Calenda - The calendar for arts, humanities and social sciences
The Free French - extraordinary commitment in detail
Les Françaises libres
Spécificités d’un engagement hors norme(s)
Published on mercredi, janvier 29, 2020
Summary
Cet appel à contribution est destiné aux chercheurs travaillant sur la seconde guerre mondiale et l'histoire des femmes. Ils sont invités à participer à un colloque international sur le rôle et la place dans la France Libre qui se tiendra à Paris en novembre 2020 et donnera lieu à une publication en volume.
Announcement
Colloque international organisé à Paris, en novembre 2020 par la Fondation de la France Libre
Argumentaire
Joséphine Baker, Jeanne Bohec, Florence Conrad, Ève Curie, Margot Duhalde, Eugénie et Ginette Éboué, Marie Hackin, Simonne Mathieu, Élisabeth de Miribel, Marthe Simard, Josiane Somers, Hélène Terré, Tereska Torrès, Susan Travers, Simone Weil…
Autant de noms qui évoquent l’engagement féminin durant le second conflit mondial. Du point de vue statistique, les engagées volontaires représentent 2,2% des effectifs de l’ensemble des Forces françaises libres[1].
Toutefois, si l’on prend en compte la nébuleuse française libre dans son intégralité (engagées militaires et civiles, comités, presse, propagande, philanthropie…), l’engagement des Françaises Libres est autrement plus significatif.
Et pourtant… Au-delà de ces parcours d’exception, le rôle et la place des femmes dans la France Libre est un sujet toujours relativement méconnu. Pendant la guerre, leur engagement fait l’objet d’une très forte médiatisation en raison de son caractère hors norme. Du fait de cette visibilité, des récits autobiographiques paraissent très vite, notamment sous la forme de mémoires et de carnets – avec des succès divers. Parmi ces nombreux titres, on peut citer Camarades de combat de Florence Conrad (1942), Volontaires pour la France d’Hélène Terré (1946), Women’s Barracks (1950) et Une Française Libre (2000) de Tereska Torrès, L’Épopée des A.F.A.T. d’Éliane Brault (1954), Quand j’étais Rochambelle, de New York à Berchtesgaden de Suzanne Torrès-Massu (1969), Au volant de Madeleine Bastille de Zizon Bervialle (1975), La Liberté souffre violence d’Élisabeth de Miribel (1981), Les Demoiselles de Gaulle de Sonia Vagliano-Éloy (1982), Où est Scarabée ? de Gilberte Parthenay-Charbonnel (1989) ou encore Tomorrow to be Brave de Susan Travers (2001).
En revanche, la recherche historique attend le début des années 2000 pour se pencher sur l’engagement des femmes dans la France Libre[2]. À cela, plusieurs explications : le succès de La France Libre de Jean-Louis Crémieux-Brilhac (1996), l’arrivée en France des gender studies et d’une nouvelle génération historienne, de nouvelles recherches sur l'anthropologie de la vie résistante venant complexifier ce champ d'étude, ou encore la disparition des dernières survivantes, qui crée un sentiment d’urgence. Quelques biographies mettent ainsi en lumière des personnalités d’exception, à l’image d’Éliane Brault (2009), Susan Travers (2014), Ève Curie (2016)… Malgré l’intérêt croissant pour ce sujet, nous ne disposons pas encore d’études générales sur les Françaises Libres, la plupart des travaux ayant été consacrés à des cas spécifiques tels que celui des Rochambelles, des volontaires françaises, ou des femmes Compagnon de la Libération[3]. Par ailleurs, une grande partie de ces récents travaux sont le fait de journalistes, non-universitaires, ou d’historien(ne)s anglophones – ce qui dénote la marginalité de la France Libre dans la recherche universitaire française. Toutefois, les publications à venir de Sébastien Albertelli et de Laure Humbert, respectivement sur le Corps des volontaires françaises (CVF) et l’ambulance Hadfield-Spears, laissent augurer une meilleure prise en compte de cette question par des historien(ne)s – en témoigne également ce projet de colloque.
Ce dernier a pour but de faire le point sur l’état de l’historiographie et d’impulser de nouvelles recherches. Lors de cette rencontre, nous nous interrogerons sur une question centrale : quel engagement pour les femmes dans la France Libre ?
Les projets soumis s’inscriront dans les axes ci-dessous :
1) Les chemins de l’engagement féminin
L’enjeu est d’établir une typologie de l’engagement féminin. S’inscrit-il dans la continuité d’une vie ? Représente-t-il une parenthèse ? Marque-t-il une rupture ou une réorientation ? Quel est son impact sur les relations personnelles, sur le domaine professionnel ou face aux normes sociales ? S’agit-il d’un acte isolé ou d’une dynamique de groupe ? Quels sont les buts, les motivations, de cet engagement ? Comment et depuis quel pays les volontaires rallient-elles la France Libre ? À quelles contraintes, à quels dangers doivent-elles faire face ? Comment ces femmes vivent-elles cette aventure ? Dans quelle mesure les normes sociales genrées et les relations de pouvoir homme-femme sont-elles un frein – ou au contraire, permettent, l’engagement politique, militaire ou culturel des femmes dans la France Libre ? Ces femmes y voient-elles une forme de libération ? Ou au contraire, quels états d’âme éprouvent-elles face à leurs choix – et éventuellement face aux réalités de l’exil ? Comment ces chemins de l’engagement féminin, dans leur diversité, se traduisent-ils dans les correspondances et les écrits de ces engagées ?
2) Les différentes formes de l’engagement féminin
L’engagement féminin au sein de la France Libre prend diverses formes. Pour « faire quelque chose », les volontaires briguent-elles un engagement militaire – qui peut les conduire au front ou à l’arrière ? Ou leur situation genrée les entraîne-t-elle plutôt vers un engagement civil – au sein des comités, dans le combat intellectuel, dans une organisation caritative ? Ou encore appartiennent-elles à cet univers si particulier de l’armée des ombres ? Dans quelle mesure le genre détermine-t-il la forme de l’engagement – et par conséquent le quotidien de ces femmes, ainsi que leur place au sein du mouvement ? Quelle fut la place des émotions, à l’épreuve du genre et de l’expérience combattante, chez ces engagées[4] ? En quoi ce choix de la France Libre, dans ses différentes formes, les distingue-t-elles de leurs consœurs de la Résistance intérieure, des services alliés, ou des autres pays européens occupés – sur lesquelles l’historiographie s’est davantage penchée ? Et que peut nous enseigner cette comparaison ?
3) Les spécificités genrées de l’engagement féminin
Pour une femme dans les années quarante, l’engagement au sein de la France Libre est éminemment hors norme. Quels stéréotypes suscite-t-il ? Quel retentissement la propagande donne-t-elle à leur engagement, et comment met-elle en valeur leur courage, leurs parcours ? À l’inverse, dans quelle mesure les volontaires perpétuent-elles, ou non, la réputation d’élégance de la femme française au sein des armées et des comités ? Comment font-elles face à l’image de « femmes faciles » accolée à celles qui touchent de trop près au monde militaire ? Comment sont-elles représentées, médiatisées, selon quels codes ? Dans quelle mesure l’entrée des femmes dans la France Libre dénote-t-elle la porosité du genre, et la fluidité des identités ? En quoi leurs expériences de la bataille se distinguent-elles de celles des hommes ? Quel a été le poids de l’origine ethnique, de la classe sociale ou de la situation familiale de ces volontaires dans l'entrecroisement des rapports de domination au sein de la France Libre[5] ? Quelles contraintes, quelles ruptures, implique leur insertion dans un univers éminemment masculin[6] ? Comment les volontaires s’adaptent-elles à cette double rupture – à la fois personnelle et institutionnelle – que représente un engagement dans la France Libre ? Quant aux normes de genre, peut-on réellement parler de rupture, ou bien constate-t-on plutôt une continuation des pratiques genrées d’avant-guerre ? Quelles stratégies les volontaires développent-elles pour avoir accès à un plein engagement ? Comment jouent-elles avec les codes et se les approprient-elles ?
4) La mémoire et les héritages de l’engagement féminin
La mémoire ne conserve les traces que d’une infime minorité de ces milliers d’engagées, que de quelques figures illustres. Malgré une forte médiatisation pendant le conflit et la précocité des premiers témoignages, comment expliquer cette mémoire désunie, voire effacée ? Quel a été l’écho de ces témoignages, dans la masse des mémoires parus après-guerre, auprès du grand public ou au sein du monde combattant ? Quelle a été la part de l’auto-censure dans ces récits – et dans l’absence de récits chez de nombreuses engagées ? Peut-on, ainsi, parler d’une mémoire « genrée » ? À partir de quand cette mémoire a-t-elle émergé dans la conscience et l’imaginaire collectifs ? Peut-on, alors, établir une périodisation de la mémoire de l’engagement féminin ? Quels rôles ont pu jouer les associations dans ce phénomène, dans le cadre d’une « économie morale de la reconnaissance »[7] ? Quel statut, quelles commémorations – plaques, stèles, monuments, décorations, représentation – et quelle historiographie pour ces « anciennes combattantes » hors norme(s) ?
Seront bienvenues les contributions portant sur :
- l’engagement féminin dans une perspective historique
- l’engagement féminin dans la France Libre et la France Combattante
- l’engagement féminin dans l’armée française de la Libération
- l’engagement féminin dans une perspective comparatiste :
- dans la Résistance intérieure française, ses réseaux comme ses mouvements
- dans la Résistance extra-métropolitaine des territoires coloniaux
- dans les résistances étrangères
- dans les armées et services alliés (SOE, SIS, OSS…)
- sous Vichy, et dans la collaboration
Modalités pratiques
Les langues de travail du colloque seront le français et l’anglais. Un argumentaire (300 mots maximum) et une brève biographie académique sont à envoyer en français ou en anglais,
avant le 15 mars 2020
à l’adresse suivante : documentation[at]france-libre[dot]net
Les auteurs des contributions retenues par le comité scientifique seront avertis avant le 15 avril 2020.
Les frais de transport, d’hébergement et de restauration des intervenants ne résidant pas en région parisienne et les repas du midi sont pris en charge par l’organisation.
Comité scientifique
- Sébastien Albertelli
- Valerie Deacon
- Charlotte Faucher
- Fabrice Grenard
- Laure Humbert
- Christine Levisse-Touzé
- Guillaume Piketty
Coordination scientifique
- Diane de Vignemont et Sylvain Cornil-Frerrot (FFL)
[1] Jean-François Muracciole, Les Français libres. L’autre Résistance, Paris, Tallandier, 2009, pp. 45-49.
[2] Ce renouveau s’appuyait en grande partie sur une historiographie déjà bien développée, portant sur la notion de genre dans la Résistance. On peut citer, entre autres, les travaux de Claire Andrieu et de Paula Schwartz, ainsi que le premier numéro de Clio. Femmes, Genre, Histoire, paru sous la direction de Françoise Thébaud en 1995 et dédié à la place des femmes et du genre dans la Résistance et la Libération (https://journals.openedition.org/clio/700). Certains de ces ouvrages mentionnaient les Françaises Libres, mettant en avant la pertinence de ce thème et l’intérêt de cette nouvelle piste de recherche – mais il fallut toutefois attendre les années 2000 pour voir apparaître des études portant sur les Françaises Libres comme catégorie distincte.
[3] Voir, entre autres : Ellen Hampton, Women of Valor: The Rochambelles on the WWII Front, New York; Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2006 ; la communication de Christine Levisse-Touzé sur le Corps des volontaires françaises dans Mechtild Gilzmer, Christine Levisse-Touzé, et Stefan Martens (dir.), Les femmes dans la Résistance en France, Actes du colloque de Berlin, 8-10 octobre 2001, Paris, Tallandier, 2003 ; Vladimir Trouplin, Christine Levisse-Touzé, et Guy Krivopissko, Dans l’honneur et par la victoire : Les femmes Compagnon de la Libération, Paris, Tallandier, 2009.
[4] Sur les notions d’émotion, on peut citer les récents travaux de Guillaume Piketty, dans lesquels ce dernier reprend la notion de « communauté émotionnelle », développée par Barbara Rosenwein, et l’applique à la sociologie résistante, ainsi que Damien Boquet et Didier Lett, « Les émotions à l’épreuve du genre », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 47 (2018), p. 7-22, URL : https://www.cairn.info/revue-clio-femmes-genre-histoire-2018-1-page-7.htm. Cette approche émotionnelle aux questions genrées nous permet, notamment, de rompre avec une approche du genre purement identitaire.
[5] Citons, notamment, les travaux en cours de Nina Wardleworth sur Raymonde Jore, qui mettent en lumière les tensions entre ethnicité et genre pour les engagées de l’Empire.
[6] Sur la sociologie de cet univers masculin, citons les travaux de Luc Capdevila et de Fabrice Virgili sur la notion de virilité et les problématiques liées à la sexualité en temps de guerre.
[7] Guillaume Piketty, « Économie morale de la reconnaissance : l’Ordre de la Libération au péril de la sortie de Seconde Guerre mondiale », Centre d’histoire de Sciences Po|« Histoire@Politique », vol. 3, n° 3, 2017, URL : https://www.cairn.info/revue-histoire-politique-2007-3-page-5.htm
International symposium organised by the Fondation de la France Libre in Paris, in November 2020
Argument
Joséphine Baker, Jeanne Bohec, Florence Conrad, Ève Curie, Margot Duhalde, Eugénie and Ginette Éboué, Marie Hackin, Simonne Mathieu, Élisabeth de Miribel, Marthe Simard, Josiane Somers, Hélène Terré, Tereska Torrès, Susan Travers, Simone Weil… Many renowned French women who evoke female engagement during the Second World War. From a statistical standpoint, female volunteers represented a mere 2.2% of the Free French Forces. However, taking the Free French nebula in its entirety (military and civilian personnel, Free French committees across the world, press, propaganda, philanthropy, etc.), the mobilisation of Free French women was much more significant.
Yet, except for a few notable exceptions, the role and place of women in the Free French remains a relatively uncharted topic. During the war, their mobilisation was the subject of extensive media coverage, due to its outstanding character. Thanks to this heightened visibility, autobiographical accounts, in the form of memoirs and journals, were published fairly early on – with various levels of success. Among numerous titles, we can cite Florence Conrad’s Camarades de combat (1942), Hélène Terré’s Volontaires pour la France (1946), Tereska Torrès’ Women’s Barracks (1950) and Une Française Libre (2000), Éliane Brault’s L’Épopée des A.F.A.T. (1954), Suzanne Torrès-Massu’s Quand j’étais Rochambelle, de New York à Berchtesgaden (1969), Zizon Bervialle’s Au volant de Madeleine Bastille (1975), Élisabeth de Miribel’s La Liberté souffre violence (1981), Sonia Vagliano-Éloy’s Les Demoiselles de Gaulle (1982), Gilberte Parthenay-Charbonnel’s Où est Scarabée ? (1989) or Susan Travers’ Tomorrow to be Brave (2001).
Historical research, on the other hand, only began to examine the involvement of women in the Free French in the early 2000s.[1] There are several explanations for this: the success of Jean-Louis Crémieux-Brilhac’s La France Libre (1996); the arrival of gender studies in France and, with it, of a new generation of historians; the advent of new research on the anthropology of resistant life, which further complexified this field of study; or the gradual disappearance of the last surviving witnesses, which created a distinct sense of urgency. New biographies thus brought to light the paths of exceptional individuals, such as Éliane Brault (2009), Susan Travers (2014), or Ève Curie (2016), etc. Despite growing interest for this topic, no general studies of Free Frenchwomen have yet been published – most of the work having been devoted to specific cases, such as that of Rochambelles, the volontaires françaises, or of female Compagnon de la Libération. Furthermore, a significant part of this recent research has been are the work of journalists, of non-academics, or of English-speaking historians – which further demonstrates the current marginality of Free France in French academic research. However, the upcoming publications by Sébastien Albertelli and Laure Humbert, respectively on the Corps des volontaires françaises (CVF) and the Hadfield-Spears Ambulance Unit, bode well for a better consideration of this field by historians – as does this international symposium project.
The latter aims to take stock of the historiography, and to inspire new research. Throughout this symposium, we will ask a central question: how did women mobilise for the Free French?
We welcome submissions within the following lines:
1) The paths of female mobilisation
The goal of this symposium is to establish a typology of female mobilisation. Was mobilisation part of a continuing process within these women’s lives, or did it represent a digression, a side-note? Did mobilisation mark a rupture, or a reorientation? What impact – if any – did it have on personal relationships, on professional life, and on social norms? Was mobilisation an isolated act, or, rather, the result of group dynamics? What were the goals and motivations that drove it? How, and from which countries, did female volunteers come to mobilise in support of Free France? What constraints, what dangers did they face in doing so? How did these women experience this adventure? To what extent did gendered social norms and power relations shape the political, military or cultural engagement of women in the Free French? Did these women see mobilisation as a form of liberation? Or, on the contrary, what hesitations did they experience when confronted with their choices – and how did this interact with realities of exile? How are these paths of female mobilisation, in their diversity and complexity, reflected in the correspondence and writings of these Françaises Libres?
2) The different forms of female mobilisation
The mobilisation of women for the Free French took various forms. In order to ‘do something,’ did female volunteers seek military service? If so, did they serve on the front lines, or on the home front? Or, rather, did their gendered circumstances lead them towards a civil engagement – in Free French committees, in intellectual combat, in charitable organisations? Or, did they commit to the unique universe that was the army of shadows? To what extent did gender determine the form of female mobilisation and engagement within the Free French – and, as a result, the daily lives of these women, and their very place within the movement? What can be said of emotion among these female recruits: how did they face the test of challenged gender norms, and of combat? [2] How did choosing Free France, in its varied forms, distinguish these women from their sisters in the Internal Resistance, in Allied services, or in other occupied European countries, on which the historiography has focused a lot more? And what can this comparison teach us?
3) The gendered character of female mobilisation
For French women in the 1940s, engagement within the Free French was eminently extra-ordinary – that is, outside the norm. What stereotypes about these new volunteers did this extra-ordinary engagement arouse? What impact did propaganda give to their mobilisation, to their courage, to their journeys? Conversely, to what extent did the Françaises Libres perpetuate, if at all, the French woman’s reputation for charm and elegance within the armies and committees they joined? In turn, how did they face accusations of promiscuity that tended to follow women within the armed forces? How were these unique volunteers represented, publicised – according to which codes? To what extent did the entry of women into Free France denote the porosity of gender, and the fluidity of identities? How were their experiences of battle different from those of men? What weight did ethnic origin, social class, or family situation carry for these volunteers, already at the intersection of power relations within the Free French? What constraints, what ruptures did their insertion within an eminently masculine universe imply? How did volunteers adapt to the double break – both personal and institutional – that followed their commitment to Free France? As for gender norms, can we really speak of a rupture, or, rather, was engagement in fact a continuation of gendered pre-war practices? What strategies did volunteers develop to gain access to full commitment? How did they play with gender norms, and take ownership of them?
4) Memories and legacies of female mobilisation
Collective memory retains but a few traces of a small minority of these thousands of female volunteers, but a few illustrious figures – despite heavy media coverage both during the conflict and in the form of immediate post-war testimonies. How can we explain this disunited, increasingly fading memory of the Françaises Libres? What meaning, what significance did their testimonies truly hold, in the mass of memoirs published in the post-war years, among the general public, or even among the armed forces? What role did self-censorship play in shaping these testimonies – and the lack thereof, for many of the women involved? As such, can we speak of a ‘gendered’ memory? When did this memory begin to emerge in French collective consciousness and imagination – and can we establish a periodisation of the memory of female engagement? What roles did associations played in this phenomenon, in the context of a ‘moral economy of recognition’? What status, what commemorations – plaques, monuments, decorations, representation – and what historiography remain for these extra-ordinary ‘anciennes combattantes’?
We welcome contributions on:
- female mobilisation in historical perspective
- female mobilisation in the Free French and the Fighting French
- female mobilisation in the French Army of the Liberation
- female mobilisation in a comparative perspective:
- in the French interior Resistance (both in networks and in movements)
- in the extra-metropolitan Resistance of colonial territories
- in foreign Resistance movements and networks
- in Allied armies and services (SOE, SIS, OSS…)
- under Vichy and in the Collaboration
Practical details
The symposium will be translated throughout in both French and English.
General queries and abstracts of no more than 300 words (along with a brief academic biography) should be sent to documentation[at]france-libre[dot]net
before 15 March 2020,
in French or English.
Authors of proposals will be informed of the scientific committee’s decision on their submission by 15 April 2020.
Transport, housing, and restauration fees will be covered by the Fondation de la France Libre for speakers not residing in Paris.
Scientific committee
- Sébastien Albertelli
- Valerie Deacon
- Charlotte Faucher
- Fabrice Grenard
- Laure Humbert
- Christine Levisse-Touzé
- Guillaume Piketty
Scientific coordination
- Diane de Vignemont and Sylvain Cornil-Frerrot (FFL)
[1] See, for instance: Ellen Hampton, Women of Valor: The Rochambelles on the WWII Front, New York; Basingstoke: Palgrave Macmillan, 2006 ; Christine Levisse-Touzé’s paper on the Corps des volontaires françaises in Mechtild Gilzmer, Christine Levisse-Touzé, and Stefan Martens (dir.), Les femmes dans la Résistance en France, Actes du colloque de Berlin, 8-10 octobre 2001, Paris: Tallandier, 2003 ; Vladimir Trouplin, Christine Levisse-Touzé, and Guy Krivopissko, Dans l’honneur et par la victoire : Les femmes Compagnon de la Libération, Paris: Tallandier, 2009.
[2] On emotion, see Guillaume Piketty’s recent works, in which he applies Barbara Rosenwein’s notion of ‘emotional community’ to the sociology of the Resistance; as well as: Damien Boquet et Didier Lett, « Les émotions à l’épreuve du genre », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 47 (2018), p. 7-22, URL : https://www.cairn.info/revue-clio-femmes-genre-histoire-2018-1-page-7.htm.
Subjects
- History (Main subject)
- Zones and regions > Africa
- Zones and regions > America
- Zones and regions > Asia
- Periods > Modern > Twentieth century > 1939-1945
- Zones and regions > Europe
- Society > History > Women's history
- Zones and regions > Oceania
Places
- Paris, France (75)
Date(s)
- dimanche, mars 15, 2020
Attached files
Keywords
- femmes,france libre,seconde guerre mondiale,de gaulle,résistance
Contact(s)
- Sylvain Cornil-Frerrot
courriel : documentation [at] france-libre [dot] net
Reference Urls
Information source
- Sylvain Cornil-Frerrot
courriel : documentation [at] france-libre [dot] net
To cite this announcement
« The Free French - extraordinary commitment in detail », Call for papers, Calenda, Published on mercredi, janvier 29, 2020, https://calenda-formation.labocleo.org/735576