Announcement
Argumentaire
La santé suscite un intérêt croissant dans les sciences sociales américanistes, entendues dans leur acception hémisphérique incluant Amériques du sud, du nord et l’espace caribéen. En Amérique latine, la recherche a bénéficié du renouveau de l’histoire des sciences et de la santé depuis deux décennies, notamment à partir du Brésil où est fondée, en 1994, la revue Manguinhos, História, Ciências, Saúde. Tournée dans un premier temps vers l’histoire sociale de la santé publique et la dimension culturelle de la médecine, la production scientifique de la région en histoire de la santé envisage désormais l’aspect politique voire biopolitique de la médecine. Le cas du Pérou offre un exemple de ces renouvellements, quoiqu’encore récents : des initiatives ponctuelles et des questionnements novateurs émergent dès les années 1990. L’une des entrées privilégiées est celle de l’histoire des pathologies et des épidémies au XXe siècle. Si les recherches sont encore à leurs débuts en ce qui concerne les branches de la médecine occidentale en lien avec la santé des femmes (l’obstétrique, la gynécologie et la pédiatrie), les travaux de Marcos Cueto ont constitué la santé en fait social incombant légitimement aussi aux sciences sociales, dans une perspective diachronique, continentale et globale. Ainsi ces travaux peuvent-ils se comparer à ceux de Sylvia Chiffoleau sur les médecins égyptiens ou sur la construction d’une action publique internationalisée en matière de santé.
La santé fournit donc aux SHS un objet pluridisciplinaire d’analyse des sociétés contemporaines pertinent — au point qu’elle a donné naissance à un champ d’études propres sur certains campus états-uniens, celui des « humanités médicales » — et suscite une production de sources variées (articles scientifiques, rapports institutionnels, dossiers de patients, registres d’entrée, documents issus de procès, presse, entretiens oraux, littérature médicale), dont la prise en compte a participé du renouvellement de son étude. L’histoire de la médecine s’est désormais élargie à l’histoire de la santé, et entend faire une place plus large aux documents attestant autant des pratiques que des discours, et nourrir un souci plus grand de la perspective du/de la patient.e que celui que lui réservait l’exclusif prisme praticien, caractéristique d’une « historiographie de bronze », selon la formule de Cristina Sacristán à propos de l’histoire de la psychiatrie, et marquée par un agenda historiographie exclusivement endogène à la profession.
La définition du terme même de santé s’en trouve élargie au-delà de son strict sens médical : on y entend désormais un ensemble de pratiques sociales qui ne tiennent pas nécessairement pour acquises l’autorité ni l’unicité des instances médicales. C’est le cas de la vaccination dans les espaces dits occidentaux, dont le caractère consensuel s’est trouvé par moments écorné ; de la gestion de la maternité dans certains espaces qualifiés de périphériques, où entrent tantôt en collision tantôt en négociation les savoirs dits modernes et les savoirs dits traditionnels ; ou encore de l’épisiotomie, devenue objet de débat dans ces deux types d’espace.
Une première journée d’études américaniste, qui s’est tenue à Rouen et à la MSH-Paris Nord en septembre 2019, a permis de dresser le constat que cet objet « santé » entrait en résonance avec les problématiques formulées autour de la notion de soin, revisitée à la fois par les sciences sociales ces dernières décennies et par de récents mouvements sociaux, survenus dans les espaces américains et européens. Cette première journée s’est également attachée à rendre compte de l’usage de l’outil intersectionnel pour aborder ces thématiques, et à débattre de la pertinence du prisme féministe et décolonial pour rendre compte des logiques inhérentes à l’instauration — contestée, revendiquée, non linéaire — d’un ordre médical dans lequel se jouent des définitions non consensuelles de la modernité. Par exemple, si les travaux de Mounia El-Kotni sur les sages-femmes au Mexique ont conclu à l’imposition d’un ordre excluant par l’Etat mexicain au début du 21ème siècle, ceux de Norah Jaffary sur le Mexique au tournant des époques coloniale et républicaine suggèrent une moindre omnipotence de l’Etat sur les corps féminins et une distribution moins nette des rôles entre médecins et sages-femmes. Au final, ces travaux incitent à se saisir de la santé comme un objet permettant d’examiner les visages de l’Etat sur une moyenne durée.
Le second temps de ces échanges scientifiques prendra la forme d’un colloque international, organisé à la Maison des Sciences de l’Homme à Grenoble les 18 et 19 novembre prochains. II entend poursuivre ces réflexions sur le rôle de l’État dans la mise en place des politiques publiques de santé. On s’intéressera aussi aux contestations dont ces politiques ont fait l’objet, soit en raison de leur interventionnisme (dépossession des savoirs qualifiés de traditionnels) ou de leur insuffisance (revendication d’une prise en charge plus intégrale et équitable). On pourra ainsi s’y interroger sur les mutations de la « main gauche » de l’État, dans le cadre néolibéral contemporain, leur genèse et leurs contre-exemples historiques. Après une première journée consacrée aux présentations scientifiques, dans un cadre pluridisciplinaire ouvert aux diverses sciences sociales, ce colloque entend également ouvrir un espace d’échanges avec la société civile et entamer un débat, prenant en compte la dimension internationale des circulations de notions qui — c’est le cas de l’expression « violence obstétricale » par exemple — doivent beaucoup aux espaces latino-américains et voient leurs significations évoluer à la faveur de ces mêmes circulations.
Les communications admises lors de ce colloque pourront ainsi provenir de disciplines diverses issues des sciences sociales (histoire donc, mais aussi anthropologie, science politique, géographie, droit, sociologie, etc.), celles des praticien·nes de la santé étant également bienvenues. Elles pourront porter sur des espaces variés — Amériques et Europe en premier lieu, sans exclure d’autres communications portant sur d’autres aires géographiques mais incluant une réflexion sur les influences, les circulations, les emprunts à l’échelle globale. Elles pourront s’intégrer dans les axes de réflexion et de débat suivants :
- Mise en place de politiques publiques de santé : en matière de vaccination, de contraception ou de non contraception, d’alimentation. Quels débats traversent les professions, quant aux taxonomies, aux innovations techniques introduites, à la division entre hôpital et médecine pratiquée en ville et à la campagne ? Quelle conception de la modernité guide la mise en place de réformes institutionnelles ?
- Remise en cause et contestations : de quelles contestations ces politiques de santé font-elles l’objet ? Est-ce en raison de leur interventionnisme (dépossession des savoirs qualifiés de traditionnels) ou de leur insuffisance (revendication d’une prise en charge plus intégrale et équitable) ?
- La place et le rôle du personnel de santé. Celui-ci se retrouve au carrefour de ces demandes, non nécessairement contradictoires mais au moins multiples et multiformes ; il voit son rôle questionné : est-ce un phénomène nouveau ? La mise en place d’institutions médicales s’est-elle faite de façon consensuelle tout à au long de l’histoire ? Quel legs colonial sous-tend les institutions médicales contemporaines ? Quel aggiornamento entament-elles ? Quel degré d’autonomie vis à vis du (des) pouvoir(s) les protagonistes de la santé entreprennent-ils de conquérir ? Quelles tensions traversent ce champ des pratiques professionnelles médicales, entre sage-femme et médecins, entre infirmier.es et administrateurs.rices? Et quelles demandes les sociétés formulent-elles à l’adresse de ces professionnel.les, au nom de quelle conception du soin ?
- Historiciser la santé mentale. Comment la définir dans le temps et dans l’espace ? Quels paradigmes ont guidé la prise en charge des patients atteints de maladie mentale ? Quelles populations ont vécu dans ces établissements, selon quel profil sociologique (genre, sexualité, classe, race, âge, origine géographique) ? Quelles fonctions étaient-elles conférées aux établissements asilaires au fil des siècles ? Comment les psychiatres ont-ils envisagé leur propre rôle social et politique ? L’idéologie, c’est à dire une certaine conception du juste devenir d’une société et des individus qui la composent, est-elle exclue de leur pratique au profit d’une conception strictement neutre ou dépolitisée ? Quel rôle les psychiatres ont-ils joué dans l’écriture de l’histoire de leur profession (voire au-delà, comme dans le cas de l’argentin Pacho O’Donnell) ? Quelle place les autres personnels —infirmier.es, aide-soignant.es —ont-ils eu dans le dispositif mis en place ? D’un point de vue historiographique, quels ont été les apports et les limites des perspectives antipsychiatriques ? Comment l’historiographie aborde-t-elle l’« institution totale » que constitue l’hôpital psychiatrique, et comment les sciences sociales appréhendent-elles les mouvements de désinstitutionalisation et de prises en charges alternatives (ambulatoire, communautaire) ?
- Approches alternatives de la santé mentale. À quelles autres conceptions de la maladie mentale ces espaces dits périphériques ont-ils donné lieu ? Quel rapport envisagent-ils entre pathologies psychiques et phénomènes sociaux et culturels ? À quel type de médicalisation la maladie mentale a-t-elle donné lieu : quel rôle curatif le médicament s’est-il vu assigner ? Quelles controverses les prises en charge hospitalières et extra-hospitalières ont-elles suscité dans les sociétés américaines ? Quels engagements politiques les psychiatres ont-ils menés au fil des 19ème et 20ème siècles ? Quelle place les autres personnels de santé ont-ils/ elles réussi à prendre dans l’espace asilaire ? Comment les diagnostics ont-ils évolué ?
Modalités de proposition
Les propositions de communications pourront être envoyées jusqu’au 30 avril 2020
à : irene.favier@univ-grenoble-alpes.fr et à lissell.quiroz@univ-rouen.fr
Elles comporteront chacune 4000 signes (espaces et bibliographies compris), et donneront lieu à une réponse avant le 1er juin. Précisons qu’en raison de la mobilisation autour des retraites et en opposition à la précarisation de la recherche en France, des propositions de communications pourront parvenir plus tard, et seront acceptées jusqu’à la mi-juillet. Les communications peuvent se faire en français, en espagnol, en anglais, en portugais.
En cas de réponse positive, le texte intégral de la communication sera demandé aux auteur.es avant le 30 septembre. Le budget de l’événement inclura les repas et la nuitée sur place, mais le déplacement n’est en revanche pas garanti, et gagnerait dès le printemps 2020 à faire l’objet d’une demande de prise en charge par les institutions de rattachement de la personne éventuellement amenée à communiquer lors du colloque. Les propositions de doctorant.es sont les bienvenues.
Comité d’organisation
- Irène Favier (LARHRA, Université Grenoble Alpes)
- Lissell Quiroz (ERIAC-IRIHS, Université de Rouen Normandie)
- Institutions partenaires : LARHA, ERIAC, IRIHS, Institut des Amériques, MSH Paris Nord.
Comité scientifique
- Claudia Agostoni, UNAM (Mexique)
- Isabelle von Bueltzingsloewen, Université Lyon 2 (France)
- Paulo Drinot, UCL (Royaume Uni)
- Rafael Huertas, CSIC (Espagne)
- Jennifer Lambe, Brown (Etats-Unis)
- Jorge Lossio, PUCP (Pérou)
Argumento
La salud suscita un interés creciente en las ciencias sociales americanistas, entendidas en su acepción hemisférica que integra América del sur, del centro, del norte y el Caribe. En América latina, la investigación se ha renovado a través de la historia de las ciencias y de la salud desde más de dos décadas, en particular a partir de Brasil en donde fue fundada, en 1994, la revista Manguinhos, História, Ciências, Saúde. Centrada en un primer momento en la historia social de la salud pública y la dimensión cultural de la medicina, la producción científica de la región en historia de la salud ha ido adoptando con el tiempo un aspecto político y hasta biopolítico de la medicina. El caso del Perú ofrece un ejemplo de esa renovación aún reciente: iniciativas puntuales y cuestionamientos innovadores emergen desde los años 1990. Una de las entradas privilegiadas es la de la historia de las patologías y de las epidemias en el siglo 20. Si las investigaciones recién empiezan en lo que respecta las ramas de la medicina occidental que se ocupan de la salud femenina (obstetricia, ginecología y pediatría), los trabajos de Marcos Cueto hicieron de la salud un acontecimiento social legítimamente integrado a las ciencias sociales, en una perspectiva diacrónica, continental y global. En ese sentido, sus trabajos se pueden comparar a los de Sylvia Chiffoleau sobre los médicos egipcios o sobre la construcción de una acción pública internacionalizada en materia de salud.
La salud proporciona así a las SHS un objeto pluridisciplinario de análisis de las sociedades contemporáneas pertinente – a tal punto que dio nacimiento a un campo de estudios propios en ciertos campus estadounidenses, el de las « humanidades médicas » - y suscita una producción de fuentes variada (artículos científicos, informes institucionales, dosieres de pacientes, registros de entrada, documentación judicial, de prensa, entrevistas orales, literatura médica) cuya integración ha renovado su estudio. La historia de la medicina se ha extendido à la historia de la salud, y entiende darle un espacio más amplio a los documentos que atestan tanto de las prácticas como de los discursos, y alimentar una preocupación más amplia por la perspectiva de los/as pacientes que el que le reservaba el prisma exclusivo del profesional de la salud, característica de una « historiografía de bronce », según la fórmula de Cristina Sacristán sobre la historia de la psiquiatría y marcada por una agenda historiográfica exclusivamente endógena de la profesión.
La definición del término mismo de salud se ha extendido más allá de su estricto sentido médico: se incluye de un tiempo acá un conjunto de prácticas sociales que no tienen consideran imprescindibles la autoridad ni la unicidad de las instancias médicas. Tal es el caso de la vacunación en los espacios occidentales, en donde el carácter consensual se vio por momentos mermado; de la administración de la maternidad en ciertos espacios calificados de periféricos, donde entran a veces en colisión y otras en negociación los saberes llamados modernos y tradicionales; o en el caso de la episiotomía que es actualmente objeto de debate.
Una primera jornada de estudios americanista, reunida en Ruan (Normandía) y en la PSH-Paris Nord en septiembre 2019, permitió constatar que el objeto « salud » entra en resonancia con las problemáticas formuladas alrededor de la noción de cuidado (care), revisitada a la vez por las ciencias sociales de estas últimas décadas y por recientes movimientos sociales de las Américas y de Europa. Esa primera jornada se esforzó en mostrar el empleo de la perspectiva interseccional para abordar esas temáticas, y en debatir en torno a la pertinencia del prisma feminista y decolonial para rendir cuenta de las lógicas inherentes a la instauración – cuestionada, reivindicada, no lineal – de un orden médico en el que se juegan definiciones no consensuales de la modernidad. Por ejemplo, si el trabajo de Mounia El-Kotni sobre las parteras mexicanas manifiestan la imposición de un orden excluyente del Estado mexicano a principios del siglo 21, el de Norah Jaffary sobre México en el trance de la época colonial a la republicana, sugiere una menor omnipotencia del Estado sobre los cuerpos femeninos y una distribución menos neta de los roles de los médicos y de las parteras tituladas. Al final, estos estudios incitan a considerar la salud como un objeto que permite examinar los rostros del Estado a mediano plazo.
El segundo tiempo de estos intercambios científicos tomará la forma de un coloquio internacional, que se llevará a cabo en la Maison des Sciences de l’Homme en Grenoble (Francia) los 18 y 19 de noviembre próximos. Este evento espera proseguir las reflexiones sobre el papel del Estado en la implementación de políticas públicas de salud. Nos interesaremos también en las contestaciones suscitadas por estas políticas, ya sea en razón de su intervencionismo (desposesión de saberes calificados de tradicionales) o de su insuficiencia (reivindicación de una atención integral y equitativa). Podremos así analizar las mutaciones de la « mano izquierda » del Estado, en el marco neoliberal contemporáneo, su génesis y sus contra ejemplos históricos. Luego de una primera jornada dedicada a las presentaciones científicas, en un marco pluridisciplinario abierto a las diferentes ciencias sociales, el coloquio pretende igualmente abrir un espacio de intercambios con la sociedad civil y abrir un debate, tomando en cuenta la dimensión internacional de la circulación de nociones – como en el caso de la expresión de « violencia obstétrica » - deben mucho a los espacios latinoamericanos y ven sus significados evolucionar gracias a esas mismas circulaciones.
Las ponencias esperadas para el coloquio podrán así provenir de las disciplinas de las ciencias sociales (historia, antropología, ciencias políticas, geografía, derecho, sociología, etc.), las de los/as especialistas de la salud son también bienvenidas. Podrán portar sobre espacios diversos – Américas y Europa en primer lugar, sin excluir las ponencias sobre otras áreas geográficas pero que incluyan una reflexión sobre las influencias, circulaciones, diálogos a escala global. Podrán integrarse en los ejes siguientes:
- Implementación de políticas públicas de salud: en materia de vacunación, de contracepción o de no contracepción, de alimentación. ¿Qué debates atraviesan las profesiones en lo que respecta las taxonomías, las innovaciones técnicas, la división entre el ámbito hospitalario y la medicina de la ciudad y del campo? ¿Qué concepción de la modernidad guía la implementación de reformas institucionales?
- Cuestionamientos y contestaciones: ¿Qué contestaciones conciernen esas políticas de salud? ¿Es en razón de su intervencionismo (desposesión de saberes calificados de tradicionales) o de su insuficiencia (reivindicación de una atención integral y equitativa)?
- El lugar y el papel del personal de salud. Este se encuentra en el cruce de pedidos no necesariamente contradictorios pero al menos múltiples y multiformes. El personal de salud ve su papel cuestionado: ¿es un tema novedoso? La implementación de instituciones médicas se ha hecho de manera consensual a lo largo de la historia? ¿Qué legado colonial sustenta las instituciones médicas contemporáneas? ¿Qué aggiornamento preparan? ¿Qué tensiones atraviesan el campo de las prácticas médicas, entre parterxs, médicxs, enfermerxs y administradorxs? ¿Y qué demandas formulan las sociedades, en nombre de qué concepción de la salud?
- Historicizar la salud mental. ¿Cómo definirla en el tiempo y el espacio? ¿Qué paradigmas guiaron la atención de lxs pacientes diagnosticadxs con enfermedad mental? ¿Qué poblaciones vivieron en los establecimientos de salud mental y cuál fue su perfil sociológico (en términos de clase, raza, edad, género sexualidad y origen geográfico)? ¿Qué papel jugaron los psiquiatras en la escritura de la historia de su profesión (y más allá como en el caso de Pacho O’Donnell)? ¿Qué lugar ocuparon los demás personales? Desde un punto de vista historiográfico, ¿cuáles fueron los aportes y los límites de las perspectivas antipsiquiátricas?
- Acercamientos alternativos de la salud mental. ¿Qué otras concepciones de la salud mental emanan de estos espacios periféricos? ¿Qué tipo de « medicalización » han propiciado (en particular en términos farmacéuticos? ¿Qué controversias la atención hospitalaria y extra hospitalaria ha suscitado en las sociedades americanas? ¿Cómo evolucionó la atención y los diagnósticos en el tiempo y en función del espacio geográfico?
Propuestas de ponencias
Las propuestas de ponencias podrán enviarse hasta el 30 de abril de 2020
a las direcciones siguientes: irene.favier@univ-grenoble-alpes.fr; lissell.quiroz@univ-rouen.fr
Comportarán un máximo de 4000 signos (incluyendo espacios y bibliografía) y recibirán una respuesta antes del 1° de junio. Las ponencias se pueden hacer en castellano, francés, portugués e inglés.
En caso de respuesta positiva, el texto integral de la ponencia deberá ser transmitido a las organizadoras antes del 30 de septiembre. El presupuesto del evento incluye las comidas y una noche en Grenoble, pero el comité de organización no podrá necesariamente cubrir el transporte. Les invitamos por ende a solicitar a sus instituciones de afiliación que cubran al menos parcialmente estos gastos. Las propuestas de lxs doctorandxs son bienvenidas.
Comité de organización
- Irène Favier (LARHRA, Université Grenoble Alpes)
- Lissell Quiroz (ERIAC-IRIHS, Université de Rouen Normandie)
- Instituciones patrocinadoras : LARHA, ERIAC, IRIHS, Institut des Amériques, MSH Paris Nord.
Comité científico
- Claudia Agostoni, UNAM (México)
- Isabelle von Bueltzingsloewen, Université Lyon 2 (Francia)
- Paulo Drinot, UCL (Reino Unido)
- Rafael Huertas, CSIC (España)
- Jennifer Lambe, Brown (EE.UU.)
- Jorge Lossio, PUCP (Perú)
Argument
Over the recent years, health has generated a growing interest from scholars in various fields of American studies, understood in their hemispheric meaning – one that includes southern, central, northern Americas and the Caribbean. In Latin America, research in the history of science and health has been renewed for more than two decades, in particular in Brazil where the journal Manguinhos. História, Ciências, Saúde was founded in 1994. Initially focused on social history of public health and on the cultural dimension of medicine, the scientific production of the region has adopted over time a political and even biopolitical approach to medicine. The case of Peru offers an example of such a regional renewal, though it is still recent: new questions have emerged since the 1990s, among which the history of pathologies and epidemics in the 20th century. While research has only just begun in regards to specialties of Western medicine dealing with women's health (obstetrics, gynaecology and paediatrics) , the work of Marcos Cueto has turned health into a social phenomenon, now legitimately to be approached from a diachronic, both continental and global perspective. In this sense, his works can be compared to those of Sylvia Chiffoleau on Egyptian doctors or on the construction of internationalised public action in health.
Health thus provides social sciences with a relevant multidisciplinary object of analysis of contemporary societies - to such an extent that it gave rise to a field of study of its own on a number of American campuses, that of "medical humanities" - and triggers the production of varied sources (scientific articles, institutional reports, patient files, entry records, judicial and press documentation, oral interviews, medical literature) whose integration has renewed its study. The history of medicine has turned into the history of health. It now intends to give a wider space to documents that attest to both practices and discourses, and nourishes a broader concern for patients’ points of view than that which had hitherto been limited to the exclusive prism of health professionals – a characteristic which makes for a "bronze historiography", according to Cristina Sacristán's formula on the history of psychiatry – resulting into an exclusively endogenous narrative.
The definition of the term health itself has been extended beyond its strict medical meaning: it now includes a set of social practices that not longer takes for granted the authority of medical instances. The case of vaccination offers a good example of such an authority being at time questioned and challenged: parts of Western world see its legitimacy diminished in a current context of defiance towards public institutions (see the case of French department Drôme for instance, locus of a measles resurgence). It is also the case of maternity management in certain areas described as peripheral, where so-called both modern and traditional knowledge sometimes collide and others embark onto negotiating arrangements; and that of episiotomy, which is currently the subject of debate, in both American and European spaces.
Our first gathering, held in Rouen (Normandy) and Paris in September 2019, showed questions related to health echo problems formulated around the notion of care, revisited both by social sciences during the last few decades and by recent social movements in the Americas and Europe. This first day was devoted to discussing the use of the intersectional tool to address these issues, and to discussing the relevance of the feminist and decolonial perspective to account for the underlying rationale which drives the institutions and makes for a questioned, non-linear medical order in which non-consensual definitions of modernity are at stake. For example, if Mounia El-Kotni's work on Mexican midwives showed the imposition of an order that excludes them to the benefit of Mexican State at the beginning of the 21st century, Norah Jaffary's work on Mexico at the turn from the colonial to the republican period suggests a lesser omnipotence of the State over women's bodies and a less clear distribution of roles between male doctors and female qualified midwives. In the end, these studies and our first vivid discussion encourage us to consider health as a gateway that allows us to examine the changing nature and faces of the State in the medium term of modern times.
The second part of these scientific exchanges will next take the form of an international conference, to be held at the Maison des Sciences de l'Homme in Grenoble, France on November 18-19, 2020. This event hopes to further discussions on the role of the State in the implementation of public health policies. We will also look into the responses given to these policies, whether they are judged too interventionist (denouncing dispossession of knowledges described as traditional) or insufficient (demanding for comprehensive and equitable care). We seek to to analyze the changes coming from the "left hand" of the State, in the contemporary neo-liberal framework, its genesis and its historical counter-examples. After a first day of sessions dedicated to scientific presentations, in a multidisciplinary framework open to all social sciences, the symposium also aims to open a space for exchanges with civil society. We would also like to take into account the international circulation of notions – as expressed by the phrase "obstetric violence", which both owes much to Latin American spaces and have had its meaning changed through such circulations.
Expected papers for the conference may thus come from varied disciplines of social sciences (history, anthropology, political science, geography, law, sociology, etc.), but those coming from health specialists are also welcome. They can address different geographical areas – the Americas and Europe in the first place, but we do not necessarily exclude proposals on other geographical areas providing these reflect on influences, circulations, and dialogues on a global scale. Here are some questions papers may address:
- Implementation of public health policies, in terms of vaccination, contraception or non-contraception, food. What debates are going on regarding taxonomies, technical innovations, the division between the hospital field and urban and rural medicine? What conception of modernity guides the implementation of institutional reforms?
- Questioning and contesting dominant medical orders: How do populations respond to these policies? Do people question their interventionism, their inadequacy or their insufficence? In other terms, do they ask for more, less, or for something else?
- The place and role of health professionals: They are at the crossroads of requests that are not necessarily contradictory but, to say the least, multiple and multiform. The role of health workers is being questioned: is this a new issue? What colonial legacy sustains contemporary medical institutions? What aggiornamento have they embarked on in post-colonial times? What tensions underly the field of medical practices, between midwives, doctors, nurses, administrators?
- Historicizing mental health: What paradigms have guided the care of patients diagnosed with mental illnesses? What populations lived in mental health facilities and what was their sociological profile (in terms of class, race, age, gender, sexuality and geographical origins)? What role did psychiatrists play in writing the history of their profession (and beyond, as in the case of Pacho O'Donnell for example)? What place did other personnel occupy in psychiatric hospitals? From a historiographical point of view, what are the contributions and limits of anti-psychiatric perspectives?
- Alternative approaches to mental health: What other conceptions of mental health emanate from peripheral spaces? What type of "medicalization" have they fostered (particularly in pharmaceutical terms)? What controversies has hospital and community-based care raised in American societies? How did care and diagnosis evolve over time and in relation to geographical space?
Submission Guidelines
Paper proposals may be submitted until the 30th April 2020
to the following email adresses: irene.favier@univ-grenoble-alpes.fr; lissell.quiroz@univ-rouen.fr. They won’t exceed 4000 signs (including spaces and bibliography) and will receive a response before June 1st. The presentation can be made in spanish, french, english, and portuguese.
In case of a positive answer, the full text of the communication must be sent to the organizers before September 30th. The budget for the event includes meals and one night in Grenoble, but the organisation committee will not necessarily be able to cover transport. We therefore invite you to ask your affiliated institutions to cover at least part of these expenses. Proposals from graduate students are welcome.
Organizing commitee
- Irène Favier (LARHRA, University Grenoble Alpes)
- Lissell Quiroz (ERIAC-IRIHS, University de Rouen Normandie)
Scientific committee
- Claudia Agostoni, UNAM (Mexico)
- Isabelle von Bueltzingsloewen, Université Lyon 2 (France)
- Paulo Drinot, UCL (UK)
- Rafael Huertas, CSIC (Spain)
- Jennifer Lambe, Brown (USA)
- Jorge Lossio, PUCP (Peru)
Sponsoring institutions: LARHA, ERIAC, IRIHS, Institut des Amériques, MSH Paris Nord.