Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales
Inégalités et discriminations
Inequalities and discriminations
Publié le jeudi 06 décembre 2018
Résumé
Qu’en est-il de la science politique ? À cette question, notre section thématique entend apporter des éléments de réponse, en visibilisant et en confrontant des travaux sur les discriminations menés par des politistes en ordre dispersé. La focale est délibérément large, puisque sont a priori inclues toutes les formes de discrimination à raison de l’ensemble des critères prohibés ou susceptibles de l’être. Le présent appel à communications vise potentiellement toutes les composantes de la science politique (sociologie politique, politiques publiques, politique comparée et relations internationales, théorie politique).
Annonce
Groupe Inégalités et Discriminations
Congrès AFSP de Bordeaux (2-4 juillet 2019)
Argumentaire
Après avoir longtemps été quasi absente du débat public en France, la notion de discrimination a fini par s’imposer il y a près de deux décennies (Fassin, 2002). Cependant, elle a connu une expansion incontrôlée. Autrefois ignoré, le terme est aujourd’hui galvaudé. Or toute inégalité n’est pas une discrimination. Stricto sensu, constitue une discrimination tout acte ou pratique qui, dans le cadre d’un jeu à somme nulle, détermine l’allocation de biens en quantité limitée et s’avère préjudiciable à au moins un individu du fait de son appartenance à un groupe saillant, défini à raison d’un critère de distinction prohibé ou qui devrait l’être, sans être indispensable à la réalisation d’un objectif à caractère impérieux. Ainsi conçue, la discrimination n’est que l’un des processus générateurs d’inégalités, qui s’articulent à d’autres tels la ségrégation, la stigmatisation, la violence physique, la socialisation elle-même, etc. (Anderson, 2015 ; Loury, 2015).
Largement issue du droit (Lochak, 1987), dont elle tire sa valeur de référence commune et de base de mobilisation potentielle, la notion de discrimination a fait l’objet d’élaborations parallèles ou concurrentes dans une pluralité de cadres disciplinaires. La théorie économique a notamment donné naissance au concept de discrimination probabiliste (statistical discrimination), lequel renvoie aux décisions préjudiciables aux membres d’un groupe et principalement motivées, non par une animosité à leur endroit ou l’adhésion à une idéologie justifiant leur exclusion, mais par l’existence d’une corrélation entre l’appartenance au groupe — trait dénué de pertinence intrinsèque mais immédiatement observable — et une caractéristique non immédiatement observable mais pertinente au regard d’un objectif du décideur communément tenu pour légitime (Arrow, 1973). La psychologie sociale a montré que la discrimination avait fréquemment pour ressort le jeu inconscient de stéréotypes intériorisés (Hamilton Krieger, 2008). La philosophie s’est interrogée sur les fondements de l’immoralité des discriminations immorales et sur les justifications éventuelles de celles qui ne le seraient pas nécessairement (Singer, 1978 ; Hellman, 2008 ; Lippert-Rasmussen, 2013 ; Eidelson, 2015). À l’exception partielle de la sociologie du droit (Bereni et Chappe, 2011), la sociologie n’est guère parvenue à forger une définition rigoureuse du concept qui lui soit propre. En témoignent tant la tendance à rebaptiser « discrimination » l’ensemble des modalités de l’exclusion ethno-raciale (Castel, 2007) que, à l’inverse, l’élaboration de typologies complexes des mécanismes constitutifs des inégalités où le terme est purement et simplement absent – en dépit de congruences frappantes (Brubaker, 2015).
Qu’en est-il de la science politique ? À cette question, notre section thématique entend apporter des éléments de réponse, en visibilisant et en confrontant des travaux sur les discriminations menés par des politistes en ordre dispersé. La focale est délibérément large, puisque sont a priori inclues toutes les formes de discrimination à raison de l’ensemble des critères prohibés ou susceptibles de l’être, quelle que soit l’échelle d’analyse retenue (locale, nationale, internationale et/ou comparative).
Axe 1 - Enjeux épistémologiques et méthodologiques
Un premier axe de problématisation consisterait à engager une analyse épistémologique, réflexive et critique sur les usages du concept de discrimination en science politique. Dans cette optique, une première piste de réflexion conduirait à s’interroger sur la définition même de la notion de discrimination dans la discipline considérée. Si celle-ci hérite en partie des perspectives théoriques du droit et de l’économie, certains travaux ont souligné les spécificités d’une conception de la discrimination propre aux sciences sociales, arrimée à l’analyse des rapports de pouvoir entre les groupes majoritaires et minoritaires, à rebours d’une approche strictement individualiste et intentionnaliste (Stryker, 2001). Il n’empêche que la notion de discrimination demeure marquée par « l’abstraction universalisante » du droit (Sabbagh, 2003) – qui met en équivalence une variété de rapports sociaux dans une grammaire commune –, et centrée sur les disparités de traitement dans l’allocation des ressources rares sur différents marchés (travail, logement, biens et services…) (Bereni et Chappe, 2011 ; Chappe, Eberhard et Guillaume, 2016). On examinera donc tant ses vertus heuristiques que ses limites pour l’analyse des mécanismes de production des inégalités.
Dans le prolongement de ces premiers questionnements, on pourra examiner comment le concept de discrimination s’articule avec d’autres concepts utiles à l’analyse des rapports de domination, qu’ils soient génériques (violence, stigmatisation, socialisation…) ou spécifiques à tel ou tel critère (racisme, sexisme, validisme, hétéronormativité, homophobie, etc.). Enfin, on pourra se demander si et comment la notion de discrimination permet d’appréhender l’imbrication des rapports sociaux. Si le concept d’intersectionnalité a été forgé initialement dans une perspective critique du droit de la non-discrimination (Crenshaw, 1988), bon nombre de recherches sociologiques contemporaines s’intéressent en effet à l’articulation entre différentes formes de discriminations (par exemple, sur l’articulation entre discrimination religieuse et raciale, voir Galonnier, à paraître ; voir aussi, plus généralement, Jaunait et Chauvin, 2012).
Axe 2 – La fabrique organisationnelle des discriminations
Un deuxième axe d’analyse consiste à explorer la production des discriminations dans et par les organisations et institutions politiques, telles que les administrations, les collectivités locales, les partis, les syndicats, ou encore les associations. On s’appuiera pour cela sur la riche littérature sur les discriminations dans les organisations de travail, qui souligne le rôle des règles et des pratiques de gestion, des cultures et des réseaux de sociabilité dans la production des discriminations (Baron et Bielby, 1980 ; Acker, Reskin, McBrier et Kmec, 1999 ; Acker, 2006 ; Sala Pala, 2013 ; Bonnet, 2014 ; Marry et al., 2017), en dépit de la norme de non-discrimination censément en vigueur.
On pourra aussi s’interroger sur les manières dont les organisations administratives et politiques sont affectées par les politiques d’égalité déployées en leur sein, notamment par les dispositifs de discrimination positive fondés sur le sexe (parité, quotas) (Bereni et Jacquemart, 2018 ; Milner, Demilly et Pochic, 2018).
Axe 3 - Les inégalités et les discriminations comme matrice d’engagement
Un troisième axe d’analyse porterait sur l’expérience et la perception des inégalités et des discriminations (Eberhard et Simon, 2016) comme source et/ou enjeu de mobilisations politiques. Dans ce cadre, une première série d’interrogations porte sur le vécu des discriminations comme matrice d’engagement. Comment les individus réagissent-ils aux discriminations et inégalités dont ils sont victimes (Dubet et al., 2013 ; Lamont, Moraes Silva et al., 2016) ? Comment l’expérience des discriminations façonne-t-elle le rapport au politique et à l’engagement collectif (Carrel et al., 2017 ; Talpin et al., 2017) ? On pourra notamment s’interroger sur les formes de mobilisation et les répertoires d’action que le vécu des discriminations est susceptible de produire (Lefranc et Mathieu, 2009), via le recours au droit en particulier (Israël, 2012 ; Chappe, 2013 ; Lejeune et Yazdanpanah, 2017), et sur le passage de l’indignation individuelle à l’organisation collective (Thévenot, 2006 ; Fillion et Torny, 2015). On pourra examiner aussi bien des mobilisations et des mouvements sociaux qui font de la lutte contre les inégalités leur objet central (Laplanche-Servigne, 2014 ; Chappe et Keyhani, 2018) que des formes d’engagement qui, bien que partiellement suscitées par le vécu des discriminations, se déploient dans d’autres directions, comme c’est le cas dans certaines trajectoires de radicalisation (Bonelli et Carrié, 2018). À cet égard, on n’omettra pas de considérer que l’expérience des inégalités peut aussi être vecteur de désengagement et de retrait de la vie civique (Lagrange, 2008).
Dans le cadre de ce troisième axe, on pourra également s’interroger sur les formes d’action collective qui prennent pour objet les politiques de lutte contre les discriminations et/ou les discriminations positives. On pourra se pencher tant sur les mouvements sociaux qui militent pour la mise en place de ces politiques que sur ceux qui s’y opposent ardemment (Massei, 2017 ; Hsu, 2018).
Enfin, une dernière composante de ce troisième axe a trait au comportement électoral des discriminés, et, plus généralement, à la configuration électorale des sociétés traversées par de fortes inégalités. Comment les individus ou les groupes discriminés se positionnent-ils sur l’échiquier politique (Le Texier, 2006; Brouard et Tiberj, 2007) ? Peut-on identifier et hiérarchiser les déterminants de leur vote ? Au-delà, les sociétés relativement inégalitaires en termes de classe, de genre, d’âge ou quant au rapport entre groupes définis sur une base ethno-raciale, sont-elles caractérisées par des équilibres politiques et électoraux spécifiques (Jacobs et Skocpol, 2007) ?
Axe 4 – Politiques publiques de lutte contre les discriminations et discriminations positives
Les propositions de communication relevant de ce dernier axe auraient pour objet principal la genèse, la mise en œuvre et les effets des politiques publiques de lutte contre les discriminations, ainsi que des programmes d’action ou de discrimination positive, directe ou indirecte (Calvès 2010 ; Skrentny 1996 ; Sabbagh 2003 ; Sabbagh 2011 ; Sabbagh 2015). Elles pourront mettre l’accent notamment sur la circulation internationale de concepts ou d’instruments à la faveur de l’européanisation (Guiraudon 2004 ; Jacquot 2014) ; sur la constitution inachevée des discriminations en problème public et ses déterminants – parmi lesquels figure sans doute l’indisponibilité d’une partie des statistiques qui permettraient d’en estimer l’ampleur, statistiques dont le recueil suscite dans certains pays des résistances dignes d’examen (Peer et Sabbagh 2008 ; Simon 2008) ; ou encore – et corrélativement – sur la sélection implicite des critères prohibés définissant les groupes de fait appelés à bénéficier d’une protection comparativement efficace (en France, sexe, âge et handicap).
Les propositions pourront aussi s’inscrire dans le prolongement des travaux qui, concernant les modalités et les limites de l’action antidiscriminatoire à la française, ont souligné la prégnance d’une double dynamique de territorialisation et de délégation à des acteurs professionnels – privés notamment – soumis à des logiques contradictoires (Noël 2010 ; Doytcheva 2015 ; Mazouz 2017 ; Flamant 2017 ; Cerrato Debenedetti 2018 ; Bereni 2018). Ce ne sont là que des exemples parmi d’autres.
Le présent appel à communications vise potentiellement toutes les composantes de la science politique (sociologie politique, politiques publiques, politique comparée et relations internationales, théorie politique). Les axes identifiés plus haut sont mentionnés à titre indicatif et dépourvus de valeur contraignante. S’ils peuvent sans doute constituer d’utiles points de repère dans un certain nombre de cas, nous invitons les participant-e-s éventuel-le-s à éviter d’y rattacher artificiellement leurs propositions, puisque celles-ci seront évaluées indépendamment de ce découpage provisoire.
Modalités de soumission
Les propositions de communication (1 500 mots maximum, bibliographie incluse) sont à envoyer
pour le 12 décembre 2018
à Laure Bereni (laure.bereni@ens.fr); Juliette Galonnier (juliette.galonnier@gmail.com) et Daniel Sabbagh (daniel.sabbagh@sciencespo.fr)
Co-responsables du groupe
- Laure Bereni, CMH, chargée de recherche CNRS, laure.bereni@ens.fr
- Juliette Galonnier, INED, post-doctorante, juliette.galonnier@gmail.com
- Daniel Sabbagh, Sciences Po (CERI), directeur de recherche, daniel.sabbagh@sciencespo.fr
Comité de sélection des propositions
- Laure Bereni est chercheuse au CNRS, membre du Centre Maurice Halbwachs, où elle est responsable, avec Amélie Le Renard, de l’axe « Imbrication des rapports sociaux: genre, classe, race ». Ses recherches se situent au croisement de trois champs d’analyse : la sociologie politique et du droit ; la sociologie du genre et des discriminations ; la sociologie du travail et des organisations. Après une recherche doctorale sur les mouvements de femmes et féministes en France (l’ouvrage tiré de sa thèse, La bataille de la parité, est paru chez Economica en 2015), elle a conduit plusieurs enquêtes sur les discriminations et les politiques antidiscriminatoires dans les grandes organisations, notamment sur les dispositifs de « diversité » en entreprise : le manuscrit original de son HDR (2018) s’intitule Aux frontières de la raison des affaires. Le management de la diversité à New York et à Paris. Elle a notamment publié : « Discriminations et droit » (Politix, 94, dir. avec V.-A. Chappe et Séverine Lacalmontie, 2011) et Le plafond de verre et l’État. La construction des inégalités de genre dans la fonction publique (avec C. Marry, A. Jacquemart, S. Pochic et A. Revillard, Armand Colin, 2017). Membre des comités de rédaction de Politix et Sociologie du travail, elle a été secrétaire scientifique de la section 40 du CNRS (2012-2016). Elle enseigne à Sciences Po notamment.
- Juliette Galonnier est post-doctorante à l’INED dans le cadre du projet ANR « Global Race ». Elle co-coordonne aussi le projet « Les musulmans d’origine subsaharienne et comorienne dans le paysage islamique français » (appel « Islam, religion, société » du Bureau central des cultes 2017). Ses travaux portent sur la construction sociale des catégories raciales et religieuses ainsi que sur leur imbrication. Elle a obtenu un double doctorat en sociologie de Sciences Po et Northwestern University en juin 2017. Intitulée Choosing Faith and Facing Race: Converting to Islam in France and the United States, sa thèse a reçu le Best Dissertation Award de l’American Sociological Association en 2018. Ses publications comprennent des articles dans les revues Sociology of Religion, Social Compass et Tracés, ainsi que plusieurs chapitres d’ouvrages. Elle est fellow de l’IC Migrations, membre des comités de rédaction de Tracés et La Vie des Idées, membre du programme PSL « Agenda pour une sociologie critique des religions » et membre du réseau thématique pluridisciplinaire « Les chercheurs sur l’islam dans la cité : enquêtes, risques et transferts ».
- Daniel Sabbagh est directeur de recherche à Sciences Po (Centre de Recherches Internationales). Ses travaux portent principalement sur la problématique des discriminations et des discriminations positives, dans une perspective comparative et pluridisciplinaire. Il est l’auteur de L’Égalité par le droit : les paradoxes de la discrimination positive aux États-Unis (Paris, Économica, 2003 ; Prix François Furet 2004) et de Chine/États-Unis : fascinations et rivalités (Paris, CERI-Autrement, 2008 [avec Stéphanie Balme]). Il a codirigé trois ouvrages collectifs ([avec Anna Mountford-Zimdars et David Post], Fair Access to Higher Education. Global Perspectives (University of Chicago Press, 2014) ; [avec Magali Bessone], Race, racisme, discriminations. Une anthologie de textes fondamentaux (Hermann, coll. « L’avocat du diable », 2015) ; [avec Maud Simonet], De l’autre côté du miroir. Comparaisons franco-américaines (Presses universitaires de Rennes, 2018), ainsi que des dossiers parus dans Critique internationale (2002), la Revue internationale des sciences sociales ([avec Patrick Simon], 2005), French Politics, Culture, and Society (2008) et Sociétés contemporaines ([avec Agnès van Zanten], 2010). Avec Gwénaële Calvès, il co-anime au CERI un séminaire consacré aux politiques antidiscriminatoires, sujet sur lequel il a écrit des rapports pour la Commission européenne, le Programme des Nations Unies pour le développement et la République d’Afrique du Sud. Parmi ses autres publications figurent des articles parus dans World Politics, Daedalus, Ethnic and Racial Studies, The Political Science Quarterly, la Revue française de science politique, Politix et la Revue de synthèse, ainsi qu’un chapitre dans le Oxford Handbook of Comparative Constitutional Law. Il enseigne à Sciences Po.
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AFSP Conference, Bordeaux (July 2-4, 2019)
Co-supervisors of the group
- Laure Bereni, CMH, CNRS researcher, laure.bereni@ens.fr
- Juliette Galonnier, INED, post-doctoral fellow, juliette.galonnier@gmail.com
- Daniel Sabbagh, Sciences Po (CERI), research director, daniel.sabbagh@sciencespo.fr
Argument
Long absent from the French public debate, the notion of discrimination has eventually gained traction over the last two decades (Fassin, 2002). Yet, it has witnessed an uncontrolled expansion. Formerly ignored, the term is now overused. But inequality does not always imply discrimination. Stricto sensu, discrimination is defined as any act or practice, within a zero-sum game, that determines the allocation of a short supply of goods and proves prejudicial to at least one individual on the basis of his/her belonging to a salient group identified through a distinguishing criterion which is, or should be, prohibited – such act or practice being unessential to the completion of an overriding objective. As such, discrimination is only one of the various processes that produce inequalities, and interacts with others, such as segregation, stigmatization, physical violence, socialization itself, etc. (Anderson, 2015; Loury, 2015).
Largely stemming from the legal domain (Lochak, 1987), from where it derives its value as a widely-recognized point of reference and as a potential basis for collective action, the notion of discrimination has been the object of alternative, and at times competing, conceptualizations in a plurality of disciplines. In particular, economic theory has devised the notion of statistical discrimination, which relates to decisions that prove detrimental to members of a group and which are primarily motivated, not by hostility towards that group or adherence to a particular ideology legitimating their exclusion, but by the existence of a correlation between belonging to that group – a feature that is not relevant in itself but directly observable – and another feature that is not directly observable but relevant to the decision- maker’s objectives, which are usually deemed legitimate (Arrow, 1973). Social psychology has demonstrated that discrimination often arises from the unconscious interplay of internalized stereotypes (Hamilton Krieger, 2008). Philosophy has investigated the tenets of the immorality of immoral forms of discrimination and has reflected upon the potential justifications for those forms of discrimination that would not necessarily be unethical (Singer, 1978; Hellman, 2008; Lippert-Rasmussen, 2013; Eidelson, 2015). With the partial exception of the sociology of law (Bereni and Chappe, 2011), sociology as a discipline has failed to provide its own thorough definition of the concept. This is apparent in the tendency to call “discrimination” every single form of ethno-racial exclusion (Castel, 2007) and, conversely, in the development of complex typologies of inequality-producing mechanisms without making any reference to the term “discrimination,” in spite of striking similarities (Brubaker, 2015).
Where does political science stand in these debates? This thematic session aims at providing some answers to this question by showcasing and engaging with research on discrimination conducted by political scientists from various parts of the field. Our focus is purposefully wide, for we wish to cover all forms of discrimination that arise from all the criteria that are or could be prohibited, and which can be investigated from a variety of analytical standpoints (local, national, international and/or comparative).
Axis 1 – Epistemological and methodological issues
One first axis of reflection could be to initiate a reflexive and critical epistemological analysis on the uses of the discrimination concept in political science. In this perspective, one avenue for thought could be to question the very definition of discrimination in the discipline. While the concept partially inherited the theoretical perspectives brought by law and economics, some authors have emphasized the specificities of discrimination as it is framed by the social sciences, which pay attention to power relations between majority and minority groups and go against a strictly individualistic and intentionalist approach (Stryker, 2001). It remains that the very idea of discrimination is still marked by the “universalizing abstraction” of law (Sabbagh, 2003) – which equates and brings together a variety of social relations within a single grammar – and focuses upon differential treatment in the allocation of scarce resources within markets (employment, housing, goods and services, etc.) (Bereni and Chappe, 2011; Chappe, Eberhard and Guillaume, 2016). We therefore welcome an examination of its heuristic value as well as its limits in accounting for the various mechanisms that produce inequalities.
Following on these first interrogations, we also welcome papers that investigate how the concept of discrimination interacts with other useful concepts in the study of power relations, be they generic (violence, stigmatization, socialization, etc.) or focusing on a particular criterion (racism, sexism, ableism, heteronormativity, homophobia, etc.). Finally, we welcome contributions that explore whether and how the concept of discrimination helps understand the entanglement of social relations. While the concept of intersectionality was initially created as a critique to non-discrimination law (Crenshaw, 1988), a good portion of contemporary sociological research investigates the intricate relationships between various forms of discrimination (for instance, on the entanglement between racial and religious discrimination, see Galonnier, forthcoming; also see for a more general perspective, Jaunait and Chauvin, 2012).
Axis 2 – The organizational production of discrimination
A second axis of investigation could explore the production of discrimination by and within political organizations and institutions, such as administrations, local authorities, political parties, unions, or associations. Contributions could rely on the substantial literature studying discrimination within work organizations, which emphasizes the role of management norms and practices, corporate culture and sociability networks in fostering discrimination (Baron and Bielby, 1980; Acker, Reskin, McBrier and Kmec, 1999; Acker, 2006; Sala Pala, 2013; Bonnet, 2014; Marry et al., 2017), in spite of the non-discrimination rule that is supposed to be in effect.
We also welcome contributions that explore how administrative and political organizations have reacted to the various equality policies that have been implemented in their midst, specifically affirmative action policies based on sex (parity, quotas) (Bereni and Jacquemart, 2018; Milner, Demilly and Pochic, 2018).
Axis 3 – Inequality and discrimination as driving forces for collective action
A third axis of analysis could address the experiences and perceptions of inequality and discrimination (Eberhard and Simon, 2016) as a source and/or an issue for political action. In this perspective, one first line of inquiry could explore the lived experience of discrimination as a driving force for social engagement. How do individuals respond to discrimination and inequality (Dubet et al., 2013; Lamont, Moraes Silva et al., 2016)? How does the experience of discrimination shape their relationship to politics and collective commitment (Carrel et al., 2017; Talpin et al., 2017)? We welcome contributions investigating the various forms of mobilizations and repertoires of action that the experience of discrimination is likely to foster (Lefranc and Mathieu, 2009), especially in resorting to the law (Israël, 2012; Chappe, 2013; Lejeune and Yazdanpanah, 2017), and moving from individual outrage to collective organization (Thévenot, 2006; Fillion and Torny, 2015). Contributors can either focus on social movements that put the fight against inequality and discrimination at the center of their action (Laplanche-Servigne, 2014; Mesgarzadeh, 2018; Chappe and Keyhani, 2018), or on other forms of engagement which, albeit initiated by the experience of discrimination, may unfold in other directions, as it is the case in some trajectories of radicalization (Bonelli and Carrié, 2018). In this regard, we may also consider that the experience of inequality can be a factor of disengagement and retrenchment from civic life (Lagrange, 2008).
As part of this third axis, contributors may also explore the various forms of collective action focusing upon non-discrimination policies and/or affirmative action policies. We welcome papers studying social movements advocating the implementation of such policies, or social movements that, on the contrary, fervently oppose them (Massei, 2017; Hsu, 2018).
Finally, an additional line of inquiry could focus on the voting behavior of the discriminated, and more broadly, on the electoral configurations of societies that are marked by strong inequalities. How do discriminated individuals or groups position themselves on the political spectrum (Le Texier, 2006; Brouard and Tiberj, 2007)? Can we identify and prioritize determinants of their vote? Beyond that, are relatively unequal societies in terms of class, gender, age or race characterized by specific political and electoral patterns (Jacobs and Skocpol, 2007)?
Axis 4 – Public policies fighting against discrimination and affirmative action
As part of this last axis, contributions could focus primarily on the genesis, the implementation and the effects of public policies to fight against discrimination, as well as programs of direct or indirect affirmative action (Calvès 2010; Skrentny 1996; Sabbagh 2003; Sabbagh 2011; Sabbagh 2015). Papers could investigate the international circulation of concepts and instruments to fight against discrimination, especially in the context of Europeanization (Guiraudon 2004; Jacquot 2014); they could focus on the incomplete social and political construction of discrimination as a public problem and explore the reasons for such incompletion – among which might appear the partial absence of statistics that could enable its measurement, the collection of such statistics encountering serious opposition in some countries, which deserves examination (Peer and Sabbagh 2008; Simon 2008); or they could also – and correlatively – explore the implicit selection of prohibited grounds of discrimination, which defines the groups that might de facto benefit from an efficient protection (in France, sex, age and disability).
We also welcome contributions that build on the literature which, with regards to the modalities and limits of French anti-discrimination policies, has brought to light the existence of a double trend of territorialization and delegation to professional actors – chiefly from the private sector – operating under contradictory rationales (Noël 2010; Doytcheva 2015; Mazouz 2017; Flamant 2017; Cerrato Debenedetti 2018; Bereni 2018). These are just a few examples.
The current call for papers potentially encompasses all the various sub-fields of political science (political sociology, public policies, comparative politics and international relations, political theory, etc.). The axes mentioned above have been identified for clarification purposes but should not be seen as constraining frames. While they may constitute useful reference points on a variety of topics, we invite contributors not to artificially tie their papers to them, for their proposals will be assessed independently from this provisional structure.
Short bios of the group’s supervisors
- Laure Bereni is a researcher at CNRS and a member of the Centre Maurice Halbwachs, where she is in charge along with Amélie Le Renard of the axis “Imbrication of social relationships: gender, class, race.” Her research is situated at the intersection of three analytical fields: political sociology and sociology of law; sociology of gender and discrimination; sociology of work and organizations. After her doctoral research on women’s and feminist movements in France (the book deriving from her dissertation, La bataille de la parité, was published at Economica in 2015), she conducted several studies on discrimination and anti-discrimination policies in large organizations, especially on “diversity” programs in business firms: the manuscript of her Habilitation à diriger des recherches (2018) is entitled Aux frontières de la raison des affaires. Le management de la diversité à New York et à Paris. In particular, she has published « Discriminations et droit » (Politix, 94, ed. with V.-A. Chappe and Séverine Lacalmontie, 2011) and Le plafond de verre et l’État. La construction des inégalités de genre dans la fonction publique (with C. Marry, A. Jacquemart, S. Pochic and A. Revillard, Armand Colin, 2017). She is a member of the editorial boards of Politix and Sociologie du travail, she has been scientific secretary of section 40 in the CNRS (2012- 2016). She teaches at Sciences Po.
- Juliette Galonnier is a Postdoctoral researcher within the “Global Race” ANR research project at INED (Paris, France). She is also currently co-coordinating a project on “Muslims of African descent in France” (call for projects « Islam, religion, société » of the Bureau central des cultes 2017). Her work focuses on the social construction of racial and religious categories. She received in June 2017 a joint PhD degree from Northwestern University and Sciences Po Paris. Entitled Choosing Faith and Facing Race: Converting to Islam in France and the United States, her dissertation was awarded in 2018 the Best Dissertation Award of the American Sociological Association. She has published several book chapters and articles in journals such as Social Compass, Sociology of Religion and Tracés. She is a fellow at the IC Migrations, and a member of the editorial boards of Tracés and Books and Ideas. She is also part of the research team “Agenda for a critical sociology of religion” and the network “Islam, researchers and the public sphere.”
- Daniel Sabbagh is research director at Sciences Po (Centre de Recherches Internationales, CERI). His work focuses primarily on discrimination and affirmative action, from a comparative and interdisciplinary perspective. He has published L’Égalité par le droit : les paradoxes de la discrimination positive aux États-Unis (Paris, Économica, 2003; Prix François Furet 2004) and Chine/États-Unis : fascinations et rivalités (Paris, CERI-Autrement, 2008 [with Stéphanie Balme]). He has co-edited three collective volumes ([with Anna Mountford-Zimdars and David Post], Fair Access to Higher Education. Global Perspectives (University of Chicago Press, 2014); [with Magali Bessone], Race, racisme, discriminations. Une anthologie de textes fondamentaux (Hermann, coll. « L’avocat du diable », 2015); [with Maud Simonet], De l’autre côté du miroir. Comparaisons franco-américaines (Presses universitaires de Rennes, 2018), and several special issues published in Critique internationale (2002), Revue internationale des sciences sociales ([with Patrick Simon], 2005), French Politics, Culture, and Society (2008) and Sociétés contemporaines ([with Agnès van Zanten], 2010). At CERI, he coordinates with Gwénaële Calvès, a seminar focusing on antidiscrimination policies, a topic on which he has written reports for the European Commission, the United Nations Development Programme and the Republic of South Africa. Among his other publications are articles published in World Politics, Daedalus, Ethnic and Racial Studies, The Political Science Quarterly, Revue française de science politique, Politix and Revue de synthèse, as well as a chapter in the Oxford Handbook of Comparative Constitutional Law. He teaches at Sciences Po.
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Catégories
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Lieux
- Sciences Po Bordeaux - 11 allée Ausone - Domaine Universitaire
Pessac, France (33607)
Dates
- mercredi 12 décembre 2018
Mots-clés
- inégalité, discrimination, politique publique, mobilisation, organisation, droit
Contacts
- Laure Bereni
courriel : laure [dot] bereni [at] ens [dot] fr - Daniel Sabbagh
courriel : daniel [dot] sabbagh [at] sciencespo [dot] fr - Juliette Galonnier
courriel : juliette [dot] galonnier [at] sciencespo [dot] fr
URLS de référence
Source de l'information
- Juliette Galonnier
courriel : juliette [dot] galonnier [at] sciencespo [dot] fr
Licence
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Pour citer cette annonce
« Inégalités et discriminations », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 06 décembre 2018, https://calenda-formation.labocleo.org/518478