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The Challenges of Overstudy in the Social Sciences

Les enjeux de la sur-étude en sciences sociales

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Published on mardi, décembre 03, 2019

Summary

L’étude des enjeux liés à l’investissement répété de certains terrains d’enquête entraînant des phénomènes de « sur-étude », « sur-enquête », « sur-investissement » ou « sur-recherche » fait l'objet d'une attention récente. Ce débat a par ailleurs été mené plus fréquemment dans des parutions scientifique anglophones que francophones (un numéro de la revue Égypte Monde Arabe, qui a fait office de prélude et de base de discussion au présent appel, consacré à lasurétude affectant la communauté zabbâlîn est récemment paru, voir Desvaux et Du Roy, 2019). Il s’agit de formaliser autour de ce numéro les questionnements émergents à propos de ces enjeux.

 

Studying the implications of “Over-study,” “over-investigation,” “over-investment,” or “over-research” has recently become a matter of importance on some fields of investigation. This debate has been more vivid in the English-speaking world than in the French-speaking one (an issue of Egypte Monde Arabe that has been the basis for this call and focuses on the zabbâlîn is to be published soon, cf. Desvaux and Du Roy, 2019). This issue aims at formalising the emerging problems that surround these matters.

Announcement

Argumentaire

La surétude se définit par des situations de médiatisation et de concentration de chercheur·e·s, journalistes, actions développementalistes etc. importantes qui se cristallisent autour de communautés, espaces ou thématiques particulièr·e·s. Elle engendre des effets complexes qui peuvent être considérés comme positifs lorsqu’elle permet la multiplication de regards différents autour d’un même objet de recherche mais qui peuvent aussi être vus comme négatifs lorsque se constituent des discours préconçus répétés par de nombreux acteur·rice·s qui en viennent à se surimposer à la complexité des réalités locales. Le sujet fait l’objet d’un intérêt relativement récent, lisible à travers plusieurs publications (voir, entre autres, Chabrol, 2010 ;Clark, 2008, 2010 ; Sukarieh et Tannock, 2013 ; Neal et al., 2016 ; Pascucci, 2017 ; Button et Aiken, 2018), l’organisation d’une double session dédiée à ce sujet à la conférence annuelle de la Royal Geographical Society (RGS) en août 2018 (Button et Aiken 2018), ainsi que d'une journée « Jeunes chercheur·e·s » sur le sujet au LADEC en juin 20181. On remarque par ailleurs que ces débats ne se limitent pas à une discipline scientifique donnée (malgré une représentation importante des sociologues et des anthropologues) et s'intéressent, par exemple, à des communautés (Clark, 2008 ; Bull, 2010 ; Clark, 2010) ou des lieux particuliers, comme les centres d’accueil de malades du sida (Chabrol, 2008 ; Koen et al., 2017) ou les camps de réfugié·e·s (Sukarieh et Tannock, 2013 ; Pascucci, 2017).

Le terrain, compris comme dispositif d'enquête, n'est pas le propre de la géographie, mais il occupe une place centrale dans le processus de légitimation au sein de la discipline. La nature et la qualité du terrain constituent par exemple un des critères collectivement reçus d'évaluation d'une recherche en géographie, et un "beau terrain" peut tenir de la "sagacité du chercheur pour avoir osé "défricher" tel ou tel périmètre innovant" (Lefort, 2012, p.470). Du contexte colonial qui a marqué la discipline au XIX° siècle, conduisant parfois le géographe à "s'affirme[r]nationaliste dans la défense de son terrain face aux concurrents qui s'y risqueraient, comme si les lieux étudiés lui appartenaient" (Vieillard-Baron, 2006, p.137) au désir plus général de "s'appropier un pan du monde et qu'on lui en soit reconnaissant" (Lefort, 2012, p.472) il apparaît que la relation des géographes à leurs terrains est non seulement très souvent pensée sur un mode exclusif, mais devient parfois même un marqueur de leur individualité. Si cet héritage colonial a fait l'objet de critiques conduisant à davantage de réflexivité sur le plan conceptuel, dans la réalisation du travail de terrain, l'impensé de ce terrain comme une « ressource » à « extraire », au détriment parfois des personnes enquêtées, continue à tenir un rôle important, que les situations de surétude aident à objectiver. Qu'en est-il, dans un contexte de multiplication des travaux, de concurrence renforcée pour l'accès aux financements, d'émergence de voix "minoritaires" et d'accumulation dans le temps des travaux de recherche, lorsqu'il faut "partager" son terrain ou alors passer après un·e autre ? Si le terrain est une expérience de co-présence, que faire de la co-présence des pair·e·s scientifiques ou d'autres types d'enquêteur·trice·s ? Ce numéro s'inscrit dans la lignée des débats sur le terrain récemment ouverts au sein de la géographie française. À la suite de réflexions sur le terrain comme pratique et expérience, le terrain comme manière de faire avec l'espace ou encore les postures du sujet-cherchant (Volvey, Calbérac, Houssay-Holzschuch, 2012), il s'agira ici d'interroger le terrain lorsqu'il devient un enjeu collectif, appréhendé comme tel ou malgré soi, en co-présence simultanée ou en palimpseste, dans le cadre de phenomènes de surétude.

Quatre pistes de réflexion, non exhaustives, sont proposées (plus de détails dans le document joint) :

  • les conditions et structures favorisant l'émergence de ces situations
  • les conséquences de la surétude sur les personnes étudiées elles-mêmes et sur les éventuelles recompositions qu'elle entraîne our les espaces ou communautés concernés
  • la place de l’enquêteur·rice et les enjeux associés aux méthodologies du travail de terrain
  • la question des relations entre les chercheur·e·s eux-mêmes sur un même terrain, ou entre chercheur·e·s et journalistes : complémentarité ou concurrence ?

Modalités de soumission et calendrier

Les résumés des propositions d'articles de 3000 caractères maximum, contenant un titre provisoire et accompagnée d'un court CV mentionnant les coordonnées de l’auteur·rice et son affiliation institutionnelle, sont attendues

pour le 15 janvier.

Elles sont à envoyer avant cette date à : annales-de-geo@armand-colin.fr ; p.desvaux@yahoo.fr ; mahoudeau.alex@gmail.com ; florent.chossiere@u-pem.fr

Les auteur·rice·s dont la proposition aura été retenue par le comité de rédaction auront jusqu’au 1er mai 2020 pour envoyer la version complète de leur article. Le numéro sera publié en 2021.

Coordination

  • Florent Chossière, doctorant en Géographie au laboratoire ACP, Université Paris-Est Marne-la-Vallée
  • Pierre Desvaux, chercheur associé au laboratoire PACTE, docteur en Géographie, Université de Grenoble Alpes
  • Alex Mahoudeau, post-doctorant JEDI-Lab'urba, docteur en Science Politique, King's College London

Rédacteurs en chef

  • Véronique Fourault-Cauët, maître de conférences, Université Paris-Ouest Nanterre
  • Christophe Quéva, maître de conférences, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

E-Mail : annales-de-géo@armand-colin.fr

Comité de rédaction

Marie-Françoise André, professeur, Université Blaise-Pascal-Clermont 2 ; Nathalie Bernardie-Tahir, professeur, Université de Limoges ; François Bétard, maître de conférences, Université Paris-Diderot ; Christine Chivallon, directrice de recherche CNRS, UMR PASSAGES ; Béatrice Collignon, professeur, Université Bordeaux-Montaigne ; Henri Desbois, maître de conférences HDR, Université Paris Ouest Nanterre ; Martine Drozdz, chargée de recherche CNRS, UMR LATTS  ; Simon Dufour, maitre de conférences HDR, Université de Rennes 2 ; Gabriel Dupuy, professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Catherine Fournet-Guérin, Professeur, Université Paris-Sorbonne ; Isabelle Géneau de Lamarlière, maitre de conférences, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Philippe Gervais-Lambony, professeur, Université Paris Ouest Nanterre ; Camille Hochedez, maitre de conférences, Université de Poitiers ; Guillaume Lacquement, professeur, Université de Perpignan ; Lionel Laslaz, maitre de conférences HDR, Université de Savoie ; Olivier Lazzarotti, professeur, Université de Picardie-Jules Verne ; Isabelle Lefort, professeur, Université Lumière Lyon 2 ; Renaud Le Goix, professeur, Université Paris-Diderot ; Florent Le Néchet, maitre de conférence, Université Paris Est Marne-la-Vallée ; Laurent Lespez, professeur, Université Paris-Est Créteil ; Dominique Rivière, professeur, Université Paris-Diderot ; Jean-François Valette, maître de conférences, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

Argument

Over-study can be defined as situations of considerable concentration and mediatisation of researchers, journalists, development programs, etc., around specific communities, spaces, or topics. It causes complex effects that can be seen as positive, when it allows an increased number of perspectives to be developed around a single topic of study, but also as negative when they produce repetitive and ready-made discourses imposed by a great number of actors, effectively circumventing the complexities of the local realities. The topic has been recently debated in several publications (among others, Chabrol, 2010; Clark, 2008, 2010; Sukarieh andTannock, 2013; Neal and al., 2016; Pascucci, 2017; Button and Aiken, 2018), in a double session in the Royal Geographical Society (RGS) Conference in August 2018 (Button andAiken 2018), or in an Early Career seminar organised by the Laboratoire d’Anthropologie des Enjeux Contemporains (LADEC) in June 2018. These debates are not restricted to a single scientific discipline (although much interest takes place in Anthropology and Sociology), and seem focused on particular topics (Clark, 2008 ; Bull, 2010 ; Clark, 2010) or locations such as AIDS care centres (Chabrol, 2008 ; Koen et al., 2017), or refugee camps (Sukarieh and Tannock, 2013; Pascucci, 2017).

As an investigation device, the field is not specific to Geography, but still does occupy a central place in the legitimation process of that discipline. The nature and quality of the field is one of the common criteria of evaluation in Geography, and having a “good field” can testify of “the researcher’s wits to dare ‘clearing the way’ on such innovative perimeter or other”(Lefort, 2012, p. 470). From the colonial context that marked the discipline in the 19th century, leading Geographers to “self-affirm nationalism in the defence of their fields against competitors who would approach it, as if the studied places belonged to them” (Vieillard-Baron,2006, p. 137) to the more general desire to “appropriate a part of the world and be recognised for it” (Lefort, 2012, p. 472) it appears that the relationship between Geographers and their fields is not only thought of on an exclusive mode, but sometimes becomes a part of their very individuality. If this colonial heritage has been critiqued, leading to more conceptual reflexivity,in the realisation of fieldwork, the unthought approach to the field as a “resource” to be “extracted”, sometimes to the detriment of the investigated people, remains important, and can be objectivised through situations of over-study. Yet what does this entice, in a context of multiplication of research being led, of competition to access funding, of an emergence of minorized voices and the accumulation of research through time, when one does have to “share” one’s field with others or come after them? If the field is an experience of copresence, what of copresence with scientific peers, or other kinds of investigators? This issue wants to take position in a line of debates about fieldwork recently opened in French-speaking Geography. Following reflexions about the field as practice and experience, a way to deal with space or positions regarding the researcher-subject (Volvey, Calbérac, Houssay-Holzschuch, 2012) we aim to question the field when it becomes a collective matter, either by design or not, insimultaneous copresence or via a process of palimpsest, in contexts of over-study.

Four, non-exhaustive, leads for reflexion have drawn our reflexion (further details in the attached document):

  • the conditions and structures permitting the emergence of such situations
  • the consequences of over-study on the very people it touches, and the redefinitions it can cause on the concerned spaces or groups
  • the place of the researcher and the stakes of fieldwork methodologies
  • the relationship among researchers on a same field, or between researchers and journalists: are they complementary or competing?

Submission guidelines and deadlines

Authors should send a proposition of no more than 3000 signs with a temporary title and a resume mentioning contact details and institutional affiliation

for January 15th.

They are expected to be sent before deadline to: annales-de-geo@armand-colin.fr ; p.desvaux@yahoo.fr ; mahoudeau.alex@gmail.com ; florent.chossiere@u-pem.fr

Authors of abstracts selected by the editorial comittee will have until the 1st of May, 2020 to send a final version of their article. The planned publication date is 2021.

Guest Editors

  • Florent Chossière, doctorant en Géographie au laboratoire ACP, Université Paris-Est Marne-la-Vallée
  • Pierre Desvaux, chercheur associé au laboratoire PACTE, docteur en Géographie, Université de Grenoble Alpes
  • Alex Mahoudeau, post-doctorant JEDI-Lab'urba, docteur en Science Politique, King's College London

Date(s)

  • mercredi, janvier 15, 2020

Keywords

  • surétude, terrain, réflexivité, enquête qualitative, ethnographie

Contact(s)

  • Alex Mahoudeau
    courriel : mahoudeau [dot] alex [at] gmail [dot] com
  • Florent Chossière
    courriel : florent [dot] chossiere [at] u-pem [dot] fr
  • Pierre Desvaux
    courriel : p [dot] desvaux [at] yahoo [dot] fr

Information source

  • Florent Chossière
    courriel : florent [dot] chossiere [at] u-pem [dot] fr

To cite this announcement

« The Challenges of Overstudy in the Social Sciences », Call for papers, Calenda, Published on mardi, décembre 03, 2019, https://calenda-formation.labocleo.org/713693

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