AccueilUn restaurateur, une œuvre

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Un restaurateur, une œuvre

Restoration and the work

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Publié le jeudi 14 janvier 2021

Résumé

En 2019, l’Institut national du patrimoine inaugurait un nouveau cycle de conférences, consacrées à l’excellence et la richesse du métier de restaurateur du patrimoine. Ce cycle se poursuit. Confrontés à de nouveaux enjeux patrimoniaux, les restaurateurs développent des compétences spécifiques pour pouvoir y répondre. Les conférences mettront en lumière les savoir-faire des restaurateurs et les nombreuses connaissances auxquelles leur métier fait appel. À la fois chercheur, scientifique, enquêteur et même ingénieur, le restaurateur du patrimoine ne se contente pas de restaurer. Il participe à la recherche sur les œuvres aux côtés des scientifiques et des conservateurs et permet de reconstituer l’histoire d’un objet grâce aux recherches qu’ils réalisent et aux hypothèses qu’il émet.

Annonce

Présentation

Confrontés à de nouveaux enjeux patrimoniaux, les restaurateurs développent des compétences spécifiques pour pouvoir y répondre. Les conférences mettront en lumière les savoir-faire des restaurateurs et les nombreuses connaissances auxquelles leur métier fait appel. A la fois chercheur, scientifique, enquêteur et même ingénieur, le restaurateur du patrimoine ne se contente pas de restaurer. Il participe à la recherche sur les œuvres aux côtés des scientifiques et des conservateurs et permet de reconstituer l’histoire d’un objet grâce aux recherches qu’ils réalisent et aux hypothèses qu’il émet. Il enrichit les connaissances sur les matériaux et élabore des stratégies et des protocoles pour assurer la conservation et la restauration des patrimoines, dans toutes leurs diversités.

Pour illustrer ces thématiques un restaurateur du patrimoine présentera au public, une fois par mois, un projet particulièrement marquant qu’il aura mené.

Programme

18 janvier 2021

Conservation-restauration d’un coffre à secrets conservé à la Banque de France : un projet complet à la croisée de plusieurs disciplines

  • Amélie Méthivier, conservatrice-restauratrice de sculptures 

La Banque de France possède un patrimoine important compte-tenu du bâtiment qu’elle occupe, l’ancien hôtel du Comte de Toulouse, mais également du fait d’une collection d’objets mobiliers. Parmi ces objets, un coffre à secrets a été acquis en 1921 pour orner le bureau du contrôleur général. Ce meuble remplit une fonction technique aussi bien que décorative. Outre sa fonction de coffre, il est en effet constitué d’éléments de différents alliages métalliques portant soit une peinture, soit une patine soit une dorure ou encore laissés bruts.L’aspect technique de ce coffre à secrets faillit être perdu avec la disparition de la clé du coffre, mais c’était compter sans l’expertise en interne de l’atelier de serrurerie. Après le déchiffrement du système de sécurisation, l’attention s’est portée sur la restauration de la dimension décorative du coffre. Il est rapidement apparue l’idée qu’il s’agissait d’un ensemble complet et qu’il ne fallait, en conséquence, pas séparer le traitement des éléments dorés, polis et peints. C’est pourquoi une étude préalable a été proposée pour permettre de vérifier certaines données techniques. Une proposition de traitement général a ensuite pu être formulée, accompagnée d’un pilotage des différentes spécialités concernées par l’intervention : conservation-restauration de peintures, d’objets métalliques, de dorure.La restauration a été l’occasion de réfléchir à la conservation future et à la protection de ce coffre. Elle a également représenté un défi dans le traitement de la peinture. En effet, il fallait rechercher des produits qui allient à la fois la protection d’un alliage ferreux, tout en étant réversible et respectueux de la dimension historique de l’objet.Cette intervention a, en outre, été l’occasion de relever toutes les indications techniques pouvant permettre d’affiner, en soutien aux observations des experts, la datation de ce coffre à secrets.

1 février 2021

Hiéroglyphes sur un panneau de chêne : une œuvre peinte anonyme du XVIe siècle

  • Patricia Vergez, restauratrice du patrimoine, responsable d’enseignement, spécialité « Peinture », INP  

De nombreuses demandes d’intervention sur des œuvres sont régulièrement proposées par des responsables de collections publiques au département des restaurateurs de l’INP. C’est dans ce contexte qu’en 2017, Madame Bernadette Boustany, conservateur en chef du musée de Saint-Maur, Villa Medicis, à La Varenne Saint Hilaire (Val-de-Marne), a proposé à l’atelier Peinture d’intervenir sur une œuvre de ses collections. "Scène biblique" est une huile sur bois, de dimensions assez modestes (H 62 cm x L 76,8 cm x Ep 0,8 cm), probablement réalisée au XVIème siècle par un artiste anonyme. L’aspect singulier de cette peinture, de style antiquisant et d’inspiration plutôt italienne, peinte sur un panneau de chêne de typologie plutôt nordique, nous a immédiatement intrigué.

Un autre élément, non moins remarquable pour une œuvre semblant dater du XVIème siècle, est la présence d’un bas-relief d’hiéroglyphes ornant un pilastre dans une architecture formant l’arrière-plan de la composition. 

Dans le cadre des enseignements dispensés dans nos ateliers, une part importante de la formation est dédiée à l’apprentissage des connaissances technologiques, à la tracéologie ou analyse fonctionnelle et à la recherche de l’histoire matérielle des œuvres. Ces sources, croisées à l’étude stylistique et iconographique, permettent parfois de proposer de nouveaux apports à la connaissance de l’objet étudié et d’en mieux comprendre les contours historiques.

8 mars

Restauration d’objets en cuir doré

  • Céline Bonnot-Diconne, conservatrice-restauratrice de cuir, Maître d’Art,
  • Jean-Pierre Fournet, historien de l’art, spécialiste des cuirs dorés

Les décors en cuir doré apparurent à Cordoue à la fin du premier millénaire après J.-C., peu après la conquête arabe. Si les cuirs dorés périclitèrent presque totalement en Espagne au xviie siècle,  ils ne disparurent pas pour autant d’Europe, car des ateliers s’étaient installés dès le xvie siècle dans la plupart des autres pays européens : notamment en Italie, dans les Flandres, en Angleterre et en France.

Les cuirs dorés furent surtout employés pour confectionner des tentures murales mais on en fit également des portières, des tapis de sol, des rideaux, des boucliers, des paravents, des sièges et des coussins. Dans le domaine religieux ils servirent à faire des devants d’autel, des vêtements et du mobilier liturgiques.

Peu de ces décors sont aujourd’hui conservés. Les cuirs dorés ont pourtant occupé une place prépondérante, surtout du xvie au xviiie siècle, dans l’ornementation intérieure de la plupart des grandes demeures de toute l’Europe, conférant aux pièces dont ils décoraient les murs une atmosphère particulière faite de luxe et d’élégance. Avec le temps les tentures murales de cuir doré sont passées de mode, la plupart ont été déposées et beaucoup ont été perdues ; seul un petit nombre ou quelques fragments nous sont parvenus.

La conservation des derniers exemplaires existants est donc essentielle. Elle pose toutefois des problèmes spécifiques, liés au support qu’est le cuir mais aussi à la présence d’une stratigraphie complexe incluant une feuille d’argent, un vernis jaune et une couche picturale.

Au cours de la présentation il sera d’abord fait un bref rappel de ce que fut l’histoire de cet art décoratif, actuellement presqu’oublié, puis seront abordés les techniques et les choix de restauration à partir d’un exemple français bien identifié du premier quart du xviiie siècle, conservé dans un château du sud de la France, et fabriqué par le plus fameux atelier provençal connu, celui de la famille Boissier à Avignon.

12 avril

Restauration du retable d’Issenheim

  • Juliette Levy, restauratrice spécialiste des sculptures

10 mai

Restauration et mise en présentation des instruments de musique

  • Marie-Anne Loeper Attia, chargée de conservation préventive et curative, Musée de la musique 

14 juin

Restauration d’instruments de musique

  • Balthazar Soulié, luthier et restaurateur d’instruments de musique   

Informations pratiques

Les conférences auront lieu de 18h15 à 20hEntrée libre sur inscription – Inscrivez-vousLes inscriptions sont ouvertes 1 mois avant le début de chaque manifestation.

Lieux

  • Institut national du patrimoine - Salle Champollion - 2 rue Vivienne
    Paris, France (75002)

Dates

  • lundi 01 février 2021
  • lundi 18 janvier 2021
  • lundi 08 mars 2021
  • lundi 12 avril 2021
  • lundi 10 mai 2021
  • lundi 14 juin 2021

Mots-clés

  • restauration, patrimoine

Contacts

  • Emilie Maume
    courriel : manifestations [dot] scientifiques [at] inp [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Emilie Maume
    courriel : manifestations [dot] scientifiques [at] inp [dot] fr

Licence

Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Un restaurateur, une œuvre », Cycle de conférences, Calenda, Publié le jeudi 14 janvier 2021, https://calenda-formation.labocleo.org/833482

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