flüchtlingslager, da wohnen 80 000 Flüchtlinge. Ihr Alltagsleben organisiert sich. Es geht nicht nur um sanitäre und Ernährungsfragen. Die Einwohner wollen auch zusammen wichtige Ereignisse feiern. Heiraten, Scheidungen, es gibt kein tabaski oder Ramadanfest ohne Musik. Der Tinde und der Imzad werden vor Ort hergestellt. Es gibt auch GitarreAbende. Alle tanzen und klatschen auf eine ganz spezifische Weise. Mohamed Issa ag Oumar ist da. Er ist DER Gitarrist der Gruppe Tartit, der mit der anderen Gruppe Tinariwen Tuareg-Musik auf der internationalen Bühne der Worldmusic verteidigt. Er hat seine Gitarre mitgebracht. Die Verstärker werden in die Akkus des Wagens eingesteckt. Es ist hier eine interne Ökonomie der worldmusic innerhalb des Lagers. 

Mentao, Burkina Faso

Dieses Lager in 20 Kilometer von Uagadugu entfernt. 2014 besucht Marta Amico dieses Lager mit einer Musikerin der Gruppe Tartit, die die Organisation der Frauen im Lager leitet. Um ihr willkommen zu heißen, wird spontan Musik gespielt. Ein Musiker, mit seiner Gitarre gerüstet, beginnt ein Willkommen Gesang. Frauen singen mit. M. Amico fragt: Warum Musik? Weil Musik das Leben ist. Hier ist die Musik keine abgesonderte Tätigkeit, sie ist das Instrument des sozialen Lebens. Es ist wichtig, dass man die gleichen Festen, wie vor dem Exil, feiern kann. Deshalb gibt es hier so viele Musiker: sie sind vor den Anhängern des Djihad, die im Nord-Mali Musik verbieten, geflohen. Hier sind sie in Kontakt mit der Welt. In diesen Momenten, wo alles zerstört wird, produziert die Musik soziale Beziehungen. 

Zaatari, Jordanien

Das Flüchtlingslager Zaatari wurde im Juli 2012 an der Grenze zu Syrien errichtet. Hier leben 80 000 Flüchtlinge unter äußerst harten Bedingungen, in unmittelbarer Nähe des Landes, aus dem sie geflohen sind, und der traumatischen Erlebnisse, denen sie dort ausgesetzt waren. Zaatari wird ausschließlich von Humanitären Organisationen unterhalten. Mehrere NGO’s arbeiten hier an kulturellen, vor allem an musikalischen Projekten, wie etwa OXFAM International.

Die finanzielle Unterstützung der EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales, Paris) ermöglichte es Gaëtan Lefèvre, in das Lager zu fahren, um sich vor Ort ein Bild der musikalischen Aktivitäten zu machen: Wie wird die Musik in der Lagerordnung wahrgenommen? Wie wird sie von den Musikern selbst eingesetzt? Wie wird Musik dort gehört ? Welche Programme kommen zur öffentlichen Aufführung? Mit einem Vertrag von OXFAM International konnte G. Lefèvre die musikalischen Interaktionen aus der Nähe beobachten, wobei sie sich  auf die von Georg Simmel entwickelten und von Anthony Pecqueux ausgearbeiteten methodischen Werkzeuge über die Formen des Hörens und die soziale Ökologie des Gehörs stützte. Dabei hat sie mit Nicolas Puig (Kairo), einem Anthropologen, der sich auf die Flüchtlingslager im Libanon spezialisiert hat, und mit Richard Wolf, dem Regisseur des Films « A requiem for Syrian refugees » (2014) zusammengearbeitet. Die Sommerschule wird Gelegenheit geben, diesen Film in Anwesenheit von Nicolas Puig und dem Regisseur Richard Wolf zu sehen.

Baigorri, Frankreich (64)

Aus Anlass eines Besuchs in Calais hat der französische Innenminister Bernard Cazeneuve, am 21. Oktober 2015 die französische Einwanderungs- und Integrationsbehörde (OFII) damit beauftragt, die in Calais auf eine Überfahrt nach Großbritannien wartenden Flüchtlinge von ihrem englischen Traum abzubringen, da Frankreich ja ein Aufnahmeland sei. Die Präfekturen der einzelnen französischen Regionen wurden damit beauftragt, die Gemeinden aufzufordern, für den Winter Flüchtlinge bei sich unterzubringen. Einige wenige kommen für den Winter 2015 dieser Bitte nach, unter ihnen : SaintEtienne-de Baigorry (Baigorri), in den baskischen Bergen.

Am 20. November siedeln sich etwa fünfzig Flüchtlinge hier an. Sie kommen mitten in der Nacht an. Sie haben den Sudan, Eritrea, Tadjikistan, Afghanistan und die verschiedenen kurdischen Gebiete hinter sich gelassen. Es sind ausschließlich Männer. Sie haben die Meere überquert, sie wissen nicht, wo sie sich befinden, sie sprechen weder baskisch noch französisch oder englisch, aber sie haben dem Angebot der französischen Einwanderungsbehörde (OFII) zugestimmt, und nun hat der Bus sie hier abgesetzt. 

Die Gemeindeverwaltung requisitioniert Unterkünfte, die Präfektur gibt das Geld. Die freiwilligen Helfer treten in Aktion. Das Rote Kreuz, der Secours Populaire, der Secours Catholique, die Lebensmittelbank, die Cimade, sie alle schalten sich ein und unterstützen die Migranten dabei, ihre Anträge und administrativen Formalitäten zu erfüllen. Die örtlichen Vereine organisieren Ateliers und Arbeitsgruppen. « Eskuz Eskuz » (Hand in Hand) steht hier an vorderster Front: französische Sprachkurse, baskische Sprachkurse, Wanderungen durch die Berge. Manche entdecken ihre Freude am Fußballspiel wieder, wodurch die örtliche Mannschaft plötzlich ganz nach oben in der Meisterschaft katapultiert wird. Es kommt zu einer regelrechten Osmose. Baskische Volkstanzgruppen entstehen, ebenso Musik-Ateliers. Einer der Migranten fragt, ob er eine Geige bekommen kann. Eine Geige wird herbeigeschafft, er spielt ohne Vibrato,  in unerhörten Tonleitern, einen syrischen Makâm. Warum soll die Musik die Dankbarkeit ausdrücken? Und wie soll ein Ethnologe einen solchen Moment festhalten und analysieren?

Die einzelnen Fallstudien werden durch Analysen von Philip Bohlmann über die Musik in den Lagern vervollständigt, und von denen, die Raimund Vogels über die Institutionalisierung der in Niedersachsen gemachten Erfahrungen zur Aufwertung der künstlerischen Talente von Flüchtlingen unternommen hat, die ihnen erlauben sollen, eine entsprechende Ausbildung zu erhalten, welche ihnen die Türen auf dem künstlerischen Arbeitsmarkt in Deutschland öffnen soll.

Auswahlverfahren

Die Kandidaten sollen aus ihrem persönlichen Forschungsprojekt einen Text (2 Seiten) über eines der Themen der Sommerschule vorstellen. Acht Projekte (A Gruppe) werden ausgewählt und werden von ihren Autoren zu Texten von etwa 10 Seiten ausgeführt, die auf der Web-Seite des Centre Georg Simmel erscheinen. Die acht Texte werden im Lauf des Seminars von 8 anderen Teilnehmern (B Gruppe) dargestellt und kommentiert. Es werden jeweils Gruppen von 2 Teilnehmern (Autor / Kommentator) vor dem Beginn der Sommerschule zusammengestellt. 

Die Abfassung eines Wissenschaftsartike darstellt die tragende Säule des Projekts. Junge Forscher arbeiten zusammen. Unsere Sommerschule besteht gerade einmal aus 16 Studenten, was uns das Arbeiten in kleinen Gruppen um Vieles erleichtert. Die TeilnehmerInnen haben sich im Voraus in Gruppen zusammengesetzt. Sie sollen jetzt einen Wissenschaftsartikel zusammenschreiben. Die Studenten werden dann zur Veröffentlichung eingereicht. Es geht um eine Zusammenarbeit mit der Schweizerischen Zeitschrift Les Cahiers d’Ethnomusicologie (Laurent Aubert, Genève). 

Bewerbung

Bewerbungsunterlagen:

  1. Lebenslauf ;
  2. eine kurze Darstellung ihrer Forschung (Master, Doktorarbeit, Post-Doc…) ;
  3. das Projekt eines zu diskutierenden Texts in Beziehung zu einem der Themen der Sommerschule (2 Seiten)

Kontaktanschrift: dlaborde@msh-paris.fr und raimund.vogels@hmt-hannover.de

Ende der Bewerbung: 29 Juni 2017

Bewerberauswahl: 30 Juni 2017

Zusammenfassung

Termin : Die Sommerschule geht vom 10. Bis 16. September 2017. Anreise am Sonntag, den 10.9. am Abend, Abreise am 16.9. morgens. Jeder Vor- und Nachmittag beginnt einem Beitrag eines Experten, gefolgt von einer Sitzung, die der Vorstellung der Forschungsarbeiten seitens der Teilnehmer gewidmet ist.

Teilnehmer : Die Sommerschule richtet sich an 16 Master, Doktoranden oder Post-Doktoranden aller Nationalitäten, aller Disziplinen der Geistes- und Sozialwissenschaften. Die Teilnehmer müssen nicht Experten zum Thema Musik sein und nicht zwangsläufig in einem deutschen oder französischen Kontext forschen.

Arbeitssprachen : Französisch, Deutsch oder Englisch. Jeder kann sich in der Sprache seiner Wahl  ausdrücken, sollte aber in der Lage sein, die anderen Sprachen zu verstehen.

Ort : Stadt der Künste / Cité des Arts, 3 avenue Jean Darrigrand, 64100 Bayonne, Baskenland, Frankreich

Bewerbung : per Mail an dlaborde@msh-paris.fr und raimund.vogels@hmt-hannover.de

Bewerbungsschluss : 29. Juni 2017

Benachrichtigung über die Auswahl : 1. Juli 2017

Kosten : Die Kosten für die Übernachtungen, Verpfelgung und Reise (Zug 2. Klasse oder günstige Flugtickets) werden von der Centre Georg Simmel (EHESS, Paris) übernommen.

Kontakt/Informationen : denis.laborde@cmb.hu-berlin.de oder raimund.vogels@hmt-hannover.de

Lieux

  • Cité des Arts - 3 avenue Jean Darrigrand
    Bayonne, France (64)

Dates

  • jeudi 29 juin 2017

Mots-clés

  • musique, camp, migrant, accueil, musicien, crise, Afrique, Europe

Contacts

  • Denis Laborde
    courriel : dlaborde [at] msh-paris [dot] fr
  • Vogels Raimund
    courriel : raimund [dot] vogels [at] hmt-hannover [dot] de

Source de l'information

  • Luigia Parlati
    courriel : luigia [dot] parlati [at] ehess [dot] fr

Licence

Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La musique des migrants dans les camps », École thématique, Calenda, Publié le mardi 20 juin 2017, https://calenda-formation.labocleo.org/409672

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