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Représentations de la crise environnementale ou crise de la représentation de l'environnement ?

Representations of environmental crisis, or crisis in the representation of the environment?

Changement de paradigme au tournant du XXIe siècle

A paradigm shift at the turn of our century

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Publié le mercredi 13 février 2019

Résumé

Si l’on place traditionnellement les transcendantalistes américains Thoreau et Emerson à l’origine de ce que l’on appelle le nature writing, les auteurs – notamment de fiction – n’ont eu de cesse de s’emparer de cette nature dont la définition pose tant problème, oscillant entre pure altérité avec le concept bien connu de wilderness et approche à l’inverse exclusivement culturelle avec le concept d’anthropocène. Ainsi, ce terme a fait son apparition récemment pour faire référence à une nouvelle ère géologique qui serait conditionnée par les activités humaines. 

Annonce

Argumentaire

Si l’on place traditionnellement les transcendantalistes américains Thoreau et Emerson à l’origine de ce que l’on appelle le nature writing, les auteurs – notamment de fiction – n’ont eu de cesse de s’emparer de cette nature dont la définition pose tant problème, oscillant entre pure altérité avec le concept bien connu de wilderness[1] et approche à l’inverse exclusivement culturelle avec le concept d’anthropocène. Ainsi, ce terme a fait son apparition récemment pour faire référence à une nouvelle ère géologique conditionnée par les activités humaines. D’aucuns proposent, en réaction à ce concept qu’ils considèrent comme une essentialisation anhistorique, le terme de « capitalocène », que l’on peut considérer comme tout aussi problématique par ailleurs[2].

Quels sont les éléments déclencheurs de ces changements de paradigme ? Et y a-t-il réellement changement, ou restons-nous, pour ce qui est de la culture occidentale, cantonnés à l’opposition nature/culture, et à une continuité dans la croyance de notre toute puissance transformatrice ? Cette croyance est visible aujourd’hui par exemple dans les espoirs placés dans la géo-ingénierie pour la lutte contre le réchauffement climatique[3]. Notre hypothèse est que les crises environnementales entraînent des changements dans les représentations culturelles de ce que nous appelons l’environnement, et de notre relation à ce dernier. En retour, ces représentations conditionnent notre mode d’être dans l’environnement, affectant celui-ci. Il faudra aussi réfléchir à cette idée de crise, qui peut signifier soit un état passager, soit une transformation radicale[4]. La question de la fonction de l’art face à ces crises, mais aussi celle des frontières entre art et science, art et non-art, fiction et réalité, se pose.

Nous proposons à nos collègues chercheurs issus de diverses disciplines des sciences humaines telles que l’histoire, les cultural studies, la littérature (notamment l’écocritique), la philosophie, de nous envoyer des articles en vue d’une contribution à un volume pluridisciplinaire s’inscrivant dans le champ des humanités environnementales. Nous cherchons à explorer le paradoxe suivant : malgré la persistance au début du 21ème siècle de topoi manifestant une relation dichotomique entre l'homme et la nature, nos modes de représentation sont aujourd'hui en crise. Le besoin de repenser l'inscription de l'homme dans son environnement est en effet urgent, car de l'évolution de ces représentations dépendent aussi les solutions concrètes que nous pourrons éventuellement mettre en œuvre collectivement pour prévenir les effondrements qui s'annoncent.

Modalités de soumission

Les propositions d’articles sont à envoyer à helene.schmutz@univ-smb.fr

avant le 5 juin 2019.

Les articles ne devront pas dépasser les 10 000 mots (y compris les notes), et respecter les consignes aux auteurs des PUSMB.

Comité de lecture 

  • Claire Cazajous-Augé, littérature nord-américaine, PRAG Toulouse 2, Laboratoire Cultures Anglo-saxonnes.
  • Olivier Labussière, Géographie, Chargé de recherche CNRS, Laboratoire PACTE, Responsable de l'équipe Environnements, Grenoble.
  • Dominique Pety, PR Littérature, USMB, LLSETI, équipe « Humanités environnementales », Chambéry.
  • Emilie-Anne Pépy, MCF Histoire, USMB, LLSETI, équipe « Humanités environnementales », Chambéry.
  • Hélène Schmutz, MCF Etudes nord-américaines, USMB, LLSETI, équipe « Humanités environnementales », Chambéry.
  • Fanny Verrax, Philosophie, indépendante, Nonfiction.fr, chargée de cours à l’École Centrale de Lyon.

Bibliographie

[1]Edward Abbey, Desert Solitaire: a Season in the Wilderness, New York: Ballantine Books, 1968.

[2]Armel Campagne,  Le Capitalocène, aux racines historiques du dérèglement climatique, Editions Divergences, 2017.

[3]Clive Hamilton,  Les Apprentis sorciers du climat : raisons et déraisons de la géo-ingénierie [« Earthmasters: Playing God with the climate »], Seuil, coll. « Anthropocène », 2013.

[4]Michel Serres, Le Temps des crises, Le Pommier, 2009.

[5]Edward Abbey, Desert Solitaire: a Season in the Wilderness, New York: Ballantine Books, 1968.

[6]Armel Campagne,  Le Capitalocène, aux racines historiques du dérèglement climatique, Editions Divergences, 2017.

[7]Clive Hamilton,  Les Apprentis sorciers du climat : raisons et déraisons de la géo-ingénierie [« Earthmasters: Playing God with the climate »], Seuil, coll. « Anthropocène », 2013.

[8]Michel Serres, Le Temps des crises, Le Pommier, 2009.

Argument

American transcendentalists Thoreau and Emerson are traditionally considered to be the forefathers of nature writing. Authors – of fiction and other literary forms – have kept on writing about nature, whose definition is a lasting problem, going from pure otherness with the concept of wilderness[5] to an approach that is exclusively cultural with the concept of the anthropocene. This term appeared recently to designate a new geological era conditioned by human activities. Some researchers use the term « capitalocene » as a reaction to what they consider an essentialist and a-historical concept - « capitalocene » also being debatable[6].

What elements led to these paradigm changes ? And is there really a change, or do we keep – at least in Western cultures – thinking within the framework of the nature/culture opposition, and believing in our transformative omnipotence ? This belief is still visible today, for example in the hope we place in geo-engineering to fight against global warming[7]. Our hypothesis is that environmental crises lead to changes in cultural representations of what we call the environment, and our relation to it. These representations condition our mode of being in the environment, thus affecting it. We will also have to reflect upon the very idea of a « crisis », which can signify either a temporary state or a radical transformation[8]. The questions of the function of art in the face of these crises, but also of the frontier between art and science, art and non-art, fiction and reality, are to be asked.

We hope colleagues working in a diversity of fields in the humanities such as history, cultural studies, literature (ecocriticism), and philosophy, will send article proposals to contribute in a pluridisciplinary book, inscribed in the environmental humanities. We would like to explore the following paradox : in this early 21st Century, in spite of the persistence of topoi expressing a dichotomous relation between man and nature, our modes of representation are undergoing a crisis. The need to rethink man’s inscription in the environment is urgent, because concrete solutions that may be put into place collectively to prevent future collapses depend upon the evolution of these representations.

Modalités de soumission

Submission deadline: June, 5, 2019.

Direct all inquiries and proposals to helene.schmutz@univ-smb.fr 

Articles should be no more than 10 000 words (including footnotes)  and must comply with the presentation standards at PUSMB.

Scientific committee

  • Claire Cazajous-Augé, North American literature, PRAG Toulouse 2, Laboratoire Cultures Anglo-saxonnes.
  • Olivier Labussière, Geography, Researcher at CNRS, PACTE Research center, Head of Environnements research team, Grenoble.
  • Dominique Pety, Prof. French Literature, USMB, LLSETI Research center, « Humanités environnementales » research team, Chambéry.
  • Emilie-Anne Pépy, Assoc. Prof. History, USMB, LLSETI Research center, « Humanités environnementales » research team, Chambéry.
  • Hélène Schmutz, Assoc. Prof. American Cultural Studies, USMB, LLSETI Research center, « Humanités environnementales » research team, Chambéry.
  • Fanny Verrax, Philosophy, freelance, Nonfiction.fr, teaching assistant at École Centrale Lyon.

References

[1]Edward Abbey, Desert Solitaire: a Season in the Wilderness, New York: Ballantine Books, 1968.

[2]Armel Campagne,  Le Capitalocène, aux racines historiques du dérèglement climatique, Editions Divergences, 2017.

[3]Clive Hamilton,  Les Apprentis sorciers du climat : raisons et déraisons de la géo-ingénierie [« Earthmasters: Playing God with the climate »], Seuil, coll. « Anthropocène », 2013.

[4]Michel Serres, Le Temps des crises, Le Pommier, 2009.

[5]Edward Abbey, Desert Solitaire: a Season in the Wilderness, New York: Ballantine Books, 1968.

[6]Armel Campagne,  Le Capitalocène, aux racines historiques du dérèglement climatique, Editions Divergences, 2017.

[7]Clive Hamilton,  Les Apprentis sorciers du climat : raisons et déraisons de la géo-ingénierie [« Earthmasters: Playing God with the climate »], Seuil, coll. « Anthropocène », 2013.

[8]Michel Serres, Le Temps des crises, Le Pommier, 2009.

Lieux

  • Chambéry, France (73)

Dates

  • mercredi 05 juin 2019

Mots-clés

  • représentation, environnement, écocritique, humanités environnementales

Contacts

  • Hélène Schmutz
    courriel : helene [dot] schmutz [at] univ-smb [dot] fr

Source de l'information

  • Hélène Schmutz
    courriel : helene [dot] schmutz [at] univ-smb [dot] fr

Licence

Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Représentations de la crise environnementale ou crise de la représentation de l'environnement ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 13 février 2019, https://calenda-formation.labocleo.org/545708

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