Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales
Ville, médias et gentrification : acteurs, discours et représentations
The City, the Media and Gentrification: Actors, Discourses and Representations
Publié le vendredi 15 janvier 2021
Résumé
Partant de l’hypothèse que les médias sont des émetteurs de discours et de représentations, ce colloque vise à interroger leur rôle en tant qu’acteur au sein de la sphère publique dans le domaine de la gentrification. Le terme « médias » sera entendu au sens large, tous les médias étant susceptibles d’aborder la question de la gentrification. On pense de façon non limitative aux médias traditionnels (presse écrite, radio, télévision), aux nouveaux médias (les extensions de la presse traditionnelle : presse numérique, podcasts, blogs, etc.) et aux réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, etc.). Il s’agira de discuter des articulations disciplinaires possibles (sociologique, architecturale, urbanistique, linguistique, etc.) entre médias et processus de gentrification.
Annonce
Argumentaire
Si la ville, et plus largement l’espace urbain, est abondamment représenté dans les médias et a fait l’objet de nombreuses études (Boyer et Lochard 1998, McQuire 2008), la question des rapports entre la gentrification et les médias est un champ de recherche récent et encore peu exploité. La gentrification, « phénomène à la fois physique, économique, social et culturel » (Hamnett 1984) et correspondant à « la transformation d’un espace ouvrier ou inoccupé du centre-ville pour un usage résidentiel ou commercial pour les classes moyennes » (Lees, Slater & Wyly, 2008, p. xv), est liée à sa dimension médiatique dans les cadrages et rapports de force dont elle est l’objet au sein des sphères publiques et médiatiques. Les médias accompagnent la construction des représentations, définies comme les modalités opératoires de la connaissance commune, de la pensée et des pratiques sociales, autour de la gentrification et participent aux mises à l’agenda de situations jugées problématiques (Gerstlé et Piar 2016) au point que le terme même de gentrification soit devenu une « formule » (Fijalkow 2017).
Partant de l’hypothèse que les médias sont des émetteurs de discours et de représentations, ce colloque vise à interroger leur rôle en tant qu’acteur au sein de la sphère publique (Maigret et Macé 2005) dans le domaine de la gentrification. Le terme « médias » sera entendu au sens large, tous les médias étant susceptibles d’aborder la question de la gentrification. On pense de façon non limitative aux médias traditionnels (presse écrite, radio, télévision), aux nouveaux médias (les extensions de la presse traditionnelle : presse numérique, podcasts, blogs, etc.) et aux réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, etc.). Il s’agira de discuter des articulations disciplinaires possibles (sociologique, architecturale, urbanistique, linguistique, etc.) entre médias et processus de gentrification.
Si depuis la fin des années quatre-vingt-dix, les chercheurs ont conclu que les médias présentent la gentrification de manière positive (Smith 1996, Mele 2000, Slater 2006 entre autres), il a fallu attendre les années 2010 pour voir naître l’essor de la recherche sur la gentrification et les médias. En 2010, dans la lignée des résultats précédents, un article conclut que la couverture médiatique (inter)nationale (entre 1985 et 2008 aux États-Unis et au Canada) sur la gentrification par les artistes est relativement homogène (Makagon 2017). Les artistes sont représentés comme les pionniers et les victimes de la gentrification. Ce statut de victime permet de maintenir des espaces bohèmes dans les villes, pour les jeunes artistes blancs face une revitalisation urbaine stérile qui contribue à la stigmatisation des populations multi-ethniques déjà présentes. Un an plus tard, en 2011, un tournant s’opère à travers l’article de Brown-Saracino et Rumpf « Diverse images of gentrification ». Ce travail remet en cause la thèse selon laquelle la couverture médiatique de la gentrification est homogène et repose sur la plus grande étude – en termes de corpus – jamais menée sur le sujet. Son aspect novateur réside dans l’étendue de la couverture médiatique puisqu’elle couvre neuf journaux de sept villes américaines de 1986 à 2006. L’auteur conclut que la couverture journalistique de la gentrification est bien plus diversifiée que ne le laisse penser la littérature sur cette dernière. Il démontre par ailleurs que la préoccupation ou le soutien des médias à la gentrification varie en fonction des phases de la gentrification, des caractéristiques des résidents de longue date ainsi que des gentrifieurs et gentrifieuses.
Depuis ce travail pionnier, quelques publications éparses font part d’un constat sensiblement différent sans toutefois épuiser la question. Certains travaux ont montré que la gentrification est représentée dans les médias comme un processus naturel (Modan, Wells 2015 ; Lavy, Dascher & Hagelman 2016) et sous un jour positif (Rucks-Ahidiana 2018). Si la question de la représentation de la gentrification dans les journaux occupe le devant de la scène scientifique, d’autres problématiques ont été soulevées telle que la couverture journalistique des mouvements anti-gentrification (Gin, Taylor 2010) ou encore celle du lien entre gentrification et médias sociaux (Gibbons, Nara & Appleyard 2017). Une des faiblesses de l’état de la littérature réside dans le manque de diversité des aires géographiques abordées, ciblant en priorité les villes étatsuniennes, excepté le travail pionnier sur le rôle des journalistes – en particulier du célèbre livre de David Brooks (Brooks 2000) et de la presse française – dans l’essor du terme « bobo » (Authier, Collet et al. 2018). Dès lors, il apparaît nécessaire d’explorer d’autres espaces et pistes de recherche, dont cette manifestation scientifique se veut être l’objet, dans une perspective pluridisciplinaire, en renouvelant tant les corpus étudiés que les formes de problématisation.
Les auteur·e·s des propositions de communication sont dès lors invité·e·s s à développer leurs réflexions à travers différentes approches théoriques et méthodologiques suivant, à titre indicatif, l’un ou l’autre de ces trois axes majeurs :
Axe 1 Les cadrages de la gentrification dans les médias : évolutions, rapports de force et réceptions
Cet axe vise à interroger, sur la durée, la manière dont la couverture médiatique de la gentrification cadre certains faits et impacts de celle-ci tout en en rendant invisibles d’autres. Il s’agira de considérer les différentes définitions de la gentrification à l’œuvre et leurs synonymes utilisés par les médias. A titre d’exemple, les médias français ont recours au terme de « bobos », voire de « boboisation » (Authier, Collet et al. 2018), alors que celui-ci n’est que peu présent dans la couverture médiatique anglo-saxonne où le terme de « hipster » est privilégié. Ce vaste champ lexical autour de la gentrification (régénération, hipsters, bobos, yuppies, parmi tant d’autres) révèle des rapports de force qu’il conviendra d’analyser. D’autre part, le renouvellement des formes et genres médiatiques réinterroge les mises en scène de la gentrification à travers par exemple les émissions d’achat/vente de biens immobiliers dont les audiences ne sont pas négligeables. Enfin, la question du cadrage invite également à réfléchir à la réception, c’est-à-dire à la manière dont les multiples destinataires de ces médias reçoivent, et usent de ces cadrages.
Axe 2 L’ancrage social des acteurs médiatiques sur la gentrification et l’impact social de la gentrification sur les médias
Les acteurs médiatiques de la gentrification sont à l’image de la diversité des médias eux-mêmes, c’est-à-dire très variés. Une liste non-exhaustive de ces acteurs comprendrait : des journalistes, des représentant·e·s politiques ou d’organisations et associations publiques ou privées, des responsables de la planification urbaine, des universitaires qui vulgarisent leurs recherches, ou encore des citoyens. Ces acteurs et actrices ont tou·te·s un ancrage social par rapport à la gentrification. Il s’agit alors de se demander dans quelle mesure et de quelle(s) manière(s) cet ancrage social impacte les discours et les représentations des médias sur la gentrification. La variété de ces acteurs implique d’aller au-delà de la sociologie du journalisme (bien que ce domaine soit inclus).
Cette question invite conjointement ou séparément à réfléchir à l’impact social de la gentrification sur les médias. En effet, la gentrification peut être le catalyseur de nouveaux discours médiatiques, voire directement de nouveaux médias. Ceux-ci peuvent alors soit cautionner le phénomène et atteindre un public qualifié de gentrifieurs et gentrifieuses, soit au contraire le dénoncer.
Axe 3 Les mouvements contestataires de la gentrification et les médias : représentations et invisibilisation
Cet axe se situe dans le droit fil des résultats de l’article sur la couverture médiatique des mouvements anti-gentrification (Gin, Taylor 2010). Cet article relatait des facteurs qui influencent la capacité des mouvements anti-gentrification à obtenir une couverture médiatique (de 1995 à 2005) de leurs principaux objectifs politiques. En ce sens, quelques questions peuvent être soulevées. Dans quelle mesure et de quelle manière les mouvements contestataires de la gentrification peuvent-ils avoir une couverture médiatique ? Dans quelle mesure les mouvements contestataires réussissent à obtenir une couverture médiatique de leurs principaux objectifs politiques ? Enfin, dans quelle mesure les médias peuvent-ils être eux-mêmes catalyseurs de mouvements contestataires de la gentrification ?
Les propositions qui reflètent des aires géographiques, des temporalités et des échelles variées seront privilégiées dans la sélection des communications. Les approches interdisciplinaires sont vivement encouragées (sciences sociales, sciences politiques, histoire, géographie, sociologie des médias, sciences de l’information et de la communication, études urbaines, etc.).
Soumission des propositions
Les propositions de communication (environ 300 mots en français ou en anglais, mais les communications se feront de préférence en anglais et les discussions en anglais obligatoirement), ainsi qu’une courte biblio-biographie, sont à envoyer aux organisateurs et organisatrices à l’adresse eventmediagentrification@gmail.com
avant le 19 février 2021.
Date et lieu du colloque
Les intervenant·e·s seront invité·e·s à présenter leurs travaux les 28 et 29 mai 2021 à :
- la Maison de la Recherche de Paris 4 Sorbonne Université, au 28 rue Serpente, salle D035
- la Maison de la Recherche de Paris 3 Sorbonne Nouvelle, au 4 rue des Irlandais, salle du Conseil.
Au vu des circonstances actuelles, nous ressentons la nécessité d’ajouter ces informations supplémentaires. Si certain·e·s intervenant·e·s étaient retenu·e·s dans le pays où ils résident en mai 2021 en raison de restrictions de déplacement, nous mettrons en place un système de vidéo-conférence pour qu’ils et elles puissent participer à distance.
Comité d’organisation
- Louise DALINGWATER (PR – Sorbonne Université Lettres – HDEA)
- Jérémie DERHI (Doctorant – Sorbonne Nouvelle Paris 3 – ED 267 – IRMÉCCEN)
- Habiba JELALI (Doctorante – Sorbonne Nouvelle Paris 3 – ED 625 – CREW)
- Marie-Pierre VINCENT (Doctorante – Sorbonne Université Lettres Paris 4 – ED 020 – HDEA)
Comité scientifique
- Claire CHARLOT (PR – Sorbonne Université Lettres)
- Thibaut CLÉMENT (MCF – Sorbonne Université Lettres)
- Louise DALINGWATER (PR – Sorbonne Université Lettres – HDEA)
- Jérémie DERHI (Doctorant – Sorbonne Nouvelle Paris 3 – ED 267 – IRMÉCCEN)
- Martine DROZDZ (Chargée de recherche CNRS)
- David FÉE (PR – Sorbonne Nouvelle Paris 3)
- Yankel FIJALKOW (PR – ENSAPVS et CNRS)
- Chris HAMNETT (PR Émérite – King’s College London)
- Habiba JELALI (Doctorante – Sorbonne Nouvelle Paris 3 – ED 625 – CREW)
- Jean-Michel RAMPON (MCF – Institut d’Études Politiques de Lyon)
- Nick REES-ROBERTS (PR – Sorbonne Nouvelle Paris 3)
- Sylvie TISSOT (PR – Paris 8)
- Marie-Pierre VINCENT (Doctorante – Sorbonne Université Lettres Paris 4 – ED 020 – HDEA)
Conférencières plénières confirmées
- Japonica BROWN-SARACINO (PR – Boston University)
- Sylvie TISSOT (PR – Paris 8)
Bibliographie indicative
- AUTHIER, Jean-Yves, COLLET, Anaïs, GIRAUD, Colin, RIVIERE, Jean & TISSOT, Sylvie.Les Bobos n'existent pas. Lyon : Presses universitaires de Lyon, 2018.
- BROOKS, David. Bobos in paradise: the New upper class and how they got there. New York: Simon & Schuster, 2000.
- BROWN-SARACINO, Japonica et RUMPF, Cesraea “Diverse imageries of gentrification : Evidence from newspaper coverage in seven US cities, 1986-2006” Journal of Urban Affairs, 2011, vol. 33, n°3, p. 289-315.
- FIJALKOW, Yankel (dir.). Dire la ville c’est faire la ville : La performativité des discours sur l’espace urbain. Villeneuve d’Ascq : Presses universitaires du Septentrion, 2017.
- GERSTLE, Jacques et PIAR, Christophe. La Communication politique, Paris, Armand Colin (coll. « U »), 2016, 256 p.
- GIBBONS, Joseph, et al. “Exploring the Imprint of Social Media Networks on Neighborhood Community Through the Lens of Gentrification.” Environment and Planning B: Urban Analytics and City Science, 2018, vol. 45, n°3, p. 470-488.
- GIN, June et TAYLOR Dorceta E. Dorceta. “Movements,Neighborhood Change, and the Media–Newspaper Coverage of Anti-Gentrification Activity in the San Francisco Bay Area: 1995–2005.” In: Dorceta E. Taylor (ed.) Environment and social justice : an international perspective (Research in Social Problems and Public Policy, vol. 18. Emerald Group Publishing Limited, 2010. p. 75-114.
- HAMNETT, Chris. Gentrification and residential location theory : A review and assessment. In: D. Herbert and R.J. Johnston (eds.). Geography and the urban environment : progress in research and applications. New York : Wiley and Sons, 1984.
- LAVY, Brendan L., et al. “Media portrayal of gentrification and redevelopment on Rainey Street in Austin, Texas (USA), 2000–2014.” City, Culture and Society, vol. 7, n° 4, 2016, p. 197-207.
- LEES, Loretta, SLATER, Tom, et WYLY, Elvin. Gentrification. New York : Routledge, 2008.
- LOCHARD, Guy et BOYER, Henri. Scènes de télévision en banlieue 1950–1994. Paris : L’Harmattan, 1998.
- MAKAGON, Daniel. “Bring on the shock troops: artists and gentrification in the popular press.” Communication and Critical/Cultural Studies, vol. 7, n°1, 2010, p. 26-52.
- MAIGRET, Éric, et MACE, Éric. Penser les médiacultures : nouvelles pratiques et nouvelles approches de la représentation du monde, Paris, Armand Colin INA (coll. « Médiacultures »), 2005, 186 p.
- MCQUIRE, Scott. The Media city: media, architecture and urban space, Theory, Culture & Society, 2008
- MELE, Christopher. Selling the Lower East Side : culture, real estate, and resistance in New York City. Minneapolis : University of Minnesota Press, 2000.
- MODAN, Gabriella et WELLS, Katie. “Representation of Change : Gentrification in the Media.” In Capital dilemma: growth and inequality in Washington, edited by Derek Hyra, and Sabiyha Prince, Routledge, 2015.
- RUCKS-AHIDIANA, Zawadi. “Race and class in the news : How the media portrays gentrification”. UC Berkeley : Institute for the Study of Societal Issues,
- SLATER, Tom. “The eviction of critical perspectives from gentrification research”. International Journal of Urban and Regional Research, vol. 30, n°4, 2006, p. 737-757.
- SMITH, Neil. The New urban frontier : gentrification and the revanchist city. New York : Routledge, 2006.
Argument
The city, and more widely the urban space, is extensively represented in the media and has become a topic of interest for several studies (Henri Boyer and Guy Lochard, 1998, McQuire 2008). However, the connections between gentrification and the media is a recent research field which has not yet been thoroughly explored. Gentrification as “a physical, economic, social and cultural phenomenon” (Hamnett, 1984) which corresponds to “the transformation of a working class or vacant area of the central city into middle-class residential and/or commercial use ”(Lees, Slater & Wyly, 2008, p. xv) is linked to the world of the media, that is to say, the guidelines and the power relations to which it is subjected within the public and the media spheres. The media are also likely to support the construction of representations – defined as the modus operandi of common knowledge, thought and social practices – of gentrification and play an essential role in the way they put contentious issues on the agenda (Gerstlé 2008) to the extent that the term “gentrification” has become a “formula” (Fijalkow, 2017).
Starting from the assumption that the media are transmitters of speeches and representations, this conference aims to assess their role as actors within the sphere (Macé 2005) in the field of gentrification. The term “media” can be understood in its broadest sense, as all media are likely to address the issue of gentrification. We will consider, without any limitation, traditional media (print, radio, television), new media (extensions of traditional media, including digital press, podcasts, blogs, etc.) and social media (Facebook, Instagram, Twitter, etc.). It will involve discussing possible disciplinary articulations (sociological, architectural, urban, linguistics, etc.) between the media and the gentrification process.
Since the late 1990s, researchers have concluded that the media present gentrification in a positive way (Smith 1996, Mele 2000, Slater 2006 among others), yet it was not until the 2010s that the body of research on gentrification and the media expanded. In 2010, in line with previous results, Daniel Makagon concluded that (inter)national media coverage (between 1985 and 2008 in the United States and Canada) on gentrification by artists was relatively homogeneous (Makagon 2017). The artists were represented as both pioneers and victims of gentrification. This victim status made it possible to maintain bohemian spaces within cities, for young, white artists faced with sterile urban revitalization which contributes to the stigmatization of the multi-ethnic populations already present. A year later, in 2011, Brown-Saracino and Rumpf's article "Diverse imageries of gentrification" marked a turning point. Her work challenged the argument that media coverage of gentrification is homogeneous and is based on the largest study – in terms of corpus – ever conducted on the subject. Its groundbreaking feature lay in the extent of media coverage, since it encompassed nine newspapers in seven American cities from 1986 to 2006. It concluded that the journalistic coverage of gentrification was much more diverse than what the literature on gentrification had previously suggested. It also demonstrated that media concern or support for gentrification varied according to the phases of gentrification and the characteristics of both long-time residents and gentrifiers.
Beyond this pioneering work, a few subsequent publications revealed a significantly different observation, however, without exhausting the subject. Some researchers have claimed that gentrification is represented as a natural process (Modan, Wells, 2015; Lavy, Dascher & Hagelman 2016) and in a positive light (Rucks-Ahidiana 2018). If the question of the representation of gentrification in the newspapers was brought to the forefront of the academia, other problems have been raised, such as the journalistic coverage of anti-gentrification movements (Gin, Taylor 2010) or the link between gentrification and social media. One of the weaknesses of the literature lies in the lack of diversity of the geographical areas, targeting mostly cities of the US, except for the seminal work on the role of journalists – in particular on David Brooks’s famous work (Brooks 2000) and also on the French press – in the rise of the term “bobo” (Authier, Collet et al. 2018). Consequently, it appears necessary to explore other avenues of research from a multidisciplinary perspective, by renewing both the studied corpora and research questions.
Proposals would therefore be particularly welcome on the following themes:
Theme 1. The framing of gentrification in the media: evolutions, power relations and receptions
This axis aims to assess, over time, the way in which media coverage of gentrification frames certain facts and impacts, while making others invisible. It will consider the different definitions of gentrification at work and their synonyms taken up by the media. For instance, the French media use the term "bobos" or even "boboisation" (Authier, Collet et al. 2018), while the Anglo-Saxon media coverage favors the term "hipster". This vast lexical field around gentrification (regeneration, hipsters, bobos, yuppies, among so many others) reveals power relationships that may be analyzed. Moreover, the renewal of media forms and genres calls into question the staging of gentrification through, for example, TV shows on the sale and purchase of real estate, for which the audience is quite significant. Finally, the question of framing also invites us to think about the reception, i.e. how the multiple recipients of these media receive and use these framings.
Theme 2. The social anchoring of media actors on gentrification and the social impact of gentrification on the media
The media actors of gentrification reflect the diversity of the media themselves. A non-exhaustive list of these actors could include journalists, political representatives or public or private organizations and associations, urban planning officials, academics who popularize their research, or citizens. These actors all have a social anchor in relation to gentrification. We could ask to what extent and in what way(s) this social anchoring impacts the speeches and representations of the media on gentrification. The diversity of these actors means going beyond the sociology of journalism (although this part is included).
This question invites either jointly or separately to reflect on the social impact of gentrification on the media. Indeed, gentrification can be the catalyst for new media discourse, or even new media. They can then either endorse the phenomenon and reach an audience qualified as gentrifiers, or on the contrary, denounce it.
Theme 3. Anti-gentrification protest movements and the media: representations and invisibilization
This axis is in line with the results of the article on media coverage of anti-gentrification movements (Gin, Taylor 2010). This article described factors that influenced the ability of anti-gentrification movements to obtain media coverage of their main political objectives (from 1995 to 2005). In this sense, some questions can be raised: To what extent and in what ways can the gentrification protest movements get media coverage? To what extent do protest movements succeed in obtaining media coverage of their main political objectives? Finally, to what extent can the media themselves be catalysts for anti-gentrification protest movements?
Proposals that reflect geographic fields, times and varied scales will be given priority in the selection of papers. Interdisciplinary approaches are strongly encouraged (social science, history, geography, sociology of the media, information and communication sciences, urban studies, etc.).
Proposals
Please submit an abstract of 300 words (in French or English – the final papers will be ideally in English but the discussions will be imperatively in English) with a short biblio-biography to the conference organizers eventmediagentrification@gmail.com
by February 19th.
Date and place
The contributors will be invited to present their work on May 28th and 29th, 2021 at:
- Maison de la Recherche of Paris 4 Sorbonne Université, 28 rue Serpente, Paris, room D035
- Maison de la Recherche of Paris 3 Sorbonne Nouvelle, 4 rue des Irlandais, Paris, room Salle du Conseil.
Given the current climate of uncertainty, we feel the need to add the following. Should some speakers be held back in their country of residence next May due to travelling restrictions, we would arrange for video-conferencing so they could still participate from a distance.
Organizing Committee
- Louise DALINGWATER (Professor – Sorbonne Université Lettres – HDEA)
- Jérémie DERHI (Ph Candidate – Sorbonne Nouvelle Paris 3 – ED 267 – IRMÉCCEN)
- Habiba JELALI (Ph Candidate – Sorbonne Nouvelle Paris 3 – ED 625 – CREW)
- Marie-Pierre VINCENT (Ph Candidate – Sorbonne Université Lettres – ED 020 – HDEA)
Scientific Committee
- Claire CHARLOT (Professor – Sorbonne Université Lettres)
- Thibaut CLÉMENT (Associate Professor – Sorbonne Université Lettres)
- Louise DALINGWATER (Professor – Sorbonne Université Lettres – HDEA)
- Jérémie DERHI (Ph Candidate – Sorbonne Nouvelle Paris 3 – ED 267 – IRMÉCCEN)
- Martine DROZDZ (CNRS research fellow)
- David FÉE (Professor – Sorbonne Nouvelle Paris 3)
- Yankel FIJALKOW (Professor – ENSAPVS & CNRS)
- Chris HAMNETT (Emeritus Professor– King’s College London)
- Habiba JELALI (Ph Candidate – Sorbonne Nouvelle Paris 3 – ED 625 – CREW)
- Jean-Michel RAMPON (Associate Professor – Institut d’Études Politiques de Lyon)
- Nick REES-ROBERTS (Professor – Sorbonne Nouvelle Paris 3)
- Sylvie TISSOT (Professor – Paris 8)
- Marie-Pierre VINCENT (Ph Candidate – Sorbonne Université Lettres – ED 020 – HDEA)
Keynote speakers
- Japonica BROWN-SARACINO (Professor – Boston University)
- Sylvie TISSOT (Professor – Paris 8)
References
AUTHIER, Jean-Yves, COLLET, Anaïs, GIRAUD, Colin, RIVIERE, Jean & TISSOT, Sylvie. Les Bobos n'existent pas. Lyon : Presses universitaires de Lyon, 2018.
BROOKS, David. Bobos in Paradise: the New Upper Class and how they got there. New York: Simon & Schuster, 2000.
BROWN-SARACINO, Japonica et RUMPF, Cesraea “Diverse imageries of gentrification : Evidence from newspaper coverage in seven US cities, 1986-2006” Journal of Urban Affairs, 2011, vol. 33, n°3, p. 289-315.
FIJALKOW, Yankel (dir.). Dire la ville c’est faire la ville : La performativité des discours sur l’espace urbain. Villeneuve d’Ascq : Presses universitaires du Septentrion, 2017.
GERSTLE, Jacques et PIAR, Christophe. La Communication politique, Paris, Armand Colin (coll. « U »), 2016, 256 p.
GIBBONS, Joseph, et al. “Exploring the Imprint of Social Media Networks on Neighborhood Community Through the Lens of Gentrification.” Environment and Planning B: Urban Analytics and City Science, 2018, vol. 45, n°3, p. 470-488.
GIN, June et TAYLOR Dorceta E. Dorceta. “Movements,Neighborhood Change, and the Media–Newspaper Coverage of Anti-Gentrification Activity in the San Francisco Bay Area: 1995–2005.” In: Dorceta E. Taylor (ed.) Environment and social justice : an international perspective (Research in Social Problems and Public Policy, vol. 18. Emerald Group Publishing Limited, 2010. p. 75-114.
HAMNETT, Chris. Gentrification and residential location theory : A review and assessment. In: D. Herbert and R.J. Johnston (eds.). Geography and the Urban Environment : Progress in Research and Applications. New York : Wiley and Sons, 1984.
LAVY, Brendan L., et al. “Media Portrayal of Gentrification and Redevelopment on Rainey Street in Austin, Texas (USA), 2000–2014.” City, Culture and Society, vol. 7, n° 4, 2016, p. 197-207.
LEES, Loretta, SLATER, Tom, et WYLY, Elvin. Gentrification. New York : Routledge, 2008.
LOCHARD, Guy et BOYER, Henri. Scènes de télévision en banlieue 1950–1994. Paris : L’Harmattan, 1998.
MAKAGON, Daniel. “Bring on the Shock Troops: Artists and Gentrification in the Popular Press.” Communication and Critical/Cultural Studies, vol. 7, n°1, 2010, p. 26-52.
MAIGRET, Éric, et MACE, Éric. Penser les médiacultures : nouvelles pratiques et nouvelles approches de la représentation du monde, Paris, Armand Colin INA (coll. « Médiacultures »), 2005, 186 p.
MCQUIRE, Scott. The Media City: Media, Architecture and Urban Space, Theory, Culture & Society, 2008
MELE, Christopher. Selling the Lower East Side : Culture, real estate, and resistance in New York City. Minneapolis : University of Minnesota Press, 2000.
MODAN, Gabriella et WELLS, Katie. “Representation of Change : Gentrification in the Media.” In Capital Dilemma: Growth and Inequality in Washington, edited by Derek Hyra, and Sabiyha Prince, Routledge, 2015.
RUCKS-AHIDIANA, Zawadi. “Race and Class in the News : How the Media Portrays Gentrification”. UC Berkeley : Institute for the Study of Societal Issues, 2018.
SLATER, Tom. “The eviction of critical perspectives from gentrification research”. International Journal of Urban and Regional Research, vol. 30, n°4, 2006, p. 737-757.
SMITH, Neil. The New Urban Frontier : Gentrification and the revanchist city. New York : Routledge, 2006.
Catégories
- Information (Catégorie principale)
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- Esprit et Langage > Représentations > Identités culturelles
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Lieux
- Salle du Conseil - la Maison de la Recherche de Paris 3 Sorbonne Nouvelle, au 4 rue des Irlandais
Paris, France (75)
Dates
- vendredi 19 février 2021
Fichiers attachés
Mots-clés
- ville, média, gentrification, acteur, discours, représentation
Contacts
- Jérémie Derhi
courriel : jeremiederhi [at] hotmail [dot] fr - Marie-Pierre Vincent
courriel : mariepierrelvincent [at] gmail [dot] com
Source de l'information
- Jérémie Derhi
courriel : jeremiederhi [at] hotmail [dot] fr
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« Ville, médias et gentrification : acteurs, discours et représentations », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 15 janvier 2021, https://calenda-formation.labocleo.org/831317