Présentation
À l’occasion du 57e Congrés internacional des américanistes qui se déroulera du 19 au 23 juillet 2021 à Foz do Iguaçu au Brésil, nous vous invitons à envoyer vos propositions de communication pour participer à notre GT Femmes, amérindiennes et leaders sur la scène politique. Parcours, pratiques et rôles en Amérique Latine
Dans ce groupe de travail, nous nous intéresserons aux femmes politiques amérindiennes, à leurs parcours, à leurs positions, à leurs discours et à leurs pratiques. Plus particulièrement, nous nous interrogerons sur la place et le rôle des femmes amérindiennes dans la scène politique actuelle. Existe-t-il une politique au féminin ? Que font-elles différemment ? Pourquoi ont-elles pris le devant de la scène ? Quel rapport au mouvement amérindien encore très masculin est-ce que cela montre ? Pourquoi les femmes leaders seraient-elles moins connues dans l’histoire ?
Pour répondre à ces questions, nous attendons des contributions basées sur des données empiriques et provenant des disciplines des sciences humaines et sociales – l’anthropologie, l’ethnologie, la sociologie, les sciences politiques, l’histoire mais également le droit et les études littéraires.
Argumentaire
Encore reléguées dans les organisations aux postes de dirigeantes des «questions des femmes», ou dirigeantes de l’éducation, les femmes sont souvent les vice-présidentes des organisations qui prônent la parité tout en ayant du mal à la concrétiser. Des études sur le leadership dans les communautés indigènes montrent que si les hommes restent souvent ceux qui tiennent les rênes des organisations politiques, c’est dû à leurs réseaux et connexions plus larges, qui s’expliquent notamment par un meilleur accès à l’éducation, mais aussi aux rôles traditionnellement alloués aux femmes, comme reproductrices de la vie: soins aux membres de la famille, maintien du foyer, horticultrices ou cultivatrices (Von Rueden 2018), autant de freins à leur disponibilité.Pourtant, un rapide survol des images de contestations sociales des deux dernières années en Amérique latine permet de constater la place croissante des femmes amérindiennes sur les scènes politiques actuelles. Qu’elles soient femmes politiques, élues au Congrès, candidates aux élections présidentielles, leaders communautaires ou manifestantes actives, les femmes sont entrées sur le devant de la scène politique, en dépit des obstacles familiaux, communautaires et organisationnels. Elles ont d’ailleurs parfois une plus grande influence en dehors de leur cercle communautaire ou local. Visibles sur le terrain et dans les médias, elles le sont moins dans les recherches des anthropologues. Pour preuve, le nombre encore timide de publications sur le sujet (Von Rueden 2018), ainsi que la date de création des premières organisations et mouvements reconnus des femmes amérindiennes. Les chercheurs qui incluent des méthodes de recherche féministes et partent des épistémologies «du sud» (De Sousa Santos 2011)se sont en partie emparés du sujet, pour ne pas limiter leurs recherches par les visions colonialistes et patriarcales; ce faisant, et par conséquent, les voix des femmes ont commencé à être entendues par les chercheurs; de même, les études, toujours plus nombreuses sur les mouvements sociaux transnationaux, portent une attention particulière sur la participation des femmes et des femmes indigènes dans les organisations et les mouvements sociaux (Pequeño, ed. 2009). Toutefois, les études sur les femmes indigènes de pouvoir, dont les voix comptent dans les prises de décision au niveau national, manquent.La forte augmentation du nombre d’organisations de femmes amérindiennes au Brésil et ailleurs en Amérique latine donne aussi à voir cette évolution, qui fait son chemin dans le monde politique amérindien et non-amérindien. Au Brésil, par exemple, les deux premières organisations de femmes amérindiennes (indigènes), créées dans la région de l’Alto Rio-Negro, datent des années 80 (Verdum, 2008). De nombreuses associations de femmes ont été créées en marge des organisations indigènes en Equateur (association des femmes sapara, huaorani, Association des femmes indigènes de la province de Pastaza, etc.). De son côté, la Coordinadora de las organizaciones indígenas en la cuenca amazónica (COICA) a déjà organisé à deux reprises le Congreso de Mujeres Indígenas de la Cuenca Amazónica. Des femmes amazoniennes comme Gloria Ushigua, sapara d’Equateur, participent depuis plusieurs années au réseau international Women's Earth & Climate Action Network.
Si la division sexuelle du travail marque encore certaines relations de genre dans les populations amérindiennes, et que souvent ce sont les hommes qui s’engagent dans le monde extérieur, des ‘blancs’’, etl es femmes restent en retrait(McCallum, 2001), dans la pratique, les choses changent. C’est ce que laissent entrevoir les entretiens menés auprès de deux leaders amérindiennes, Nelly Duarte et Sandra Benites (toutes deux étudiantes du master d’anthropologie au Musée national de Rio de Janeiro, Brésil). Ces deux femmes, leaders dans leurs communautés, représentent l’évolution du leadership féminin, tout en soulignant la continuité de l’attribution de ce rôle donné souvent aux hommes, et le long et difficile cheminement qu’elles ont dû traverser pour y arriver. Toutes deux sont les aînées de leur fratrie respective, et les relations particulières avec leur père et les hommes de leur famille ont contribué à prendre un rôle de leader. D’autres facteurs ont contribué à ce processus comme leur scolarité extra-villageoise, en langue portugaise et non maternelle, ainsi qu’une vie de travail, de mariage et d’enfantement marquée par des questions et des doutes identitaires. Ces femmes, comme beaucoup d’autres, vont exercer de multiples rôles pour faire avancer la représentation et les droits des femmes. Elles sont à la fois membres de leur communauté, mère, épouse, mais également étudiantes de master, infirmière, enseignante, médiatrice et représentantes politiques. Il faut souligner que ces femmes, aux personnalités fortes, ont reçu l’appui de leurs familles.Si les hommes ont été importants pour que ces femmes prennent le leadership, le rôle des femmes, comme reproductrices de la vie, a été également fondamental dans leur cheminement personnel. Si, comme nous venons de l’avancer, les femmes percent dans le monde politique, et qu’il est possible d’attester d’une série de changements sur leur place et rôle dans leurs communautés, et dans les espaces publics –à travers le leadership, le contrôle de natalité, l’éducation, la mobilité, le choix de vie et de leurs relations maritales et amoureuses –les questions de discrimination et de violence faite aux femmes amérindiennes restent complexes et méritent réflexion. Pour beaucoup de ces femmes un difficile choix entre la dénonciation de leurs partenaires/fils/camarades violents et leur fidélité à la communauté à laquelle elles appartiennent, et pour laquelle elles se battent, se pose, complexifiant leur rôle et action politique.Dans ce groupe de travail, nous nous intéresserons donc aux femmes politiques amérindiennes, à leurs parcours, à leurs positions, à leurs discours et à leurs pratiques. Plus particulièrement, nous nous interrogerons sur la place et le rôle des femmes amérindiennes dans l’actuelle scène politique actuelle. Existe-t-il une politique au féminin ? Que font-elles différemment ? Pourquoi ont-elles pris le devant de la scène ? Quel rapport au mouvement amérindien encore très masculin est-ce que cela montre ? Pourquoi les femmes leaders seraient-elles moins connues dans l’histoire ? Pour répondre à ces questions, nous attendons des contributions basées sur des données empiriques et provenant des disciplines des sciences humaines et sociales –l’anthropologie, l’ethnologie, la sociologie, les sciences politiques, l’histoire mais également le droit et les études littéraires.
Vous trouverez en PJ l’appel complet en portugais, espagnol et français. L’appel est également accessible sur la page du congrès.
Modalités de contribution
La seule manière de recevoir les propositions est d’utiliser la plateforme du congrès. Il vous faudra d’abord créer un identifiant. Les propositions de communication devront comprendre un maximum de 2000 caractères, espaces inclus, 3 à 5 mots clés, et un maximum de deux auteurs.
La date limite d’envoi des résumés est fixée au 30 septembre 2020.
Nous attendons vos propositions, restons à votre écoute et vous remercions de bien vouloir diffuser cet appel dans vos réseaux.
Coordination
Apresentação
Por ocasião do 57º Congresso Internacional de Americanistas, que acontecerá entre os dias 19 a 23 de julho de 2021 em Foz do Iguaçu, Brasil, convidamos a todos a enviar propostas de trabalhos para participar do nosso GT intitulado: Mulheres, indígenas e líderes na cena política latino-americana. Trajetórias, práticas e papéis
O tema deste grupo de trabalho será as mulheres políticas indígenas, seus percursos, suas posições, seus discursos e suas práticas. Procuraremos questionar o lugar e o papel das mulheres indígenas na cena política atual. Existiria um jeito próprio às mulheres de fazer política? Quais suas particularidades? Por que elas tomaram a frente da cena política atual? Qual tipo de relação elas estabelecem com o movimento político indígena, ainda bastante masculino? Por quais razões as mulheres líderes são menos conhecidas na história?
Para tentar responder a essas e outras questões, convidamos a todos a nos enviar vossas contribuições, baseadas em pesquisa empírica e provenientes das disciplinas das Ciências humanas e sociais: antropologia, etnologia, sociologia, ciências políticas, história, mas também direito e estudos literários.
Frequentemente circunscritas à posição de responsáveis pelas questões relativas “às mulheres” ou pela “educação” nas organizações indígenas, as mulheres continuam ocupando, majoritariamente, o posto de vice-presidente nessas organizações. Estudos sobre a liderança nas comunidades indígenas mostram que os homens continuam sendo majoritários na direção e evidenciam que, se essas organizações proclamam a paridade de gênero, elas apresentam dificuldades em concretizá-la. No entanto um rápido sobrevoo das imagens de contestação social ao longo dos dois últimos anos na América latina permite constatar um lugar de destaque das mulheres indígenas na atual cena política. Visíveis no campo político e nos meios de comunicação, elas o são menos nas produções acadêmicas. Testemunham o número ainda tímido de publicações sobre o tema (Von Rueden, 2018). Se a divisão sexual do trabalho marca ainda certas relações de gênero entre as populações indígenas (McCallum, 2013), na prática as coisas vêm mudando. O aumento do número de organizações de mulheres indígenas no Brasil e na América latina confortam essa constatação, assim como o aumento da presença de mulheres na política. Se, como acabamos de afirmar, as mulheres despontam no mundo político, as questões de discriminação e de violência feitas às mulheres indígenas perduram e necessitam reflexão. Para muitas mulheres se coloca a difícil escolha entre a denúncia de parceiros violentos, e a fidelidade à comunidade de pertença pela qual elas lutam politicamente.
O tema deste grupo de trabalho será as mulheres políticas indígenas, seus percursos, suas posições, seus discursos e suas práticas. Procuraremos questionar sobre o lugar e o papel das mulheres indígenas na cena política atual. Existiria um jeito próprio às mulheres de fazer política ? Quais suas particularidades? Por que elas tomaram a frente da cena política atual? Qual tipo de relação estabelecem com o movimento político indígena, ainda bastante masculino?
Enviamos em anexo a chamada completa em português, espanhol e francês. Ela também está disponível na página do congresso.
Submissão de propostas
As propostas devem ser submetidas à plataforma do congresso. Para tanto é necessário se inscrever na plataforma criando um login pessoal .
As propostas de trabalho devem ter no máximo 2000 caracteres - incluindo espaços, de 3 a 5 palavras-chave, e no máximo dois autores.
O prazo para envio dos resumos é 30 de setembro de 2020.
Aguardamos suas propostas, estamos à disposição para maiores informações e agradecemos por divulgar esta chamada em suas redes.
Responsáveis científicos
- Dra. Silvia Macedo, Université de Guyane – UG silvia.lopesmacedo@gmail.com
- Dra. Anne-Gaël Bilhaut, Institut Français d’Etudes Andines - IFEA agbilhaut@hotmail.com
Presentación
Con motivo del 57º Congreso Internacional de Americanistas, que tendrá lugar del 19 al 23 de julio de 2021 en Foz do Iguaçu, Brasil, les invitamos a enviar sus propuestas de ponencias para participar en nuestro GT:
Mujeres, indígenas y líderes en la escena política. Trayectorias, prácticas y roles en América Latina
En este grupo de trabajo nos centraremos en las mujeres políticas indígenas latinoamericanas, sus trayectorias, posiciones, discursos y prácticas. Específicamente, examinaremos el lugar y el rol de las mujeres indígenas en la escena política actual. ¿Existe una política “femenina”? ¿Qué es lo que hacen de manera diferente? ¿Por qué se han convertido en el centro de atención? ¿Qué relación se puede observar con el movimiento indígena, aún muy masculino? ¿Por qué las mujeres líderes son menos conocidas en la historia?
Para responder a estas preguntas, agradecemos las contribuciones basadas en la evidencia empírica de las disciplinas de las ciencias sociales y humanas - antropología, etnología, sociología, ciencias políticas, historia, pero también desde el derecho y la literatura.
Adjunto, encontrará la llamada completa en portugués, español y francés. La llamada también está disponible en la página del congreso.
Modalidades de proposiciones de ponencias
La única manera de recibir propuestas es usar la plataforma del congreso. Primero se necesita crear un usuario. Las propuestas de trabajo deben tener un máximo de 2000 caracteres incluyendo espacios, de 3 a 5 palabras clave, y un máximo de dos autores.
La fecha límite para el envío de resúmenes es el 30 de septiembre de 2020.
Esperamos recibir sus propuestas, estamos a su disposición para responder a sus inquietudes, y les agradecemos que difundan esta convocatoria en sus redes.
Coordinador e Co-coordinador
- Dra. Silvia Macedo, Université de Guyane – UG silvia.lopesmacedo@gmail.com
- Dra. Anne-Gaël Bilhaut, Institut Français d’Etudes Andines - IFEA agbilhaut@hotmail.com