La publication scientifique se transforme : open access, déclin du papier… Les coûts élevés des abonnements et des participations aux frais de publication incitent à rechercher des alternatives aux éditeurs traditionnels. Toutefois, avant de proposer des solutions, il faut prendre conscience de l'immense diversité des modes de publication, y compris dans leurs aspects les plus concrets (comment se passe la sélection des articles, quelles procédures sont assurées par des personnels rémunérés par l'éditeur, qui effectue la mise en page, etc.). Le but de ce colloque est de permettre à tous de prendre conscience de cette diversité.

Argumentaire

Depuis l’Appel de Jussieu de 2017, de nombreuses initiatives françaises pour l’ouverture des publications scientifiques se déploient, dont la plus importante est peut-être la mise en place du Plan National pour la Science ouverte et d’un Fonds national doté de 3,1 millions d’euros. Toutefois, ces politiques volontaristes ne peuvent aboutir sans l’adhésion réelle de la communauté scientifique, dont les usages en matière de publications sont disparates et parfois très éloignés de l’Open Access. La révolution des pratiques qu’implique cette ouverture de la science est d’autant plus difficile que les frontières disciplinaires demeurent importantes et que nous ne parlons véritablement pas de la même chose, d’un champ du savoir à l’autre, lorsqu’il est question d’édition scientifique.

L’objet de cette rencontre est donc de proposer un état des lieux formulé par les acteurs de première ligne que sont les chercheurs, qui rédigent, évaluent et publient la science d’aujourd’hui, en réunissant et confrontant des représentants de différentes disciplines en sciences exactes, humaines, mathématiques, expérimentales… En effet, des pratiques différentes, y compris pour les aspects les plus terre-à-terre de la publication scientifique, peuvent avoir des implications inattendues.

L’intention des organisateurs n’est pas de proposer des solutions, encore moins de désigner de bons et de mauvais élèves, mais plutôt de mettre à plat les tensions et contradictions entre et à l’intérieur des communautés, éclaircir le vocabulaire et les habitudes explicites ou implicites, et faire le point avec sincérité sur ce qui peut limiter, ou, au contraire, favoriser, pour chacune d’elle, une évolution majoritairement souhaitée.

Programme

29 mai 2020 Grenoble

Horaires :

9 h : accueil des participants

9 h 30 : début des travaux, présentations disciplinaires

12 h 30 – 14 h : buffet

14 h – 16 h 30 : fin des présentations et table ronde prospective

Des représentants d'un grand nombre de disciplines, depuis les mathématiques jusqu'à l'histoire en passant par la linguistique, la biologie, la médecine, etc, ont accepté de présenter pendant cette journée les modalités de publication actuelles dans leur champ. (Présentations de 10 à 15 min)

La matinée sera consacrée à ces présentations, avec pour chaque discipline l'évocation des points identifiés comme les plus importants et sujets à débat dans la liste suivante :

• formats privilégiés pour les publications, langues de publication
• nombre d'auteurs et modes de collaboration
• partenaires commerciaux ou non, présence de frais de publication
• description du processus éditorial, dans son versant scientifique (sélection et évaluation) et technique (PAO, mise en ligne)
• rémunération ou pas de ce processus, personnel impliqué
• prise en compte de l'open access
• métrique et bibliométrie
• évolutions réelles et/ou souhaitées dans la discipline

L'après-midi, une table-ronde réunira l'ensemble des participants afin de débattre des points de convergence possible et des directions à favoriser collectivement.

Les modalités pratiques sont accessibles sur le site du colloque.

L'inscription est obligatoire mais aucun frais d'inscription ne sera demandé.

Intervenants

• Anne Baillot (études germaniques, TEI ; Université du Mans, 3LAM)
• Florian Barrière (philologie ; Université Grenoble Alpes, LITT&ARTS)
• Jean-Luc Bosson (médecine ; CHU Grenoble & Université Grenoble Alpes, TIMC-IMAG)
• Véronique Beaulande-Barraud (histoire médiévale ; Université Grenoble Alpes, LUHCIE)
• Mai-Linh Doan (géophysique ; Université Grenoble Alpes, ISTerre)
• Valérie Gabelica (biochimie ; INSERM, IECB)
• Sylvie Kleiman-Lafon (littérature anglaise ; Université Paris 8, LHE)
• Benoît R. Kloeckner (mathématiques ; Université Gustave Eiffel, LAMA)
• Cyril Labbé (informatique, scientométrie ; Université Grenoble Alpes, LIG – SIGMA)
• Jean Lilensten (astrophysique ; CNRS, IPAG)
• Ingrid Maria [à confirmer] (droit ; Université Grenoble Alpes, CRJ)
• Alexis Michaud (linguistique ; CNRS, LACITO)
• Guillaume Miquelard-Garnier (physico-chimie des polymères ; CNAM, PIMM)
• David Monniaux (informatique ; CNRS, Verimag)
• Anthony Pecqueux (sociologie ; CNRS, Centre Max Weber)
• Pascale Talour (information scientifique et technique ; CNRS, INSU & OSUG)