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Work, between action and sufferance

Le travail, entre agir et pâtir

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Published on mardi, mars 03, 2020

Summary

Les hommes n’ont jamais cessé de montrer une profonde ambivalence à l’égard du travail, activité tantôt valorisée, tantôt dévalorisée, tantôt rangée du côté de l’action voire de la création, tantôt du côté de l’infortune et de la nécessité, tantôt considérée comme une souffrance, une punition ou une calamité, tantôt comme un moyen de salut, de libération, d’accès à la sphère éthique et à la reconnaissance. Du fond de l’âge grec, depuis Hésiode et au-delà, comme dans la tradition biblique, nous retrouvons trace de semblable ambivalence, bipolarité inscrite au cœur même de l’expérience du travail. Bien sûr, les traditions et les cultures accusent des traits qui les distinguent voire les opposent quant à l’importance accordée à chacune de ces polarités constitutives de la problématique du travail, en lien avec leur spiritualité religieuse et leur idéologie sociale et politique. Mais quelles que soient ces différences d’approches et d’accents, force est de constater qu’elles ne sont pas parvenues à effacer complètement la dimension alter du travail qu’elles s’efforcent parfois de conjurer, et à convaincre ce faisant de l’unidimensionnalité principielle (positive ou négative, morale ou sociale) du travail humain. Ces journées d’étude seront l’occasion de travailler quelques grandes lignes de cette antinomie, de cette bipolarité de l’agir et du pâtir qui anime la problématique du travail.

Announcement

Argumentaire

Les hommes n’ont jamais cessé de montrer une profonde ambivalence à l’égard du travail, activité tantôt valorisée, tantôt dévalorisée, tantôt rangée du côté de l’action voire de la création, tantôt du côté de l’infortune et de la nécessité, tantôt considérée comme une souffrance, une punition ou une calamité, tantôt comme un moyen de salut, de libération, d’accès à la sphère éthique et à la reconnaissance. Du fond de l’âge grec, depuis Hésiode et au-delà, comme dans la tradition biblique, nous retrouvons trace de semblable ambivalence, bipolarité inscrite au cœur même de l’expérience du travail. Bien sûr, les traditions et les cultures accusent des traits qui les distinguent voire les opposent quant à l’importance accordée à chacune de ces polarités constitutives de la problématique du travail, en lien avec leur spiritualité religieuse et leur idéologie sociale et politique ; ou bien encore elles développent des voies de traverse qui les amènent, tantôt à reconnaître des dimensions positives tierces en « triangularisant » la relation au travail de manière à euphémiser l’importance du clivage entre l’agir et le pâtir (la contemplation par rapport à l’action, l’œuvre par rapport au travail…), tantôt à désensorceler le travail de cette antinomie menaçante en l’extériorisant, par exemple en clivant la catégorie du travail en deux sous espèces distinctes sur l’une desquelles on fait porter l’entièreté de la malédiction laborieuse (les arts libéraux contre les arts mécaniques, les tâches de direction contre les tâches d’exécution…). Mais quelles que soient ces différences d’approches et d’accents, force est de constater qu’elles ne sont pas parvenues à effacer complètement la dimension alter du travail qu’elles s’efforcent parfois de conjurer, et à convaincre ce faisant de l’unidimensionnalité principielle (positive ou négative, morale ou sociale) du travail humain. Au point qu’après deux siècles de développement continu des programmes de recherche et de la spécialisation scientifique, on retrouve l’expression de semblable bipolarité au niveau même des institutions académiques qui ont fait du travail leur objet. Aujourd’hui, c’est dans la coexistence de disciplines ou de sous-disciplines constituées, explorant méthodologiquement et de façon systématique une seule de ces dimensions du travail – par exemple dans la coexistence d’une psychopathologie du travail à côté d’approches managériales des collectifs de travail – que se découvre peut-être le mieux l’antinomie persistante qui parcourt la problématique et l’expérience du travail.

Ces journées d’étude seront l’occasion de travailler quelques grandes lignes de cette antinomie, de cette bipolarité de l’agir et du pâtir qui anime la problématique du travail. Nous en repérons trois, mais d’autres sans doute pourraient être honorées au cours de ces journées :

1) un agir et un pâtir du travail qui va de l’opposition la plus franche et accusée (avec cette tendance à « pathologiser » des situations de travail, à distinguer des formes normales et des formes anormales de travail) aux formes d’articulation les plus dialectiques (conduisant par exemple à penser le travail comme une modalité « active-passive », comme en psychanalyse on parle du travail de la peine ou du travail du deuil)

2) un agir et un pâtir dans la relation au travail, qui va d’un rapport intrinsèque (comme dans la notion de travail ramifié du philosophe Joseph Vialatoux, source en tant que telle de solidarité, quel que soit l’environnement institutionnel), à un rapport plus ou moins extrinsèque ou accidentel au travail (par exemple en tant que condition, cause ou effet du travail, comme dans la sociologie institutionnaliste néo-durkheimienne). Poursuivant cette ligne on peut être amené à complexifier et subdiviser le clivage, par exemple à valoriser des formes de travail reconnues cependant comme pénibles (travail agricole par exemple, dans la mesure où il est le fait d’indépendants, travail ouvrier dans la mesure où il est attaché à un statut salarial) et à dévaloriser des formes de travail pourtant jouissives ou rémunératrices (le commerce par exemple)

3) un agir et un pâtir du travail versus des métiers, c’est-à-dire envisagés tantôt dans une perspective essentialiste consistant à voir le travail en tant que tel comme une pratique fondamentalement clivée au plan axiologique (rapprochant ainsi le travail d’autres activités tel le sport), tantôt dans une approche nominaliste et pluraliste consistant à apprécier et à classer les différents métiers à l’aune de ce double critère de l’agir et du pâtir. Le curseur de l’actif et du passif, ou pour parler en termes utilitaristes, de la peine et du plaisir dans le travail, pouvant alors révéler des écarts importants, au point de nous interroger sur l’idée même d’une catégorie générale et unifiée de travail.

Ces journées d’étude s’inscrivent dans le cadre de l’IHRC (International Human Being Research Center), fruit d’un partenariat de recherche entre l’Università degli Studi di Perugia, l’Université Catholique de Lyon, la Pontifícia Universidade Católica do Rio de Janeiro et l’Istituto Universitario Sophia di Loppiano. L’évènement, organisé par le CRESO (Centre de Recherche en Entreprenariat Social) de l’Université catholique de Lyon, associe des chercheurs français et italiens issus de différentes universités (Pérouse, Florence, Lyon, Paris, Grenoble). S’adressant à des philosophes et à des économistes en premier lieu, mais ouvertes également aux sociologues, aux psychologues et aux théologiens intéressés par la problématique du travail, ces journées d’études promeuvent un débat résolument pluridisciplinaire, articulant des approches « terrain » et des approches plus théoriques et spéculatives sur la question du travail et de sa dualité fondamentale.

Programme

Université catholique de Lyon (UCLy) - Università degli Studi di Perugia

Journées d’étude franco-italienne de philosophie économique, UCLy, 19-20 mars 2020

Organisées dans le cadre de l’IHRC (International Human Being Research Center)

19 Mars 2020

9h15-9h30 Introduction de la journée par Emmanuel Gabellieri, vice-recteur (UCLy, Lyon)

9h30-10h15 Massimiliano Marianelli (Università degli Studi di Perugia)

Humanisme et Économie civile : une perspective d’espérance pour notre temps

10h15-11h00 Giuseppe Argiolas (Istituto Universitario Sophia)

Le travail comme communion : management et entreprise à orientation sociale  

Pause (15 min.)

11h15-12h Serena Meattini (Università degli Studi di Perugia)

Culture, travail et civilisation : l’humanisme de Adriano Olivetti et sa postérité

Déjeuner (2h)

14h-14h45 Maria Paola Palermi (Loccioni)

Play Factory. For a new working culture

14h45-15h30 Uliano Conti (Università degli Studi di Perugia)

The craftsman: labour, society and future

Déjeuner (2h)

15h45-16h30 Emmanuel Gabellieri (UCLy)

Le travail comme lieu d'alliance entre les hommes

Pause (15 min.)

16h45-18h15 Table ronde Économie civile et économie sociale (6 intervenants)

20 Mars 2020

9h15-9h30 Introduction de la journée par Massimiliano Marianelli (UNIPG, Perugia)

9h30-10h15 Emmanuel d’Hombres et Riccardo Rezzesi (UCLy)

Travail ramifié et travail divisé chez Joseph Vialatoux

10h15-11h00 Emmanuel Picavet (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)

Le travail dans l’univers des parties prenantes

Pause (15 min.)

11h15-12h  Benjamin Chapas et Aimable A. Dufatanaye (UCLy)

Travail et désobéissance

Déjeuner (2h)

14h-14h45 Christel Vivel (UCLy)

Les défis de l’économie de plateforme : la notion de travail

14h45-15h30 Gilles Campagnolo (AMSE | Aix-Marseille School of Economics)

Travail sur les choses du monde et travail sur soi dans la tradition allemande.

Pause

15h45-17h15 Table ronde : Nouvelles perspectives sur le travail, autour de quelques ouvrages franco-italiens récents (6 intervenants)

Argomento

Gli uomini hanno sempre mostrato una profonda ambivalenza nei confronti del lavoro, attività tanto valorizzata, quanto de-valorizzata, avvicinata sia all’azione (se non addirittura alla creazione) che alla disgrazia e alla necessità, considerata allo stesso tempo come una sofferenza, una punizione, una calamità e un mezzo di salvezza, di liberazione, di accesso alla sfera etica e al riconoscimento. Dai Greci, fin da Esiodo e negli anni a seguire, come nella tradizione biblica, ritroviamo tracce di questa ambivalenza, di questa bipolarità inscritta nel cuore stesso dell’esperienza del lavoro. Certamente, le tradizione e le culture presentano caratteristiche che le distinguono (e persino le oppongono) circa l’importanza accordata a ciascuna di queste polarità costitutive inerenti la problematica del lavoro, in relazione alla loro spiritualità religiosa e alla loro ideologia sociale e politica ; o ancora sviluppano della “vie di traverso” che le conducono tanto a riconoscere delle dimensioni positive terze, « triangolarizzando » la relazione al lavoro in modo da attenuare l’importanza del divario tra l’agire e il patire (la contemplazione rispetto all’azione, l’opera rispetto al lavoro, etc.), quanto a liberare il lavoro da questa antinomia incombente esteriorizzandolo, per esempio scomponendo il lavoro in due sottospecie distinte, addossando così a una delle due la totalità della « maledizione » (le arti liberali contro le arti meccaniche, le mansioni gestionali contro le funzioni d’esecuzione, etc.) Ma quali che siano queste differenze di approcci e di accenti, si deve constatare che non sono riuscite a eliminare completamente la dimensione alter del lavoro; si sforzano talvolta di scongiurarla insistendo sull’uni-dimensionalità principiale (positiva o negativa, morale o sociale) del lavoro umano. A tal punto che dopo due secoli di sviluppo costante dei programmi di ricerca e della specializzazione scientifica, ritroviamo l’espressione di un’analoga bi-polarità persino sul piano delle istituzioni accademiche che hanno fatto del lavoro il loro oggetto di studio. Oggi, è nella coesistenza di discipline o sotto-discipline costituite, che esplorano metodologicamente e in modo sistematico una sola di queste dimensioni del lavoro – per esempio, nella coesistenza di una psicopatologia del lavoro vicino a un approccio manageriale dei collettivi di lavoro –, che si scopre forse meglio l’antinomia persistente che percorre la problematica e l’esperienza del lavoro.

Queste giornate di studio saranno l’occasione di esaminare alcune grandi linee di questa antinomia, di questa bi-polarità de l’agire e del patire che anima la problematica del lavoro. Ne indichiamo tre, ma senza dubbio altre potrebbero venir trattate nel corso di queste giornate:

  • Un agire e un patire de lavoro che va dall’opposizione più franca e manifesta (con questa tendenza a « patologizzare » alcune situazioni lavorative, da distinguere dalle forme normali e anormali di lavoro), alle forme di articolazione più dialettiche (che conducono per esempio a pensare il lavoro come una modalità « attiva-passiva », come quando in psicanalisi si parla del lavoro del dolore o del lavoro del lutto).
  • Un agire e un patire nella relazione al lavoro, che va da un rapporto intrinseco (come nella nozione di lavoro ramificato del filosofo Joseph Vialatoux, fonte in quanto tale di solidarietà, indipendentemente dal contesto istituzionale), a un rapporto più o meno estrinseco o accidentale al lavoro (per esempio, in quanto condizione, causa o effetto del lavoro, come nel caso della sociologia neo-durkheimiana). Seguendo questa linea, possiamo essere condotti a « complessificare » e a suddividere il «divario», valorizzando delle forme di lavoro riconosciute come difficili (per esempio, il lavoro agricolo, nella misura in cui è fatto da indipendenti; il lavoro operaio, se legato a uno statuto salariale) e de-valorizzando delle forme di lavoro appaganti (come il commercio).
  • Un agire e un patire del lavoro versus dei mestieri, cioè a dire considerato tanto in una prospettiva « essenzialista », che consiste a vedere il lavoro in sé come una pratica fondamentalmente divisa sul piano assiologico (avvicinando così il lavoro ad altre attività come lo sport), quanto attraverso un approccio « nominalista e pluralista », che consiste a valutare e ad classificare le diverse professioni alla luce di questo doppio criterio dell’agire e del patire. Il cursore dell’attivo e del passivo, o per parlare in termini utilitaristi, della sofferenza e de piacere nel lavoro, possono allora rivelare differenze importanti, al punto da farci interrogare sull’idea stessa di una categoria generale e unificata di lavoro.

Queste giornate di studio s’inscrivono nell’ambito dell’IHRC (International Human Being Research Center), frutto di una collaborazione tra l’Università degli Studi di Perugia, l’Université Catholique de Lyon, la Pontifícia Universidade Católica do Rio de Janeiro et l’Istituto Universitario Sophia di Loppiano. L’evento, organizzato dal CRESO (Centre de Recherche en Entreprenariat Social) dell’Université catholique de Lyon, associa ricercatori francesi e italiani provenienti da differenti università (Perugia, Firenze, Lione, Parigi, Grenoble). Si indirizzano in primo luogo a filosofi ed economisti, ma sono aperte a contributi di sociologi, psicologi e teologi interessati alla tematica del lavoro; intendono promuovere un dibattito pluridisciplinare, articolando approcci «sul campo» (testimonianze, resoconti, esperienze, etc.) e approcci più teorici e speculativi sulla problematica del lavoro e della sua dualità fondamentale. 

Programma

Université catholique de Lyon (UCLy) - Università degli Studi di Perugia.

Giornate di studio italo-francesi di filosofia economica, UCLy, 19-20 mars 2020.

Organizzate nell’ambito dell’IHRC (International Human Being Research Center).

19 Mars 2020

9h15-9h30 Introduction de la journée par Emmanuel Gabellieri, vice-recteur (UCLy, Lyon)

9h30-10h15

  • Massimiliano Marianelli (Università degli Studi di Perugia)

Humanisme et Économie civile : une perspective d’espérance pour notre temps

10h15-11h00

  • Giuseppe Argiolas (Istituto Universitario Sophia)

Le travail comme communion : management et entreprise à orientation sociale  

Pause (15 min.)

11h15-12h

  • Serena Meattini (Università degli Studi di Perugia)

Culture, travail et civilisation : l’humanisme de Adriano Olivetti et sa postérité

Déjeuner (2h)

14h-14h45

  • Maria Paola Palermi (Loccioni)

Play Factory. For a new working culture

14h45-15h30

  • Uliano Conti (Università degli Studi di Perugia)

The craftsman: labour, society and future

Déjeuner (2h)

15h45-16h30

  • Emmanuel Gabellieri (UCLy)

Le travail comme lieu d'alliance entre les hommes

Pause (15 min.)

16h45-18h15 Table ronde Économie civile et économie sociale (6 intervenants)

20 Mars 2020

9h15-9h30 Introduction de la journée par Massimiliano Marianelli (UNIPG, Perugia)

9h30-10h15

  • Emmanuel d’Hombres et Riccardo Rezzesi (UCLy)

Travail ramifié et travail divisé chez Joseph Vialatoux

10h15-11h00

  • Emmanuel Picavet (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)

Le travail dans l’univers des parties prenantes

Pause (15 min.)

11h15-12h 

  • Benjamin Chapas et Aimable A. Dufatanaye (UCLy)

Travail et désobéissance

Déjeuner (2h)

14h-14h45

  • Christel Vivel (UCLy)

Les défis de l’économie de plateforme : la notion de travail

14h45-15h30

  • Gilles Campagnolo (AMSE | Aix-Marseille School of Economics)

Travail sur les choses du monde et travail sur soi dans la tradition allemande.

Pause

15h45-17h15 Table ronde : Nouvelles perspectives sur le travail, autour de quelques ouvrages franco-italiens récents (6 intervenants)

Places

  • 23, place Carnot
    Lyon, France (69002)

Date(s)

  • jeudi, mars 19, 2020
  • vendredi, mars 20, 2020

Keywords

  • travail, agir, pâtir, humanisme, économie, management

Contact(s)

  • Emmanuel d'Hombres
    courriel : e [dot] dhombres [at] hotmail [dot] fr

Reference Urls

Information source

  • Emmanuel d'Hombres
    courriel : e [dot] dhombres [at] hotmail [dot] fr

To cite this announcement

« Work, between action and sufferance », Study days, Calenda, Published on mardi, mars 03, 2020, https://calenda-formation.labocleo.org/755725

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