Página inicialLe radicalisme de gauche aux États-Unis : une politique étrangère ?
Le radicalisme de gauche aux États-Unis : une politique étrangère ?
Left-wing radicalism in the United States: a foreign creed?
Numéro thématique, revue « Transatlantica » (études américaines)
Special Issue, “Transatlantica” (journal of American Studies)
Publicado jeudi, 18 de avril de 2019
Resumo
L’objectif de ce numéro de la revue Transatlantica est de s’intéresser à la manière dont la vision du radicalisme comme étranger à l’identité américaine a été reçue par celles et ceux qui s’en réclamaient, d’analyser comment les acteurs et actrices de ces mouvements ont réagi à leur mise au ban de la nation, ont construit des contre-discours pour « américaniser » ces idées, non sans conflits ni contradictions. Comment se réapproprier certains éléments du discours patriotique sans mettre en péril l’internationalisme ? Comment élargir les coalitions, construire des alliances sans renoncer à la radicalité révolutionnaire ? Comment ancrer la lutte des classes dans le champ social états-unien sans céder au piège de l’exceptionnalisme ?
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Argumentaire
La « peur du rouge » est un élément structurant de l’histoire politique américaine du dernier tiers du 19ème siècle à la Guerre Froide. La répression des anarchistes dans les années 1890-1910, la terreur blanche de 1919-1920 ou la chasse aux sorcières au sortir de la Seconde Guerre mondiale ont contribué à forger des savoirs d’Etat en matière de renseignement et de contrôle des populations (Goodall, Rios-Borde) ; elles se sont également déroulées pendant des périodes de cristallisation ou de réaffirmation de l’identité américaine, face à une immigration massive et à l’industrialisation du système capitaliste, à l’affirmation de la puissance des Etats-Unis sur la scène internationale et à l’affrontement avec le régime soviétique (Gerstle, O’Leary). L’anarchisme, le socialisme et le communisme ont été construits par le discours politique, médiatique et savant comme des idéologies étrangères : regroupés sous le qualificatif de « radicalisme », ils étaient présentés comme venus d’autres temps et d’autres lieux, en contradiction avec les valeurs (libéralisme, démocratie, mobilité sociale) de l’américanisme triomphant, ou inadaptés au contexte politique des Etats-Unis (Higham, Bell, Ceplair).
L’objectif de ce numéro est de s’intéresser à la manière dont la vision du radicalisme comme étranger à l’identité américaine a été reçue par celles et ceux qui s’en réclamaient, d’analyser comment les acteurs et actrices de ces mouvements ont réagi à leur mise au ban de la nation, ont construit des contre-discours pour « américaniser » ces idées, non sans conflits ni contradictions. Comment se réapproprier certains éléments du discours patriotique sans mettre en péril l’internationalisme ? Comment élargir les coalitions, construire des alliances sans renoncer à la radicalité révolutionnaire ? Comment ancrer la lutte des classes dans le champ social états-unien sans céder au piège de l’exceptionnalisme ?
Le prisme national, longtemps hégémonique dans l’histoire des mouvements sociaux comme dans l’histoire intellectuelle, cède aujourd’hui le pas à l’histoire transnationale (Tyrrell) et aux études de cas locales qui cherchent à mieux saisir les traductions politiques et sociales de ces idées dans des contextes précis (sur le socialisme en Oklahoma par exemple, voir Bissett et, en France, Plassart). Ces approches nous permettent de réintroduire la question de la nation, non pas pour la re-naturaliser, mais pour mieux saisir les jeux d’échelles, les conflits éventuels que font naître l’attachement à l’internationalisme et le désir d’inscrire des idées, un mouvement dans la « communauté imaginée » (Anderson) de la nation. Comment articuler radicalisme et sentiment national (Bantman, Turcato) ? Et comment ce sentiment se conjugue-t-il aux stratégies politiques mises en œuvre ?
Les contributions proposées pourront aborder ces différentes questions dans une perspective disciplinaire large, associant l’histoire, l’histoire sociale des idées et les perspectives historiographiques. Seront bienvenus les articles portant sur des figures de la gauche américaine qui ont porté cette volonté « d’américanisation » du radicalisme (Daniel DeLeon, Emma Goldman, CLR James…), les stratégies de lutte contre le radicalisme au nom de l’identité nationale (« américanisation » portée par exemple par l’American Legion pendant les années 1920, opposition American/Un-American…), l’articulation entre internationalisme et appartenance nationale, les mouvements radicaux « en langues étrangères » (profils militants, propagande écrite et orale dans des langues autres que l’anglais,…), le rôle de la question raciale – ou de son absence – dans les discours articulant radicalisme et identité nationale, les perspectives comparatives, les tentatives théoriques pour concilier marxisme et américanisme ou les controverses historiographiques autour du lien entre gauche et identité nationale (la longue postérité de Werner Sombart), comme les problèmes politiques et épistémologiques soulevés par ce lien.
Modalités de soumission
Les propositions d’article (500 mots) sont à remettre
pour le 31 mai 2019,
les articles (d’une longueur de 8 000 à 10 000 mots) pour le mois d’octobre 2019.
Merci d’envoyer vos propositions à : alice.beja@sciencespo-lille.eu
Site web de Transatlantica : https://journals.openedition.org/transatlantica/
Rédacteur et rédactrice en chef
- Guillaume Marche (Université Paris-Est Créteil) : histoire, politique et société
- Cécile Roudeau (Université Paris-Diderot) : littérature, arts et culture
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Datas
- vendredi, 31 de mai de 2019
Palavras-chave
- mouvement social, identité nationale, gauche, histoire culturelle
Contactos
- Alice Béja
courriel : alice [dot] beja [at] sciencespo-lille [dot] eu
Fonte da informação
- Alice Béja
courriel : alice [dot] beja [at] sciencespo-lille [dot] eu
Para citar este anúncio
« Le radicalisme de gauche aux États-Unis : une politique étrangère ? », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado jeudi, 18 de avril de 2019, https://calenda-formation.labocleo.org/600754