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Urban fears, 16-21th century

Peurs urbaines (XVI-XXIe siècle)

*  *  *

Published on mercredi, septembre 04, 2019

Summary

La notion de « peurs urbaines » n'est pas neuve mais peut être examinée à nouveaux frais, dans une démarche nouvellement engagée d’une approche « émotionnelle » de la ville, d’une étude des émotions des habitants des villes. On entendra par « peurs urbaines » des sentiments collectifs d’anxiété, dans les populations urbaines, devant des événements se produisant ou susceptibles de se produire dans la ville où ils vivent, et durant suffisamment longtemps pour ne pas être considérés comme anecdotiques. « Classes dangereuses » des bas fonds, émeutes, catastrophes naturelles, climatiques, environnementales, épidémiques, alimentaires, peurs irrationnelles, rumeurs et légendes urbaines seront l'objet de notre attention.

The notion of “urban fears” is not new but can be reexamined, in a newly initiated approach of an “emotional” approach to the city, a study of the emotions of inhabitants. “Urban fears” will be defined as collective feelings of anxiety, in urban populations, about events occurring or likely to occur in the city where they live, and for a sufficient period of time not to be considered anecdotal. “Dangerous classes” of the lowlands, riots, natural, climatic, environmental, epidemic, food disasters, irrational fears, rumours and urban legends will be the focus of our attention. 

Announcement

Colloque international pluridisciplinaire, organisé par le Centre d’étude des mondes modernes et contemporains (CEMMC), Université Bordeaux-Montaigne,

24-25 septembre 2020

Argumentaire

La notion de « peurs urbaines » n’est pas neuve, loin de là, mais est à ranger au nombre de celles qui peuvent être examinées à nouveaux frais et avec des questionnements renouvelés.

En 2000, la alors toute jeune Revue d’histoire urbaine consacrait son deuxième numéro aux « peurs citadines » ; de façon révélatrice des préoccupations de l’époque (émeutes urbaines récurrentes depuis 1979, augmentation du taux de criminalité, place croissante occupée par les questions d’insécurité publique dans le débat politique), le dossier était essentiellement articulé autour de la question de l’insécurité. En 2007, des géographes et urbanistes lyonnais publiaient un ouvrage collectif au titre taillant large, Peurs dans la ville, accompagné d’un sous-titre qui en bornait l’envergure : Urbanisme et sécurité dans l’agglomération lyonnaise, XIXe-XXIe siècle (Rennes, PUR). Mais l’ouvrage était paru moins de deux ans après la spectaculaire vagues d’émeutes urbaines de novembre 2005. Ou encore, en 2011, la Monnaie de Paris proposait une exposition, « Peurs sur la ville », traitant des violences urbaines à la fois telles que nous pouvons les connaître, mais aussi sous une forme fantasmée et uchronique.

La dimension imaginaire de cette exposition ouvre directement sur notre propos, en diversifiant la « gamme » des peurs urbaines. Par cette expression, nous entendons des sentiments collectifs d’anxiété, dans les populations urbaines, devant des événements se produisant ou susceptibles de se produire dans la ville où ils vivent, et durant suffisamment longtemps pour ne pas être considérés comme anecdotiques.

Depuis, d’autres événements sont venus modifier la nature de ces peurs urbaines. La crainte des attaques terroristes n’était pas inconnue en 2000, mais les attentats du 11 Septembre, suivis par d’autres opérations islamistes (multiples attentats en Russie entre 2004 et 2017, Madrid en 2004, Londres en 2005, Westgate, au Kenya en 2013, Bruxelles en 2014, Paris en 2015, Nice en 2016, Trèbes et Carcassonne en 2018, Nairobi, Tunis ou Kirkouk en 2019...) ont porté les peurs à un niveau bien plus élevé. La thématique classique des « classes dangereuses », des bas fonds, s’est transformée avec la multiplication des émeutes urbaines ou des manifestations qui débouchent sur des violences extrêmes plus ou moins spontanées (sommets du G7/8/20/30 ou de l’OMC, manifestations syndicales, « gilets jaunes », etc.). De nouveaux questionnements sont apparus, comme les peurs des catastrophes naturelles, les peurs climatiques ou environnementales, épidémiques ; les destructions ; les peurs alimentaires, des disettes ou famines de l’époque moderne aux psychoses du début du XXIe siècle.

On élargira aussi notre réflexion aux peurs irrationnelles, aux rumeurs et légendes urbaines, certaines intemporelles (les enlèvements de personnes perpétrées par des Juifs, de l’époque médiévale aux « rumeurs » de type Orléans), d’autres plus circonscrites dans le temps et l’espace (les « piqueurs » de femmes dans le Paris de la Restauration, le « Barbier diabolique de Fleet Street » dans l’Angleterre victorienne, les crocodiles dans les égouts des grandes métropoles, ou les « voleurs de sexe » dans les villes d’Afrique occidentale). Egalement les peurs imaginées, anticipées, tels les habitants des villes californiennes et le séisme du « Big One ».

Notre colloque s’inscrit dans une démarche nouvellement engagée d’une approche « émotionnelle » de la ville, ou d’une étude des émotions des habitants des villes, elle-même découlant d’une démarche d’historicisation des émotions et sentiments. Déjà en 1975, dans The Interpretation of Cultures, Clifford Geertz soulignait que « non seulement les idées, mais aussi les émotions, sont des artefacts culturels chez l’homme ». Pour la peur, plus particulièrement, on pensera d’abord à Jean Delumeau (La Peur en Occident, 1978) ou, plus récemment à Fear, de Joanna Bourke (2005). Néanmoins, le colloque ne s’adresse pas qu’aux seuls historiens : les contributions venant des études culturelles, de la sociologie, de l’urbanisme, de l’architecture, des études médiatiques, ou encore de la littérature sont bienvenues.

Parmi les différentes pistes de réflexion possibles – mais ceci ne vise pas à l’exhaustivité et n’est bien sûr pas limitatif – évoquons :

  • Une réflexion sur la façon dont le sentiment de « peur » est perçu dans les différents espaces géographiques (les pays « occidentaux » certes, mais nous examinerons de façon positive toute proposition se rattachant à des ères non occidentales) et temporels (XVIe-XXIe siècles) retenus ici ;
  • Une typification des peurs urbaines, variant selon les lieux et les moments ;
  • La spatialisation des peurs dans l’espace urbain, le lien entre cadre urbain et sentiment(s) de peur ;
  • Vivre avec la peur, et les différents moyens d’y arriver ;
  • Les réponses à la « peur » : Joanna Bourke a montré comment la « peur » pouvait être instrumentalisée comme moyen de limiter les libertés publiques au nom de l’impératif sécuritaire ou de s’affranchir de certaines règles du droit international. Toutefois, sur l’ensemble de la période, la réponse sécuritaire n’a pas été la seule : réponse prophylactique, réponse religieuse, etc...

Modalités de soumission

Les propositions de communication (300 mots/2000 signes + bref CV) sont attendues

avant le 15 octobre 2019

Merci de les envoyer simultanément aux 3 organisateurs :

  • Philippe Chassaigne philchassaigne@gmail.com
  • Adèle Delaporte adele.delaporte@gmail.com
  • Caroline Le Mao carolinelemao@yahoo.com

Les acceptations seront notifiées au 15 novembre.

Les organisateurs prendront à leur charge les frais d’hébergement, de restauration, voire une partie des frais de transport, mais les participants sont encouragés à solliciter un financement auprès de leurs laboratoires.

Un formulaire d’enregistrement sera envoyé après le 15 novembre 2019 pour les interventions retenues.

Argument

Convened by the Centre d’études des mondes modernes et contemporains (CEMMC), University Bordeaux-Montaigne, Pessac (France), 24-25 September, 2020.

If we take a classic dictionary definition, « fear » is an « emotion of pain or uneasiness caused by the sense of impending danger, and as a state of anxiety derived from the concern for the safety of a person or thing » (Shorter Oxford English Dictionary). « Urban fears » could then be defined as acute negative emotions shared by a substantial number of urban dwellers about events happening or likely to happen in the city they live in. This notion is far from being new, but it deserves to be envisaged from more varied angles than it has hitherto been.

Until the early 2000s, the question of « urban fears » was most certainly related to urban crime, urban riots, in pace with the rising wave of crime statistics, The 2001 issue of Urban Studies was devoted to « Fear and the City », and all the articles in this issue dealt with crime and the fear of crime. And, obviously, it is still something to take into consideration nowadays. But more events have shown that the fear of crime was not the alpha and the omega of « urban feras ». The islamist 9/11 attacks have inducted terrorist attacks in the urban fears Hall of Fame ; in 1995, the deadly sarin gas attacks of cult Aum Shinrikyo in Tokyo underground, how tragic it was, could be thought of as a one off accident ; but after 9/11, numerous other attacks took place, in Moscow, St Petersburg, Madrid, London, Westgate, Brussels, Paris, Nice, Tunis… and also in smaller towns such as Trèbes and Carcassonne in France in 2018.

Urban riots have become a new concern, with more causes than just « race » issues : G7/8/20/30 or World Trade Organization summits have witnessed street fights scenes, trade unions or unsorganised pressure groups (such as the French « yellow vests ») may nurture a climate of violence and fear to reach their aims. Natural catastrophes, weather change, epidemics, food scares, however irrational, are right just in our panel. So are irrational fears, rumours and « urban legends » (« the Demon Baber of Fleet Street » in Victorian London, sewer alligators in contemporary New York, sex thieves in West African cities), or anticipated fears such as the « Big One » earthquake in California.

This Conference builds upon the recent « emotional » approach to city life, or, rather, a study of the emotions of city inhabitants, in the wake of Glifford Geertz’s assumption that « 'not only ideas, but emotions too, are cultural artefacts in man » (The Interpretation of Cultures, 1975), or Joanna Bourke in her groundbreaking even if much discussed book Fear (2005). However, it is not limited to urban historians. Papers may come Cultural Studies, Sociology, Material Culture Studies, Architecture and Art Historian Science, Media Studies, Literature.

 Possible topics include, but are not limited to :

  • The roots of fear : what events have triggered « urban fears » across space and time ;
  • How is the feeling of « fear » perceived in various geographical spaces (especially non-European ones ?) ;
  • The links between fears and urban space(s) ;
  • Living with fear in an urban setting ; the way(s) it is expressed ; the way(s) it is perceived ;
  • Gender and urban fears, especially in the context of more attention being given to street harassment against women and minorities ;
  • The answers to urban fears : Joanna Bourke has shown how « fear » could be instrumentalized to justify a limitation of public liberties, or a disregard of certain core principals of international law. However security response has only been one among many over time, along with sanitary measures, religious intiatives, etc.

Submission Guidelines

Proposals (300 words + short CV) should be submitted

before 15 October, 2019

They should be sent simultaneously to the three organizers :

  • Philippe Chassaigne philchassaigne@gmail.com
  • Adèle Delaporte adele.delaporte@gmail.com
  • Caroline Le Mao carolinelemao@yahoo.com

Notifications will be made by 15 November, 2019.

The organizers will be able to cover most of travel/accomodation costs ; however, due to current funding shortages in French universities, participants are requested whenever possible to try and get some funding from their institution.

A Registration form will be sent after 15 November.

Among the various possible subjects, let us mention:

  • A reflection on how the feeling of "fear" is perceived in different geographical and temporal spaces (16th-21st centuries)
  • A typification of urban fears, varying according to places and times;
  • The spatialization of fears in urban space, the link between urban settings and feelings of fear;
  • Living with fear, and the different ways to do it;
  • Responses to "fear" 

Places

  • Esplanade des Antilles
    Pessac, France (33)

Date(s)

  • mardi, octobre 15, 2019

Keywords

  • peur, ville

Contact(s)

  • Caroline Le Mao
    courriel : carolinelemao [at] yahoo [dot] com

Reference Urls

Information source

  • Caroline Le Mao
    courriel : carolinelemao [at] yahoo [dot] com

To cite this announcement

« Urban fears, 16-21th century », Call for papers, Calenda, Published on mercredi, septembre 04, 2019, https://calenda-formation.labocleo.org/663674

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